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PÉRONARD, Louis (ca 1727-1801)
État civil
NOM : PÉRONARD     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : PERRONARD
Date(s) : 1727 ca  / 1801-10-30 
Notes biographiques

Les origines et la carrière de Louis PÉRONARD, facteur d'orgues rémois réputé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle commencent à être mieux connues en dépit de zones d'ombre persistantes. Frère des célèbres facteurs d'instruments PERONARD de Paris, il s'établit à Reims au moins depuis 1754, année de son mariage mais il est repéré en Touraine en 1750. Il entretient et restaure l'orgue de la cathédrale Notre-Dame de Reims mais on l'appelle aussi dans un certain nombre d'établissements, en Picardie et Champagne surtout. Il joue un rôle important au moment de la Révolution dans l'expertise des orgues (Laon, Lens...) voire leur transfert et remontage (orgues de l'abbaye d'Anchin en 1792). L'enquête à venir permettra d'affiner et de préciser son parcours.

• [1727], Lyon [Rhône] : Selon son acte de décès Louis PÉRONARD serait né vers 1727 dans la capitale des Gaules. Il est fils de Philibert Péronard qui, en 1754, est un "marchand coloriste en peaux" demeurant à Reims, et de Jeanne Marie Guenard/Guinard. Il est le frère de Guillaume PERRONARD, organiste en poste dans une église de Dijon vers 1744 et de Balthazar PERONARD, né vers 1730, installé à Senlis puis Paris, célèbre facteur d'orgues, de clavecins et piano-fortés.

• 16 août 1746, Dijon [Côte-d'Or] : Devenu veuf depuis le 3 septembre 1745, Marie Jeanne Guenard est inhumée paroisse Saint-Jean, Philibert Peronard, marchand coloriste se remarie avec Françoise Verrière, âgée de 36 ans. Il signe très difficilement au bas de l'acte et on relève deux autres signatures "Peronard" dont une précédée du prénom "Dominique". La même année, un Louis PÉRONARD, de Reims, "a ajouté [à l'orgue de l'église d'Auxonne] une division de pédale de 25 notes, enfermée dans un buffet séparé, ce qui était nouveau dans cette région". Est-ce lui? L'origine géographique est-elle précisée par la source ou par un historien postérieur?

• 25 août 1750, Tours [Sainte-Radegonde-en-Touraine] : En l'église paroissiale de Sainte-Radegonde, Louis PÉRONARD est témoin du baptême de Louis, fils du vigneron Jean Gasnier. L'acte paroissial ajoute, en mention marginale, la qualité du parrain : "facteur d'orgues de Marmoutier". C'est bien lui car sa signature correspond à celle qui figure sous son acte de mariage, en 1754. Il s'agit de la puissante abbaye bénédictine qui se trouve sur la rive droite de la Loire, à quelques kilomètres de la ville. A 23 ans, le jeune homme exerce déjà son métier de facteur et pas sur un orgue secondaire. Michel BOYER évoque le bel orgue de l'abbaye dans ses mémoires mais pour une période postérieure. Comment PÉRONARD est-il parvenu en Touraine? Surtout, la formulation interroge car il semble attaché à cet établissement. Auprès de qui a-t-il été formé? Le 24 avril 1754, un "sieur Peronnard", organiste des Petits-Augustins à Paris expose aux Tuileries un nouveau clavecin mécanique ["Annonce, Affiches et Avis divers"].

• 11 novembre 1754, Reims [Marne] : C'est en l'église des frères Prêcheurs (Jacobins) qu'est célébré le mariage de Louis PÉRONARD et de Louise Pierquin. Parmi les témoins qui signent au côté des époux, sont présents : Jacques TURPIN -organiste de la cathédrale Notre-Dame- et Pierre BARONNET - organiste de l'abbaye Saint-Remi. L'acte de mariage est enregistré paroisse Saint-Symphorien.

• 1757-1760, Fismes [Marne] : Le grand orgue de la paroisse est reconstruit par Louis PÉRONARD pour la somme de 1313 livres 2 sols.

• 24 avril 1759, Senlis [Oise] : Son frère Balthazar, demeurant paroisse Saint-Rieul, facteur d'orgues, se marie paroisse Saint-Aignan avec la fille d'un marchand faïencier et maître tourneur. Signent au bas de l'acte Guillaume PERONARD, maître de clavecin à Paris, paroisse Saint-Sulpice, rue Guénégaud, frère de l'époux et semble-t-il "Louis Jph Peronard" qui n'est pas mentionné dans l'acte. Leur père Philibert, marchand corroyeur, demeure rue Guénégaud. Ce dernier est toujours vivant le 8 avril 1761 lorsqu'il vient signer comme parrain de son petit-fils Philibert Balthazar à Senlis, on le présente comme "marchand bourgeois". Il est possible que Marie Anne Peronard, marié à Jean Plion, arquebusier, demeurant paroisse Saint-Jean-de-Latran soit une soeur de Balthasar et Louis. Elle signe comme marraine de Pierre Melchior, à Senlis, le 8 avril 1761.

