Login
Menu et informations
HÉLO, André Thomas (ca 1736-1792 ap.)
État civil
NOM : HÉLO     Prénom(s) : André Thomas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : HELO
HELOS
HELLO
HELLOT
Date(s) : 1736 ca  / 1792 ap.
Notes biographiques

 André-Thomas HÉLO a une histoire singulière. Reçu chantre de Saint-Sauveur en 1761, premier chapier de la cathédrale de Rennes en 1764, il se marie en 1768. Après la mort de son épouse qui décède huit mois après la naissance de leur fille Louise-Charlotte, il reprend le parcours entamé pour entrer dans les ordres. Si nous ignorons qui se chargea alors d’élever cette petite fille, nous suivons fort bien les différentes étapes de sa carrière au sein de la cathédrale de Rennes : sous-chantre, il devient prêtre et en 1786 économe de la psallette. À ce titre, il a la délicate charge de gérer le devenir des enfants de chœur en 1791 et 1792. Comme la plupart des musiciens clercs rennais, il est réfractaire à la Constitution civile du clergé et l’on perd sa trace.

• [Vers 1736-1737] : André-Thomas HÉLO serait né fin 1736 ou début 1737 puisqu'en mars 1791 il écrit "je suis âgé de 54 ans". Il est le fils de Joseph Hélo et de Françoise Morin.

• 17 décembre 1761, Rennes : Une délibération du général de la paroisse de Saint-Sauveur fait état de la candidature d’André Thomas HÉLO, "acolitte", à la place de chantre qui vient d’être déclarée vacante, les autres candidats étant Courère, Garnier, Guilmaux et Gilbert. Le scrutin a lieu à bulletins secrets et c’est Helo qui l’emporte à la majorité des voix "parce que dans trois ans il se fera promouvoir à l’ordre de la praitrise". Ses fonctions et obligations professionnelles sont précisées, à savoir "qu’il enseignera le chant aux coristes, que pendant ses absences pour les quartiers de séminaire seulement il se fera substituer par un ecclésiastique qui ait de la voix et qui sache le chant, qu’il ne pourra s’absenter sans la permission de mr le Recteur et du général, qu’il fera desservir les messes de fondation qu’il y assistera également quau saluts…" Il n’occupe le poste que pendant 22 mois. 

• 30 octobre 1763, Rennes : Le registre de la paroisse Saint-Sauveur fait état du départ de HELO à la cathédrale ("a été représenté que le sieur HELO cy-devant admis à occuper un Escabeau de chantre de l’Eglise de cette paroisse venait d’être reçu en la dite qualité de l’église cathédrale de cette ville, et qu’il avait abandonné le service qu’il doit à cette paroisse"). L’expression "Escabeau de chantre" que nous rencontrons pour la première fois à Rennes, mérite d’être soulignée.

• 1764, Rennes : HELO est mentionné dans la liste des membres du bas-chœur de la cathédrale publiée par les Tablettes historiques de Rennes. Il est 1er chapier, et demeure rue Saint-Sauveur (petite rue longeant Saint-Sauveur et aboutissant dans la rue de la Psallette).

• 12 juillet 1768, Rennes : Dans l'église de la paroisse Toussaints se marient le sieur André-Thomas HÉLO et la Dlle Guillemette Guerin. Tous deux sont "majeurs et maîtres de leurs droits". Les parents du marié, tous deux décédés, sont gratifiés de l'avant-nom honorifique "hh" [= honnête homme] pour le père et "honnête femme" pour la mère. Aucun métier n'est indiqué. Le mariage est célébré par un sous chantre de la cathédrale, messire François Crespel.

• 12 mai 1769 : Dix mois après les noces naît une petite Louise-Charlotte, paroisse Saint-Étienne. Baptisée le lendemain elle reçoit pour parrain Charles-Guillaume Mondehair de La Galonais et pour marraine Jeanne-Louise Guillemot. Rien dans l'acte ne permet de connaître l'activité alors exercée par André-Thomas HÉLO.

• 14 janvier 1770 : Huit mois après son accouchement, Dlle Guillemette Guerin, âgée de 38 ans, décède. Elle est dite "en son vivant épouse du sieur André HELOS" [sic].

• 15 novembre 1771, Rennes : Le chapitre de la cathédrale accorde 24 livres de gratifications à HELO qui a rempli "pendant deux ans" les fonctions de sous-chantre. La durée indiquée implique qu'il aurait commencé à exercer comme sous-chantre vers la fin de 1769. Cette fonction pouvant être remplie par un laïc, selon ce qu'a observé Marie-Claire Mussat, cela n'entraîne en effet pas nécessairement que Hélo ait été ordonné dès cette date. Peut-être néanmoins n'a-t-il commencé à l'exercer qu'après son veuvage, début 1770 (les "deux ans" résultant alors d'une approximation) ?
Après la mort de son épouse, il a vraisemblablement décidé de ne pas se remarier et choisi de reprendre le parcours entamé initialement en vue d’embrasser une carrière ecclésiastique, propre à lui ouvrir des perspectives plus larges.

