LUNET, Pierre (1735-1790 ap.)

À partir du début des années 1760, et jusqu'à la suppression de sa petite paroisse de Saint-Hilaire d'Orléans, regroupée avec d'autres en janvier 1791, Pierre LUNET a chanté au lutrin dominical et aux sépultures. C'est sur cette paroisse, qui forme un rectangle étroit reliant la rive de la Loire au centre ville, que se trouve situé le Châtelet d'Orléans, donc les prisons. De ce fait, les inhumations sans témoins familiaux sont nombreuses... et les chantres souvent requis.

• Ses parents, Pierre Lunet et Marie-Anne Poissonnet, s'étaient mariés à Saint-Hilaire d'Orléans le 9 février 1728. Les origines de son père, né le 5 juin 1701 à Fontenay-sur-Eure, diocèse de Chartres, avaient donné lieu à un acte long et compliqué : "dispense de non diocèse", fourniture des actes mortuaires de ses père et mère etc… Le marié était garçon cordonnier, comme son nouveau beau-père.

• 15 décembre 1735, Orléans : C'est à Saint-Donatien que naît et est baptisé Pierre LUNET. Son père est devenu maître cordonnier, et son parrain exerce le même métier... qui sera probablement aussi le sien. Son frère René naîtra près de dix ans plus tard.

• 11 février et 5 mars 1753, Orléans : Le registre paroissial de Saint-Hilaire montre Pierre LUNET deux fois parrain à des dates très rapprochées, d'une part d'un garçon né dans les prisons d'un père inconnu, et d'autre part d'un neveu, fils de sa sœur Marie-Anne et du vannier Étienne-Nicolas Cherrière. Le premier parrainage pourrait suggérer qu'il était déjà au service ou à proximité du clergé paroissial (servant de messe ?). Il a 17 ans.

• 2 juin 1757, Orléans : Toute la famille Lunet assiste à l'inhumation de Nicolas Poissonet, "mtre cordonnier de cette paroisse, mort la surveille âgé de 81 ans, muni du seul sacrement d'extrême onction, l'apoplexie ne lui aïant pas permis de recevoir ceux de Pénitence et d'Eucharistie dont il approchoit souvent et avec édification en santé. Ont assisté à son inhumation ses enfans et petits enfans soussignés". Il s'agit du grand-père maternel des deux frères Pierre et René, qui font partie des signataires. Cet acte confirme d'une part la place de la cordonnerie dans la famille, d'autre part celle de la pratique religieuse "avec édification" que tient à rappeler le curé. Pierre a 21 ans et demi.

• 1762, Orléans : À partir de mai, Pierre LUNET est régulièrement présent et signataire aux sépultures de la paroisse Saint-Hilaire. Il est l'un des "deux choristes de la paroisse" ou des "deux choristes de notre église", l'autre étant Jean LEFEUVRE / LEFEVRE. Les deux choristes sont notamment requis pour les enterrements des prisonniers, lesquels n'ont souvent pas de famille à proximité susceptible de fournir des témoins de sépulture.

• 7 janvier 1765, Orléans : Dans l'église Saint-Hilaire, Piché "prieur-curé", célèbre le mariage de l'un de ses deux choristes, Pierre LUNET, avec Marie-Anne Gorron, fille majeure d'un maître tondeur. Le métier du marié n'est pas donné. Il est accompagné de son père, Pierre Lunet, maître cordonnier, et de sa mère, Marie-Anne Poissonnet, ainsi que de sa sœur Marie-Anne et de son jeune frère, René LUNET.
• 5 février 1765 : Les deux frères LUNET signent à la sépulture d'un vagabond mort en prison. Il s'agit sauf erreur de la première signature de René LUNET en tant que chantre / choriste : il a remplacé Jean Le Feuvre, qui tenait ce rôle les années précédentes. Jusqu'à la Révolution, les deux frères vont désormais chanter en binôme au service de la paroisse Saint-Hilaire..

• 1790, Orléans : C'est toujours sur la paroisse Saint-Hilaire qu'exerce Pierre LUNET, et toujours en compagnie de son frère René. Parfois un autre chantre vient remplacer l'un des deux frères, comme le 6 décembre 1790 où un acte de sépulture est signé "pierre Lunet" et "françois perdoux". On aperçoit aussi un certain parfois Philippe Morin.

L'enquête reste à mener pour savoir ce qu'il devint ensuite. Son décès n'a pas été retrouvé dans les tables décennales d'Orléans.

Mise à jour : 31 octobre 2019