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LETOURNEUR, Charles François (1696-1776)
État civil
NOM : LETOURNEUR     Prénom(s) : Charles François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : TOURNEUR
LE TOURNEUR
Date(s) : 1696-4-2  / 1776-5-19 
Notes biographiques

Charles François LETOURNEUR est passé à la postérité comme maître de clavecin des Enfants de France, mais il s'inscrit dans une famille d'organistes originaire de Champagne. Après avoir sans doute reçu sa formation de son père Pierre, organiste de la collégiale de Mantes [-la-Jolie], il a tenu les claviers de la collégiale Saint-Thomas du Louvre, à Paris, avant d'entamer, à près de quarante ans, une brillante carrière à la cour, puis de se retirer pour finir ses jours dans sa ville natale.

• 2 avril 1696, Mantes [-la-Jolie] [Yvelines] : Charles François LETOURNEUR, fils de Pierre LETOURNEUR, organiste de la collégiale Notre-Dame, voit le jour et reçoit le baptême des mains du chanoine curé de la paroisse Sainte-Croix. Il a pour prestigieuse marraine (représentée) Marie Thérèse Colbert de Torcy. L'influence de la famille Colbert a sans doute servi la carrière future de cet enfant à la cour.
Charles-François LE TOURNEUR s'inscrit dans la grande dynastie des TOURNEUR / LETOURNEUR issue d'Étienne TOURNEUR, organiste à Sézanne en Champagne. Il est neveu de Thérèse, née en 1668, organiste qui succède à son père et épouse un cirier nommé Nicolas Demars, d'Étienne, organiste et facteur d'orgues à Beaune puis à Lyon, de Jean, né vers 1676 et devenu organiste à Chalon-sur-Saône, et de Joseph, né en 1680, organiste à Seurre. Il est du même coup le cousin germain de Joseph, Louis, François et Joseph-Bruno TOURNEUR ou LETOURNEUR, et de Jean-Odo, Charles-Paul et Claude-Nicolas DEMARS tous également musiciens, et le frère de Marie LETOURNEUR, elle aussi organiste.

• 1716-1718, Paris : Charles-François LETOURNEUR est organiste de l'église Saint-Thomas du Louvre. Le registre capitulaire laisse en blanc le nom du nouvel organiste recruté le 16 mars 1716 et exerçant jusqu'en février 1718. Il n'est pas non plus nommé, lorsqu'il est convoqué au chapitre général de la Pentecôte 1717. L'identification a été rendue possible par la présence de LETOURNEUR au mariage de sa cousine, évoqué ci-dessous. Le jeune homme semble assez peu assidu à sa tâche, rémunérée fort chichement, il est vrai : 60 livres par an. En effet, outre la convocation devant le chapitre (qui peut n'être pas d'ordre disciplinaire), le fait que le chapitre juge nécessaire de préciser à GARNIER, successeur de LETOURNEUR à partir du 15 mars 1718, qu'il devra tenir lui-même les clavier et ne pourra pas se faire remplacer semble trahir le recours à de telles pratiques par son prédécesseur, qui cherche déjà sans doute un poste plus rémunérateur.
• 12 avril 1717, Paris : Charles-François LETOURNEUR, organiste de l'église Saint-Thomas du Louvre, est témoin au mariage de sa cousine Angélique Éluard, fille de Charles ÉLUARD, organiste de l'église Saint-Hippolyte où prend place la cérémonie.

• 5 septembre 1721, Lyon : Lorsque, en l'église Saint-Nizier, est baptisée Jeanne, fille d'Étienne TOURNEUR, "organiste" (également facteur d'orgue), et de son épouse Nicole Petit, le parrain est le sieur Charles-François LETOURNEUR, "secrétaire de Mgr l'archevesque", tandis que la marraine est la femme d'un marchand fabriquant. Il signe "charles françois Letourneur sec".
Le lien de parenté entre le parrain et son filleul n'étant pas précisé, on hésite à affirmer de manière certaine qu'il s'agit bien de son cousin germain. Néanmoins le double prénom et la période coïncident bien : le jeune homme aurait alors 25 ans et ce poste de confiance auprès de l'archevêque de Lyon se situerait à l'aube de son ascension...

• [vers 1735 ou 1736], Versailles : Charles-François LE TOURNEUR est choisi pour enseigner le clavecin à Mesdames, filles de Louis XV. Le brevet qui le nomme, en janvier 1755, maître de clavecin des Enfants de France affirme qu’il enseigne à Mesdames "depuis près de 20 ans" avec zèle et assiduité.

• 1750, Paris : Charles-François LE TOURNEUR fait partie des musiciens qui intentent une action en justice contre la communauté des ménétriers. Il y est précisé qu’il enseigne le clavecin à la dauphine et à Mesdames de France, il n’est pas encore titulaire de la charge de maître de clavecin des Enfants de France, qui est entre les mains de Pancrace ROYER jusqu’à sa mort le 11 janvier 1755. Il est vraisemblable que LE TOURNEUR l’exerce pleinement depuis cette date.

• 1755-1776, Versailles : Charles-François LE TOURNEUR est maître de clavecin des Enfants de France, avec 1 500 livres d'appointements et 6 000 livres de "gages, nourritures et entretennements". Nommé par un brevet du 25 janvier 1755, il enseigne cet instrument à la fille du dauphin. Le 21 novembre 1766, Simon Simon devient son survivancier. D’après La Borde, c’est LE TOURNEUR qui arrange le mariage entre Marie-Louise Tardif, son élève, et Simon Simon. Le couple a assuré la charge après la retraite de LE TOURNEUR, revenu à Mantes, à une date indéterminée.
• 1757, Versailles : Selon La Borde, le dauphin envoie LE TOURNEUR exhorter GAUZARGUES à composer au plus vite douze motets pour pouvoir prendre une des places de sous-maître de la Chapelle alors vacantes (Essai, III, p. 424). Il est vraisemblable que le Tarasconais a glané quelques conseils pour ses compositions à venir, ce qui peut laisser supposer que LE TOURNEUR a consacré le début, encore obscur, de sa carrière à la musique religieuse.

Selon La Borde, qui écrit en 1780, Charles-François LE TOURNEUR s'était "retiré entièrement à Mantes", où il est mort "depuis quelques années". Charles François LE TOURNEUR retourne donc finir ses jours sur sa terre natale. Il s'est probablement retiré chez sa sœur, Marie LETOURNEUR, épouse DUVRAC, organiste à Mantes

• 19 mai 1776, Mantes : Charles-François LE TOURNEUR, "maître de clavecin des Enfants de France", s’éteint sur la paroisse Saint-Maclou, âgé d’environ 81 ans. Il est inhumé le 21, près de la sacristie de l’église Sainte-Croix, par le gros collège des chanoines, M. Hua, doyen, faisant l’office.

Mise à jour : 5 janvier 2021

Sources
F-Ad78/ 1080421 ; F-Ad78/ 1MIEC39 ; F-Ad78/ 1MIEC41 ; F-Am Lyon/ BMS St-Nizier ; F-An/ LL 544 ; F-An/ O/1/258 ; F-BnF/ Fichier Laborde 25780 ; La Borde, Essai sur la musique ancienne et moderne, 1780 ; Recueil d’édit, arrêt du Conseil du roi...

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