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NIOCHE, Martin (1750-1809)
État civil
NOM : NIOCHE     Prénom(s) : Martin     Sexe : M
Date(s) : 1750-1-30   / 1809-10-30
Notes biographiques

En dépit de la perte des registres capitulaires orléanais, la biographie de Martin NIOCHE est connue dans ses grandes lignes grâce à un résumé biographique succinct conservé dans les papiers du Comité ecclésiastique à Paris (archives nationales), complété par des recherches dans toutes sortes de documents. En 1790 il est depuis dix ans l'organiste de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans, et il avait été auparavant joueur de basse dans la même collégiale et à la cathédrale, après une formation comme enfant de chœur, déjà à Saint-Aignan.

• 30 janvier 1750, Orléans : C'est sur la paroisse de Saint-Marceau-lès-Orléans que se produit la naissance de Martin NIOCHE, fils de Jean Nioche et de Marie-Magdelaine Gallerand. Le rédacteur de l'acte de baptême, conféré le jour même, n'indique aucun métier. Le parrain, Martin Tournaillon, et la marraine, Marie-Magdelaine Laloüe, savent signer. Saint-Marceau se situe dans les faubourgs, au sud de la Loire, c'est alors un quartier d'horticulture et de maraîchage.
Cette date correspond aux âges indiqués ultérieurement. Par exemple Martin NIOCHE déclare en effet avoir 41 ans en 1791.
 
• [Vers 1759], Orléans : Martin NIOCHE est reçu enfant de chœur à la collégiale Saint-Aignan. Son maître de musique a donc été Antoine FAGUER, qui sera également celui de Charles HÉRISSÉ.

• 1769, Orléans : Il sort de la psallette de Saint-Aignan, après y avoir passé dix ans.
Sans doute entame-t-il alors l'apprentissage d'un autre métier sur lequel nous ne savons rien. Il est cependant conservé dans son église de formation pour y jouer de la basse [de violon]. Il remplit la même fonction à la cathédrale Sainte-Croix.
 
• 1769-1780, Orléans : "Depuis 1769 jusqu'en 1780, il a rempli l'employ de bassier à Sainte Croix et à Saint Aignan". Il est probable qu'il ne s'agissait dans les deux cas que d'un "employ" à temps très partiel, limité aux dimanches et fêtes.
 
• [Fin 1780 ou tout début de 1781], Orléans : Martin NIOCHE est reçu organiste à la collégiale Saint-Aignan.

• 22 janvier 1782, Orléans : Dans l'église paroissiale de Saint-Pierre-Ensentelée est célébré le mariage de  Martin NIOCHE et de Jeanne Veillar ou Veillard. Le célébrant n'indique aucun métier ni pour les mariés (tous deux sont dit "majeurs") ni pour leurs parents et témoins. Une douzaine de présents apposent leur signature. Le marié a récemment changé de paroisse de résidence, quittant Saint-Maurice (où un ban a été publié) pour venir s'installer sur celle de Saint-Pierre-Ensentelée, où réside aussi la mariée.
• Dès le 23 octobre 1782, neuf mois jour pour jour après le mariage, naît un premier enfant, une fille à laquelle est conféré le prénom de la patronne des musiciens, ajouté à ceux de sa mère et de sa marraine ("Jeanne Cécile Sophie").
Trois autres enfants [au moins] sont baptisés, toujours à Saint-Pierre-Ensentelée (Constance-Eulalie le 29 mars 1784, Émilie le 6 novembre 1785 et  Pierre-Antoine-Alphonse le 28 janvier 1788, "né de la surveille"). Les métiers ne sont pas indiqués, sauf à travers la signature du parrain de 1785 ("Lepage grandcour Bachellier en Droit"). On observe que tous les parrains et marraines savent signer.

1790, Orléans : Martin NIOCHE est toujours organiste à la collégiale Saint-Aignan. Il reçoit des gages de 300 livres par an, payés en deux semestres. Sur sa dernière quittance d'honoraires, datée du 27 décembre 1790, le chanoine syndic le désigne comme le "sieur Martin, organiste", ce qui est peut-être l'écho de la pratique orale du quotidien. Lors de ses démarches administratives fin 1790, il déclare être marié et avoir "quatre enfants très jeunes". On sait par le tableau des habitants d'Orléans "inscrits sur le registre ouvert à l’hôtel-de-ville pour le Service des Gardes-Nationales" que la famille Nioche habitait "cloître Saint-Étienne" (actuelle rue Saint-Étienne).
Les musiciens en exercice à Saint-Aignan en 1790 sont : le maître de musique Jacques Marie Léonard CABARET, l'organiste Martin NIOCHE, le serpent Paterne-Denis BLAUT, la basse contre Florent VIGNON, la basse taille Honoré-Léopold DELAFESTE et le chantre choriste Pierre BRUGÈRE, auxquels s'ajoutent le jeune VAILLANT, sorti de la maîtrise l'année précédente, et qui vient dimanches et fêtes jouer de la basse au chœur, et un "Sacristain Tunicaire" nommé LAROUSSE qui prend sans doute part au chant (en tout cas il figure dans la supplique collective que les musiciens de Saint-Aignan d'Orléans adressent à l'Assemblée nationale en 1791).
 
