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HERBULOT, Jean-Baptiste Louis (1763-1808)
État civil
NOM : HERBULOT     Prénom(s) : Jean-Baptiste Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : HERBULEAU
HERBELOT
HERDULOT
Date(s) : 1763-8-25   / 1808-11-15 
Notes biographiques

La graphie de son nom oscille entre plusieurs versions concurrentes : HERBULOT, HERBULEAU... ou encore HERBELOT. Natif du diocèse de Reims, il chante la basse-contre à la cathédrale de Luçon lorsque débute la Révolution. Mais il avait auparavant chanté dans de nombreuses églises, de Rethel à Poitiers, en passant par Orléans, Bourges, et sans doute quelques autres.

• 25 août 1763, Fleigneux [Ardennes] : Jean-Baptiste HERBULOT voit le jour dans le diocèse de Reims, paroisse de Fleigneux. Il est le fils de Jean-Baptiste Herbulot, maître d'école de cette paroisse, et de Marie-Jeanne Lallemand. Son parrain est Jean Herbulot, maître d'école d'Illy, paroisse adjacente, et sa marraine est l'épouse de ce dernier, Marie-Anne Robert. L'enfant naît donc dans un milieu alphabétisé, et où le chant d'Église est sûrement très présent, les maîtres d'école étant fréquemment actifs au lutrin paroissial.

• [Vers 1770 - vers 1780] : Quelle formation musicale reçoit-il ? Il a vraisemblablement été éduqué dans une maîtrise d'enfants de chœur, probablement d'environ 1770 à environ 1780, mais cela reste à démontrer. Son certificat orléanais de 1787 (en latin) le dira "habile en l'art musical", ce qui est une formule accolée systématiquement aux chantres professionnels nanti d'un solide bagage musical. Cela suggère un niveau de formation supérieur à celui qu'auraient pu lui conférer son père et son parrain.

• [Vers 1779-vers 1788] : Jean-Baptiste HERBULOT est basse-contre pendant dix ans "dans une autre église", selon sa déclaration de 1790-91. Il a manifestement globalisé sa carrière antérieure... L'enquête Muséfrem identifie petit à petit les églises successives où il est passé.

• 29 décembre 1782, Rethel [Ardennes] : Remplaçant semble-t-il le sieur DUMAY, choriste, qui a été remercié par la fabrique à la fin d'octobre, Jean-Baptiste Louis HERBULOT est reçu "second choriste" de la paroisse Saint-Nicolas sur concours, aux gages de 200 livres "à la charge par lui de chanter à toutes les premières vespres des offices solennels, matines, autres vespres de paroisse, offices de la semaine sainte, ainsi qu’à tous les offices de l’octave du st Sacrement sans aucune exception, aux processions des Rogations et autres offices ord[inai]res et extraordinaires".
Il est également chargé d’enseigner le chant aux enfants de chœur et touche 12 livres / an pour cela, ce qui est très peu. Il ne s'agit donc pas d'une véritable formation maîtrisienne. Du reste il sera demandé à son successeur de prendre soin "de cultiver lesd. enfans et de les faire chanter au moins une fois par semaine", ce qui donne l'échelle de l'enseignement dispensé. HERBULOT promet "de remplir exactement les fonctions de second coriste et de bien apprendre le chant aux enfans de cœur".

• 14 novembre 1784, Rethel : Le bureau de la fabrique prend acte du fait que le choriste HERBULOT a quitté la ville sans prévenir, abandonnant son service à l'église paroissiale. Il faut donc organiser un concours pour choisir un nouveau choriste. En attendant, la fabrique décide que BAUCHERON, le premier choriste, demeure chargé de l’instruction des enfants de chœur. Le 21 novembre 1784, Jean-Baptiste COUTIN dont la voix "a paru si agréable" est reçu "pour remplir la place de second choriste".

• [Vers fin 1785], Orléans : Jean-Baptiste HERBULOT entre au service du chapitre Sainte-Croix en tant que musicien basse contre. Le registre capitulaire ayant été détruit dans l'incendie de juin 1940, on ne peut connaître la teneur de la délibération qui le reçoit, ni savoir s'il était précisé d'où il arrivait alors.

