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HAUTEMER, Charles Michel Martin (1717-1794)

HAUTEMER, Charles Michel Martin (1717-1794)

État civil
NOM : HAUTEMER     Prénom(s) : Charles Michel Martin     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : D'HAUTEMER
DEHAUTEMER
D'AUTMAIRE
FARIN
FARIN DE HAUTEMER
FARAIN DE HAUTEMER
FARAIN dit HAUTEMER
CHANTEMER
AUTHEMER
Date(s) : 1717-9-29   / 1794-2-4 
Notes biographiques

Né à Rouen [Seine-Maritime], Charles Michel Martin HAUTEMER (1717-1794) occupe en 1790 une place de basse-taille à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg [Bas-Rhin] depuis vingt-huit ans. Auparavant, il s'est illustré dans le théâtre, à la fois sur la scène et comme auteur d'opéras-comiques. Dans les dernières années de l'Ancien Régime, il se consacre, parallèlement à ses obligations de chantre, à l'histoire de l'Alsace et de sa capitale. Son ouvrage sur Strasbourg (1785), qui comble un vide et livre de précieuses informations sur les édifices religieux de la ville, lui vaut l'estime des milieux savants. Comme il est presque constamment désigné sous le nom de sa mère dans les sources strasbourgeoises, il a paru logique d'opter pour celui-ci et non pour celui de son père.

• 29 septembre 1717, Rouen [Seine-Maritime] : Charles Michel Martin Farin naît du mariage de Charles Farin et de Barbe Hautemer. Il est baptisé le jour même à Saint-Pierre-l'Honoré. 

On ignore tout de sa formation et de ses débuts professionnels.

• 27 janvier- Pâques 1747, Blois : Le sieur HAUTEMER (plus tard AUTHEMER : est-ce notre homme ?) est engagé comme basse-taille à la cathédrale Saint-Louis de Blois pour chanter jusqu'à Pâques. Il ne doit plus intervenir au chœur un peu avant cette date puisque les chanoines notent qu'il sera payé jusqu'à Pâques "quoique les parties se soient remerciées de part et d’autre le tout pour faciliter l’occasion aud AUTHEMER de trouver un place".

• 6 mars 1748, Bruges [Pas-Bas autrichiens] : Le sieur FARIN DE HAUTEMER fait représenter "pour la première foisLe Docteur d'Amour, comédie en un acte, en vers. "Cette pièce, qui est l'essai de M. Farin de Hautemer, Comédien d'une Troupe de Province, a été corrigée & imprimée à Paris en 1749", lit-on dans le Dictionnaire portatif des théâtres (1764). "Un prologue qui est à la tête de la pièce nous apprend que l'auteur est comédien d'une troupe de province, & que c'est sur le Théâtre de Bruges qu'il a hazardé la première représentation de cet essai de sa muse. Avec cette comédie, M. de Hautemer a fait imprimer un Divertissement qui est un ouvrage détaché, & qui est intitulé Triomphe de la Paix", écrit le Mercure de France en novembre 1749. La troupe suit l'armée française car la pièce est donnée pendant l'occupation de Bruges par le maréchal de Saxe.

• 1749, Lille [Nord] : FARIN DE HAUTEMER fait jouer La Toilette, comédie en un acte.

• 1750, Paris : Il donne Arlequin gouré, comédie en un acte en prose, avec des divertissemens, à la Foire Saint-Laurent. L'ouvrage est publié la même année à La Haye sous le titre Arlequin gouré, ou La gageure.

• 1751, Paris : Il joue le rôle d'Apollon dans Les noces de Vénus, ou Les filets de Vulcain, opéra-comique en un acte. L'ouvrage, écrit par "Mr de Hautemer" (qui commence à délaisser le patronyme FARIN), est imprimé la même année à La Haye chez Pierre Gosse le jeune. Apparemment, cet opéra-comique avait été donné une première fois en 1750 à la Foire Saint-Laurent sous le titre Les Filets de Vulcain, selon le Dictionnaire portatif historique et littéraire des théâtres.

• 24 août 1753, Paris : Il fait représenter pour la première fois Le Boulevard, opéra-comique en un acte sur le Théâtre de la Foire Saint-Laurent (publié peu de temps après à Paris, chez Duchesne).

• 1754, Paris : L'impromptu des harangères, opéra-comique de FARIN DE HAUTEMER en un acte, "au sujet de la naissance de M. le Duc de Berry", est donné à la Foire Saint-Laurent.

