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HÉRAULT, Jean Jacques François (1752-1813)

HÉRAULT, Jean Jacques François (1752-1813)

État civil
NOM : HÉRAULT     Prénom(s) : Jean Jacques François     Sexe : M
Date(s) : 1752-1-10   / 1813-10-25 
Notes biographiques

Formé à la psallette de la métropole de Beauvais (Oise), Jean Jacques François HÉRAULT termine sa carrière à la cathédrale de Châlons (Marne) où il sert comme haute-contre. Entre-temps, il a été maître de musique à l'école militaire de Pontlevoy (Loir-et-Cher). Au début de la Révolution, il s'inquiète, dans une requête en vue d'obtenir une pension, de ne pas pouvoir retrouver d'emploi. Grâce, sans doute, à quelques appuis et à la culture générale acquise au collège de Beauvais dont il fut l'un des boursiers, il parvient  à se faire octroyer une patente de libraire dans la capitale, où il s'installe vers 1792 et se marie.

• 10 janvier 1752, Beauvais [Oise] : Naissance et baptême, en la paroisse paroisse Notre-Dame de la Basse-Œuvre, de Jean Jacques François HÉRAULT, fils de Jean Hérault, maçon, et de Marguerite Papin sa femme.

• 1er mai 1759, Beauvais : Il est reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Pierre. Son premier maître est Jean Marie ROUSSEAU.

• 3 août 1770, Beauvais : Le chapitre permet à HÉRAULT, grand enfant de chœur de se laisser pousser les cheveux dans la perspective de sa sortie prochaine de l'école de chant.

• 6 août 1771, Beauvais : Les chanoines accordent son congé à l'enfant de chœur HÉRAULT après 12 ans de service. Le 9, on lui verse 175 livres dont 150 pour 12 ans de service et 25 livres en vêtements.

• 22 mars 1773, Beauvais : HÉRAULT, "nourri du chapitre", sera examiné dans l'optique de recevoir la tonsure. Le 17 janvier précédent, il figure comme "nourri" lors de l'évocation générale au moment du chapitre général.
• 30 juillet 1773, Beauvais : Le chapitre accepte de verser une pension au "nourri" HÉRAULT, clerc tonsuré, pour suivre des études de philosophie. 

• 28 octobre 1774, Beauvais : HÉRAULT, "nourry du chapitre", est autorisé à entrer au séminaire (dans la marge, on lit "enfant de chœur")

• 26 mars 1776, Beauvais : Permission est donnée à HÉRAULT - "nourri du chapitre" - de "prendre les mineures", c'est-à-dire d'accéder aux ordres mineurs.

• [1776]-1781, Pontlevoy [Loir-et-Cher] : Il exerce pendant 5 ans "l'art de musique vocale" à l'école militaire. Il est maître de musique au collège et à l'église de l'école militaire.

• 30 août 1781, Pontlevoy : L'administration de l'école militaire lui remet un certificat pour ses services.

• 8 octobre 1781, Châlons [-en-Champagne, Marne] : Jean Jacques François HÉRAULT est reçu, avec mise à l'épreuve de quelques mois, "en qualité de musicien haute-contre" au service de la cathédrale Saint-Étienne, avec 500 livres d'appointements annuels et une gratification de 100 livres. Quinze jours plus tard une décision capitulaire suspendra cette réception au motif qu'il n'y avait pas assez de chanoines présents en chapitre ce 8 octobre. 

• 21 décembre 1782, Châlons : Le greffier prend note d'une somme de 100 livres que le chapitre octroie à Jean Jacques François HÉRAULT. Mais la conclusion capitulaire signale aussi sa voix médiocre tout en reconnaissant l'assiduité du musicien.

• 5 juillet 1784, Châlons : Il est présent au mariage, en l'église de la Trinité, de son ami Louis Joseph CLAIRE, lui aussi musicien de la cathédrale.

• 9 janvier 1786, Châlons : HÉRAULT sollicite le maintien de sa gratification annuelle de 100 livres.

