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LÉPINE, Jean-Baptiste (1754-1817)
État civil
NOM : LÉPINE     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : L'ÉPINE
Date(s) : 1754-1-4   / 1817-7-30 
Notes biographiques

Tout au long de la période où on parvient à le suivre, c'est-à-dire de 1777 à son décès quarante ans plus tard, en 1817, Jean-Baptiste LÉPINE conserve  une identité professionnelle stable, qui oscille seulement entre les mots "musicien" et "chantre". En 1790, il est l'un des chantres de la cathédrale de Besançon.

• 4 janvier 1754, Le Barboux [Doubs] : Fils de Jean-François L'épine et de Jeanine-Françoise Grand-Jean, "mari et femme", Jean-Baptiste LÉPINE naît dans ce village d'altitude situé à 66 km à l'est de Besançon, près de l'actuelle frontière suisse, comptant moins de 400 habitants. Il y est baptisé le surlendemain. Seul son parrain sait signer. Le prêtre n'indique pas les métiers des protagonistes.

• [1761-1771] : On ignore tout de sa formation à la musique. Est-il enfant de chœur quelque part ? Il est probable que non, puisque, une fois arrivé à l'âge adulte, il est "obligé d'apprendre la musique" (voir ci-après).

• 13 mai 1777, Besançon [Doubs] : Jean-Baptiste L'ÉPINE entre au chapitre métropolitain de Besançon comme chantre, mais il va être amené "à soutenir dans la basse des cœurs (sic) de la musique", ce qui n'était pas prévu car il n'avait été reçu que comme chantre [donc pour le plain-chant]. Le chapitre souligne d'ailleurs "qu'il a été obligé d'apprendre la musique pour chanter dans les chœurs". Lui-même insiste dans sa supplique de fin 1790 : "son état lui a été à charge pendant plusieurs années attendu l'art de la musique qu'il a fallu qu'il apprenne, chose très dispendieuse pour lui surtout qui n'a jamais eut d'autre connoissance que de se perfectionner a l'art qu'il a embrassé". Cela laisse penser qu'il n'avait donc pas appris la musique antérieurement à sa réception comme chantre, et que cette réception s'était faite purement sur la qualité de sa voix. Cette voix était une voix de basse puisqu'il explique "que le chapitre désiroit des lumières au suppliant pour soutenir dans la basse des cœurs de la musique" (le chapitre désirait que sa nouvelle recrue fasse des progrès en musique pour renforcer les basses).

• 14 avril 1784, Besançon : Le chapitre cathédral avance la somme de 200 livres "au nommé LÉPINE, chantre de cette église". Il remboursera à raison de 50 livres par mois en septembre, octobre, novembre et décembre 1784.
• 20 avril 1784 : Jean-Baptiste L'ÉPINE, "musicien" âgé d'environ 30 ans, épouse dans l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste Marguerite-Josèphe Perrot, âgée d'environ 25 ans, dont le père était huissier à la chancellerie et au bailliage. Le père du marié est décédé antérieurement, sa mère a donné son consentement depuis Le Barboux. Les musiciens Didier HUMBLOT, François-Joseph BOURGEOIS et Jean-Baptiste JECKER assistent au mariage comme témoins, ainsi qu'un horloger.
• 15 septembre 1784 : Le chapitre accorde à L’ÉPINE, "chantre, la permission de s’absenter de la ville durant trois semaines pour l'avancement de son commerce". Les mêmes formules avaient été employées pour FLAMAND et THOUVEREZ le mois précédent. Ils sont donc au moins trois dans le bas chœur à faire du négoce, en même temps qu'ils chantent à la cathédrale.

• 19 octobre 1785, Besançon : Treize mois plus tard, le chapitre accorde à nouveau "au dénommé LÉPINE, chantre, l’autorisation de s’absenter pour trois semaines", sans que cette fois aucune justification ne soit évoquée. La même délibération accorde six jours de congé aux nommés Boucard et Joly, clercs.

• 28 juillet 1786 : L'année suivante, le chapitre accorde un nouveau congé à LÉPINE, chantre. Cette fois il n'obtient que quinze jours, mais l'on retrouve la justification liée à l'avancement de son commerce, qui confirme la pluriactivité du chantre.

• 17 octobre 1787 : LÉPINE, chantre, se voit accorder "trois semaines pour l’avancement de son commerce". Il est à remarquer que le même jour, Louis-Nicolas DOLLÉ, le maître de musique, a lui aussi demandé un congé et qu'il n'a obtenu que six jours : sa présence au quotidien est plus indispensable que celle du chantre, il faut surveiller les enfants de chœur.

