GRASSIN, Marie Thérèse (1763-1836)

Organiste, fille, épouse et mère de musiciens, Marie-Thérèse GRASSIN s'inscrit dans une dynastie de musiciens dont la mobilité géographique est avérée. Elle prend la succession de son père à l'orgue d'Hennebont [Morbihan] jusqu'à sa destruction à la suite d'un ouragan en 1791. Elle occupera également les mêmes fonctions beaucoup plus tard à Nemours [Seine-et-Marne].

• 7 décembre 1763, Quimperlé [Finistère] : Née à cette date, Marie-Thérèse GRASSIN est baptisée le lendemain paroisse Saint-Colomban. La profession de son père n'est pas donnée dans son acte de baptême (les curés bretons indiquent rarement les métiers dans leurs registres paroissiaux), mais l'on sait par ailleurs que Pierre GRASSIN, est alors organiste à l'abbaye Sainte-Croix en cette même ville. Les parents de la nouvelle née, Pierre GRASSIN et Renée-Catherine Moricet, s'était mariés le 6 mars 1749, en l'église paroissiale Saint-Colomban de Quimperlé. Leur acte de mariage stipulait que le marié était "musicien et organiste", sans préciser son lieu d'exercice.

• Il est très vraisemblable que Marie Thérèse GRASSIN reçoive une éducation musicale de la part de son père, Pierre GRASSIN, organiste de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé [Finistère] puis de l'église Notre-Dame de Paradis à Hennebont [Morbihan].

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• 1784, Hennebont : A la suite du décès de son père Pierre GRASSIN survenu le 23 février 1784, Marie Thérèse GRASSIN, âgée de 21 ans, prend sa succession à l'orgue de l'église Notre-Dame-de-Paradis. Les gages de l'organiste sont payés par la communauté de ville : l'organiste perçoit 200 livres par an et sur la somme totale lui sont retenus 22 livres pour le vingtième et 22 sols pour le dixième. La fabrique de la paroisse Notre-Dame verse également 50 livres et la frairie du Saint-sacrement, 25 livres. L'organiste perçoit donc des gages s'élevant à 275 livres par an.

• 11 mai 1784, Hennebont [Morbihan] : Marie Thérèse GRASSIN épouse Charles Louis Thomas LENGLET, natif d'Abbeville. Aucun métier n'est indiqué pour les deux conjoints.
• 7 juillet 1785 : Lors de la naissance de leur premier enfant, le père est dit musicien.
• 30 juin 1786 : Marie-Thérèse GRASSIN, organiste, signe un document stipulant qu'elle a reçu "de monsieur Ponsar fabricier de leglise de notre dame la somme de vingt cinq livre pour une demie année de mes apointement dont le terme est echus du vingt cinq de ce mois".
• 23 août 1786 : Lors de la naissance de leur 2^ème enfant, le père est dit organiste. Marie Thérèse GRASSIN jouant toujours à l'orgue de l'église paroissiale, son époux doit donc occuper l'autre tribune de la ville, celle des carmes.

• 1790, Hennebont : Marie Thérèse GRASSIN est toujours organiste de l'église Notre-Dame de Paradis et perçoit 200 livres pour ses gages annuels. Elle signe toujours les quittances de la formule suivante "marie therese grassin lenglet organiste".

• 18-19 octobre 1791, Hennebont : "A la suite d'une tempête qui se manifesta dans la nuit pas des vents furieux mêlés de tonnerre" vers les 7 heures du matin le 19 octobre, des pierres du clocher tombent sur la toiture. "Il n'est resté dans cette partie [de l'édifice] aucune trace de charpente n'y de lambris, que l'église dans cette partie est encombrée par les matériaux tant de taille, que bois de charpente, couverture et tous les quels matériaux ont par leur chute écrasé les orgues qui sont au dessus de la grande porte d'entrée, brisés plusieurs bancs à différents particuliers et déchirés plusieurs tapisseries de haute lice d'Aubusson qui étaient attachées sur les murs et arcades séparant la nef de ses bas côtés." Marie Thérèse GRASSIN perd ainsi son outil de travail et les gages qui y sont attachés.

• 29 décembre 1792, Hennebont : Lors de la déclaration de naissance du 6^ème et dernier enfant LENGLET/GRASSIN né à Hennebont, Charles Louis Thomas LENGLET signe "Lenglet gendarme", ce qui semble indiquer une reconversion sous la pression des événements.

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• 22 avril 1794, Paris : Joseph Pierre Lenglet naît du mariage d'entre Charles Louis Thomas LENGLET, musicien et Marie Thérèse GRASSIN. La famille réside au n°49 de la rue des Marmousets, division de la Cité.

• 24 avril 1801, Paris : Charles Louis Thomas LENGLET, artiste musicien et Marie Thérèse GRASSIN accueillent la naissance d'une fille prénommée Alexandrine Jeanne. La famille réside toujours au n°49 de la rue des Marmousets, division de la Cité. Les témoins lors de la déclaration de naissance sont les voisins de la famille. L'enfant est baptisé en l'église Saint-Gervais le lendemain de sa naissance.

• 24 juillet 1803, Paris : La famille LENGLET accueille la naissance d'une fille prénommée Adelle Jeanne. Elle sera baptisée le 24 janvier 1804 en la cathédrale Notre-Dame.

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• av. 1807, Nemours [Seine-et-Marne] : D'après un article du Dictionnaire des organistes Français des XIXe et XXe siècles, Charles Louis Thomas LENGLET est organiste de l'église Saint-Jean-Baptiste.
• 9 mars 1807, Nemours : Charles Louis Thomas LENGLET, musicien, décède à son domicile situé au n°169 de la rue du Centre. Peut-être est-ce à la suite de ce décès que Marie Thérèse GRASSIN prend la succession de son époux à l'orgue de l'église Saint-Jean-Baptiste ?

• 14 juin 1815, Nemours : Marie-Thérèse GRASSIN assiste au mariage de son fils Corentin, qui était né le 15 juillet 1789 à Hennebont. Il est bonnetier et musicien.

• 23 juin 1836, Nemours : Âgée de 73 ans, Marie Thérèse GRASSIN, "ancienne organiste de Nemours, aveugle pensionnaire des Quinze-Vingts", décède au 13 rue Bezous, demeure de son fils Corentin Marie qui est dit exercer la profession de musicien. Ce dernier aura un fils, Louis Corentin qui deviendra à son tour professeur de musique et décèdera à Château-Thierry. Un autre enfant du couple LENGLET/GRASSIN, Pierre Joseph, qui s'établira à Milly-La-forêt [Essonne], exercera également les métiers de bonnetier, de fabricant de bas et de musicien.

Mise à jour : 19 avril 2025