JECKER, Laurent (1756-1792)

Laurent JECKER appartient d'une part à l'important corpus d'organistes alsaciens exerçant partout en France à la veille de la Révolution, et d'autre part à l'une de ces innombrables fratries d'organistes que l'enquête Muséfrem met peu à peu au jour. Installé à Besançon avec son frère Jean-Baptiste, ils avaient un neveu prénommé Joseph, lui aussi organiste, et décédé très jeune (22 ans). Les deux frères meurent également précocement, dès 1792.

• 18 janvier 1756, Hirtzfelden [Haut-Rhin] : Laurent JECKER naît en Haute-Alsace, dans le diocèse de Bâle. Ses parents sont François-Joseph Jecker et Anne-Marie Burgler / Birglin. Un de ses frères, plus âgé que lui de quelques années, Jean-Baptiste JECKER, deviendra organiste.

• [Vers 1763 - vers 1773] : Laurent JECKER pourrait avoir été formé à la musique d'Église dans une maîtrise, vraisemblablement à Besançon. En effet, lors de son mariage Laurent est dit "domicilié depuis l’enfance sur cette paroisse" [Saint-Jean-Baptiste de Besançon]. Mais cette hypothèse demande à être documentée.

• 16 mars 1783, Besançon [Doubs] : Laurent JECKER est reçu organiste-musicien de l'église Saint-Jean-Baptiste. Il prend la suite de son neveu Joseph JECKER, mort à 22 ans le 6 du même mois. Le contrat conclu entre la fabrique et Joseph en 1781 est reconduit dans les mêmes termes pour Laurent, qui le signe le 17 mars. C'est un contrat paroissial type, qui prévoit que l'orgue sera touché les dimanches et jours de fêtes, pour une somme de 264 livres par an, payable en trois termes.
Le niveau de cette somme suppose que Laurent JECKER exerce une ou plusieurs autres activités complémentaires pour vivre. Comme, quand il n'est pas dit organiste, il est toujours qualifié de "musicien", on peut penser que ces revenus complémentaires proviennent de leçons de musique. Le dossier de son frère mentionne ses talents pour le clavecin et pour d'autres instruments non précisés. Peut-être en allait-il de même pour Laurent.

• 24 avril 1787, Besançon : Laurent JECKER, "musicien-organiste de cette paroisse" [Saint-Jean-Baptiste], âgé de 32 ans, épouse Thérèse-Victoire Chauchard, âgée d'environ 19 ans, mineure, avec l'accord de la mère de cette dernière et de son oncle maternel. Un contrat de mariage avait été établi le 17 avril. Le frère de Laurent, Jean-Baptiste JECKER, "musicien-organiste de l’église métropolitaine", assiste au mariage et signe l'acte comme témoin. Les deux postes occupés par les deux frères Jecker sont nettement distingués. La mariée est enceinte de six mois et demi...
• 7 juillet 1787 : Deux mois et demi après les noces naît Augustin-Félix-Isidore, dont le parrain est le sieur Jean-Baptiste JECKER, son oncle paternel, et la marraine Louise-Rosalie Chauchard, fille, sa tante maternelle. Le père et le parrain sont dits "musiciens", sans autre précision.

• 28 août 1788, Besançon : Thérèse-Victoire Chauchard met au monde un deuxième fils, César-Emmanuel-Victor, toujours paroisse Saint-Jean-Baptiste. Le père, le sieur Laurent JECKER, est dit "organiste de cette église". Le parrain est à nouveau son oncle paternel, Jean-Baptiste JECKER. Les deux frères Jecker paraissent très liés.

• 1790, Besançon : Laurent JECKER est toujours organiste-musicien de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste.
• 7 septembre 1790 : Reine-Louise-Rosalie est baptisée à Saint-Jean-Baptiste. Fille du sieur Laurent JECKER, "musicien organiste de cette église", elle a pour parrain le sieur Jean-Baptiste JECKER, "musicien organiste de l'église métropolitaine de Besançon, son oncle paternel". La distinction des postes des deux frères est à nouveau bien nette ici.

• 13 février 1792, Besançon : Laurent JECKER est présent lors de l'inhumation de son frère Jean-Baptiste JECKER, mort la veille à l'âge de 42 ans, paroisse de Saint-Jean-Baptiste, d'une maladie de poitrine qui avait été signalée antérieurement par l'administration. Il le remplace à la cathédrale Saint-Jean de Besançon (probablement dès avant sa mort).
• 22 juillet 1792 : À l'âge d’environ 36 ans, Laurent JECKER décède lui aussi paroisse Saint-Jean-Baptiste, quelques mois après son frère. Ce qui laisse soupçonner que la tuberculose les avait touchés tous les deux. Il est inhumé le lendemain, en présence du musicien Pierre Philippe MARGAULX et de Pierre-Marie Pajot, huissier au tribunal criminel. À la tribune de la cathédrale, le relais est pris par François Joseph BOURGEOIS.

Mise à jour : 11 juillet 2021