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HENRY, Jean-Baptiste, à Senlis (1744-1794)

HENRY, Jean-Baptiste, à Senlis (1744-1794)

État civil
NOM : HENRY     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Complément de nom : à Senlis
Autre(s) forme(s) du nom : HENRI
Date(s) : 1744-6-22   / 1794-11-29 
Notes biographiques

Jean-Baptiste HENRY (1744-1794), haute-taille de talent, a eu une carrière atypique. Formé à la meilleure école (la maîtrise de la Sainte-Chapelle de Paris), il exerce successivement dans les cathédrales de Beauvais, Orléans, Paris puis Nantes. Pour une raison qui nous échappe (son mariage, un besoin d'indépendance ?), il change d'orientation et décide semble-t-il d'enseigner son art, d'abord à Nantes, ensuite à Paris, sa ville natale. Pendant cette période qui s'étend sur plus de dix ans, il n'est pas exclu qu'il ait aussi travaillé pour le théâtre. Curieusement, en août 1789, alors que l'Ancien Régime vit ses derniers jours et que l'avenir s'annonce sombre pour les communautés ecclésiastiques, il s'engage à la cathédrale de Senlis (Oise) au même poste qu'à ses débuts. N'ayant finalement que peu d'années de service pour le compte des chapitres, il n'obtient qu'une gratification en 1792. Dans les derniers mois de sa vie, la musique continue à le faire vivre.

• 22 juin 1744, Paris : Jean-Baptiste HENRY, fils de Jacques André, lapidaire, et de Jeanne Marie Élisabeth Virabette Bouville, naît et se fait baptiser en l'église Sainte-Marie-Madeleine. Ses parents habitent alors rue du Haut Moulin.

• [vers 1753-vers 1763], Paris : Jean-Baptiste HENRY est enfant de chœur à la Sainte-Chapelle du Palais entre 8 et 17 ans. Il a eu comme maîtres BRÉVAL puis DORIOT.

• 15 avril 1763, Beauvais : Il est reçu à l'essai parmi les musiciens de la cathédrale Saint-Pierre aux gages de 30 sols par jour. En fait, il semble présent dès le 8 avril (arrivée d'un chantre dont le nom est laissé en blanc sur le registre capitulaire). Il est haute-taille.
• 11 mai 1763, Beauvais : Il n'a apparemment pas convaincu car il est prié de se retirer. Il obtient cependant un délai jusqu'à la fête de saint Pierre.

• 17 janvier 1764, Beauvais : Jean-Baptiste HENRY a finalement été conservé. Il figure parmi les musiciens gagistes de la cathédrale Saint-Pierre dans l'évocation des bénéficiers et gagistes du chapitre général.
• 19 mars 1764, Beauvais : Le chapitre lui accorde un délai jusqu'au premier avril suivant, décision qui montre qu'il est toujours à l'essai.

• 21 décembre 1765, Beauvais : Jean-Baptiste HENRY, musicien de la cathédrale, signe en tant que parrain l'acte de baptême de Jean Étienne Thomas, fils de son collègue Jean-Baptiste LEFEBVRE.

• 17 janvier 1766, Beauvais : Jean-Baptiste HENRY apparaît encore parmi les musiciens gagistes dans l'évocation des bénéficiers et gagistes du chapitre général.

• 27 mai 1767, Beauvais : Il quitte son poste. Les doyen et chanoines de la cathédrale certifient qu'il a servi en qualité de musicien pendant plusieurs années, et qu'il a eu une conduite irréprochable.

• [vers 1767-1768], Paris : Il semble avoir brièvement été employé comme musicien par le chapitre de la cathédrale Notre-Dame.

• [vers mars-avril 1768], Orléans : Jean-Baptiste HENRY est reçu comme chantre par le chapitre Sainte-Croix.

• 4 mars 1769, Orléans : Jean-Baptiste HENRY obtient un certificat de bonne vie et mœurs du chapitre Sainte-Croix attestant qu'il a servi durant douze mois. Il est dit du diocèse de Paris, expérimenté dans les arts musicaux et assidu à chanter les louanges divines. La délivrance de ce certificat correspond à son départ de Sainte-Croix.

• [avant février 1770-avant mai 1779], Nantes : Il dit avoir occupé un poste de haute-taille à la cathédrale de "Nantes en Bretagne" et s'y être marié.

• 6 février 1770, Nantes : Jean-Baptiste HENRY, musicien de la cathédrale Saint-Pierre, épouse sur la paroisse Saint-Denis Marie Madeleine François Broyart, fille d'un marchand amiénois. Il demeure paroisse Saint-Laurent mais sans doute depuis peu car on mentionne son ancienne paroisse de résidence à Orléans, Saint-Michel, où les bans ont d'ailleurs été publiés. Le maître de musique de la cathédrale, François LESCOT, signe l'acte de mariage, ainsi que deux autres musiciens de la cathédrale, Guillaume Siméon DELAVAUX et Jean-Baptiste Christophe BOSSUGÉ.

• 10 juillet 1771, Nantes : Marie Madeleine, femme de J.B. HENRY, est marraine de Gilles François, fils de Jean Charles MATOULET, musicien, paroisse Saint-Léonard.