• [À une date qui reste à préciser] André-Thomas HÉLO est ordonné prêtre, sans doute à Saint-Malo puisqu'il est dit ultérieurement "prêtre du diocèse de Saint-Malo"'.

• 4 septembre 1778, Rennes : Le sieur HELLO, prêtre et choriste de la cathédrale, obtient du chapitre un congé de quinze jours.

• 5 mars 1781 : Le chapitre octroie une gratification à trois choristes, 60 livres à HÉLO, et 48 livres à MESLIF et LE BAHIC.

• 18 mars 1782 : André-Thomas HÉLO, prêtre du diocèse de Saint-Malo et choriste de la cathédrale, est nommé à la place de sous-chantre.

• 16 août 1785 : Le chapitre accorde un mois de congé au sieur HÉLO sous-chantre de la cathédrale.

• 22 décembre 1786, Rennes : Le chapitre de Saint-Pierre choisit HÉLO "prêtre, sous chantre de cette église, pour être économe de la psallette". Les deux parties concluent un accord très détaillé qui prendra effet à la Saint-Jean-Baptiste 1787 (donc à la fin du mois de juin suivant) pour une durée de six ans. Le chapitre prévoit un budget annuel de 2 100 livres pour le fonctionnement de sa psallette, sous la forme de 175 livres versées d'avance au début de chaque mois. En échange, les obligations de l'économe sont d'abord matérielles (donner aux six enfants de chœur quatre repas par jour, dont deux avec du cidre, manger avec eux à midi et à sept heures, changer leur linge deux fois la semaine, leur fournir robes rouges de Pâques à La Toussaint, et robes violettes de la Toussaint à Pâques, "cintures rouges avec petite frange d’argent au bas", bonnets carrés, bonnets pour la nuit, calottes rouges et chapeaux, "camail à longue queue pour l’hyver" etc).
HÉLO est également chargé de tâches éducatives : enseigner aux enfants les cérémonies de l’église, "leur faire prévoir ce qu’ils doivent faire et chanter au chœur et veiller à ce qu’ils repassent leurs leçons de musique", "les élever dans la crainte de Dieu, leur faire le catéchisme deux fois la semaine et la prière soir et matin…" Il doit aussi leur apprendre à lire, écrire et le latin, mais on comprend que cette tâche sera partagée avec un "précepteur" qui est d'ailleurs appelé "maître de grammaire" dans les documents de 1790-1791. Ce précepteur, agréé par le chapitre, prendra pension à la psallette et devra dormir dans la chambre des enfants (le chapitre insiste beaucoup sur cette cette disposition qui doit être "inviolablement observée et exécutée"). Le chapitre donnera vingt écus par an en forme de gratification pour ledit précepteur.

• 24 juin 1787 : À cette date André-Thomas HÉLO commence officiellement son bail d'économe de la psallette, prévu pour durer jusqu'à la fin de juin 1793.

• 1788 : "M. HELEAU, chantre à la cathédrale", figure dans le rôle de la capitation, demeurant rue de la Psallette où il occupe une salle et une chambre, mais aucun montant n'est indiqué. En tant qu'ecclésiastique, André-Thomas HÉLO est normalement exempté.

1790, Rennes : André-Thomas HELO, prêtre, cumule plusieurs fonctions à la cathédrale de Rennes. Celles qu'il met le plus souvent en avant, sont celles de sous-chantre et celle d'économe de la psallette, qui équivaut d'une part à gérer la maison de la psallette dans ses aspects matériels (nourriture et entretien des enfants), mais aussi d'autre part à assumer une part de l'éducation des six garçons qui lui sont confiés, selon les clauses de son traité d'engagement de 1786. À titre personnel, hors budget de la psallette, il déclare recevoir "des appointements pour assistance qui se montoient à environ 45 livres par mois", et estime en comptant 150 livres pour son logement qu'il percevait au total "par an plus de 700#, sans y comprendre quelques casuels extraordinaires". Il lui est dû en outre 7 livres 10 sols en tant que chapelain de la Havardière, et une rente annuelle de 18 livres, payable par le recteur de Chavagne. Il mentionne enfin les 60 livres par an "de la pension du maître de grammaire des enfants de chœur".
• 4 février 1790 : Le nom de HELO, prêtre, chantre de la cathédrale, logeant rue de la Psallette, figure sur la liste des citoyens actifs. Il est "éligible".
• 15 octobre 1790 : André-Thomas HÉLO "supplie humblement" le District de Rennes de lui verser dès le 1er novembre les sommes dues pour l'entretien de la psallette "vu que le tems presse de faire les provisions nécessaires pour l’hiver". Il réclame aussi les deux cordes de bois qu’il est d’usage de faire donner à la psallette pour chauffer les enfants pendant l’hiver. Il signe "Helo prêtre".
• À partir de novembre 1790 : Après la suppression du chapitre, HÉLO rédige chaque mois, de sa propre main, une requête pour obtenir les sommes nécessaires pour poursuivre le fonctionnement de la psallette. Le budget est fixé à 35 livres mensuelles par enfant.
En janvier 1791, les administrateurs admettent "que dans les circonstances surtout il est essentiel de ne pas exciter les murmures du peuple en renvoïant des enfants à leurs familles pour la plupart indigentes". En février 1791, ils ajoutent un autre argument : "outre les raisons puissantes d’humanité, il semble juste que l’on conserve dans la cathédrale nouvelle les enfants de chœur élevés dans l’ancienne", ce qui laisse entrevoir la mise en place du culte constitutionnel.

