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GAUTIER, Vincent Pierre (1754-1820)
État civil
NOM : GAUTIER     Prénom(s) : Vincent Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GAUTHIER
GAULTIER
Date(s) : 1754-9-6   / 1820-2-14 
Notes biographiques

Vincent Pierre GAUTIER, originaire de Vannes où il est formé à la psallette, exerce comme musicien haute-contre successivement à Vannes puis à Nantes jusqu'à la fermeture des chapitres. Républicain engagé il devient musicien de troupe. Dans une requête tardive il explique "n'avoir jamais eu d'autre ressource que la Musique".

• 6 septembre 1754, Vannes [Morbihan] : Vincent Pierre GAUTIER est baptisé paroisse Saint-Salomon située hors la ville close dans un faubourg. L'acte est laconique, sans information complémentaire sur la situation du père ou des parrain-marraine. Personne n'est d'ailleurs en mesure de signer l'acte. Une origine modeste serait à privilégier soulevant des interrogations sur la profession de Michel Gautier et sa femme Jeanne Maugrain qui ont fait étape dans différentes villes du département.

• [1760]-[1772], Vannes : Le jeune Vincent Pierre, probablement doté d'une bonne voix est admis à la psallette de la cathédrale Saint-Pierre. Selon Guy Bourligueux les enfants sont soumis à un test vocal par le maître de musique ainsi qu'à un examen médical avant leur entrée qui se fait à environ 6 ans. C'est une indiscipline qui permet de relever une première fois le nom de GAUTIER dans les registres capitulaires.

• 14 juillet 1769, Vannes : Alors qu'il est enfant de chœur, Vincent GAUTHIER fugue une seconde fois puis, contrit, demande à rentrer à la psallette. Le chapitre après avoir pris en considération son repentir ainsi que "la pauvreté de ses parents" le réintègre à condition qu'il soit sévèrement puni tant dans sa famille qu'à la psallette et au chœur pendant huit jours.

• 12 février 1774, Ruffiac [Morbihan] : Vincent Pierre GAUTIER, originaire de Vannes, domicilié paroisse Saint-Patern où les bans sont publiés, épouse Marie Julienne Guillemoire, veuve de Louis Josse. Elle est également vannetaise mais demeure de droit au bourg de Ruffiac. Si les trois bans sont respectés, ils le sont en moins d'une semaine. Les mariés signent l'acte ainsi que l'un des témoins, Messire de La Bourdonnaye, châtelain. Cet élément ainsi que le baptême de l'un des enfants laisse à penser que Marie Julienne est au service de la famille Bourdonnaye.

• 16 novembre 1774, Ruffiac : Quelques mois plus tard "naît au château" un premier enfant, Louis Anne Vincent. Il est baptisé le même jour et a pour parrain-marraine Messire Louis Anne de La Bourdonnaye ainsi que demoiselle Louise Pauline Marie Emmanuel de La Bourdonnaye. Le père est présent lors de la cérémonie.

• 4 janvier 1777, Vannes : C'est paroisse Saint-Patern qu'est baptisé le second fils de Vincent Pierre GAUTIER. Son parrain est un dénommé Louis Lelièvre, sa marraine une tante, Vincente Guillemoire, qui ne signe faute de la savoir. On regrette le silence des registres sur les professions des uns et des autres.

• 7 mai 1779, Vannes : GAUTIER malgré ses incartades donne satisfaction au chapitre cathédral qui décide de payer 12 livres par mois l'ancien enfant de chœur, pour assister " à tous les offices fondés et ou il y aura serpent ainsi qu'aux processions et saluts". Il a la double compétence de chantre et musicien. En revanche il est précisé que ses absences non justifiées lui coûteront 5 sols retenues sur ses gages.

• 27 août 1780, Vannes : Une troisième naissance survient dans la famille GAUTIER, celle d'un petit Jean Marie Augustin. Il est baptisé le lendemain en présence de son père qui a sollicité comme parrain l'organiste de la cathédrale Saint-Pierre, Jean Charles GOURDIAT que le recteur écrit "Boudiat".

