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LETAILLANDIER, Marie Anne, épouse LARCHER (1790-1818)

LETAILLANDIER, Marie Anne, épouse LARCHER (1790-1818)

État civil
NOM : LETAILLANDIER     Prénom(s) : Marie Anne     Sexe : F
Complément de nom : épouse LARCHER
Autre(s) forme(s) du nom : LE TAILLANDIER
Date(s) : 1790-4-10  / 1818-5-17
Notes biographiques

Fille et filleule d'organistes, Marie-Anne LETAILLANDIER fut elle aussi organiste, très brièvement, à la tribune de l'église paroissiale Saint-Sulpice de Fougères (Ille-et-Vilaine).

• 12 avril 1790, Fougères : Née deux jours plus tôt, la petite Marie-Anne LETAILLANDIER, fille du sieur Jean-Baptiste LETAILLANDIER, et de demoiselle Françoise-Marie Mobèche, est baptisée par le curé de Saint-Sulpice. Son parrain est un oncle paternel, sa marraine est "Yvonne Mobêche, sa tante au maternel", l'épouse de Louis DEMOISEAU, lequel est également présent à la cérémonie et signataire de l'acte.
Aucun métier n'est spécifié, mais l'on sait que son père est alors l'organiste de la paroisse Saint-Sulpice de Fougères, tandis que le mari de sa marraine touche l'orgue de Saint-Léonard, ainsi que celui de l'abbaye de Saint-Pierre de Rillé et celui des Augustines. Sa marraine et sa mère sont par ailleurs respectivement demi-sœur et sœur du facteur d'orgue Pierre-Joseph MOBÈCHE. On voit que la nouvelle-née arrive dans un milieu où l'orgue occupe une place importante, même si ses parents exercent en complément une activité de commerçants.

• Jusque vers janvier 1794, Fougères : Son père, Jean-Baptiste LE TAILLANDIER exerce comme organiste à Saint-Sulpice jusqu'à l'interdiction du culte, au début de 1794.
Il reprend probablement du service de façon éphémère au cours de l'année 1795 (ré-ouverture de l'église), puis de manière plus durable et plus stable lorsque le culte renaît, vers 1799. La fillette a alors 9 ans.

• 28 août 1809, Fougères : Son père décède à dix heures du matin, en leur domicile, rue Pinterie. Marie-Anne a 19 ans passés. Selon A. Mouazan et H. Rubion (Vie du père J-Bte Le Taillandier, 2012), elle aurait alors succédé à son père comme organiste de Saint-Sulpice.

• 1812, Fougères : Vicomte Le Bouteiller dans ses "Notes sur l'histoire de la ville et du pays de Fougères" (1913) relève que cette année-là le tronc de Notre Dame des Marais rapporte 482 francs et que Mademoiselle Taillandier est organiste.
• 22 septembre 1812, Fougères : Marie-Anne LETAILLANDIER et Julien-Jean Larcher se marient. Tous deux sont dits "propriétaires", mais le jeune homme a été précédemment soldat, puisqu'il fournit un certificat du Conseil d'administration du 19ème Régiment d'Infanterie de ligne daté de Douai le 23 mars 1810, "qui constate que le dit Julien Jean Larcher n'a contracté aucun mariage pendant le tems de sa résidence au dépôt". On remarque que les deux époux sont nés à la même date, le 10 avril 1790 (lui : à Poilley, à une quinzaine de km au nord de Fougères où son père est "propriétaire cultivateur"). Le premier témoin cité est Jean-Baptiste Le Taillandier, "ecclésiastique, âgé de 23 ans, demeurant à Fougères, frère de la contractante". Il s'agit du futur fondateur (en 1831) de la communauté des sœurs du Christ rédempteur.

• De 1813 à 1817, quatre naissances se succédent chez les Larcher-Letaillandier : Gustave le 30 juillet 1813, qui meurt dix jours plus tard ; Nathalie le 5 septembre 1814, Eugénie-Victoire le 17 janvier 1816, et Martial-Julien-Maurice, né le 3 novembre, déclaré le 5 novembre 1817. Dans chacun de ces actes de naissance, Julien-Jean Larcher est dit "propriétaire". La famille occupe la maison Letaillandier de la rue Pinterie.

• 3 avril 1814, Fougères : Ordonné prêtre peu avant à Rennes, le frère de Marie-Anne célèbre sa première messe à l'église Saint-Sulpice le jour des Rameaux. Selon A. Mouazan et H. Rubion, "Les grandes orgues sont alors tenues par son beau-frère qui a pris la succession de sa femme Marie-Anne, elle-même organiste", mais on ignore sur quelle source primaire se fonde cette affirmation.
Certes, Le Bouteiller (1913) prétend qu'en 1813 "l'organiste est Monsieur Larcher". Autant il paraît logique – et est très fréquemment attesté –, qu'une fille d'organiste soit initiée à l'orgue par son père et lui succède, autant on s'interroge sur le rapport que pouvait avoir l'ancien soldat "propriétaire", fils de cultivateur, avec l'instrument. Il est plus probable qu'il ait figuré dans les comptes de la paroisse comme recevant les gages dus à l'organiste, mais au nom de son épouse, laquelle serait la seule organiste effective de Saint-Sulpice jusqu'à son décès.

• 7 janvier 1818, Fougères : "Ce jour à six heures du matin", la mère de Marie-Anne, Françoise-Marie-Gillette Mobèche, décède "en son domicile, rue Pinterie". Elle est dite, elle aussi, "propriétaire", et était âgée de 59 ans.
Selon A. Mouazan et H. Rubion, Marie-Anne LETAILLANDIER part alors s'installer au presbytère de son frère, à Dompierre-du-Chemin. Elles écrivent : "Malade, elle avait besoin du bon air de la campagne, plus sain que dans les "marais" de Saint-Sulpice".
C'est là, "à la maison presbytérale de notre commune", qu'elle s'éteint le 17 mai 1818 à onze heures du soir, âgée de 28 ans. Il se pourrait qu'elle soit morte en réalité des suites indirectes de ses dernières couches, six mois et demi plus tôt (naissance de Martial le 3 novembre 1817).
À l'orgue de Saint-Sulpice de Fougères, Marie-Anne LETAILLANDIER aurait été remplacée par mademoiselle LESUEUR (selon V. Le Bouteiller en 1913).

• 6 octobre 1819, Fougères : Toujours qualifié de "propriétaire", son veuf, Julien-Jean Larcher, se remarie avec Bonne-Louise Guillard. Après le décès de sa première épouse, Julien-Jean Larcher a quitté la maison de la rue Pinterie, qui appartient aux Letaillandier, et s'est installé rue de Nançon. C'est là que meurent Eugénie et Martial les 16 avril 1819 et 11 décembre 1820.

Mise à jour : 10 octobre 2020
Merci à Hélène Rubion

Sources
A.Mouazan et H. Rubion, Vie du père J-Bte Le Taillandier, 2012 ; F-Ad35/ BMS Fougères, St-Sulpice ; F-Ad35/ NMD Dompierre-du-Chemin ; F-Ad35/ NMD Fougères ; Le Bouteiller, Notes sur l'histoire […] de Fougères, 1913

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