• 23 mai 1790, Châlons : Il fait partie des signataires de la pétition rédigée par les treize musiciens de la cathédrale au Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale. Il s'agit du maître de musique Nicolas Amon ANCEL, de dix chantres et deux instrumentistes, le serpent et basson Jean François LEBÈGUE et l'organiste Joseph Candide THUILLIER. Les chantres se répartissent en quatre basses-contre qui sont Nicolas Joseph BERNARD, Jean CHARLIER, Louis Joseph CLAIRE et Noël COURTEAU; une basse-taille, Pierre Célestin HÉNON; trois tailles qui sont Jean-Baptiste BULARD, Charles JACQUET et Arnould HENCART et les deux hautes-contre : Jean Jacques François HÉRAULT et Louis RAVOISIER dit ADAM. Ses gages sont alors de 500 livres. En fin d'année, le district lui accorde une gratification de 1000 livres.

• [février 1791], Châlons : HÉRAULT rédige une requête à l'intention du directoire du district, dans laquelle il se présente comme clerc tonsuré, musicien, âgé de 40 ans. Il indique avoir passé 16 ans en l'église cathédrale de Beauvais, 5 à Pontlevoy et près de 10 à Châlons. Il jouissait de 600 livres d'appointements "ainsi que les prêtres sans titre" dont il faisait les mêmes fonctions. En tant que clerc tonsuré, "il portoit les mêmes habits au chœur et ne pouvoit pas plus qu'eux faire un autre état au dehors". Apte aux bénéfices, "il s'attendoit comme eux à en être pourvu". Il ne comprend pas pourquoi on lui accorde seulement une gratification de "mille francs", alors que les prêtres viennent d'obtenir une pension de 600 livres. Des "biens considérables" sont affectés à l'entretien de la musique, il pourrait en obtenir une part, compte tenu de ses états de service. C'est à cet état de musicien "qu'il a sacrifié toute sa jeunesse, c'est à la plus grande solemnité du culte qu'il s’est toujours appliqué". S'il ne peut pas comme les prêtres prétendre à quelque ressource, faut-il encore le priver de pension ? "Car les prêtres dans la nouvelle organisation peuvent être employés comme vicaire ou desservant tandis que l'exposant n'a nul espoir de tirer parti de son talent". Il déplore que son sort soit "moindre que celui des musiciens laïcs", dont la gratification est égale ou au-dessus de la sienne, quoique plus jeunes. Il espérait "quelque secours" de ses parents, mais ceux-ci sont "par les circonstances [...] eux mêmes frustrés du peu qu'ils avoient". Il s'inquiète de son sort : "Plus d'état dans les chapitres, plus de ressources dans quelques écoles qui aidoient à sa subsistance, que deviendra-t-il ? Musicien haute contre, il n'ose se flatter d'être employé dans la nouvelle organisation des paroisses comme pourront l'être les basse contres". En outre, "il n'a pas pu faire d'épargne" en raison de la modicité des ses honoraires. Il "n’a pas à se reprocher d'inconduite, les attestations qu'il peut soumettre au plus rigoureux examen font preuve à cet égard".
• 19 février 1791 : Le sieur Malherbe (ancien chanoine ?) le soutient dans sa démarche. "Le chapitre de Chalons n'a qu'a se louer de la régularité de son assiduité et de son rôle", écrit-il aux administrateurs du district. "Il ne peut plus tirer avantage de sa voix, sous peu de tems il eut été forcé de cesser le chant dont l'exercice augmentait les progrès d'une descente qu'il a depuis plusieurs années [...]. Il est absolument hors d'état de prendre une profession, et quand les cent pistolles qu'on lui adjuge seront dépensées il n'aura plus d'autre ressource que la mendicité. Je réclame votre sensibilité, je crois même qu'il a des droits à votre justice". Il demande qu'on lui accorde une pension de 300 livres pour lui épargner la misère. L'administration restera sourde à ces arguments.
• 16 avril 1791 : Un état de paiement de la municipalité châlonnaise mentionne son assistance à une messe et un Te Deum d'actions de grâces donnés en l'honneur du roi. Il participe, en   sa qualité de haute-contre, à cette cérémonie solennelle qui a lieu à l'église Notre-Dame, au milieu d'une vingtaine de chanteurs et instrumentistes et sept enfants de chœur. La plupart des musiciens présents, dirigés par Nicolas Amon ANCEL, sont des musiciens de l'ancienne cathédrale Saint-Étienne.
• 30 juillet 1791 : Le directoire du district lui verse un "secours" de 150 livres, en attendant que le corps législatif légifère au sujet des anciens employés des églises.
• Automne 1791 : Un état des "employés" pour le service divin, dressé par les administrateurs du district, ne le mentionne pas parmi les musiciens repris par la paroisse Saint-Étienne. Le même document précise qu'il "a quitté la ville".

