MARILLIER, Simon (1774-1825)

Après avoir passé trois ans et deux mois à la maîtrise de la cathédrale d'Autun, Simon MARILLIER en est sèchement renvoyé en 1783 car il n'a "presque point de voix et nulle disposition à apprendre et la musique et la langue latine". Lorsqu'on le retrouve il est "propriétaire".

• 7 avril 1774, Lucenay-l'Évêque [Saône-et-Loire] : Dans ce village situé à 16 km au nord d'Autun, naît et le même jour est baptisé Simon MARILLIER. Son père est chirurgien, son parrain, qualifié d'"honorable", est marchand. Il sait signer, de même que la marraine, grand-mère maternelle de l'enfant.

• 21 avril 1780, Autun : La sortie du grand enfant de chœur de la cathédrale, Louis BEUCHET, est programmée pour "la feste de Notre-Dame prochaine", c'est-à-dire le 15 août, et le chapitre annonce déjà cette prochaine vacances d'une place, de façon à ce que les jeunes candidats aient le temps de fréquenter la maîtrise en amont de la sélection. On peut penser que c'est alors que les parents Marillier – ou leur curé ? – ont décidé de présenter le petit Simon, et qu'il a commencé à être testé à la maîtrise, selon le souhait du chapitre. Il semble que, cette fois, les candidats aient été nombreux puisque le 4 août le chapitre repousse au 25 "pour nommer et choisir parmi tous les enfants qui ont fréquenté et se présentent à leur maîtrize un sujet qui ait les qualités pour être admis au nombre de leurs enfants d’aube".
• 25 août 1780 : Le choix des chanoines s'est porté sur "le nommé Simon MARILLIER né à Lucenay-l’évêque le 7 avril 1774, à la charge pour led. MARILLIER de se bien conduire et de profiter en leur maîtrize tant en latin qu’en musique, et d’y rester pendant dix années consécutives et même plus de tems si le chapitre le juge à propos". Le maître de musique est alors Jean-Christophe CONTAT.

• 31 janvier 1783, Autun : Le chapitre évoque brièvement le cas de trois des huit enfants de chœur, "les nommés MARILLIER de Lucenay, GUILLEMET de Bourbon-Lancy et PICARD d’Autun", remarquant qu'ils "ne font pas de progrès, qu’ils n’ont point de voix et qu’il y a lieu de craindre qu’on ne tire aucun parti de ces enfants". Toutefois un sursis est décidé, jusqu'au mois de novembre suivant.
• 7 novembre 1783 : Les jours précédents, un jury composé du Doyen du chapitre et des chanoines préposés à la maîtrise a examiné et surtout fait chanter tous les enfants de chœur, en présence des deux maîtres, de latin et de musique. Ce jury a conclu "que les nommés MARILLIER et PICARD, 5^ème et 6^ème enfants de chœur, ne peuvent être d’aucune utilité à l’église, n’ayant presque point de voix et nulle disposition à apprendre et la musique et la langue latine".
En conséquence, le chapitre décide d'avertir les parents des deux garçons pour qu'ils viennent les chercher "sans que pour ce ils puissent prétendre aucune indemnité de la part du chapitre". Deux semaines plus tard, les places ainsi libérées sont attribuées à François DEVOUCOUX, précédemment surnuméraire, et à Jean HILLEMANT "de Moulin en Bourbonnais".

On perd alors de vue Simon MARILLIER durant de longues années.

• 26 novembre 1816, Igornay [Saône-et-Loire] : Dans ce village situé à une douzaine de km à l'est de Lucenay, Simon MARILLIER, "propriétaire demeurant  à Lucenay", épouse à l'âge tardif de 42 ans, la fille d'un propriétaire d'Igornay, Jeanne Bourgeois, âgée de 29 ans.

• 24 mai 1819, Lucenay-l'Évêque : Simon MARILLIER, âgé de 45 ans, est "propriétaire" à Lucenay-l'Évêque, lorsqu'il déclare la mort, la veille, de son père, toujours dit chirurgien, à l'âge de 75 ans.

• 21 mars 1825, Lucenay-l'Évêque : À six heures du soir, à son domicile, meurt Simon MARILLIER, mari de Jeanne Bourgeois, "propriétaire demeurant à Lucenay-l'Évêque", âgé de 52 ans. Le décès est déclaré le lendemain par deux "cousins paternels", l'un boulanger, l'autre cordonnier.

Mise à jour : 17 novembre 2020