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GELIN, Nicolas, à Troyes et Auxerre (1743-1808)

GELIN, Nicolas, à Troyes et Auxerre (1743-1808)

État civil
NOM : GELIN     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Complément de nom : à Troyes et Auxerre
Autre(s) forme(s) du nom : GESLIN
Date(s) : 1743-3-6   / 1808-9-24 
Notes biographiques

Si le début de son existence reste à éclairer, la suite de la carrière de Nicolas GELIN, de Troyes à Auxerre, où il chante la basse contre, a pu être bien reconstituée.

• 6 mars 1743, Langres [Haute-Marne] : Nicolas GELIN naît et est baptisé en l'église de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul, de Langres. Il est le fils de Jean Gelin et de Anne Métrier/ Mestrier (parfois Ménestrier), qui s'étaient mariés le 18 octobre 1740 dans la même paroisse. Lors du baptême de son frère aîné, en août 1741, son père est "marchand rôtisseur". Par contre, lors du baptême de Nicolas, le père est "maître cardeur". Son parrain est "maître taillandier". On est dans un milieu d'artisans urbains en large partie alphabétisé (mais la marraine de Nicolas, une cousine paternelle, déclare ne savoir signer).

• [1750-1760] : L'hypothèse la plus vraisemblable est que Nicolas GELIN ait été formé à la musique à la maîtrise de la cathédrale de Langres... mais cela reste à établir fermement.

• [Vers 1771], Troyes : Nicolas GELIN entre comme musicien à la cathédrale Saint-Pierre de Troyes et y reste pendant six ans.

• 28 avril 1772, Troyes : Nicolas GELIN se marie, paroisse St-Jean, avec Marie-Anne Masson. Le marié est domicilié en "la paroisse St-Sauveur de la Cathédrale de Troyes". Il est dit musicien à la cathédrale, comme les deux "amis" qui l'assistent : André RICHARD et Jean-Toussaint BRUNET

• 11 avril 1773 et 8 juin 1774, Troyes : Deux fils Gelin/Masson sont baptisés dans la cathédrale. Le parrain de l'aîné est le musicien André RICHARD, qui exerce à Saint-Étienne de Troyes.

• Juillet 1775, Troyes : GELIN est vicaire de chœur, "basse contre", de la cathédrale de Troyes. Le comptable de l'Office des Anniversaires lui paie des gages de 22 sols par jour (30 en octobre suivant). Dans les semaines qui suivent, il quitte la ville (le comptable de l'office des Anniversaires du chapitre le signalera comme "retiré" en octobre 1776).

• 17 juin 1776, Troyes : À cette date, la présence de Nicolas GELIN à la cathédrale de Troyes est encore attestée en qualité de "musicien de cette église". Il semble bien que – dans un registre paroissial qui montre des lacunes – ce soit le dernier acte portant sa signature (il est témoin d'un mariage).

