MERLIN, Jean Augustin (1727 ca, ?-1787)

Durant sa vie, Augustin MERLIN a traversé toute la France du nord au sud. Né à Boulogne-sur-Mer, où il est musicien de la cathédrale, il passe fugacement au service de celle de Laon, avant qu'on le retrouve une décennie plus tard à Lyon, où il joue du serpent. Enfin, c'est à Vence qu'il s'éteint, toujours qualifié de musicien, toutefois pas au service de la cathédrale locale.

• [1727], Boulogne-sur-Mer [Pas-de-Calais] : Naissance de Jean Augustin MERLIN, selon les indication de son acte de décès. Un enfant de ce nom voit le jour à Desvres [Pas-de-Calais], à une quinzaine de kilomètres de Boulogne, le 3 février 1736. Serait-ce lui ?

• 24 décembre 1766, Boulogne-sur-Mer : Lors du chapitre général de la veille de Noël, Augustin MERLIN est cité parmi les musiciens de la cathédrale Notre-Dame.
• 23 juin 1767, Boulogne-sur-Mer : Augustin MERLIN est présent à l'évocation des habitués et musiciens de la cathédrale.
• 14 avril 1769, Boulogne-sur-Mer : Augustin MERLIN, "musicien", est "fortement réprimandé [pour son] inconduite" et "sera tenu d'assister à tous les offices dans la nef de l'église en habit laïc, qu'il sera privé de la moitié de ses gages à compter du 7 du présent mois jusqu'au jour ou il sera admis a rentrer dans le chœur". Son comportement lui vaut, semble-t-il, un renvoi de la cathédrale et sa mauvaise réputation sera préjudiciable à sa tentative d'implantation à Laon.

• 26 avril 1772, Laon [Aisne] : Le butillier propose à la compagnie un musicien qui a été entendu pendant l'office de ce jour. Son nom n'est pas donné mais on saura plus tard qu'il s'agit d'Augustin MERLIN. La compagnie, après en avoir délibéré, est d'avis de le recevoir aux gages de 9 livres par semaine à condition que d'ici au 15 mai prochain, il produise un certificat de vie et mœurs et bonne conduite. Attendu que le musicien dit qu'il sort du chapitre de Boulogne, les chanoines chargent le secrétaire d'écrire de leur part à ce chapitre à l'effet de recueillir des informations sur ce musicien.
• 11 mai 1772, Laon : Après d'une lettre du chapitre de Boulogne au sujet de MERLIN, qui se présente en qualité de vicaire, les chanoines décident de remettre leur délibération au prochain chapitre.
• 18 mai 1772, Laon : Le nommé MERLIN est reçu basse-taille à l'épreuve de trois mois et aux gages de 9 livres par semaine.
• 22 mai 1772, Laon : Après une nouvelle lecture de la lettre du chapitre de Boulogne, les chanoines décident finalement de le renvoyer.
• 23 mai 1772, Laon : Dans une requête à la compagnie, MERLIN expose qu'ayant été reçu à l'épreuve pour trois mois le 18 de ce mois, "il ne croit point avoir donné lieu à son expulsion déterminée dans le chapitre du 22 du même mois, pourquoy il demande à subir laditte épreuve de trois mois". Les chanoines y consentent.
• 3 août 1772, Laon : À l'issue des trois mois de mise à l'épreuve accordés à MERLIN, basse-taille, la compagnie décide de le garder jusqu'à la Dédicace "afin de luy donner le tems de trouver une place et de ranger ses affaires". MERLIN a donc repris la route deux semaines plus tard. Son étape ultime semble indiquer une progression vers le sud...

• 18 novembre 1782, Lyon : Le dénommé MERSIN ou MERLIN est maintenu par le chapitre de Saint-Just à son poste de "musicien et serpent actuellement occupé au Chœur de cette Eglise, jusqu’à Pâques prochain, aux mêmes honoraires de trente sols par jour qui lui ont été payé jusqu’à présent, à la charge par lui de faire bien et dûment son devoir". S'agit-il du même homme ? C'est fort probable, même si rien, auparavant, n'indiquait la capacité d'Augustin MERLIN à jouer du serpent. Dans le doute, les deux notices sont laissées distinctes.

• 14 août 1787, Vence [Alpes-Maritimes] : Jean Augustin MERLIN, musicien "qui se disoit natif de Boulogne sur Mer", s'éteint à l'hôpital, âgé d'environ 60 ans. Il semble bien qu'il s'agisse de l'ancien serviteur des cathédrales de Boulogne et de Laon, parti tenter sa chance en Provence.

Mise à jour : 7 novembre 2024