• 1763, Ham [Somme] : Les chanoines génovéfains de l'abbaye Notre-Dame lui confient la construction de l'orgue de leur église. Le chantier pourrait avoir été achevé en 1772 [ce qui semble bien long].

• Juillet 1767, Paris : Le Mercure de France informe ses lecteurs que les orgues de la cathédrale Notre-Dame de Reims ont été augmentées par Louis PÉRONARD. Le facteur a ajouté "[...] "à l'excellent instrument " [...] deux tuyaux d'anches, l'un de 22 pieds et l'autre de 32. Ce dernier n'existant "[...] dans aucune église du royaume". HARDOUIN, TURPIN, et BARON (organiste de l'abbaye de Saint-Remi) ont expertisé les travaux.

• 1768, Compiègne [Oise] : Louis PÉRONARD reconstruit entièrement l'orgue de la paroisse Saint-Jacques. On ignore le montant des travaux. Pendant longtemps [encore en 1842], son intervention fut attestée par un parchemin placé au-dessus des claviers, "... plane fuit redintegratum ac sumptuose amplificatum Lud. Peronard Organario".

• 1er mars 1769, Soissons [Aisne] : Il envoie de cette ville un devis estimatif des travaux à réaliser à l'orgue de la paroisse Saint-Antoine de Compiègne. Il s'élève à la somme de 3 710 livres (4 560 livres si les sommiers de grand -orgue et positif étaient reconstruits à neuf)."Il propose  l'adjonction d'un cromorne, d'un hautbois au positif, d'une trompette au récit, de deux trompettes et d'un clairon au grand-orgue, enfin de deux flûtes (8 et 4) et d'un clairon à la pédale. Nous ignorons si ces travaux furent exécutés" [Joël Ribes, 1985].

• 18 avril 1774, Reims : On lit dans le numéro 16 des Affiches, Annonces & avis divers de Reims et généralité de Champagne que sont proposés à la vente un "Forte-piano à grand ravallement, peint en noir, vernissé en rouge au dedans avec filet d'or, ayant étouffoir et sourdine en quatre registres. Prix 13 louis, Une Epinette à italienne , à grand ravallement, peinte en gris, vernissée & polie, avec filet d'or formant cadre, de couleur rouge au dedans. Prix 10 louis. Ces deux Instruments sont montés sur pieds de biche avec vis en fer". Pour ces deux obejets, il faut s'adresser à "M. Péronard, Facteur d'Orgues, près la Porte Neuve, À Reims".

• Mai 1774-mai 1777, Reims : Il dresse le devis de la restauration de l'orgue de l'église paroissiale Saint-Pierre-le-Viel [440 livres], puis effectue les travaux. Pour ces réparations, le bureau de la paroisse a fait appel à l'expertise de Jacques TURPIN, organiste de la cathédrale rémoise. Ce dernier, ainsi que BARONNET et MAIREAU, vérifient les travaux de PÉRONARD et en font un "rapport avantageux".

• 15 février 1775, Reims : A quelques semaines du sacre de Louis XVI, le chapitre de la cathédrale lui verse 30 livres pour réparations au positif. Il faut attendre le 23 juin, une semaine après la fin des cérémonies pour que les chanoines prennent connaissance du procès-verbal rédigé par le facteur châlonnais Jacques COCHU [et un autre expert dont le nom reste en blanc dans la délibération] qui dresse l'état des réparations à faire à l'orgue de Notre-Dame. Une convention est passée ensuite avec PÉRONARD.

• 29 octobre 1777, Noyon [Oise] : La fabrique de la paroisse Saint-Martin rembourse la somme de 723 livres à "M.Meniolle de Cizancourt pour pareille somme avancée au sr Péronard, facteur d’orgues, pour solde des réparations et ouvrages faits à l’orgue".

• 1er juillet 1778, Laon [Aisne] : "Messieurs ayant pris connaissance d'un devis de reparation considerable à faire a l'orgue de notre Eglise, ledit devis dressé par le sieur Peronard, facteur d'orgue demeurant a Reims, ont renvoyé l'execution dudit devis a la prudence des maitres de fabrique les chargeant specialement de consulter les personnes instruites et connaisseuses en cette partie, surtout pour le prix demandé" lit-on dans le registre capitulaire des chanoines de la cathédrale Notre-Dame. Le 6 juillet suivant, il est évoqué un traité passé entre le chapitre et le facteur. Il indique que le montant des travaux prévus s'élève à 3000 livres et que "le facteur se chargeoit entierement de touttes les reparations a y faire mais encore de tous les echafaudages, de se fournir generalement de tout ce qui luy sera necessaire, de rendre l'orgue reparé pour le careme prochain et encore de visitter une fois chaque année pendant trois ans".

