HURELLE, François (ca 1744-1800)

Par un heureux hasard, la fonction de chantre exercée par François HURELLE à Lorris [Loiret] est clairement attestée pour les années 1787 à 1790. Alors que le même homme a été donné successivement comme cordonnier, maître d'école, tisserand... au fil d'une enquête familiale qui nous mène de la Lorraine au Gâtinais. À son décès, en 1800, il est dit "geôlier et tisserand". Au fil de cette errance professionnelle et géographique, on peine à mesurer quelle place exacte tint le chant d'Église...

• [1744 ou 1745], Verdun : Selon les indications apportées par son acte de décès, François HURELLE / HUREL serait né en ou vers 1745, à Verdun. Selon son acte de mariage, il serait plutôt né en 1744. Ses parents sont François Hurel et Antoinette Cuny.

• 12 janvier 1767, Brandeville [Meuse] : Dans ce village de moins de 700 âmes à la veille de la Révolution, situé à une trentaine de km au nord de Verdun et relevant du diocèse de Reims, François HURELLE et Catherine Delpech / Dulpèche, fille d'un vigneron, se marient. Le jeune homme, âgé de 23 ans, est alors cordonnier. Il est accompagné de son père (sa mère est décédée antérieurement) et de deux frères, Sébastien et Jean, "tous habitants de Brandeville". Alors que la mariée déclare ne savoir écrire et appose une croix en guise de "marque", les quatre hommes Hurel savent signer. On remarque que le marié se distingue de son père et de ses frères en adoptant, seul, une graphie avec deux "l" et un "e" final. Il esquisse même une amorce de ruche, qui indique une alphabétisation sans doute plus élaborée.
Et, en effet, lorsque l'on retrouve sa trace quelques années plus tard, le cordonnier est devenu maître d'école.

• 25 juillet 1774 et 13 février 1776, Escrennes [Loiret] : Deux enfants Hurelle reçoivent le baptême dans l'église Saint-Lubin d'Escrennes, en Gâtinais. Le couple HURELLE / Delpech s’est nettement expatrié par rapport à sa région d’origine, puisque ce village est situé à environ 300 km de Brandeville (à 36 km au nord est d’Orléans, près de Pithiviers). Dans les deux actes de baptême, le père est dit "maître d'école". On peut à bon droit penser qu'il est également chantre de la paroisse.

• À partir de début 1782, la famille Hurelle est attestée à Échilleuses (actuellement dans le Loiret, tout près de la frontière avec la Seine-et-Marne). Elle a donc franchi  22 km vers l’est. François HURELLE gagne maintenant sa vie en étant tisserand. Chante-t-il le dimanche à l'église ? Rien n'en transparaît dans les quatre actes de baptême et les trois actes de sépulture qui ont été retrouvés concernant ses enfants entre le 13 février 1782 et le 21 décembre 1786. La plupart des marraines ne savent pas signer, certains des parrains non plus. Une exception notoire : le parrain du dernier enfant né à Échilleuses, qui est "Ysantais Poirier maitre des petites écoles de cette paroisse".

La famille s’installe ensuite à Lorris, à 35 km au sud d’Échilleuses.

• À partir de décembre 1787, Lorris [Loiret] : Divers actes paroissiaux (sépultures surtout, mais aussi mariages) ont lieu "en présence de François HURELLE chantre de cette église". Il signe toujours "François Hurelle". Il a succédé à Claude ARNOULD qui avait brièvement exercé à la suite de Raymond BOULOY (celui-ci, à son décès au tout début de l'année 1790, à l'âge de 79 ans, est dit "ancien chantre").

• 8 janvier 1790, Lorris : Dans l'église paroissiale Notre-Dame, est célébré le baptême de Jean-Baptiste, fils légitime de François HURELLE, chantre, et de Catherine Delpech. Ni le parrain ("garçon") ni la marraine ("domestique") ne savent signer.

• 1^er prairial an VIII (21 mai 1800), Lorris : À huit heures avant midi, François HURELLE, "geôlier et tisserand, natif de Verdun, âgé de 55 ans", meurt dans son domicile situé quartier de la Salle. Le décès est déclaré le lendemain par son fils François-René Hurelle, 20 ans, tisserand, "demeurant sur le Marteroi", et par son gendre Eustache Boureux, 21 ans, "demeurant dans la Salle", mari de Rozalie Hurelle, fille du décédé.

Mise à jour : 29 avril 2019