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MILLET, Antoine François (1762-1804)
État civil
NOM : MILLET     Prénom(s) : Antoine François      Sexe : M
Date(s) : 1762-7-14   / 1804-2-22 
Notes biographiques

Antoine François MILLET est formé à la psallette de la cathédrale de Metz avant de devenir musicien haute-taille dans le même établissement en 1781. Après la suppression du chapitre, il est conservé dans la nouvelle structure épiscopale tout en recevant la charge des enfants de chœur. Il quitte la France vers 1792 pour la Russie où il exerce toujours une fonction musicale jusqu'à son décès en 1804.

• 14 juillet 1762, Plappeville, près de Metz (Moselle) : Antoine François MILLET vient au monde. Il est le fils de François, échevin de la justice de cette localité et de Jeanne Bondange.

• 2 mars 1771, Metz : "Il a été arrêté sur le rapport de M. de la Roquette, l'un de Mrs les Gouverneurs des enfans de chœur de renvoyer ledit Saunier l'un desd. enfans en luy donnant son habillement et de recevoir enfant le nommé Millet qui s'est présenté au dernier concours" lit-on dans le registre capitulaire des chanoines de la cathédrale Saint-Étienne.

• 24 mars 1781, Metz :"[...] néant à la demande d'antoine Millet Premier Enfant de chœur devant sortir de la maitrise a Paques prochain aux fins d'Etre Reçû En qualité de musicien Taille, attendû la faiblesse de sa voix Et de Sa Santé Pour cette Place vacante et arrêté qu'on s'informera D'un Sujet Plus convenable Pour La remplir".
• 28 avril 1781, Metz : "Sur la requête présentée par Antoine Millet, Premier Enfant de chœur sortant de la maitrise, Messieurs ont bien voulu le prendre a l'epreuve pour six mois en qualité de taille, sur le pied de deux cent cinquante livres pour ce tems et qui luy seront distribuées par mois avec son logement, à charge d'assister exactement à tous les offices en habit laïc seulement".
• 20 novembre 1781, Metz : "Vu la requête d'antoine Milet haute taille cydevant pris a l'épreuve, Messieurs ont bien voulu l'admettre et recevoir en cette qualité au nombre de leurs musiciens aux appointemens ordinaires de six cent livres a charge de prendre l'habit de chœur et d'assister exactement a tous les offices".

• 17 février 1789, Metz : Musicien, il est uni par Michel Schweitzer, chapelain du chapitre royal de Saint-Louis  à la demoiselle Marie Catherine Champeaux Lavaux de Grandmont, âgée de 16 ans et demi, fille d'un ancien directeur des hôpitaux militaires des armées du roi en Allemagne.

• 1790Metz : Sous la direction de François Michel LAURET, maître de musique, exercent à la cathédrale les musiciens et chanteurs suivants : Jean François ADAM, basse taille, François BASTIEN, basse taille, Bernard Valérien BOURGOUIN basse taille, Thomas BOUSQUET haute contre, Nicolas GUÉDON basse taille, Jean François HINGLAISE, basse contre, Pierre MANGINOT basse contre, Joseph Ambroise Clément MASSON, basse taille, Antoine François MILLET haute taille récitante, Nicolas Louis SIMON basse taille récitante, Jean SIMON basse contre, et les instrumentistes Jean-Baptiste ANCEL serpent, Simon Pierre GILBERT basse continue et violoncelle, François GUIBERT serpent, Jean-Baptiste François SORNET basson. Le maître de musique veille et éduque  huit enfants de chœur qui sont Martin THOMAS, Jean Nicolas LAGRANGE, Nicolas MANGENOT, COMBRUSSEL, PILLOT, DORVAUX, Jean LONCHAMPS, Pierre MATTHIEU. Enfin, à la tribune officie l'organiste Henri Dominique HERMENT. MILLET reçoit 600 livres de gages annuellement et son logement est évalué 40 livres.

• 28 mai 1791, Metz : "Le Concours pour les places de chantres a eu lieu par son resultat MM. Jean François Adam, Joseph Masson, Antoine Millet, Nicolas Guedon ci devant chantres à l'Eglise cathédrale ont été nommés chantres de l'Eglise Episcopale Paroissiale et l'instruction des enfans de chœur de cette paroisse a été" confiée audt sr Millet". Il percevra 500 livres par an.

• 5 juillet 1791, Metz : Le district lui octroie une pension annuelle et viagère de 400 livres.