• 10 janvier 1777, Sens : Le secrétaire du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne note, sans détail, que ce jour-là Nicolas GELIN a été admis comme chantre de l’église de Sens, aux appointements ordinaires. De Troyes à Sens, le musicien a parcouru une soixantaine de km vers l'est.
Son départ de Saint-Étienne de Sens n'a pas été enregistré, mais grâce aux sources auxerroises, on peut affirmer qu'il a chanté moins de quatre mois à la cathédrale de Sens, qui n'a donc été pour lui qu'une étape temporaire.
• 14 avril 1777, Auxerre : Le chapitre de Saint-Étienne, qui est à la recherche d'un chanteur basse-contre, reçoit "une lettre d’un chantre de l’église de Sens qui se présente pour être basse contre". Il décide de prendre des informations à son sujet. En parallèle, il se renseigne aussi au sujet d’un nommé ROMAND, ecclésiastique demeurant à Dijon.
 • 9 mai 1777 : Nicolas GELIN  basse contre, est "reçu en cette qualité avec les gages ordinaires" à la cathédrale St-Étienne d'Auxerre. Quelques jours plus tard, il demande à être défrayé de son voyage de Sens à Auxerre : il s'agit donc bien du chantre qui avait envoyé une lettre de candidature mi-avril. Il prie aussi le chapitre de lui avancer "quelque argent, tant pour payer ce qu’il peut devoir à Sens que pour l’aider à se mettre en ménage". Le chapitre lui accorde 12 livres pour son voyage et lui en avance 48. De Sens à Auxerre, le musicien a parcouru cette fois un peu moins de 60 km vers le sud.
À l'occasion de son arrivée, le chapitre durcit le règlement applicable aux basse-contres de la cathédrale : ils n'auront plus droit à l'avenir qu'à deux absences par semaine, et "celui qui s’absenteroit davantage seroit marrancé de 10 sols par office".
• Décembre 1777 : GELIN apparaît en avant-dernière position dans la liste des membres du bas chœur d'Auxerre qui, outre quatre chanoines semi-prébendés, comporte aussi CHAPOTIN le maître de musique ; PALLAIS l'organiste ; POITOU, PRUNELLE, BONNOTTE, GARNIER, CHERTIER, et JOBARD "commis musiciens", ainsi que les sacristains, les chapelains, les enfants de chœur, les bâtonniers, le sonneur et le suisse.

• 9 avril 1778, Auxerre : Un fils de Nicolas Gelin et d’Anne-Marie Maçon est baptisé paroisse St-Pierre-en-Château. Si aucune profession n'est indiquée pour le père, l'ancrage institutionnel dans la musique de la cathédrale ne laisse aucun doute puisque le parrain est Edme CHAPOTIN, le maître de musique, et la marraine Jeanne Boisselet, épouse de Joseph PALLAIS, organiste de la cathédrale.
• 26 juillet 1778 : Nicolas GELIN, "commis musicien" de la cathédrale, assiste à la sépulture de Vincent GARNIER, basse contre de la cathédrale, en compagnie de trois autres "commis musiciens", Bonnaventure BONNOTTE, Romain CHERTIER et Charles POITOU.

• 16 janvier 1780 : Louise, fille de Nicolas GELIN musicien de la cathédrale, est baptisée. Elle meurt dès le 5 août 1780 et est inhumée le lendemain en présence de son père et d'Antoine GERMAIN, chantre de la paroisse de St-Pierre-en-Château.

• 2 janvier 1781, Auxerre : Les chanoines votent une petite somme pour "soulager GELIN basse contre de notre église dans la maladie qu’il éprouve".

• 22 avril 1782 : Le chapitre accorde à GELIN commis musicien la permission de s’absenter quinze jours. Le motif de cette absence n'est pas indiqué.

• 5 avril 1783, Auxerre :  GELIN "commis musicien" vient brutalement annoncer au chapitre qu’il quitte son service. Cette décision surprend tout le monde puisque le musicien avait été payé de sa semaine par avance.
Le 14 avril, les chanoines décident d'"essayer le basse contre qui a chanté ce matin à la messe du chœur et qui demande à être reçu". Mais le 17 avril l'un des chanoines reçoit une lettre de GELIN "par laquelle il supplie la Cie de vouloir bien lui rendre la place qu’il avoit, si elle n’est pas remplie". :
• 6 mai 1783 : Les chanoines se disent "touchés du repentir de GELIN ancien commis basse contre qui avoit quitté leur service par un mouvement d’humeur". Ils considèrent "que toutes ses démarches pour obtenir sa place et les humbles excuses qu’il a faites publiquement sont une preuve de son dévouement à la Cie", et en conséquence décident "d'user d’indulgence à son égard" et de "le reprendre sur le même pied qu’il étoit auparavant". Un mois après sa démission fracassante, GELIN est réintégré.