• [1791] : Le district d'Orléans propose d'accorder à Martin NIOCHE 300 livres de pension, proposition maintenue par le département. C'est l'exact équivalent de ses gages antérieurs.
• 22 mars 1791 : La requête furieuse de l'ancien organiste de l'abbaye Saint-Euverte, le sieur GON, révèle que pour toucher l'orgue de l'abbatiale devenue église paroissiale, "on a reçu le nommé Martin [NIOCHE]" – alors que lui-même, qui touchait l'orgue de Saint-Euverte depuis trois ans, a été évincé. GON vit ce choix comme une injustice, d'autant plus que, prétend-il, NIOCHE avait déjà 300 livres assurées à Saint-Aignan, qu'il en reçoit autant de la fabrique Saint-Euverte "et qu’il joint à ces avantages la place de Receveur de la fabrique de St Euverte".

• 3 octobre 1792, Orléans : Martin NIOCHE, "cy-devant organiste de Saint-Aignan", demeurant rue cloître Saint-Étienne, n°1, prête serment "d'être fidèle à la nation, de maintenir la liberté et légalité, ou de mourir en les défendant". On remarque qu'il est dit "cy-devant organiste de Saint-Aignan" sans indication d'aucun autre poste.

• 5 septembre 1793, Orléans : Martin NIOCHE est devenu "commis à la recette des fabriques" – ce qui confirme une partie des assertions de GON – lorsqu'il assiste aux noces de son frère Dominique, 35 ans, jardinier, en présence d'un autre frère, plus âgé, Jean, 46 ans, lui aussi jardinier. Martin demeure alors "section de Brutus, 44 rue Saint Liphard".

• 25 pluviôse an II (13 février 1794), Orléans : Martin NIOCHE, 44 ans, employé à la municipalité, est témoin au mariage de l'ancien organiste François GRANGER. La famille Nioche demeure alors 12 rue des Éperonniers (rue qui allait de la Place des 4 Coins, au bout de la rue de la Vieille-Monnaie, jusqu’à la Place Sainte-Croix, et qui a disparu lors du percement de la rue Jeanne d’Arc).

• [1796] : Selon Denis Lottin et Jules Brosset, Martin NIOCHE est alors nommé organiste de Saint-Paul. Il le restera jusqu'à sa mort, quoique évincé de la tribune par DEMAR lors de certaines fêtes civiques.
• 15 avril 1796 (26 germinal IV), Orléans : Martin NIOCHE, accompagné de la femme du facteur d'instruments Noël Joseph PIFFAULT, vient à la mairie déclarer la naissance, survenue la veille, d'un neveu, fils de son frère Dominique Nioche, jardinier, à qui il confère son prénom, Martin. L'ancien organiste est alors donné comme "agent d'affaires" et il demeure toujours au n°12 de la rue des Éperonniers, 4ème section. Immédiatement avant, Jean Claude COMPÈRE "musicien", était venu déclarer la naissance, deux jours auparavant, d'une fille, en compagnie de Joseph BURDIN, "Directeur des Spectacles" : hasard total ou coordination des démarches ? Les deux actes se suivent.

• [Vers 1800], Orléans : Un prospectus annonce l'ouverture "pour les jeunes gens [d']un Lycée des Arts pareil à celui qui depuis six mois nous réussit pour les jeunes personnes". L'originalité de l'établissement consiste en ce que "le cours ouvrira tous les matins, par des leçons de musique". Un seul musicien est annoncé comme devant assurer à la fois les leçons de musique instrumentale et de musique vocale : "Quelqu’instrument connu qu’il plaise à l’élève d’adopter, le citoyen Martin NIOCHE se chargera de le diriger. Si cet élève a reçu de la nature une voix sonore ou flexible, sous ce professeur il apprendra le grand art de la régler par principes et non par routine".

• 1803-1805 : Les annuaires mentionnent Martin NIOCHE comme enseignant la musique à la rubrique "Éducation particulière. / Pensionnats pour les Demoiselles".

• 1807 et 1808, Orléans : L'Annuaire du département du Loiret indique comme maîtres d'Éducation particulière pour la musique : LEBLANC père et fils, DEMARRES, LOTTIN, DOLLEY, Martin NIOCHE, CONSCIENCE, HECKNER, MANGIN.

• 30 octobre 1809 : À six heures après midi dans son domicile au n°50 rue de la Bretonnerie, meurt Martin NIOCHE, "musicien, âgé de 59 ans natif d'Orléans" et toujours époux d'Anne Veillard. Le décès est déclaré le lendemain par deux amis demeurant à la même adresse. L'un d'eux est Antoine Collet, ex religieux, âgé de 66 ans.

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• 20 octobre 1861, Orléans : Lorsqu'est enregistré le décès de sa fille Anne-Cécile-Sophie, rentière, âgée de 79 ans, le métier mentionné pour son défunt père est "économe des hospices d'Orléans", confirmation de la reconversion – au moins partielle – de l'ancien organiste dans l'administration comptable.

Mise à jour : 25 juin 2019

Sources
Courriel Fr. Turellier, 5 janvier 2018 ; F-Ad45/ 58 J 58 ; F-Ad45/ 58J 57 ; F-Ad45/ BMS Notre-Dame-de-la-Conception, Orléans  ; F-Ad45/ BMS St-Marceau, Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Pierre-Ensentelée d'Orléans ; F-Ad45/ NMD Orléans ; F-Am Orléans/ 2 J 16 ; F-AmOrléans/ 2 E 55 ; F-AmOrléans/ N an IV ; F-An/ DXIX/090/739/02 ; F-An/ DXIX/090/739/03 ; F-An/ DXIX/090/755/15 ; F-An/ F19/1128 ; F-BM Orléans/ Rés. E 18175.36 ; F-BMOrléans/ Almanach du Département du Loiret ; F-Bm Orléans/ Annuaire département Loiret pour 1807 et 1808 ; F-Bm Orléans/ H5932.31 ; J.Brosset, L’orgue et les organistes de St-Paul d’Orléans, 1909

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