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LARSONNIER, Pierre, à Paris (ca 1736-1822)

LARSONNIER, Pierre, à Paris (ca 1736-1822)

État civil
NOM : LARSONNIER     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Complément de nom : à Paris
Date(s) : 1736 ca  / 1822-12-27 
Notes biographiques

Pierre LARSONNIER est haute-contre à la cathédrale de Notre-Dame de Paris de 1761 à 1790. Doté d'une voix exceptionnelle, il fait le bonheur du Concert spirituel, d'abord en tant que soliste, ensuite comme musicien "attaché". Ses manquements et débordements lui valent deux condamnations par le chapitre à de courtes peines de réclusion, en 1766 au séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet puis dix ans plus tard à Saint-Lazare. Après la signature du Concordat, il reprend du service à Notre-Dame comme régulateur du chœur.

• [vers 1736], diocèse de Soissons (ou Mâcon ?) : Pierre LARSONNIER voit le jour.

• 11 février 1759, Paris : Pierre LARSONNIER, acolyte originaire du diocèse de Soissons, est reçu machicot [musicien] à la cathédrale Notre-Dame. Il démissionne dans les deux ans qui suivent, à une date indéterminée.

• 19 août 1761, Paris : Pierre LARSONNIER, diacre du diocèse de Soissons, est reçu machicot à la cathédrale Notre-Dame.

• 23 septembre 1761, Paris : Une rixe l'oppose, sans doute dans le chœur, à Pierre GRUMEAU bénéficier diacre de l’Église de Paris. Tous deux sont cités à la barre capitulaire. L'affaire semble s'arranger à l'amiable car elle n'est plus évoquée dans le registre par la suite.

• 10 septembre 1764, Paris : Il reçoit un congé de quinze jours.

• 8 septembre 1765, Paris : Au Concert spirituel du jour de la nativité de la Vierge, "M. L'arsonnier chanta un nouveau Motet à voix seule de M. l'Abbé Goulet, ci devant Maître de Musique de l'Eglise de Paris...". LARSONNIER chantera encore cinq fois au Concert spirituel comme soliste.

• 7 février 1766, Paris : Diacre du diocèse de Soissons, machicot depuis 1761, LARSONNIER succède à QUENTIN comme chanoine sous-diacre de Saint-Denis-du-Pas.

• 1er avril 1766, Paris : Au Concert spirituel, "M. l'Abbé L'Arsonnier chante un Motet de haute-contre de M. l'Abbé Goulet".

• 5 juillet 1766, Paris : À la suite d'une plainte du chantre en dignité contre lui, il est cité à comparaître à la barre du chapitre où il subit un interrogatoire sur tous ses manquements mais aussi sur l'initiative qu'il a prise de faire porter par huissier une sommation au chantre afin d'exiger des explications au sujet d'amendes infligées par ce dernier. Les reproches sont de différents ordres. D'abord on pointe son absentéisme chronique, surtout à matines (car il rentre tard) et aux processions, mais aussi un dimanche, malgré l'interdiction de se rendre à "une partie de campagne" ; il néglige les chapitres généraux de mœurs et les instructions cantorales les veilles de fête solennelle dans la sacristie ; puis on relève qu'il néglige sa tonsure, qu'il sort très souvent en "habits de couleur" ; enfin, on lui reproche son esprit séditieux, ses propos indécents et ses refus de signer parfois les tables de la pointe. La tournure des réponses montre que Pierre LARSONNIER prend ces accusations à la légère tant ses explications manquent de crédibilité ou d'épaisseur. Il est condamné à un mois de séminaire et à l'interdiction de pénétrer dans le chœur, donc d'exercer son service. Ses rétributions serviront à payer sa pension alimentaire au séminaire.
• 11 août 1766, Paris : Après lecture du certificat établi par l'un des préfets du séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet qui constate que le sieur LARSONNIER a suivi les exercices spirituels tout en se comportant bien pendant son séjour du 7 juillet au 7 août, le chapitre l'autorise à reprendre sa place et ses fonctions dans le chœur de Notre-Dame. 
• 24 septembre 1766, Paris : Il est autorisé à prendre quinze jours de congé pour s'occuper de ses affaires. 
• 1er novembre 1766, Paris : Pierre LARSONNIER chante (semble-t-il) pour la dernière fois en solo au Concert spirituel. 

• 1770, Paris : LARSONNIER est cité comme haute-contre dans l'État des personnes qui composent le Concert Spirituel publié dans Les Spectacles de Paris. Sans doute chante-t-il à l'occasion dans les chœurs.

• 17 mai 1771, Paris : Pierre LARSONNIER, diacre du diocèse de Soissons, chanoine sous-diacre de Saint-Denis-du-Pas, succède à GRUMEAU dans un canonicat de chanoine diacre de Saint-Jean-le-Rond.

• 3 août 1773, Meaux : LARSONNIER chante dans la cathédrale à l'occasion de la fête de "l'invention du corps" de saint Étienne en compagnie de Pierre FÉRAY et de Nicolas BOREL, tous trois qualifiés de "chanteurs attachés au concert spirituel". Sont également présents François GIROUST et l'abbé DUGUÉ. Est exécuté entre autres pièces le motet de Charles HÉRISSÉ, le maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne de Meaux, qui avait été couronné au concours de Saintes trois ans auparavant.

• 1775, Paris : Pierre LARSONNIER est haute-contre à Notre-Dame d'après l'Almanach musical.