• 29 avril 1786, Orléans : Le chapitre accepte d'avancer 30 livres au nommé HERBULOT "musicien basse contre", qui remboursera au rythme de quarante sols par semaine (soit 2 livres).
• 1er octobre 1786, Orléans : Jean[-Baptiste] HERBULOT assiste à l'inhumation de François Michel LÉTUVÉ, "musicien chantant la basse contre" à la cathédrale, en compagnie de Jean-Claude COMPÈRE.

• 27 octobre 1787, Orléans : Le chapitre de Sainte-Croix ordonne qu’il sera délivré un certificat de vie et mœurs au nommé HERBULOT musicien Basse Contre, sans plus de précision. La délivrance de ce certificat indique probablement qu'Herbulot quitte alors la cathédrale (mais le certificat est aussi nécessaire pour la progression dans les ordres sacrés).
• 7 novembre 1787, Bourges : Le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne reçoit Jean-Baptiste Louis 'HERDULOT' en qualité de basse contre et ordonne qu'il sera "porté sur la feuille de chaque semaine à 10 livres et 40 sols de gratification", soit 624 livres par an. C'est le niveau de rémunération habituel dans cette église, en dehors des bénéfices et semi-prébendes auxquels accèdent ensuite les musiciens. Le secrétaire écrit son nom "Herdulot", mais précise : "Il est natif de Fleigneux près Sedan, diocèse de Rheims", ce qui lève tout doute : il s'agit d'HERBULOT.
• 16 novembre 1787 : Le nouveau musicien basse-contre, toujours appelé "Herdulot", reçoit 24 livres "pour le dédommager des frais de son voyage". D'Orléans à Bourges, il y a à peine plus de 100 km. Remarquons que le même jour est reçu une autre basse-contre, Louis François Augustin DELAHOUSSOYE, qui arrive de Lisieux (300 km) et qui reçoit la même somme de 24 livres pour son voyage. Il s'agit donc d'une sorte de forfait, qui n'a pas directement de rapport avec les distances parcourues.

• Janvier 1788, Bourges : Le nom de Jean-Bapiste-Louis 'HERDALOT' figure dans la liste des habitués dressée à l'occasion du chapitre général de la cathédrale Saint-Étienne.
• 1er mars 1788, Orléans : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix, sans aucun commentaire, reçoit "le nommé HERBULOT musicien basse contre aux gages de 14 livres par semaine". Il n'est donc finalement parti que durant quatre mois, et il revient alors pour occuper le même poste que précédemment.
• 13 septembre 1788 : Le chapitre décide de convoquer LEFEBVRE et HERBULOT musiciens Basses Contre "pour comparoitre samedi prochain au chapitre". Rien n'est dit de ce qui peut justifier une comparution, et rien n'en transparaît dans les délibérations capitulaires suivantes.
• 22 octobre 1788, Orléans : Le chapitre donne "congé absolu" au nommé HERBULOT, musicien Basse Contre, et ordonne qu’il lui sera délivré un certificat de vie et mœurs.
• 5 novembre 1788, Orléans : Le doyen du chapitre cathédral lui signe une attestation de vie et mœurs en latin (attestatio morum). Il précise que Jean-Baptiste HERBULOT est musicien chantre des parties graves ("musicum partium gravium cantorem") dans l'église d'Orléans depuis trois ans (la coupure allant de la Toussaint 1787 au 1er mars 1788 semble ici oubliée), qu'il chante assidûment les louanges divines, qu'il est de bonnes vie et mœurs. La délivrance de ce certificat correspond cette fois clairement au départ effectif du chantre vers d'autres cieux.
• 15 novembre 1788, Poitiers : Jean-Baptiste HERBULEAU, du diocèse de Reims, est reçu musicien basse-contre à la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand, aux gages de 12 livres par semaine. On remarque qu'il touche ici 2 livres de moins par semaine qu'à Orléans, soit sur l'année un différentiel de - 104 livres. La délibération qui le reçoit précise “on ne lui paiera son voyage qu’autant qu’on sera content de sa voix, qu’il sera exact et se comportera bien”.