• Avril 1791 : La psallette de la cathédrale se vide peu à peu. LEGRAIN en sort le 23, HELÉ le 27 et les deux URVOIS le 30. HÉLO explique au District qu'il a cédé face aux réclamations des parents "parce qu'ils m'ont dit qu'ils en étaient et qu'ils en sont les maîtres".
• 13 juillet 1791 : Le rapport du jurisconsulte Toullier, membre du directoire du district, présente André HÉLO, qui était sous-chantre en titre dans le ci-devant chapitre cathédral, Jean-François MESLIF, diacre d’office, et François PAIRIER, 1er chapier, comme "réfractaires à la nouvelle constitution".
• Juillet 1791 : André-Thomas HELO écrit au District qu'il n'a plus qu'un seul enfant de chœur (HARDA) et réclame des consignes ("Je vous prie, Messieurs, de délibérer si je garderai cet enfant plus longtemps"). Il semble en conflit avec Gaspard LEMAY au sujet de l'espace que celui-ci occupe dans la maison de la maîtrise. HÉLO, qui paye maintenant un loyer, cherche sans doute à rentabiliser la maison en louant ses chambres. Il estime ne  pas être tenu "de laisser au Sr LEMAY un appartement pour y renfermer sa musique". Selon la délibération capitulaire de 1786, l'appartement objet du litige avec LEMAY était en réalité seulement un "petit cabinet situé sur l’escalier" où il déposait la musique qu’il avait composée. Le 25 juillet, le District refuse de s'immiscer dans ce débat, "cette question étant étrangère à l’administration".

• Janvier 1792, Rennes : Dans une nouvelle requête, solidement structurée et toujours de sa main, HÉLO énonce une triple demande. "Comme ancien Bénéficier, dit-il, j’ai droit à un traitement" (on apprend que ce traitement en tant qu'ex bénéficier a été fixé à 157 livres, ce qu'il juge "modique") ; "comme ancien suppôt de la cathédrale, j’ai droit à une pension" (qu'il estime à 200 livres, en fonction de son âge et de son ancienneté) ; enfin il se proclame créancier de l'État pour les cinq derniers mois de la pension du dernier enfant de chœur. Il précise qu'il attend toujours l'ordre de le renvoyer, ordre qui ne lui a "point été notifié", mais qu'il l'a renvoyé tout de même au 1er janvier 1792 : telle est donc la date de la fin ultime de la psallette d'Ancien Régime.
Il se dépeint comme "né sans fortune, n’ayant jamais joui que du simple nécessaire" et poursuit : "il ne m’a pas été possible de faire des épargnes. J’avois le sûr espoir d’une retraite, le chapitre voyant mes forces s’épuiser me l’avoit offerte, j’étois sur le point de l’accepter lorsque l’état s’est régénéré".
Le 6 août 1792, il obtient en partie satisfaction : des mandats correspondant à une partie des sommes réclamées lui sont délivrés.

• 27 prairial an III (15 juin 1795), Rennes : Louise-Charlotte Hélo, "fille majeure d’André Thomas Hélo et de Guillemette Guérin, originaire de Rennes, cy-devant paroisse Saint-Étienne, domiciliée de Rennes", se marie avec Henri Ledain, marchand, originaire du diocèse de Bayeux, domicilié de Laillé (à 17 km au sud de Rennes). Rien dans l'acte ne permet de savoir ce qu'est devenu le père de la mariée.

• 27 floréal an V (16 mai 1797), Rennes : L'officier d'état civil enregistre le décès de Louise Helo, âgée de 28 ans, fille d'André HELO et de Guillemette Guérin, femme d'Henri Ledain, décès survenu la veille à cinq heures du soir en sa demeure rue de l'Égalité. L'un des deux déclarants est Pierre Menau, journalier, dont on remarque qu'il demeure "rue de la psalette"…

Mise à jour : 4 juillet 2019

Sources
F-Ad35/ L 337  ; F-Ad35/ 1G 700  ; F-Ad35/ 1G 701 ; F-Ad35/ 1G 702  ; F-Ad35/ 1Q 829 ; F-Ad35/ 2G 245/141 ; F-Ad35/ 5 Ff 33 ; F-Ad35/ C 4063  ; F-Ad35/ L 1031 ; F-Ad35/ L 1032 ; F-Ad35/ L 1033 ; F-Ad35/ L 1034 ; F-Ad35/ L 999 ; F-AmRennes/ BMS St-Étienne ; F-AmRennes/ BMS Toussaints ; F-AmRennes/ NMD Rennes ; F-BmRennes/ Tablettes historiques de Rennes ; M-Cl.Mussat, Musique et Société…, 1988 ; M.-Cl. Mussat, "Les musiciens d'Église en Bretagne…", 2008

<<<< retour <<<<