• 24 mars 1779, Laon : « Le Sr Peronard facteur d’orgue actuellement occupé a mettre l’orgue en etat ayant exposé et fait sentir a Messieurs l’inutilité et la charge des portes destinées a fermer le buffet de l’orgue Messieurs y ont consenty et ordonné que les portes seroient placées dans les galleries en attendant qu’on trouve quelque moyen d’en tirer party ».

• 12 octobre 1779, Laon : Les travaux étant achevés, le chapitre annonce l'arrivée en ville de Wilhelm HANSER, chanoine régulier de l’abbaye prémontrée de la Val-Dieu située près de Monthermé, dans les Ardennes. Ce dernier a été invité à faire la visite de l'instrument. Il est décidé qu'il effectuera cette inspection à l'issue de la messe canoniale, il touche même l'instrument "avec applaudissement pendant près d’une heure en presence de Messieurs". Il rend ensuite son verdict : "rien ne manquoit de tout ce qu’on pouvoit desirer audit orgue, que mondit sieur Perronard avoit plus que rempli ses obligations et ses engagemens dans les reparations  à y faire". Les chanoines acceptent alors les travaux et décharge Louis PERONARD "de ses engagemens quelconques, authorisé le receveur de la fabrique à lui delivrer le prix convenu, et de plus a donner une honnette gratification à son ouvrier et a son petit neveux ».

• 23 novembre 1781, Laon : Le registre capitulaire des chanoines de la cathédrale Notre-Dame indique que "Le butillier a été chargé d'écrire au sr Péronard et de le presser de se rendre incesamment à Laon pour continuer de remplir les obligations contractées avec la compagnie qui sont d'entretenir l'orgue qu'il a rétabli de tous les nétoyemens et réparations pendant trois ans".

• 11 février 1782, Laon : "Le butillier a dit que le sr Péronard facteur d'orgues à Reims lui avoit mandé que la mort de sa femme lui avoit empêché que conformement à ses engagemens il ne vint visiter l'orgue de cette Egise; que cependant il se proposoit de venir à Laon aux environs de Pasques pour remédier aux accidents dont on se plaignoit; qu'il prévoyoit [les travaux] toutefois ne devoir pas être considerables et qui ne pouvoit provenir que de la variation des temps". Le 28 juin suivant, on annonce sa venue qui sera effective après le rétablissement de sa santé. PÉRONARD semble reconnaître qu'il a des obligations inhérentes au traité passé avec le chapitre.

• 16 mai 1783, Laon : "Le Chapitre a dit qu'on examineroit les conditions du traité fait entre lui et le sr Péronard facteur d'orgues à Reims, pour que la justice pût se rendre réciproquement à l'un et l'autre par l'un et l'autre".

• 18 août 1783, Reims : Veuf de Louise Parguin [Pierquin], le facteur d'orgues Louis PÉRONARD, se remarie à l'âge de 56 ans. En l'église paroissiale Saint-Jacques, il épouse Margueritte Antoinette Beguin. La jeune femme – elle a 21 ans – est originaire de Fismes au diocèse de Reims. L'acte de mariage ne donne pas d'indications sur la date et le lieu du premier mariage, ni même sur la paroisse – ou le diocèse – d'origine du facteur.

• [1787], Avenay-Val d'Or [Marne] : On relève la signature de Jacques COCHU sur un sommier de l'orgue de l'abbaye. Toutefois, une seconde signature, celle du Louis PÉRONARD existe encore sur un des panneaux arrière. On ne connait pas la date précise de cette signature ni la nature précise des travaux éventuels effectués par Louis.

• 21 juillet 1788, Reims : Joseph, leur fils né la veille est baptisé paroisse Saint-Jacques. Son parrain est Joseph Cauvin, lieutenant criminel au présidial de Reims et doyen de la faculté de droit, qui est représenté. Cet enfant mourra à l'âge de quinze ans, le 17 septembre 1803.

