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LAMBERTI, Fortunato (1735-1808 av.)
État civil
NOM : LAMBERTI     Prénom(s) : Fortunato     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : FORTUNATUS
Date(s) : 1735 entre crochets  / 1808 av.
Notes biographiques

Fortunato/Fortunatus LAMBERTI, romain, musicien, instrumentiste, organiste et compositeur, affiche un parcours avec nombre interrogations. Il est repéré lors de ses séjours dans l'ouest entre La Rochelle, Rennes et Nantes où il tient deux ans la tribune de la Collégiale Notre-Dame avant de disparaître, pour quelle ville ? L'enquête Musefrem a encore beaucoup à apporter à ce parcours atypique.

• [1735]-1751, Rome [Italie] : À suivre les informations du site généalogique Geneanet, Fortunato/Fortunatus LAMBERTI serait né vers 1735. Son acte de mariage permet d'attester qu'il est italien, romain, fils de Paul Lamberti et Catherine Capelmans. D'après le certificat envoyé par Rome à La Rochelle au moment de son mariage, LAMBERTI est resté à Rome jusqu'en 1751. C'est donc là qu'il a appris la musique, le clavecin et l'orgue soit une formation de musicien d'église.

• [?-1756], Nice [Alpes-Maritimes] : Le même acte de mariage fait mention de la résidence de LAMBERTI à Nice où il est demeuré jusqu'au 19 mai. Son périple avant cette date reste à déterminer. L'itinéraire entre Rome et Nice a dû être jalonné de haltes musicales.

• 24 juillet 1756, La Rochelle [Charente-Maritime] : Le sieur Fortunato LAMBERTI, maître de musique, épouse Jeanne Berger ou Auberger selon les actes en la paroisse Notre-Dame. Le prêtre de la paroisse, avant de célébrer une union précipitée, a pris ses renseignements à Rome et Nice où LAMBERTI était encore deux mois auparavant. Jeanne Berger, est quant à elle fille d'un maître vitrier consentant à l'union. Elle signe le registre des mariages.

• 1757-1758, La Rochelle : Deux fils sont baptisés Paroisse Notre-Dame, Jean Marie Gabriel et François Gaspard. Le père qui se fait aussi appeler "Paul Fortunato" est musicien. Les liens avec les parrains et marraines font partie de la haute société rochelaise. Il est vraisemblable que LAMBERTI soit professeur de musique au service de ces familles.

• 1760-1762, Nantes [Loire-Atlantique] : Le premier séjour nantais de LAMBERTI est ponctué par trois naissances où il est tour à tour maître de musique, de clavecin ou musicien. André Pierre et Hélène Agnès Catherine bénéficient de parrainages honorifiques : négociant, femme d'armateur ou encore le couple Stapleton d'origine irlandaise. François Gabriel est moins chanceux car le père étant "absent pour cause de voyage", il est tenu sur les fonts par un tailleur de pierre.

• 1763-1766, Rennes [Ille-et-Vilaine] : Les registres paroissiaux indiquent que deux enfants meurent en 1763, Hélène Agnès Catherine dite Agnès ainsi que Pierre André, respectivement en  nourrice et au domicile familial. Une petite Perrine Colombe est alors baptisée paroisse Saint-Pierre-en-Saint-Georges en présence de son père dont la profession n'est pas explicitée. Elle a pour marraine demoiselle Colombe LUPOT qui signe. Colombe LUPOT est la fille d'un célèbre luthier de Mirecourt sans que l'on sache s'il s'agit de la chanteuse Mademoiselle LUPOT.
Lorsque des musiciens circulent dans les années 1760 entre Nantes et Rennes, une association avec la "bande de musiciens" du duc d'Aiguillon (expression empruntée à M.C. Mussat) est à envisager. Gouverneur de Bretagne, amoureux des arts, mécène, le duc entretenait une troupe de musiciens qui jouaient alternativement à l'église ou au concert. Certains ont composé des œuvres que d'Aiguillon a conservées dans sa bibliothèque après son retrait de la vie politique, telle une pièce de l'organiste TARAIL. Elles sont aujourd'hui consultables aux Archives départementales d'Agen. Bien que le nom de LAMBERTI n'y figure pas, c'est une hypothèse qui signifierait que TARAIL et LAMBERTI se seraient côtoyés.

• 1767, Rennes : Marie Claire Mussat a souligné (Musique et société à Rennes...) que LAMBERTI, répertorié sous son prénom Fortunato, est capité de 3 lt. Il demeure Pont Saint-Michel. Alors que ledit Fortunato est installé depuis quatre ans à Rennes, un dénommé Claude Léon LAMBERTI de Saint-Eustache à Paris est reçu  à la cathédrale le 23 novembre 1767. Y aurait-il un lien familial ou est-ce une homonymie ?

• 1767, Nantes : On peut émettre quelques réserves lorsque l'érudit Mellinet rapporte que LAMBERTI a été reçu chantre à la cathédrale Saint-Pierre. En effet, la carrière connue de LAMBERTI le positionne comme instrumentiste ou compositeur et non comme chantre. Les registres capitulaires de Saint-Pierre étant détruits pour cette période, procéder à une vérification est dès lors impossible.

• 1767-1771 [?] : Alors que la carrière de LAMBERTI est ponctuée de nombreuses naissances fort utiles à la reconstitution de son parcours, rien n'a été à ce jour détecté pour ces quatre années. Est-il à Nantes ou en voyage ?

• 1771-1774, Nantes : Trois naissances s'échelonnent lors du retour à Nantes, dont une petite Perrine Thérèse qui meurt à deux ans, François Anastase Fortunato, mort en nourrice à onze mois et François Barthélémy en 1774 à l'avenir inconnu. Le père est cité comme maître de clavecin et organiste de Notre-Dame, professeur de musique ou musicien. Quant aux parrains, marraines, ils sont choisis chez des négociants ou des musiciens. Ainsi peut-on lire les noms de Anastase STERBE, ou du marchand de musique HUGARD DE SAINT-GUY.

• 1er juin  1772-30 novembre 1774, Nantes : Fortunato LAMBERTI est reçu organiste à la collégiale Notre-Dame, dont il touche les orgues depuis l'Ascension (28 mai) "le temps qu'il voudra bien les toucher". Il est rémunéré 150 lt par an selon Mellinet, une information improbable car les organistes de Notre-Dame sont appointés dans les comptes 300 lt par an, somme versée en deux termes de 150 lt "par demie-année".

• 22 novembre 1773, Nantes : LAMBERTI fait exécuter la première messe en l'honneur de Sainte-Cécile en la Collégiale Notre-Dame, ce qui fait écrire à Mellinet qu'il est compositeur "de talent".

• 5 décembre 1774, Nantes : LAMBERTI quitte la tribune de la collégiale Notre-Dame après seulement deux ans d'exercice. Il a pour successeur le nantais Jean François TARAIL.

• 1776-1777, Nantes : D'après Granges de Surgères, LAMBERTI figure toujours sur les listes de la Milice bourgeoise.

1789, Compiègne [Oise] : L'Almanach historique de 1789, répertorie un dénommé LAMBERTI, maître de clavecin parmi les Maitres dans les sciences et arts. Est-ce Fortunato ?

• 6 octobre 1808, Nantes : Jeanne Berger, 70 ans, veuve du sieur Fortunato LAMBERTI, maître de musique, meurt en sa demeure située rue de la Boucherie. Le décès est déclaré par deux voisins, un journalier et un sabotier. Le dépouillement des tables décennales et autres registres à Nantes étant resté infructueux, il est peu vraisemblable qu'il y soit mort. Gageons que l'enquête Musefrem révèlera d'autres lieux d'itinérance de ce musicien atypique.

Mise à jour : 7 avril 2021

Sources
C. Mellinet, De la musique à Nantes..., 1837 ; F-Ad17/ BMS La Rochelle, Notre-Dame ; F-Ad35/ BMS Rennes, St-Pierre-en-St-Georges ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Nicolas ; F-Ad44/ NMD Nantes ; Pièces rares relatives à l’histoire de Compiègne

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