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POTIRON, Charles François, dit "Le Jeune" (1759-1832)

POTIRON, Charles François, dit "Le Jeune" (1759-1832)

État civil
NOM : POTIRON     Prénom(s) : Charles François     Sexe : M
Complément de nom : dit "Le Jeune"
Date(s) : 1759-5-25  / 1832-2-14
Notes biographiques

Deux fils de la famille POTIRON issue d’un village du nord-est de l’Anjou, Querré, deviennent musiciens d’Église. René, « l’Aîné » ainsi qu’il est souvent nommé est serpent et psalteur, Charles François dit « le Jeune » est quant à lui psalteur (chantre). Il partagera sa carrière entre Angers et Nantes et sera recruté par le chapitre de la cathédrale d'Angers dès le Concordat signé. Charles Antoine participe ainsi à la renaissance de la musique de la cathédrale. Les deux frères se croisent à Angers puis à Nantes sous l'égide de Charles François. Ses compétences musicales sont établies et reconnues dans les deux villes. C'est d'ailleurs à son initiative que René rejoint la collégiale Notre-Dame de Nantes. Les parcours des deux frères s'éloignent après 1790.

• 25 mai 1759, Querré, [Maine-et-Loire] : Charles François POTIRON est baptisé à Querré, en l'église Saint-Pierre. Son père, René-Dominique-Henry est tisserand, son grand-père René est son parrain. Seul le curé signe l'acte de baptême.

*** Formation et premiers pas de chantre à la collégiale Saint-Pierre d'Angers

• 1769-18 novembre 1778, Angers [Maine-et-Loire] : Le Directoire du district de Nantes le 31 mars 1792 a reçu un certificat de la collégiale Saint-Pierre d'Angers indiquant que Charles POTIRON y a exercé comme psalteur neuf ans jusqu'en 1778. Par déduction, il avait donc 10 ans à son entrée ce qui correspond à l'âge d'un enfant de chœur et non d'un psalteurr.

• 6 février 1787, Angers  : Charles François POTIRON épouse Renée-Dominique Lenfant à la collégiale Saint-Pierre où il est officier. Il a 28 ans, est orphelin de père et sa mère habite Nantes. Deux officiers de chœur sont présents, le chantre Pierre GEINDREAU - orthographié Gendro - et DOHIN sacriste. Le gardien de Saint-Pierre ainsi qu'un dénommé Papin entourent les époux. Saint-Pierre est une collégiale où le corps musical est stable favorisant des liens sociaux que les actes familiaux font apparaître.
• 11 novembre 1787 : Charles Jean est baptisé le jour de sa naissance paroisse Saint-Pierre où son père, Charles François POTIRON, est officier de chœur. Les parrain-marraine, ne signent l'acte faute de le savoir. Il mourra coutelier, célibataire en 1832.

*** Séquence nantaise

• 9 octobre 1788, Nantes [Loire-Atlantique] : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame, souhaitant augmenter l'effectif des musiciens de deux psalteurs, Michel BLANVILLAIN qui vient d'intégrer le chœur propose de solliciter des musiciens de sa connaissance. C'est ainsi qu'est coopté Charles François POTIRON.
• 6 novembre 1788 : Le sieur POTIRON [Charles François] est reçu comme psalteur à la collégiale Notre-Dame à 504 livres de gages par an après avoir fait entendre sa voix à la compagnie le 30 octobre. Ses honoraires débuteront néanmoins au 27, "jour de son départ [d'Angers] pour se rendre en cette ville". Il remplace BEURIER d'Angers  qui n'était pas satisfait des gages proposés par le chapitre.
• 10 novembre 1788 : Le chapitre accède à la demande de Charles François POTIRON qui souhaite des vacances ainsi que quelque argent pour aller à Angers. