MARTIN, Jean Antoine Toussaint (ca 1756-1794)

Jean Antoine Toussaint MARTIN, d'origine picarde, est avant tout un maître d'école et un "clerc" de village : c'est ainsi qu'il a débuté sa carrière, à Brenouille (Oise), et l'a terminée, à Maffliers (Val-d'Oise). Il devait cependant être doté d'une voix remarquable, qui lui a valu d'être recruté par le chapitre de la cathédrale de Senlis en tant que basse-contre (1775), puis par celui de la prestigieuse métropole rémoise (1776), loin de sa région natale, où il a eu du mal à s'acclimater. À la veille de la Révolution, il a tout du "coq de paroisse", à la fois clerc de l'église, notaire et greffier. Sa mort à Versailles en 1794 est nimbée de mystère. La politique y est peut-être pour quelque chose.

• [vers 1756], peut-être dans le diocèse de Senlis : Jean Antoine Toussaint MARTIN naît du mariage de Jean Pierre Martin, maître d'école, et de Marie Anne Geoffroy.

• 11 janvier 1774, Brenouille, près de Pont-Saint-Maxence [Oise] : MARTIN, maître d'école, mineur, épouse Marie Thérèse Monnier, fille d'un laboureur.

• 13 novembre 1775, Senlis [Oise] : "Jean Antoine Toussaint MARTIN me decole a bernouille [sic] proche pont a été reçu en qualité de basse conte de notre eglise [la cathédrale] aux appointemens ordinaires a la charge par lui d'apporter un certificat de vie et de mœurs et aussi a la charge d'apprendre la musique".

• 4 décembre 1775, Senlis  : Le chapitre accorde une semaine de congé à MARTIN, basse-contre.

• 16 février 1776, Senlis : MARTIN, "musicien de cette église", signe à l'inhumation de Grégoire DELAROCHE, ancien musicien. 
• 30 mai 1776, Senlis : Sa fille Marie Louise Thérèse est baptisée. Le parrain est Nicolas Médard FOY, maître de musique, et la marraine Marie Louise Thérèse Foy, sœur de ce dernier.

• 21 avril 1777, Reims [Marne] : Le chapitre de la cathédrale Notre-Dame, sur le témoignage de bonne vie et mœurs et de la voix du nommé MARTIN, basse-contre de Senlis, charge le maître de musique HARDOUIN de le faire venir en Champagne mais les frais de voyage de ses meubles ne seront pas pris en charge. Le 9 mai suivant, on lui verse la somme de 30 livres pour ses frais de voyage et deux semaines de gage.
• 30 mai 1777, Reims : Les chanoines lui avancent 50 livres qu’il remboursera 3 livres par semaine.

• 12 juin 1778, Senlis : MARTIN, ancien musicien de la cathédrale, est à nouveau reçu basse-contre en cette même cathédrale.
• 15 juin 1778, Senlis : Il a été décidé d'écrire à M. MARTIN, ci-devant basse-contre de la cathédrale, actuellement en celle de Reims, "de se présenter avec des certificats en bonne forme pour reprendre la place de bassecontre en notre d. Eglise".
• 30 juin 1778, Senlis : MARTIN, reçu basse-contre "sur sa demande", s’est présenté ; le chapitre lui a permis de porter les habits de chœur et lui a recommandé de présenter lundi prochain les attestations qu'il doit recevoir du chapitre de Reims.
• 6 juillet 1778, Senlis : Il est fait lecture en chapitre d'une lettre de M. Ansault, chanoine sous-chantre de l'église de Reims, "par laquelle il apert que le sr Martin s'etoit bien conduit lorsqu'il etoit attaché au chapitre de reims, qu'il avoit été tres exact au chœur, qu'il avoit frequenté les sacrements et qu'il n'a quitté son poste que parce qu'il a voulu revenir dans son pais". Sa réception comme basse-contre est confirmée ; ses appointements commencent à courir le 27 juin. On lui délivre une ordonnance de 24 livres pour ses frais de voyage.
• 13 juillet 1778, Senlis : On accorde à MARTIN, basse-contre, sans doute malade, une livre et demie de viande par jour à commencer de ce jour, jusqu'à nouvel ordre. 

• 11 février 1779, Senlis : Son fils Nicolas Antoine est baptisé.

• 12 novembre 1781, Ravenel, petit village situé à l'est de Saint-Just-en-en-Chaussée [Oise] : Jean Antoine Toussaint MARTIN signe pour la première fois au bas d'un acte de sépulture. Quelques semaines auparavant, le maître d'école de la paroisse est décédé.

• 4 mars 1782, Ravenel : Son fils Juste Antoine Xavier est baptisé. MARTIN, qui signe, est clerc laïc de la paroisse. L'enfant meurt le 17 août 1783.

• 8 novembre 1787, Ravenel : On relève pour la dernière fois sa signature dans le registre paroissial.

• 24 novembre 1788, Maffliers [Val-d'Oise] : MARTIN signe à un mariage comme clerc laïc, mais aussi "tabellion et greffier de cette paroisse". Sa première signature dans le registre apparaît à la date du 6 octobre précédent.

• 7 janvier 1789, Maffliers : Il est qualifié de maître d'école dans un acte de sépulture. Compte tenu de son passé, il est légitime de penser que MARTIN avait aussi des fonctions cantorales dans ce village.

• 31 janvier 1791, Maffliers : Sa fille Marie Marguerite, est inhumée à l'âge de trois ans et demi. Jean Antoine Toussaint MARTIN est "clerc laïc et maître d'école de cette paroisse".

• 6 février 1792, Maffliers : MARTIN signe pour la dernière fois dans le registre paroissial, comme témoin de mariage. Il exerce toujours son métier de maître d'école.

• 7 janvier 1794, Versailles : Jean Antoine Toussaint MARTIN "dit nul s'y frote", géomètre-arpenteur, ancien notaire, meurt dans l'enclos de la maison de justice. Son décès est déclaré trois jours plus tard. On le dit âgé de "38 ans passés". On ne connaît pas la raison de sa présence dans ce bâtiment. Était-il détenu, est-il une victime de la Terreur ? Apparemment, il a cessé complètement son activité musicale mais depuis quand ? On précise qu'il demeure habituellement à Maffliers [Val d'Oise].

• 22 janvier 1811, Montigny-les-Cormeilles [Val-d'Oise] : Son fils Nicolas Antoine, garçon mouleur de tuiles, se marie avec la fille d'un maçon. C'est grâce à cet acte que l'on connaît la date et le lieu du décès de notre ancien chantre. Sa veuve réside alors à Montsoult, près de Pontoise.

Mise à jour : 6 novembre 2021