• 24 mars 1772, Nantes : HENRY est parrain, paroisse Saint-Denis, d'un petit Jean-Baptiste Donon, fils d'un ex-musicien Antoine Denis DONON devenu "marchand bijoutier" et neveu d'un choriste de la cathédrale de Nantes, Jean-Baptiste DONON.
La même année, il est parrain de l'enfant d'un autre musicien, Jean Charles MATOULET.

• 1775-1776, Nantes : D'après l'Almanach du commerce, des arts et métiers de la ville de Nantes pour ces deux années, un HENRY réside "haute grande-rue". Il est classé dans la rubrique des "Musiciens" mais sans plus de précisions sur son état. Cette "haute grande-rue" correspond, avec la Basse grande-rue, aux actuelles rues de l'Evêché, Saint-Pierre, de Verdun, de la Marne, de la Barillerie et la partie sud-ouest de la rue de Verdun. C'est l'une des rues les plus anciennes de Nantes.

• 1er mai 1779, Nantes : Madeleine Broyard, épouse du sieur HENRY, maître de musique, est marraine d'une fille de Vincent MARRE, "ordinaire de la musique de la cathédrale", baptisée dans l'église paroissiale de Saint-Laurent. Elle signe "Madelenne broyart femme henry". Ce dernier a donc cessé, à cette date, de travailler pour le chapitre de la cathédrale, probablement pour donner des leçons.

• 15 avril 1788, Paris : Jean-Baptiste HENRY, musicien, demeurant rue de Cléry, paroisse Saint-Denis, obtient une sentence du Châtelet l'autorisant à administrer les biens de Marie Madeleine Adélaïde Henry, sa sœur, disparue sans laisser de traces 16 ans plus tôt. Il n'est de toute évidence pas au service d'une église.

• 10 août 1789, Senlis [Oise] : Jean-Baptiste HENRY est reçu taille de la cathédrale Notre-Dame.

1790, Senlis : Âgé de près de 47 ans, Jean-Baptiste HENRY chante la taille ou la haute-taille à la cathédrale Notre-Dame. Il déclare des revenus de 530 livres (8 livres par semaine d'appointements, quatre setiers de blé moyen méteil, 18 livres pour obits et 18 livres pour logement). Sous la direction du jeune maître François BERNARD, il côtoie les chanteurs Jean Antoine HAVARD, Pierre PEAUCELLIER, Jean François GARNIER, Antoine LELONG et Augustin RONDY, les serpents-bassons Pierre Lucien GANTIER et Louis Antoine LAVOISIER, ainsi que l'organiste Jean Louis CHRISTOPHE.

• [Janvier 1791] : Il signe le mémoire des musiciens de la cathédrale dépeignant "l'affligeante situation" dans laquelle les plonge la suppression des chapitres.
• 1791 : Jean-Baptiste HENRY fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Le directoire du Département de l'Oise estime qu'il peut trouver une autre place et arrête qu'il y a lieu de lui accorder une pension annuelle de 300 livres.
• Juillet 1791, Beauvais : Le directoire du Département lui accorde un secours provisoire de 150 livres.

• [1792] : HENRY demande à bénéficier de la loi du premier juillet 1792. Dans ce but, il réunit différentes pièces justificatives.
• 29 octobre 1792, Senlis : Le directoire du District de Senlis est d'avis qu'il y a lieu, conformément à l'article 6 de la loi du premier juillet 1792, d'accorder au citoyen HENRY une gratification de la somme de 530 livres formant une année des gages, sur laquelle il sera tenu de faire compte de celle de 150 livres qu'il a reçue en vertu d'une délibération du premier juillet 1791, attendu qu'il n'est âgé que de 48 ans et qu'il ne justifie que de 6 ans de service (on note l'interprétation très restrictive du District).
• 21 décembre 1792, Beauvais : Le directoire du Département arrête que mandat de la somme de 530 livres lui sera délivré sur le receveur du District de Senlis, à prendre sur les fonds destinés aux frais du culte, à charge par lui de tenir compte de la somme de 150 livres reçue précédemment.

• 25 août 1794, Senlis : Toujours musicien, Jean-Baptiste HENRY épouse Nicole Thomas, fille d'un cultivateur de Côte-d'Or.

• 29 novembre 1794, Senlis : Jean-Baptiste HENRY meurt à l'hospice de la ville où il était entré le 17 à cause d'une fièvre. Il était âgé de 50 ans.

Mise à jour : 14 août 2020

Sources
Almanach du commerce, des arts et métiers de la ville de Nantes ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Denis ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Laurent ; F-Ad44/ BMS St-Denis, Nantes ; F-Ad45/ 51 J 8 ; F-Ad60/ 1 LP 104/4 ; F-Ad60/ 1Q2/1013 ; F-Ad60/ 2 LP 9144 ; F-Ad60/ 2 LP 9147 ; F-Ad60/ 2LP 9144 ; F-Ad60/ 3 E 57/2 ; F-Ad60/ 3E57/ 2 ; F-Ad60/ 5MI 145 ; F-Ad60/ EMI/ ECA612R22 ; F-Ad60/ G 2475 ; F-Ad60/ G 2764 ; F-AmNantes/ BMS paroisses diverses, Nantes ; F-An/ DXIX/092/798/07 ; F-An/ LL 615 ; F-An/ Y 5164B ; M. Brenet, Les musiciens de la Ste-Chapelle du Palais

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