• 25 août 1792, Châlons : Le directoire du district lui accorde 750 livres en complément du secours octroyé l'année précédente. 

• 22 janvier 1794, sans doute à Paris : Victoire Jeanne Mallier, qui vit avec Jean Jacques François HÉRAULT, met au monde leur fils François Louis.

• 29 juin 1796, Paris : Le citoyen Jean Jacques François HÉRAULT, libraire pourvu de patente, demeurant à Paris, Vieille rue du Temple, n° 756, huitième municipalité, s'unit par contrat de mariage à Victoire Jeanne Mallier, majeure, fille de défunt François Mallier et de Marie Anne Plailly. Il apporte la somme de 22 000 livres "tant en marchandises composant son magasin de librairie qu'en meubles et effets mobiliers et deniers comptans, déduction faite de ce qu'il peut devoir". La future apporte de son côté la somme de 5 800 livres, savoir 300 livres en numéraire, 2 500 livres en promesses de mandats ayant cours et 3 000 livres en effets mobiliers, linge, hardes et bijoux, le tout provenant de ses gains et épargnes et de ce qu'elle a recueilli de la succession de son père. "Déclarent lesd. futurs qu'ils n'ont aucuns termes et qu'ils vivent du produit de leurs travaux et industrie". La cérémonie civile est célébrée le 4 juillet suivant, apparemment à la mairie du 5e arrondissement.

• 26 août 1808, Paris : Victoire Jeanne Mallier décède dans la demeure occupée par le couple au n° 5, rue de Poitou.
• 13 septembre 1808, Paris : L'inventaire après décès révèle que Jean Jacques François HÉRAULT était à la fois libraire et marchand mercier. La maison comportait au rez-de-chaussée une boutique dans laquelle étaient disposés deux grands corps de tablettes "formant le pourtour de la boutique" garnis de 10 petits tiroirs et d'une échelle. La valeur des meubles et effets s'élève à 3 676,25 francs, dont la moitié en livres et articles de mercerie. Les époux possédaient quelques bijoux et de l'argenterie, mais ne vivaient pas dans un luxe tapageur.

• 25 octobre 1813, Paris : Il meurt dans la capitale à la même adresse. Le 10 novembre suivant, son inventaire après décès est effectué devant le notaire Adrien François Anthaume.

Mise à jour : 26 décembre 2021

Sources
F-Ad51/ 1 L 1333 ; F-Ad51/ 1L 1277  ; F-Ad51/ 1L 1333 ; F-Ad51/ 2 L 236 ; F-Ad51/ 2E 119/ 41 ; F-Ad51/ 2E 119/ 44 ; F-Ad51/ 2L 236 ; F-Ad51/ G 727 ; F-Ad51/ G 728 ; F-Ad60/ 3E57/1 ; F-Ad60/ G 2473 ; F-Ad60/ G 2476 ; F-Ad60/ G 2477 ; F-Ad60/ G 2478 ; F-Ad60/ G 2479 ; F-Am Châlons/ I 19 ; F-An/ DXIX/056/188/08 ; F-An/ ET/XXXII/108 ; F-An/ MC/ET/LXXXVIII/912 ; Filae.com

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