• 2 juin 1775, Paris : Pierre LARSONNIER est autorisé à se présenter à la prochaine ordination presbytérale ; à cette fin, le chanoine Dubois-Basset est désigné pour l'examiner.

• 9 septembre 1775, Paris : La même autorisation est octroyée dans les mêmes termes, suivie du même examen par le même chanoine. A-t-il échoué en juin ? On mentionne qu'il est originaire du diocèse de Mâcon ("matisconensis"), ce qui ne correspond pas aux indications habituelles.
• 27 septembre 1775, Paris : Ce jour, Pierre LARSONNIER a déposé ses lettres de prêtrise et reçu l'autorisation de célébrer la messe en l’Église de Paris. Avec l'autorisation du chapitre, il a été ordonné le 23 à Sens par l'archevêque de cette ville. 

• 23 août 1776, Paris : Chez le petit distributeur et pointeur du chapitre, GAURIER, il refuse d'émarger certaines des 17 tables de distributions sur lesquelles il a été muleté par le chantre, les jette dans la Seine, puis, regrettant son geste, va les rechercher non sans proférer des menaces. Il est puni de deux mois de réclusion à Saint-Lazare avec interdiction de pénétrer dans le chœur de la cathédrale.
• 4 septembre 1776, Paris : Cité à la barre du chapitre, il est admonesté par le doyen qui lui reproche un comportement très relâché dans l'exercice de ses devoirs, tant à l'autel que dans le chœur ; on lui rappelle qu'il est revêtu de la dignité presbytérale.

• 3 février 1781, Paris : "Lecture faite d'une requete du sr Larsonnier, chanoine diacre de St Jean Le Rond en l'Eglise de Paris, tendante à ce qu'il plaise à Messieurs de le decharger de la mulcte de quarante sous à lui imposée par M. le Chantre pour raison d'absence des matines de dimanche dernier, Messieurs après en avoir deliberé [...], ont rejetté ladite requête et ont confirmé ladite multe imposée par M. le Chantre".

• 5 octobre 1781, Paris : LARSONNIER obtient quinze jours de congé.

• 1785, Paris : Pierre LARSONNIER est toujours signalé comme haute-contre à Notre-Dame suivant les Tablettes de renommée des musiciens.

• 8 janvier 1787, Paris : La vicairie de Saint-Aignan délaissée par Jean-Baptiste GUILLEMINOT-DUGUÉ passe à Pierre LARSONNIER, prêtre du diocèse de Mâcon, chanoine diacre de Saint-Jean-le-Rond.
• 5 février 1787, Paris : Pierre LARSONNIER se démet de son canonicat et prébende de Saint-Jean-le-Rond. Il passe à Jean-Baptiste Laurent DUMONT.
• 26 février 1787, Paris : Pierre LARSONNIER présente une requête au sujet de sa vicairie de Saint-Aignan. "Il prie Messieurs de considérer que son bénéfice est le moindre de l'Eglise, n'égalant même pas les revenus d'un simple gagiste ; que d'ailleurs il est obligé de se loger, étant le seul qui n'ait pas de logement par son titre et en conséquence il supplie Messieurs de bien vouloir lui accorder une gratification annuelle comme ils l'ont accordée aux sieurs DEMONGEOT et LE BAULT lorsqu'ils etoient pourvus du même bénéfice". Le chapitre accepte et lui verse 150 livres par an jusqu'à ce qu'il trouve un logement, sans tirer à conséquence pour ses successeurs.

• 13 décembre 1790, Paris : Pierre LARSONNIER, "prêtre, ci-devant premier vicaire de Saint-Aignan", fait partie des musiciens ex-bénéficiers de la cathédrale qui déclarent approuver la Constitution civile du clergé et désavouer toute protestation à ce sujet du chapitre de la métropole.

• 1807, Paris : L'Almanach ecclésiastique de France le présente comme régulateur du chœur à Notre-Dame. Il fait partie des vicaires du chœur.

• 1816, Paris : L'abbé LARSONNIER, vicaire de chœur à Notre-Dame, premier régulateur, réside rue du Petit-Pont, en face le pont.

• 27 décembre 1822, Paris : Pierre LARSONNIER, ancien bénéficier, prêtre de Notre-Dame, décède à l'âge d’environ 86 ans. Avait-il un lien avec Pierre LARSONNIER, chantre de la paroisse de Cœuvres [Aisne] ?

Mise à jour : 11 juillet 2022

Sources
Almanach de 25 000 adresses de Paris pour l’année 1816 ; Almanach ecclésiastique de France pour l’an 1807 ; Almanach musical de 1775 ; Almanach musical de 1779 ; Almanach musical, 1776 ; An/ LL 232/33/1  ; An/ LL 232/34/1 ; An/ LL 232/34/2 ; Annonces, affiches et avis divers, 1766 ; Constant Pierre, Histoire du Concert spirituel ; F-An/ LL 232/ 28/ 2 ; F-An/ LL 232/ 29 [2] ; F-An/ LL 232/ 40 ; F-An/ LL 232/30/3 ; F-An/ LL 232/31/2 ; F-An/ LL 232/35/1 ; F-An/ LL 446 ; F-An/ LL232/37/2 ; F-An/Z/2/3132 ; Les spectacles de Paris, 1770 ; Mercure de France, avril 1766 ; Mercure de France, octobre 1765 ; Nécrologie des archevêques de Paris, vicaires généraux, et du chapitre de l’Église de Paris ; Porcher, Une fête musicale à l'église cathédrale de Meaux..., 1869 ; Procès-verbal de l’Assemblée nationale ; Tablettes de renommée des musiciens

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