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POHU, Jean (1747-1785)
État civil
NOM : POHU     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Date(s) : 1747-1-6  / 1785-6-29
Notes biographiques

La Poitevinière [M&L] est une bourgade des Mauges, au cœur de la Vendée angevine qui sera en 1793 le théâtre de batailles sanglantes entre républicains et vendéens. CATHELINEAU est originaire de la localité toute proche du Pin-en-Mauges. Située à 12 lieues d’Angers et environ 6 de Cholet, La Poitevinière –1100 habitants en 1790– est peuplée de métayers ou de tisserands. Elle est du district de Beaupréau en 1788, puis de celui de Saint-Florent-le-Vieil en 1790. Comme bon nombre de bourgs des Mauges, chantres et sacristes de campagne émaillent les registres paroissiaux. Si un Charles PINEAU était présent en 1758, à la fin de l’Ancien Régime la famille POHU y est active. Le père Pierre Pohu exerce la double activité de tisserand et sacriste. Ses fils René et Jean quittent le pays en 1771 pour aller à la ville d'Angers où ils seront psalteurs collégiale Saint-Martin et/ou cathédrale Saint-Maurice. Ces parcours attirent l’attention sur les chantres de village, à « la voix haute et forte » selon Sylvie Granger. S’ils sont identifiés dans les très catholiques Mauges leur psalmodie résonne certainement de noms encore inconnus à débusquer en Anjou ou ailleurs.

• 6 janvier 1747, La Poitevinière [M&L] : Le tisserand et sacriste Pierre Pohu fait baptiser son fils en l'église Saint-Pierre de La Poitevinière. Le parrain, de la famille de sa femme, un Gazeau est originarie de la bourgade voisine de Jallais. La marraine est femme de tisserand, un groupe fortement représenté autour des POHU.

• La formation musicale de Jean POHU tout comme celle de son frère aîné René POHU reste à déterminer. Suggérer qu'il a été enfant de chœur à proximité, Collégiale Sainte-Croix de Beaupréau [M&L] ou au collège, est une hypothèse. Cependant, dans le contexte des Mauges, où est situé le bourg, l'alternative d'un apprentissage du "chant au lutrin" sous l'autorité du chantre de village est quasi certaine, ne serait-ce que par la similitude de parcours avec Jean BOUSSION. Ils se marient la même année, sont recrutés à la collégiale Saint-Martin d'Angers où ils passent leur carrière. Xavier Bisaro a mis en valeur les qualités cantorales de ces hommes de terroir instruits par le Magister, exerçant leur métier tout en étant au service de leur église dans Chanter toujours...  Les Mauges sont riches de ces chantres.

• 6 février 1767, La Poitevinière : À 20 ans Jean POHU épouse Cécile Charlotte Renou 19 ans. Le mariage est familial, local. René POHU frère de l'époux est présent ainsi que la famille de l'épouse native de Saint-Quentin-en-Mauges [M&L]. Le seul à signer les registres est Pierre Pohu, le père. Les naissances se succèdent, le père qui est tisserand est souvent absent des baptêmes ce qui est cohérent avec son activité de psalteur à la ville d'Angers. Une forte mortalité infantile vient tempérer les nombreuses naissances de la famille POHU. Entre 1768 et 1782 dix enfants viennent au monde dont seuls deux  filles survivent. Perrine Cécile née en juin 1769 se mariera et décèdera en juillet 1790 ; Cécile Louise qui voit le jour en juin 1776, se mariera en juillet 1798, donnera naissance à huit enfants et s'éteindra le 25 décembre 1855 sans avoir jamais quitté La Poitevinière.

• 29 janvier 1771, La Poitevinière : Les deux frères René et Jean POHU, tous deux tisserands assistent au remariage de leur père Pierre Pohu avec Perrine Brouard à La Poitevinière. Il s'agit de ses troisièmes noces. Est-ce une relation de cause à effet, mais les deux frères semblent quitter leur bourg pour rejoindre Angers où ils sont recrutés qui à la collégiale Saint-Martin qui à la cathédrale.

• 1772-1783, Angers : Le sieur Jean POHU est psalteur de la Collégiale Saint-Martin. Les comptes de fabrique permettent de retracer année après année un parcours où les gages augmentent régulièrement, passant de 280 lt annuelles à 400 lt à partir de 1780. Le montant de 400 lt intègre vraisemblablement les gratifications qui ne sont plus mentionnées. L'analyse des registres capitulaires et comptes de fabrique associe son nom à celui d'un autre psalteur natif de La Poitevinière, le ci-devant BOUSSION reçu le 19 novembre 1772. Jean POHU l'aurait-il recommandé à ces messieurs du chapitre ?

• 19 novembre 1772, Angers : Jean POHU psalteur de la Collégiale Saint-Martin reçoit une gratification de 6 livres à cause de son assiduité pendant les vacances.
• 11 février 1773, Angers : Une augmentation de 30 lt annuelles à régler par tierce est accordée à Jean POHU à partir du 1er mars.
• 1783, Angers : Payé au sieur POHU psalteur pour 9 mois 11 jours de ses gages de l’an suivant son acquit la somme de 312 lt 4 d 6 s.. Cela ressemble fort à un solde de tout compte. Jean POHU est alors recruté au bas-chœur de la cathédrale Saint-Maurice.
• 11 août 1783, Angers : Le Sieur Jean POHU est reçu psalteur, "non en titre, outre le gain du chœur" à la cathédrale aux gages de 45 lt par mois. Il commence à chanter dès le lendemain. Sa mission comprend tant le plain-chant que la musique et ce à tous les offices et engagements de ladite église.
• 19 avril 1784, Angers : Selon les actes capitulaires de 1784, un Sieur POHU psalteur voit ses gages augmenter de 10 lt par mois, soit 55 lt. C'est en cohérence avec les appointements de Jean convenus lors de son engagement sans que ce soit confirmé. En effet il peut aussi bien s'agir de son frère René. Il est en revanche peu vraisemblable qu'une nouvelle augmentation lui soit attribuée en novembre. Elle concernerait alors René qui toucherait désormais 60 lt par mois.
• La date de fin de contrat de Jean POHU reste à déterminer. Il revient définitivement à La Poitevinière entre 1784 et 1785 où il décède prématurément.

• 29 juin 1785, La Poitevinière : Jean POHU, 38 ans, tisserand, décédé de la veille, est inhumé dans son bourg natal en présence de son père Pierre Pohu et de sa famille.

Mise à jour : 15 décembre 2018

Sources
F-Ad49/ BMS La Poitevinière ; F-Ad49/ G 1013 ; F-Ad49/ G 1030 ; F-Ad49/ G 272

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