• 1er octobre 1788 : Le secrétaire capitulaire enregistre en latin que le dénommé LÉPINE, l’un de nos chantres, ayant sollicité par la voix des fabriciens, il lui a été accordé trois semaines de congé pour l’avancement de ses affaires (pro suis negotiis peragendis).

• Du 13 janvier 1785 au 29 mars 1790, Besançon : Cinq premiers enfants LÉPINE / Perrot naissent et sont baptisés paroisse Saint-Jean-Baptiste, trois filles et deux garçons. Le père est dit "musicien" sans précision lors des trois premiers baptêmes, puis "chantre à la métropole" lors des deux suivants. Un seul parrain est recruté parmi les collègues musiciens du père, le sieur Guillaume-Joseph ÉMERY, "musicien", parrain de Françoise-Josèphe, le 3 mars 1786. Mais on peut considérer que le sieur Joseph Joly, "clerc sacristain de la métropole", parrain le 20 janvier 1787, fait lui aussi partie de l'entourage professionnel. La majeure partie des autres parrains et des marraines sont issus du milieu familial. On remarque, le 8 septembre 1788, un couple de laboureurs  demeurant au Barboux, représentés aux fonts baptismaux par deux Bisontins. C'est l'indice que les liens avec le pays natal demeurent vivaces.

1790, Besançon : Jean-Baptiste LÉPINE est toujours chantre et musicien au chapitre métropolitain de Besançon. Il dit y exercer depuis 14 ans en 1790, durée qui traduit une légère augmentation de la réalité (13 ans et demi, en fait, au moment de la dissolution du chapitre), et qu'il y "étoit pour la vie". Il perçoit alors 600 livres annuellement et un casuel de 30 livres. Il a une femme et cinq jeunes enfants. Il dit n'avoir "pas d'autres bien que l'art dont la providence la bien voulu douer", c'est-à-dire, peut-on comprendre, sa voix. Il rappelle qu' "il est notoire que la qualité de chantre épuise les forces les plus robustes", et explique que, pour cette raison, le chapitre assurait une perspective de revenus fixes à ceux qui l'avaient servi "une douzaine d'années". Ses explications à ce sujet sont assez embrouillées et confuses, il ne parle pas de revenus viagers ni de réception à vie, et il insiste sur son âge ("environ 40 ans" prétend-il, alors qu'il n'en a que 36) et sur le fait qu'il "étoit déja bien avancé dans sa pénible carrière"...
 Sous la direction de Louis-Nicolas DOLLÉ, maître de musique, il côtoie les chantres et musiciens Joseph FISCHERPierre-Philippe MARGAULX, Guillaume-Joseph ÉMERYAntoine FLAMAND, Jean-Baptiste ROBERTDidier HUMBLOTClaude THOUVEREZ ainsi que l'organiste Jean-Baptiste JECKER.

• 1791-1792, Besançon : Jean-Baptiste LÉPINE continue de servir comme chantre dans la même église, la cathédrale Saint-Jean devenue constitutionnelle. Il reçoit annuellement la somme de 500 livres en assignats.

• Du 24 octobre 1793 au 2 floréal an XIII (22 avril 1805), Besançon : Cinq autres enfants LÉPINE / Perrot naissent dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, à nouveau trois filles et deux garçons. L'adresse de la famille est plusieurs fois indiquée : "à Besançon rue de la Lire". Le père est dit "musicien" sans précision lors des quatre premiers actes, puis "chantre" lors du dernier, en avril 1805, ce qui laisse supposer qu'il a repris du service à l'église, sans doute à la cathédrale. Aucune trace de reconversion professionnelle ne se fait jour. On remarque le troisième prénom conféré au dernier fils : "Pierre-Joseph-Napoléon", ce qui traduit sans ambiguïté les enthousiasmes politiques de Jean-Baptiste LÉPINE.

• 30 juillet 1817, Besançon : Jean-Baptiste LÉPINE est à nouveau dit "chantre" lorsqu'on enregistre son décès, survenu "la nuit dernière à minuit". Il demeurait à Besançon, rue des Jacobins n°16, et était toujours l'époux de Marguerite Perrot.

Mise à jour : 10 décembre 2021

Sources
F-Ad25/ BMS Le Barboux ; F-Ad25/ G 229 ; F-Ad25/ L 1054 ; F-Ad25/ L 759 ; F-Ad25/ L 760 ; F-Am Besançon/ BMS St-Jean-Baptiste ; F-Am Besançon/ NMD Besançon ; F-An/ DXIX/055/172/13-14 ; F-An/ DXIX/092/792/12

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