• 7 mai 1792, Metz : "Vu derechef la petion des srs Bousquet, Millet, Adam, Bourgouin, Guédon, Bastien, Hinglaise et Sornet cidev. chantres et musiciens du cidev. chap. de la cath. de cette ville, tendante attendu la proximité de la st Jean d'ordonner qu'ils resteront dans les logements qu'ils occupent moyennant un loyer de 40# que le chapitre accordait à ceux d'entre eux qui n'avaient pas de logement [délibération communiquée au directeur de la régie des D.N....], le directre...en considération de la situation des exposants et du peu de temps qui reste à s'écouler d'ici la st Jean prochaine pr se pourvoir de logemt...est d'avis qu'il y a lieu de leur accorder pour 1 année à compter de la st Jean prochaine la jouissance des logements qu'ils occupent à la charge de payer par chacun d'entre eux  la somme de 40# par personne de loyer en deux termes égaux : 1/2 à Noël prochain et l'autre 1/2 à la st Jean suivante".
• [1792], Saint-Pétersbourg [Russie] : Le couple s'installe en Russie sans qu'on connaisse les motivations et le cadre exact des nouvelles fonctions d'Antoine François MILLET. Un enfant serait né à cette époque.

• 1793, Russie : Marie Catherine Champeaux Lavaux de Grandmont fait la connaissance du musicien français Jean-Baptiste CARDON, premier maître de harpe de l'impératrice Catherine II. Une enfant adultérine naît de cette relation, prénommée Jeanne Sophie à laquelle CARDON sert de parrain mais la paternité est attribuée à MILLET. Ce dernier se fixe à Moscou peu après la naissance et son épouse reste dans la capitale impériale.

• 3 janvier 1794, Paris : L'épouse de CARDON, Charlotte Rosalie Pithereau fait prononcer le divorce au motif d'abandon.

• 27 mars 1800, Saint-Pétersbourg : Le mariage des MILLET est dissous par l’officialité métropolitaine catholique alors que l'affaire était en jugement devant le consistoire de Mohiloff. Marie Catherine Champeaux Lavaux de Grandmont affirme "que même avant l'âge nubile, contre son gré, et contrainte de force par ses parens, elle fut obligée, en 1789, de se marier avec ledit Antoine François Millet; produisant pour évidence de cette affirmation, deux témoins pour lors à Metz, et maintenant ici à Petersbourg, nommés Jean Lefebre, peintre, et de V. de Luzies, professeur de mathématiques aux corps des ingénieurs , qui ne se refuseraient pas d'attester cette vérité par serment ». MILLET fait répondre que "s'il eût été informé de la moindre contrainte, il n'aurait jamais osé contracter ce mariage, qui occasionnerait son malheur et celui de sa femme" et ne récuse pas les deux témoins. L'officialité reconnaît que la cassation du contrat de mariage [on avance la date du 21 février 1789, à vérifier car signé alors après le mariage religieux) est juste mais que la "postérité" du couple reste légitime et apte à recevoir l'héritage.

• 7 août 1801, Gatchina [Russie] : Jean-Baptiste CARDON épouse en l'église catholique romaine "du Crucifix de Jésus Marie" Catherine Champeaux Lavaux de Grandmont, "tous deux domiciliés en leur campagne de la Caroline, près de Petershoff, dépendant de cette paroisse de Gatschina". Ils entendent légitimer leur fille Jeanne Sophie, née il y a cinq ans. Après la mort de CARDON en Russie qui a légué une partie de ses biens à cette fille, sa famille refuse de reconnaître la filiation. Un procès s'ensuit. L'affaire devient célèbre et on en trouve le détail dans le "Répertoire universel et raisonné de jurisprudence" [Chapitre VII. bis.1°. Lorsqu'un Français est mort dans un pays étranger où, d'après les traités existans entre le souverain de ce pays et le gouvernement français, les juges locaux sont chargés de statuer sur les contestations qui s'élèvent entre ses héritiers relativement aux biens qu'il a laissés dans ce pays, les jugemens rendus dans ce pays ont-ils l'autorité de la chose jugée par rapport aux biens que le défunt a laissés en France ?]. C'est l'édition de 1826 qui a fourni ici la matière à préciser cet épisode de la vie de MILLET et surtout de CARDON.

• 17 février 1802 en Russie : Antoine François MILLET se remarie "devant l'agence provisoire de Moscow, dépendante du consulat général de France" à Ottilia Georgy, originaire de Mayence.

• 22 février 1804, Moscou [Russie] : Il s'éteint.

Mise à jour : 27 décembre 2020

Sources
Affiches des Évêchés et Lorraine, 1788 ; Courriel René Depoutot, juin 2017 ; F-Ad57/ 18J 43 ; F-Ad57/ 2G49 (2MI 107/ 1)  ; F-Ad57/ 2G53 (2MI 111/ 1) ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E33/ 7 ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E378/ 93 ; F-Ad57/ G454 ; F-AmMetz/ 1D/ a 5 ; Gilbert Rose, Que devient la musique à Metz durant la Révolution, Les Cahiers Lorrains, 1989 ; Jurisprudence du Code Napoléon [...], 1808 ; Merlin, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence[...], 1826 ; R. Depoutot, "Musique du chapitre…", 2002

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