HURÉ, François Edme Guy Denis (1729 ca-1804)

Durant une longue période, allant au moins de 1759 à 1792, Denis HURÉ est attesté comme chantre de la petite paroisse de Looze, située dans une petite vallée très boisée aux confins de la forêt d’Othe, à 2,5 km au nord-est de Joigny, dans le diocèse de Sens [Yonne]. Il est en même temps laboureur et vigneron.

• François Edme Guy Denis HURÉ est né vers 1729 à Looze. Une lacune dans la conservation des BMS entre 1723 et 1737 interdit de connaître sa date de naissance précise, mais l'on sait que sa marraine est "Madame Marie Lié Claude Guy de Bosredon de Villefranche", épouse du seigneur du lieu, qui un quart de siècle plus tard signera la première l'acte de mariage de son filleul. On subodore que le parrain était aussi quelqu'un d'important, à l'instar de sa marraine, et que c'est ce qui vaut à l'enfant son quadruple prénom, très inhabituel dans cette région... Ultérieurement, Denis sera son prénom d'usage.

• 16 septembre 1755, Looze : Denis HURÉ, fils de Jean Huré laboureur et d’Étiennette Pavillon, épouse Marie Dumont, fille d'un vigneron, en présence de la châtelaine, sa marraine.

• De 1756 à 1766, 5 enfants naissent de ce mariage. Le 26 avril 1758, le premier fils (2^ème enfant) est porté sur les fonts baptismaux par le curé de la paroisse, ce qui pourrait indiquer des liens forts entre le curé et son chantre, et par la propre marraine du père de l'enfant, la dame de Bosredon de Villefranche.
Tous ces enfants mourront avant leur père, dont 3 en bas âge (6 mois, 14 mois, 3 ans). L'une des deux filles survivantes disparaît en 1780, âgée de 20 ans. La dernière survivante décède en 1795, à 37 ans.
Généralement, aucun métier ni état n'est indiqué lorsque Denis HURÉ figure dans un acte concernant sa propre famille. Alors que dans tous les actes encadrants, il est bien qualifié de chantre, et ce très régulièrement à partir de 1759. La paroisse rémunère également un sonneur, ainsi qu'un autre chantre qui de 1773 à 1784 au moins est Jean DROIT.

• Le 25 mai 1773, Denis HURÉ perd son épouse, Marie Dumont, 48 ans. Il est alors donné comme laboureur.

• Le 17 janvier 1780, sa fille aînée, Marie Charlotte Anastasie, épouse Joseph Paillot, fils d'un laboureur. Lui-même est également dit laboureur.
• Le 26 septembre 1780 décède son autre fille survivante, Thérèse, âgée de 20 ans.

• 16 février 1784, Villeneuve-sur-Yonne : François Edme Guy Denis HURÉ, veuf de Marie Dumont, épouse Louise Bezançon, 40 ans. Il est dit, curieusement, "de fait de cette paroisse, et de droit de celle de Looze", comme s'il s'était installé quelque temps à Villeneuve-sur-Yonne, à 18km au nord-ouest de Looze, soit un peu moins de 4 heures de marche. En effet, Denis HURÉ n’est pas mentionné une seule fois dans le registre de Looze à partir de fin avril 1783, durant toute l’année 1784 et jusqu’en octobre 1785. Durant cette période, seul Jean DROIT apparaît comme chantre à Looze.
À l'automne 1785, Denis HURÉ revient à Looze et y reprend sa fonction de chantre paroissial.

• En 1790, Denis HURÉ est attesté comme chantre de la paroisse de Looze. Avec Edme Cantin, le sonneur, il assiste régulièrement aux sépultures. Il est toujours dit chantre en 1791 et 1792. Son gendre, Joseph Paillot, devient quelque temps maire du village, avant d'être remplacé par Jean DROIT.

• Le 12 août 1793, Denis HURÉ, "cultivateur", demeurant "rue Mouton au Boucheau", accompagne Jean DROIT, maire, pour déclarer le décès du père de celui-ci. Il est dit cousin du défunt.
C'est devant Jean DROIT que, le 10 prairial an III (29 mai 1795), Denis Huré va avec son gendre déclarer le décès de sa dernière fille, Marie Charlotte Anastasie Huré, 37 ans.

• 17 ventôse an XII (8 mars 1804) : Joseph Paillot, laboureur, déclare à son tour le décès de son beau-père, le citoyen Denis HURÉ né à Looze, âgé de 75 ans, vigneron.