• Juillet 1755, Paris : Il fait jouer La Maison à deux portes, opéra-comique en un acte, à la Foire Saint-Laurent. "Le titre & le fonds de cette pièce est [sic] pris de l'ancien Théâtre de la Foire ; elle n'est pas imprimée", indique le Dictionnaire portatif historique et littéraire des théâtres.

• 1756 : La bigarrure, recueil de pièces fugitives, par M. D. H*** [HAUTEMER], paraît à Lausanne chez Michel Bousquet. La même année, il fait publier à Paris Le Troc, opéra-comique, parodie des Troqueurs. HAUTEMER est alors installé à Nancy [Meurthe-et-Moselle], où son talent d'écrivain est vite exploité : il y publie un Épithalame pour le mariage de M. le marquis de Guitau avec Mlle de Chaumont de La Galaizière, avec permission, s. d. [1756], 6 p., in-4° (86 vers), conçu à l'occasion du mariage de Charles Guillaume de Péchepeyroux-Comminges, comte de Guitaut, marquis d'Espoisses, guidon de gendarmerie, que le roi Stanislas vient de faire premier gentilhomme de sa chambre, avec Marie Catherine Stanislas Chaumont de La Galaizière, fille du chancelier du roi de Pologne, le premier mars 1756.

• 1756-1757, Nancy : Charles de HAUTEMER gagne sa vie comme comédien. Le registre du théâtre de la ville indique que ses gages s'élèvent à 1 000 livres et qu'il joue habituellement les seconds pères, les premiers ou seconds confidents, les rôles de financier et de paysan en second, lorsque le sieur Roussellois ne les interprète pas.

• 2 février 1762-1790, Strasbourg [Bas-Rhin] : Charles Michel Martin HAUTEMER occupe une place de basse-taille à la cathédrale Notre-Dame.

• 29 janvier 1763, Strasbourg : Charles de HAUTEMER, musicien, touchera 50 livres par forme de gratification, outre son salaire annuel préfixé pour six mois, à partir d'août de l'année dernière.
• 25 juillet 1763, Strasbourg : Il reçoit 50 livres par forme de gratification, outre son salaire annuel préfix, pour six mois à compter de février de l'année courante.
• 27 septembre 1763, Strasbourg : Une avance de 300 livres lui a été consentie le 25 septembre de l'année dernière, pour laquelle on lui a retenu 10 livres chaque mois. Le chapitre lui fait gracieusement remise des 100 livres restantes.

• 30 janvier 1764, Strasbourg : Charles de HAUTEMER, musicien, reçoit 50 livres par forme de gratification, outre son salaire annuel préfix, pour six mois à compter d'août dernier.

• 30 juillet 1765, Strasbourg : Charles de HAUTEMER, musicien de la cathédrale, obtient 50 livres tournois par forme de gratification, outre son salaire annuel fixe, pour six mois à partir du premier février.
• 9 novembre 1765, Strasbourg : Charles de HAUTEMER, musicien de la cathédrale, qui touchait un salaire annuel de 70 livres et 100 livres par forme de gratification suivant le décret du 2 février 1762, est augmenté. Son salaire fixe passe à 80 livres et sa gratification annuelle à 200 livres à partir du premier septembre de l'année en cours.

• 15 juin 1769, Strasbourg : Il fait représenter un opéra en un acte de sa composition, À bon chat, bon rat.

• 1770, Strasbourg : Son traitement annuel s'élève à 400 florins, plus 100 de gratification. HAUTEMER héberge cette année-là le compositeur et comédien Léopold Bastien Désormery, preuve qu'il a conservé des liens avec le monde du théâtre. À cette époque, il achève la rédaction d'une Histoire de Strasbourg et de la province d'Alsace en quatre volumes in-folio, dont le premier est consacré à celle de la ville. 

• 11 juin 1776, Strasbourg : Louise Morin, épouse de Charles Michel Martin HAUTEMER, chantre-musicien de la cathédrale, décède après avoir reçu les sacrements, à l'âge d'environ 80 ans ; elle est inhumé le 13 au cimetière de la paroisse Saint-Pierre-le-Jeune en présence des chantres de celle-ci, Ignace INGWEILLER et Michel ENGEL.