• 21 décembre 1787, Vannes : Le chapitre propose à Vincent GAUTIER de chanter en habit de chœur la taille ou la haute-contre selon les besoins du maître de musique. Il devra aussi, à l'occasion, jouer de divers instruments. Tout cela lui rapportera 250 livres par an ce qui constitue une nette amélioration de ses revenus.

• 8 juillet 1788, Nantes [Loire-Atlantique] :  Un peu plus de six mois plus tard, Vincent Pierre GAUTIER est reçu par le chapitre Saint-Pierre comme haute contre aux appointements de 600 lt par an et sans titre à vie.

 En 1790, le corps de musique de la cathédrale Saint-Pierre, placé sous l’autorité du maître de chapelle François CAPPA-LESCOT, est constitué de deux hautes-contre Vincent Pierre GAUTIER et François Jude MÉRY, une haute-taille Joseph JOLY, deux basse-taille, Henry François DOUVILLE et Vincent LA MARRE, trois basses-contre, Étienne François PICARD, Jean-Baptiste DONON, et HUBERT, deux serpents/basse-taille Jean GILLET Pierre RAGUENEAU – ce dernier jouant également du basson. Deux musiciens symphonistes sont employés régulièrement par le chapitre, à savoir les sieurs JULIEN et Laurent MARIE. L’organiste Denis JOUBERT est quant à lui maître de sa tribune.
Quatre maires-chapelains étoffent le chant à savoir Urbain MABILLE, Charles CHAUVET, Pierre François CHEVREUIL et Jean Toussaint POIGNAUD ainsi que deux sous-chantres Jean François VASSAL et Louis GODÉ. Le diacre Barthélémy BRIAND et le sous-diacre Jacques Joseph RIVIÈRE complètent la structure cantorale.
La psallette est composée de six enfants de chœur identifiés qui dépendent du maître de musique aidé d’un maître de grammaire, le sieur Praud.

• 1er août 1791, Nantes : Cette date marque le dernier versement des gages des musiciens de l'Église de Nantes à l'exception de quatre d'entre eux admis à continuer leur service qui s'arrêtera en août 1792, à savoir LAMARRE et PICARD pour la cathédrale Saint-Pierre ainsi que GAUDINEAU et POTIRON pour la ci-devant collégiale Notre-Dame.

• 5 septembre 1791, Nantes : Le directoire du Département accorde une gratification de 400 livres au sieur GAUTIER qui correspond à ses états de service, ce qu'il omet lorsqu'il dépose un dossier de pension en 1801.

• [25] août 1792, Nantes : Vincent GAUTIER et Pierre RAGUENEAU adressent une requête individuelle au directoire du District de Nantes tendant à obtenir une augmentation de gratification suivant la loi du 1er juillet 1792.

• 4 octobre 1792, Nantes : Ayant prouvé treize années d'exercice -qui incluent les années vannetaises- Vincent GAUTIER fait partie des employés de 5ème catégorie. Le directoire du District de Nantes émet un avis sur sa requête et propose que sa gratification s'élève à une année et demie de ses gages soit 900 livres. Il percevra donc une soulte de 500 lt en complément des 400 lt qui lui ont été versées précédemment.

• 24 février 1793 : M.C. Mussat a relevé dans le bataillon de la Liberté, le nom de Vincent Pierre GAUTIER "musicien de la ci-devant cathédrale de Nantes", devenu lieutenant de l'un des bataillons de la guerre de Vendée (Les musiciens d'Église en Bretagne : des citoyens musiciens, 2008). Le musicien, en quittant l'Église, a fait le choix d'une reconversion dans un autre cadre institué, l'Armée. Il va y faire carrière ainsi que l'attestent les évènements ultérieurs. Lors de son décès il est connu comme ex-musicien de troupe. Il s'est engagé avec un de ses confrères, l'organiste Denis JOUBERT.

• 29 Nivôse An VIII [19 janvier 1799], Basse-Terre [Guadeloupe] : Le fils de V. P. GAUTIER,  Louis Vincent, a répondu à l'appel de la mer et quitté sa Bretagne natale. À suivre le site de généalogie Geneanet, il s'est marié avec Xavière Messe ou Melse originaire de Saintes à Basse Terre.

