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NIEL, Jean-Baptiste (1771-1857)
État civil
NOM : NIEL     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : NEIL
Date(s) : 1771-11-18   / 1857-3-29
Notes biographiques

Jean-Baptiste NIEL ou les fidélités : à travers les années de rupture de la Révolution qui interrompent sa possible trajectoire musicale, l'ancien enfant de choeur devenu marchand puis imprimeur reste fidèle à son ancien maître de musique et à certains de ses camarades de maîtrise.

• 18 novembre 1771, Orléans : Jean-Baptiste NIEL, né le même jour, est baptisé dans l'église de la paroisse Saint-Paul. Il est le fils d'Antoine Niel et de Marie Minel. Le célébrant n'indique ni le métier de son père ni celui de son parrain, Pierre Vaillant (qui sait signer).

• 21 décembre 1773, Orléans : Antoine Niel, son père, meurt noyé "dans la rivière de Loire".  L'enfant a tout juste deux ans.

• [Vers 1779 environ], Orléans : Jean-Baptiste NIEL est reçu comme enfant de chœur à la cathédrale Sainte-Croix. Les registres capitulaires de cette période ayant été détruits dans l'incendie de 1940, il est impossible de préciser davantage sa date d'entrée à la maîtrise. Le maître de musique est, depuis Pâques 1776, Charles HÉRISSÉ. Jusqu'en décembre 1779, il est assisté de son neveu François-Michel LAURET, qui tient auprès de lui un rôle de sous-maître.

1790, Orléans : Jean-Baptiste NIEL est probablement toujours enfant de chœur à la cathédrale Sainte-Croix. Sous l'autorité du maître Charles HÉRISSÉ, il côtoie 7 autres enfants de chœur, dont on connaît actuellement Pierre-Michel MONCEAU (plus âgé que lui d'un an et demi), Antoine HOUDEBINE et LANDRÉ. À ces quatre enfants connus, il faut ajouter, selon le chanoine Victor Pelletier en 1862, LUTTON qui fait partie de ces "amateurs qui, dans leur enfance, avaient appartenu à la maîtrise avant la Révolution", et qui viendront prêter leur concours au chœur après le Concordat.

• 30 germinal an VIII (20 avril 1800), Orléans : En présence de ses amis Antoine HOUDEBINE, marchand, Charles Chartrain, commis de négociant, et Michel-François LAURET, artiste musicien, Jean-Baptiste NIEL, lui aussi "commis de négociant", se marie avec la citoyenne Marguerite Renard, lingère de 34 ans. Est-ce pour se vieillir, ou pour une tout autre raison qui reste à découvrir, le jeune homme qui a alors 28 ans et demi endosse l'identité de l'un de ses frères aînés, Antoine, né trois ans et demi avant lui. Un jugement du 12 juillet 1825 rétablit la vérité et fait rectifier l'acte, ordonnant "en outre la substitution de J.B. à A dans la signature".

• De ce mariage sont issus au moins trois enfants, deux garçons et une fille, déclarés les 9 prairial an IX (29 mai 1801), 27 frimaire an XI (18 décembre 1802) et 20 juin 1806. Le couple Niel/Renard demeure n°19 rue de la Vielle Potterie et Jean-Baptiste est dit marchand ou marchand mercier. Les témoins des déclarations de naissance sont négociants ou femmes de négociant, maitre en pharmacie, tous de l'âge des parents. Un seul tranche : Joseph-Charles-Marie Lasneau, 63 ans prêtre,  demeurant n° 1 rue du "Baton Verd".
L'un des fils meurt à l'âge de vingt jours, l'autre à 8 ans.

• [Dates indéterminées, après le Concordat], Orléans : Le chanoine Victor Pelletier en 1862 décrit "MM. LUTTON, VAILLANT, LANDRÉ, MONCEAU, libraire, et tout spécialement M. Jean-Baptiste NIEL" venant prêter leur concours dans les solennités de Sainte-Croix. Il mentionne cette implication surtout à compter de la nomination de DAUVILLIERS comme maître de musique, ce qui ne paraît pas totalement convaincant : on peut penser qu'au contraire ces anciens enfants de chœur étaient venus prêter main forte dès le début, à leur ancien maître Charles HÉRISSÉ puis au neveu de celui-ci, François-Michel LAURET.
À propos de Niel, Pelletier précise qu'il est "décédé imprimeur de l'évêché" et qu'il "a fait preuve, jusqu'à la fin de ses jours, du zèle le plus édifiant."
En 1897, le chanoine Billard répète les dires de Pelletier 35 ans plus tôt : Jean-Baptiste NIEL et Pierre-Michel MONCEAU, tous deux anciens maîtrisiens, venaient "les jours de solennité, apporter leur concours au lutrin de Sainte-Croix". Le premier était, aux dires de Billard, imprimeur de l'évêché, le second libraire. Si le métier de libraire exercé par MONCEAU ne fait aucun doute, en revanche celui d'imprimeur pour NIEL n'est attesté que par son acte de décès. Dans les divers autres actes où on l'aperçoit, il est dit "marchand", "marchand mercier" ou "commis négociant".

• 2 décembre 1817, Orléans : Jean-Baptiste NIEL, "commis négociant", 44 ans, ainsi que Guillaume Buffé, ancien marchand de bas, âgé de 75 ans, viennent à la mairie déclarer le décès, survenu la veille au soir, de Charles HÉRISSÉ, chanoine honoraire et ancien maître de musique de l’église de Sainte-Croix d’Orléans. Les deux témoins se disent "amis" du défunt. Jean-Baptiste NIEL demeure toujours n°19 rue Vieille Poterie. Il signe "Jn Bte Niel".

• 16 octobre 1822, Orléans : Jean-Baptiste NIEL est toujours dit "commis négociant" mais il est maintenant domicilié rue d'Escures, lorsqu'il vient, en compagnie de Pierre-Michel MONCEAU, 52 ans, marchand libraire rue de la Vieille-Poterie, déclarer le décès, survenu le jour même, de François-Michel LAURET, "professeur de musique" et maître de musique de la cathédrale, le neveu de Charles HÉRISSÉ. Les deux déclarant sont dits "amis" du défunt.
    Au mois de juin précédent, c'était déjà à Jean-Baptiste NIEL que la fabrique de la cathédrale avait versé ce qu'elle devait au maître de musique, sans doute malade : "à Mr Niel le semestre de Mr Lauret". Après le décès de Lauret, c'est encore à NIEL que la fabrique verse "pour autant qu’il revient à Mr Lauret. Mort : 56 [F] 50". NIEL est manifestement chargé de régler la succession de François-Michel LAURET.

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•  29 mars 1857, Orléans: À trois heures du matin s'éteint chez lui, dans son domicile 5 rue d'Escures, le Sieur Jean Baptiste NIEL, imprimeur, âgé de 85 ans, veuf de Marguerite Renard.
Le jour même, le décès est déclaré à la mairie par son petit-fils de 25 ans, Joseph-Jean-Baptiste-Léon-Étienne Pellisson rédacteur du journal l'Orléanais, qui demeure au n°51 de la même rue d'Escures, et par un imprimeur de 31 ans, qui est dit "ami", Louis-Simon-Eugène Bauchet.

Mise à jour : 17 juillet 2017

Sources
F-Ad45/ 50 J 150 ; F-Ad45/ BMS St-Paul d'Orléans ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-AmOrléans/ 2 E 81 ; H.Billard, Vieux souvenirs du chapitre cathédral d'Orléans..., 1897 ; V.Pelletier, Essai sur la Maîtrise de la Cathédrale d'Orléans, 1862

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