LE CONTE, Noël Hilaire (1765-1794)

Noël Hilaire LE CONTE, formé à la cathédrale de Chartres, a exercé ses talents de chantre à la cathédrale de Bourges. Son parcours prend un tour tragique pendant les événements révolutionnaires : il meurt sur les pontons de Rochefort.

• 4 octobre 1765, Chartres : Noël-Hilaire LE COMTE, né la veille, est baptisé paroisse Saint-Hilaire. Il est le fils de Jacques Le Comte, jardinier, et de Jeanne Lambert. Le parrain, Noël Gougis, est également jardinier ; la marraine n'a pas signé.

• Entre 1773 et le 12 avril 1783, Chartres : Noël-Hilaire LE CONTE est enfant de chœur à la cathédrale. Les registres de 1773 sont perdus, mais il sort clerc tonsuré après dix ans de service avec la récompense ordinaire. Durant ces dix années, son maître de musique a été Michel DELALANDE.
En avril 1783, le jeune homme est remplacé à la maîtrise par Michel-Marie CABARET. Pour continuer ses études on lui donne 200 livres par an et on le nomme petit heurier matinier.

• Avant janvier 1787, Bourges [Cher] : Clerc tonsuré et musicien bénéficier de la cathédrale de Bourges, Noël-Hilaire LE CONTE figure dans la liste des "choristes" ainsi que dans celle des habitués dressée en janvier 1787 à l'occasion du chapitre général de la cathédrale. En janvier 1788, il est inscrit dans la liste des "vicaires accordati (Notre-Dame de Reims)", ainsi que dans celle des "choristes" et celle des "habitués" en janvier 1789. La terminologie est fluctuante mais confirme une implication dans le chant du chœur.

• 29 mars 1787, Bourges : Augustin Théodore PETITPRÉ et Noël-Hilaire LE CONTE, "chantres de l'église métropolitaine", signent comme témoins dans un acte de la paroisse Saint-Pierre-le-Puellier.
• 16 avril 1787 : Le chapitre décide "que dorénavant le sieur LECONTE sera tiré sur la feuille pour dix livres et quarante sols de gratification". Cela correspond à un salaire de 624 livres par an.

• 7 novembre 1788, Bourges : "Nous avons nommé ledit sieur CHENAULT l’un de nos chantres gagistes à l’office de bachelier de notre église à la place dudit sieur Lecomte".

• 1790, Bourges : Clerc tonsuré, Noël-Hilaire LE CONTE est un des 31 membres de la communauté des vicaires de la cathédrale de Bourges, ce qui lui donne droit annuellement à une portion de 116 livres. Il est "vicaire de résidence" (il est l'un des deux titulaires des vicairies de Notre-Dame de Reims, avec Louis FONTAINE) et choriste. Le chapitre déclare pour lui un revenu de 765 lt.
• 8 novembre 1790 : Le chapitre cathédral de Bourges confirme qu'il est titulaire d'une des deux vicairies de Notre-Dame de Reims et qu'en tant que membre de la communauté des vicaires il reçoit 12 livres par mois comme vicaire de résidence et une demi-portion comme vicaire clerc.

• [Mars 1791] : Une estimation détaillée de ses revenus est établie par le directoire de Bourges afin de fixer sa pension :

• "1° comme vicaire de résidence en l’église de Bourges : 624 lt
• 2° comme membre de la communauté des vicaires : 116 lt
• 3° comme ayant droit aux fondations toutes l’année : 24 lt

Total : 765 lt".

• Novembre 1793, Allier : Il est dans l'Allier lorsqu'il est arrêté et conduit à Moulins. Le directoire du département le fait conduire à Sainte-Claire le 1^er frimaire an II et ordonne sa déportation trois jours plus tard. Il est emmené à Rochefort.

• 1794, Rochefort [Charente-Maritime] : Noël-Hilaire LE CONTE, déporté sur le navire Les Deux Associés, avec les prêtres insermentés (lui-même semble avoir été seulement clerc tonsuré), décède le 17 août 1794, à l'âge de 28 ans.
Il est enterré dans l'île d'Aix. Un plaque commémore sa béatification par Jean-Paul II, à Rome, le 1^er octobre 1995, comme "martyr des pontons".

Mise à jour : 15 juillet 2020