• 13 décembre 1784, Auxerre : À l'occasion du chapitre général est dressée la liste des membres du bas chœur. Elle comporte neuf musiciens, dans l'ordre suivant : le Maître de musique Edme CHAPOTIN, l'organiste PALLAIS, les commis musiciens PRUNELLE, BONNOTTE, CHERTIER, JOBARD, GELIN, DUBAUX et MÉRY. Auxquels s'ajoutent des chapelains, sacristains, enfants de chœur, bâtonniers, suisse et sonneur non nommés.

• 10 mai 1785 : Le chapitre autorise GELIN à s’absenter un jour "pour aller à Gy-L’évêque". Gy-l'Évêque, dont le territoire paroissial est la propriété des évêques d'Auxerre, est situé à 10 km au sud d'Auxerre. On peut penser que Gelin y est allé pour chanter à une cérémonie, mais ce n'est pas précisé.
• 30 juillet 1785 : Le chapitre édicte quelques nouvelles règles pour ses basse-contre. Il demande à ce qu'on évite de faire chanter CAMPENON avec CHERTIER, car leurs voix ne s'accordent pas ensemble. Il demande aussi que les basse-contre se concertent pour leurs absences, de façon à ce "qu’il y ait toujours quelqu’un pour guider CAMPENON", soit DELAFESTE, soit GELIN.

• Jusqu'en 1790, Auxerre : Nicolas GELIN est toujours musicien basse contre à la cathédrale Saint-Étienne. Sous la conduite d'Edme CHAPOTIN, chantent au chœur les "commis musiciens" Bonaventure BONNOTTE, Pierre CAMPENON, Romain CHERTIER, Nicolas GELIN, Étienne LE COUTEUXEdme Hubert PINON, tandis que Pierre JOBARD joue du serpent et que Jean-Joseph PALLAIS est toujours l'organiste en titre. 
Chacun des "commis-musiciens" de la cathédrale touche 10 livres / semaine, soit 520 livres / an.

• Le 1er février 1791, GELIN déclare des appointements de 550 livres. Le directoire demande une pension de 200 livres pour lui "attendu qu’il est père d’une famille nombreuse, sans d’autre état que celui de chantre, et sujet à des maladies fréquentes et graves".
• 8 juin 1791, Auxerre : Il écrit une supplique en son nom et celui des chantres et musiciens de la cathédrale d'Auxerre.
• 2 juillet 1791 : Le district ordonne le versement des deux premiers quartiers du traitement, qui doit être définitivement accordé en pension, savoir 100 livres.

• 7 avril 1792, Auxerre : Un arrêté départemental lui accorde 200 livres de pension. Sa pension finale semble bien avoir été de 200 livres/an.

• 24 septembre 1808, Auxerre : À sept heures du soir, Nicolas GELIN décède à l’hôtel-dieu. Il est dit âgé de 67 ans (ce qui le ferait naître vers 1741, avec donc une erreur de deux ans), veuf de Marie-Anne Masson, domicilié à Montallery.

Mise à jour : 6 mars 2021

Sources
A. Cherest, « Notice sur les musiciens...", 1850. ; F-Ad10/ 5MI 496 P ; F-Ad10/ BMS St-Jean ; F-Ad10/ G1805 ; F-Ad52/ BMS Langres ; F-Ad89/ BMS St-Pierre-en-Château ; F-Ad89/ G 1806 ; F-Ad89/ G 1807 ; F-Ad89/ G 1808 ; F-Ad89/ G 1809 ; F-Ad89/ G 1810 ; F-Ad89/ G 681 ; F-Ad89/ L 28 ; F-Ad89/ L 685 ; F-Ad89/ L 798 (50) ; F-Ad89/ L 801 ; F-Ad89/ S chapitre St-Étienne  ; F-An/ DXIX/090/738/09 ; F-An/ DXIX/092/790/01 ; F-An/ DXIX/092/790/04,05,27-29,37 ; F/Ad10, état civil en ligne ; F/Ad89, état civil en ligne

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