• 1er Prairial An IX [21 mai 1801], Nantes : La situation professionnelle de V.P. GAUTIER est inconnue alors qu'il dépose un dossier de demande de pension à la Préfecture de Nantes arguant ne pas avoir été informé des démarches à accomplir lors de la fermeture des chapitres. Son courrier précise qu'il est père d'une nombreuse famille et n'a comme seule ressource que la Musique. Il omet la gratification perçue en 1792 ainsi que sa première requête. Le dossier restera sans suite jusqu'en 1816, date à laquelle il est réactivé.

• 13 Fructidor an X [31 août 1802], Nantes : Joseph JOLY et Vincent GAUTIER, musiciens, sont témoins au mariage d'Adélaïde Françoise Picard, fille de l'ex-musicien François Étienne PICARD devenu artiste peintre.

• 13 octobre 1806, Nantes : Un autre de ses enfants, Jean Marie Augustin Gautier, devenu serger se marie à Nantes à Anne Jouanneau cardeuse originaire de Laval [Mayenne]. Ils demeurent Quai Raynal et côtoient des artisans tourneur, tisserand, sabotier. Louis Anne Vincent, l'aîné de la fratrie est présent alors que GAUTIER père ne l'est compte tenu  de son éloignement -il est musicien en la ville de Vannes sans indiquer s'il a été repris par la cathédrale après le Concordat, s'il est musicien en ville ou militaire.

• 1816-1817, Nantes : Vincent GAUTIER a repris avec le soutien de la préfecture de Nantes son dossier de demande de pension qui dépassant les compétences du département, fait l'objet d'une correspondance avec le Ministre des finances, et le Ministre de l'intérieur (direction des cultes). La situation de l'ex-musicien GAUTIER est "pénible" laissant entendre qu'il est indigent. Faute d'obtenir une pension il sollicite une indemnisation de 1200 frs arguant de surcroît qu'il "n'a cessé de donner des preuves de son patriotisme pur et éclairé". Le dossier est incomplet, les uns et les autres se défaussent tour à tour, le temps passe sans qu'aucune décision soit prise. Une annotation de synthèse précise "Provisoirement écarté, attendre".

• 8 février 1817, Nantes : Louis Anne Vincent Gautier, l'aîné des enfants, tourneur, épouse Anne Marie Chavanseau, tailleuse en présence de son père qui signe. Les témoins sont comme lors du mariage précédent de modestes artisans, tourneur, cordonnier, menuisier, tailleur d'habits.

• 14 février 1817, Nantes : Marie Guimoir, épouse de Vincent Pierre GAUTIER décède à l'Hôtel-Dieu à 70 ans. Elle était journalière et originaire de Vannes.

• 14 février 1820, Nantes : Trois ans jour pour jour plus tard, c'est Vincent Pierre GAUTIER, ex musicien de troupes qui ferme les yeux également à l'Hôtel-Dieu. Il était veuf et demeurait rue Crébillon. Il serait intéressant de connaître ses dates d'exercice ainsi qu'un éventuel dossier de pension. Somme toute, cet ex musicien a plus connu la disette que l'opulence.

Mise à jour : 8 août 2020

Sources
An- F/XIX/1128 ; F-Ad44/ 36 J 26 ; F-Ad44/ L 1046 ; F-Ad44/ L 1100 ; F-Ad44/ NMD Nantes ; F-Ad44/ Q 555 ; F-Ad49/ BMS Angers, N-D de Lesvière ; F-Ad56/ 47 G 7 ; F-Ad56/ BMS Ruffiac, St-Pierre ; F-Ad56/ BMS Vannes, St Patern et Ruffiac, St-Pierre ; F-Ad56/ BMS Vannes, St-Salomon ; F-An/ DXIX/073/522/17 ; F-An/ F19/1128 ; G. Bourligueux, Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, 1969-1970 ; M.C. Mussat, Les musicens d'église en Bretagne..., 2008 ; P. Grégoire, Etat du diocèse de Nantes en 1790, 1882

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