• 4 avril 1789, Poitiers : Il demande et obtient un certificat de vie et mœurs du chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand. Ce certificat mentionne qu’il a assisté en cette église "pendant cinq mois ou environ en qualité de basse contre" et ajoute les mentions ordinaires relatives à son assiduité à l’office et à son comportement honnête. Le chapitre poitevin semble avoir été réellement satisfait de ses services puisque l'indemnité de voyage promise dans la délibération du 15 novembre précédent lui est alors délivrée (18 livres) et que le chapitre lui verse même "12 livres pour la semaine qui commence ce jour".
• 14 avril 1789, Luçon [Vendée] : Le sieur Jean-Baptiste Louis HERBULEAU est reçu comme basse-contre à la cathédrale Notre-Dame de Luçon – à 130 km à l'ouest de Poitiers –, pour une rémunération 720 livres par an, "et ce pour autant qu’il plaira à la Compagnie". Avec des gages de 14 livres / semaine, il  retrouve donc le niveau de ses appointements orléanais. Dix jours plus tard, le chapitre lui accorde 24 livres "pour son voyage".

1790, Luçon : Jean-Baptiste HERBULEAU est toujours basse-contre à la cathédrale Notre-Dame où il déclare fin 1790 avoir exercé "pendant 2 ans" [en réalité : un peu plus d'un an et demi]. Il côtoie Pierre ROSSIGNOL, Claude VILNET, Antoine REY, Louis-Simon HILARIOT, Louis-Emmanuel HUET, Jacques-René CORNEAU et Pierre DELESTRE, ainsi que Pierre ROBIN (reçu peu de mois avant lui), sous la conduite de Michel Claude SIROL.
Ses gages sont de 720 livres. Il est âgé de 27 ans et il déclare douze ans de service, ce qui ferait débuter sa carrière vers l'âge de 15 ans, qui est probablement l'âge auquel, étant enfant de chœur, il a été tonsuré.

• [1791] : Lorsqu'il effectue ses démarches pour obtenir une indemnité, il est devenu régent d'école à Sainte-Hermine à 15 km au nord de Luçon. Le département lui accorde un traitement de 400 livres.

• 12 mars 1796, Hildesheim au sud de Hanovre, en Basse-Saxe [Allemagne] : Il s'est marié [ou pas encore?] à Ermeline/Armeline Demaret/Desmarets et leur fils Jean-Baptiste-Louis-Auguste vient au monde. On peut faire l'hypothèse que HERBULOT est entré dans les armées de la République et qu'il garnisonne alors dans cette région.

• 8 juillet 1808, Hénin-Beaumont [Pas-de-Calais] : Jean-Baptiste Louis HERBULOT, 45 ans, instituteur, déclare le décès de Marie-Anne-Monique Gourlez, ménagère, et signe.
• 15 novembre 1808, Hénin-Beaumont : "Clerc cleriquant", époux d'Hermeline Desmarets, fils de Jean-Baptiste Herbulot et de Marie-Jeanne Lallemant, Jean-Baptiste Louis HERBULOT s'éteint à son domicile de la place.

• 28 novembre 1838, Lauwin-Planque [Nord] : Sa veuve meurt à son tour.
Leur fils Jean-Baptiste-Louis-Auguste, fabricant de sucre, se mariera quelques années plus tard, le 27 septembre 1843, dans la commune proche d'Auby, avec la fille d'un marchand boulanger.

Mise à jour : 27 juillet 2020

Sources
F-Ad08/ EDépôt E2 ; F-Ad08/ G 235 ; F-Ad18/ 8 G 209 ; F-Ad18/ 8 G 209  ; F-Ad45/ 2J 1770 ; F-Ad45/ 51 J 10 ; F-Ad45/ 51 J 5 ; F-Ad45/ S chapitre Ste-Croix ; F-Ad59/ 5MI 021 R 002 ; F-Ad86/ G 570 ; F-Ad91/ 5MIR 427/ 6 ; F-AdioLuçon/ AAR*/5 ; F-An/ DXIX/091/783/01-02 ; F-An/ DXIX/096/871/15 ; Filae.com

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