• 20 mai 1777, Schiltigheim [Bas-Rhin] : Charles d'HAUTEMER, chantre-musicien de l'église cathédrale de Strasbourg, veuf de dame Louise Morin, paroissien de Saint-Pierre-le-Jeune, épouse en secondes noces dame Christine Claire Delalande, veuve de maître Claude Louis Prévôt, avocat au parlement de Besançon, paroissienne de Saint-Étienne de Strasbourg. L'un des témoins est Jean François Demilly, conseiller du roi honoraire au présidial de Verdun, inspecteur de la poste aux lettres de Strasbourg.

• 15 janvier 1779, Strasbourg : Sur la liste de "Messieurs les chantres et sinfonistes de la Cathédrale, qui ont chanté la messe du St-Esprit pour Messieurs du Magistrat", il est basse-taille.

• 1785, Strasbourg : HAUTEMER fait paraître une Description historique et topographique de Strasbourg et de tout ce qu'elle contient de plus remarquable, en faveur des voyageurs, chez Amand Kœnig, libraire, dédiée à M. D. P., abbé commendataire de Lancey. Le nom de l'auteur ne figure pas sur la page de titre, mais est donné dans l'avant-propos.

• 5 avril 1788, Strasbourg : Dans une requête à "Messieurs les Magistrats préposés à la chambre d'économie de la ville de Strasbourg", Charles de HAUTEMER, musicien attaché à la cathédrale depuis le mois de février 1762, demande la permission de publier son Histoire de la ville de Strasbourg. Il raconte qu'il a été encouragé à écrire cet ouvrage par feu le Baron de Mackau, Stättmeister, et "feu Monsieur l'Ammeister Langhans qui lui fit ouvrir et communiquer toutes les archives jusqu'au tems de la soumission de la ville au Roi". Cependant, depuis le décès de ce dernier, "Monsieur Gambs eut ordre de ne lui délivrer que des extraits". Il souhaiterait obtenir "la pension vacante par la mort du sieur Lontsy, comme une récompense d'un travail de 20 ans, entrepris tout à la gloire de la ville, grâce au reste qui par ce moyen ne chargera point les revenus d’une nouvelle pension, grâce encore dont il n'abusera pas longtems, si on la lui accorde, puisqu'il a passé 70 ans". L'ouvrage ne sera jamais publié. "Il est d'ailleurs douteux que l'auteur eût trouvé un éditeur qui eût voulu se charger des frais de la publication de son livre", écrit Jean-Frédéric Hermann en 1817, qui précise qu'il s'agissait d'une compilation de travaux d'érudits alsaciens, notamment ceux de l'historien Jean-Daniel Schœpflin (1694-1771).

• 1789, Strasbourg : Charles d'HAUTEMER, musicien à la cathédrale, privilégié, est locataire au n° 12, rue de la Mésange.

• 1790, Strasbourg : Toujours chantre à la cathédrale Notre-Dame, HAUTEMER gagne 1 000 livres par an (400 florins de gages fixes plus une gratification annuelle de 100 florins).
• 23 août 1790, Strasbourg : Dans une supplique, Charles HAUTEMER demande que l'Assemblée Nationale, en réglant des pensions aux uns et aux autres, n'oublie pas "certains petits êtres", à savoir les musiciens, dont il se veut l'interprète : "Mon intérêt particulier me fait élever la voix pour le général". Il expose ainsi son cas : "Il y a bientôt 30 ans que je suis au service de la cathédrale de Strasbourg en qualité de basse-taille, je cours sur mes 73 ans et ma femme en a 61. Il serait inhumain, ce me semble, de me priver à mon âge de mes appointements qui ne me donne[nt] que vicairie pour vivre, et probablement on ne voudra pas m'envoyer mendier, ce que je n'ai jamais appris à faire, quand on pensionne les capucins etc. pour les empêcher de faire ce qu'ils ont toujours fait".

• 1791, Strasbourg : Ignace PLEYEL décide de faire à nouveau appel à lui comme première basse-taille, avec un traitement qui s'élève toujours à 1 000 livres.

• Mai 1792, Strasbourg : Il est encore première basse-taille à la cathédrale, avec 1 000 livres de gages annuels.