• 29 mars 1791, Châlons[-en-Champagne] : Le directoire du département de la Marne décide "11° Qu'en ce qui concerne les requêtes duS.Turpin, organiste[de la cathédrale], [...], et du Sr Peronard, facteur d'orgues, il n'y a lieu de délibérer sur leurs demandes, leurs differens services pouvant etre continués dans la paroisse cathédralle selon le besoin et la plus grande decence du culte divin".
• 9 mai 1791, Laon : On lit dans le registre de délibérations du district que "Le sr Péronard, organiste à Reims, demande dans un mémoire le paiement de 14 journées employées tant à faire le voyage de Lens en Artois où il était lors de la réception de sa commission envoyée par le procureur syndic du District de Laon (du 27 mars), qu’à la visite et estimation des orgues de Saint-Vincent, Saint-Jean, les cordeliers de Laon, Cuissy et Vauclerc. Ce jour : le directoire du District de Laon juge qu’il y a lieu de lui allouer la somme de 280 livres, à raison de 20 livres par jour". Le même jour, le directoire du département de l'Aisne conformément à l’arrêté du 22 décembre dernier concernant les commissaires et experts employés dans l’étendue du département, arrête que Péronard, qui doit retourner à Lens « où ses occupations le rappellent »), touchera 98 livres à raison de 7 livres par jour, à payer par le receveur du district.
• 27 décembre 1791, Reims : PÉRONARD adresse une réclamation au Directoire du district [Reims] afin d'être payé de ses honoraires qui lui sont dus depuis le début de l'année. Depuis de longues années, il avait la charge de "l'entretien et des réparation des orgues de [Notre-Dame]" pour 150 livres annuellement. Le marguillier de la nouvelle fabrique de Notre-Dame lui ayant dit qu'il ne pouvait ordonner quelque paiement que ce soit pour toute période antérieure à l'installation de l'évêque constitutionnel, au nom de la justice il adresse sa demande au district de Reims. Les administrateurs accorderont au facteur, maintenu dans son emploi, le paiement annuel de ses appointements, au moins jusqu'en 1792.

• 15 mars 1792, Douai  [Nord] : Les administrateurs de l'église paroissiale Saint-Pierre [ancienne collégiale] signent une convention avec Louis PÉRONARD afin que celui-ci déplace en cette église les orgues de l'ancienne abbaye d'Anchin, près de Valenciennes.Il doit les remonter en accord avec "le local de l'église de manière que rien ne soit en contradiction avec les règles d'une saine architecture et de l'édifice de laditte église" et les réparer. Pour cela, il recevra la somme de 17500 livres, "partie en argent, partie en assignats, mais cependant le plus de numéraire possible, et les assignats les moins élevés possible, afin d'éviter la perte que led. entrepreneur pourrait faire dessus". Il doit rendre son travail achevé pour le jour de la fête de Noël sous peine de pénalités. Il pourra garder les boiseries non utilisées.

• 2 avril 1797, Reims : Toujours présenté comme facteur d'orgues, demeurant rue Chativesle, âgé de 71 ans, il déclare la naissance de Marie Élisabeth, leur fille. Il semble signer assez difficilement.

• 30 octobre 1801, Reims : Louis PÉRONARD, rentier, âgé de 75 ans, s'éteint à son domicile  de la rue Chativesle [?].

• 1er mai 1804, Reims : Sa veuve fait insérer dans les Affiches [...] de Reims, la mise en vente "d'une maison sise à Rheims, au bas du rempart entre les portes Neuve et de Vesle [...]" moyennant 3500 francs. La dame Béguin est dite "tutrice de ses enfants mineurs."

• 17 juin 1830, Paris : Marie Élisabeth Péronard épouse en l'église Saint-Roch Octave Boudoux. Elle est institutrice et lui peinte en bâtiments (enquête "Éclats de bois"].

Mise à jour : 16 août 2022

Sources
"Mercure de France", juillet 1767 ; Affiches, Annonces & avis divers de Reims et généralité de Champagne ; Affiches, annonces [...] de Reims, 1804  ; C.Gomart, Étude sur l'Eglise et la Crypte de Notre-Dame de Ham, 1864 ; F-Ad02/ G 1892 ; F-Ad02/ G 1893 ; F-Ad02/ Q* 490 ; F-Ad21/ 5 MI 9R60 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 23/014 ; F-Ad51/ 1L 1277  ; F-Ad51/ 1L 1361 ; F-Ad51/ 2 G 645 ; F-Ad51/ 2E 534/ 145 ; F-Ad51/ 2E 534/ 194 ; F-Ad51/ 2E 534/ 470 ; F-Ad51/ 2E 534/ 82 ; F-Ad51/ 2E 534/ 84 ; F-Ad51/ 2G 2364 ; F-Ad60/ 1M/ ECA612R10 ; F-Ad60/ 2GP 429/14 ; J.-M. Baffert et P. M. Guéritey, L'Orgue "François Callinet 1789" à Auxonne..., 1999 ; J.F Baudon, Orgues de Champagne-Ardennes, tome 3, Marne, 1993 ; J.F Baudon, Orgues de Champagne-Ardennes, tome 3, Marne, 1993  ; J.Ribes, Les orgues de Compiègne, 1980 ; J.Ribes, Les orgues de l'église Saint Antoine de Compiègne, 1985 ; M. Vanmackelberg, L'orgue de l'abbaye d'Anchin et son transfert à Douai, 1966

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