• 19 février 1793, Strasbourg : La municipalité examine la pétition du citoyen Charles FARAIN dit HAUTEMER, ancien musicien de la cathédrale, qui réclame la pension assurée par la loi du premier juillet 1792 aux employés ecclésiastiques et laïcs des chapitres supprimés. Il a exhibé son extrait baptistaire et deux actes capitulaires, l'un de 1762 et l'autre de 1765. Ces pièces prouvent que le pétitionnaire est âgé de 75 ans passés, qu'il a été reçu le 2 février 1762 comme basse-taille à cathédrale "pour fréquenter assiduement les offices en musique et assister aux vêpres des fêtes solennelles et autres et y chanter en faux bourdon toutes les fois qu'il en sera requis". Son traitement, qui n'était à l'origine que de 700 livres par an, a été porté en 1765 à 800 livres et 200 de gratification. La loi lui accorde 400 livres par an au maximum, mais "comme le service du pétitionnaire n'était point habituel, mais seulement déterminé à certains jours de l'année comme de dimanches et de fêtes", l'art. VII de la loi paraît s'opposer à sa demande.
• Juin 1793, Strasbourg : Le citoyen HAUTEMER, chantre basse-taille à la cathédrale, "ayant exposé l'état de détresse dans lequel il se trouve par le retard qu'éprouve le paiement de sa pension et la maladie dans laquelle languit son épouse depuis plusieurs mois", demande une avance. Les administrateurs du Département du Bas-Rhin lui en accordent une de 50 livres, provenant d'un double emploi de fonds pour les pensions des employés laïcs des chapitres supprimés, qui sera déduite du premier trimestre de sa pension.
• [Été 1793], Strasbourg : Malgré les réticences de la municipalité qui a mal interprété ses clauses d'engagement, Charles de HAUTEMER obtient une pension annuelle de 400 livres.

• 4 février 1794, Strasbourg : Charles HAUTEMER, musicien, décède. L'âge indiqué est de 84 ans, alors qu'il n'en a que 76.

• 22 germinal an VIII (12 avril 1800), Strasbourg : Christine Claire Colombot, 69 ans, native de Nancy, fille légitime de feu N. Colombot, veuve de N. d'HAUTEMER, maître de langues, meurt en sa demeure, Grand'Rue, n° 139. Il semble bien s'agir de Christine Claire Delalande.

Mise à jour : 27 septembre 2020

Sources
A. Cl. Pfeiffer, La vie musicale dans les lieux de culte à Strasbourg..., 2014 ; C. Hautemer, Description historique et topographique de la ville de Strasbourg...,1785 ; F-Ad41/G212 ; F-Ad67/ 1 L 1573 ; F-Ad67/ 1 L 1576 ; F-Ad67/ 133 L 222 ; F-Ad67/ 1L 526 ; F-Ad67/ 6 L 109 ; F-Ad67/ 6 L 110 ; F-Ad67/ BMS Schiltigheim ; F-Ad67/ BMS Strasbourg St-Pierre-le-Jeune ; F-Ad67/ D Strasbourg ; F-Ad67/ G 3192 ; F-Ad67/ G 3193 ; F-Ad67/ G 3194 ; F-Ad67/ G 3195 ; F-Ad67/ G 3196 ; F-Ad67/ G 3197 ; F-Ad67/ G 3198 ; F-Ad67/ G 3199 ; F-Ad67/ G 3200 ; F-Ad67/ G 3201 ; F-Ad67/ G 3202 ; F-Ad67/ G 3203 ; F-Ad67/ G 3204 ; F-Ad67/ G 3205 ; F-Ad67/ G 3206 ; F-Ad67/ G 3207 ; F-Ad67/ G 3208 ; F-Ad67/ G 3209 ; F-Ad67/ G 3210 ; F-Ad67/ G 3450 ; F-Ad67/ G 3451 ; F-Ad67/ G 3453 ; F-Ad67/ NMD Strasbourg ; F-Ad76/ 3E 00999 ; F-AmStrasbourg/ 3 MW 23 ; F-AmStrasbourg/ 5 R 26 ; F-AmStrasbourg/ VI 656 ; F-AmStrasbourg/ VII 134 ; F-AmStrasbourg/ VII 90 ; F-An/ DXIX/053/121/09 ; F-An/F19/1126/1099 ; H. Lepage, Les archives de Nancy..., 1865 ; Hermann, Notes historiques et archéologiques sur Strasbourg..., 1905 ; Hermann, Notices historiques... sur la ville de Strasbourg, 1817 ; J.Brosset, Le Grand Orgue, les maîtres de chapelle..., 1907. ; L’Avantcoureur, lundi 14 mai 1770 ; M. Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, 1911 ; P. Boyé, "Le chancelier Chaumont de La Galaizière et sa famille...", 1915 ; Ressources en ligne : répertoires de pièces et ouvrages imprimés ; É. Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace..., 1909

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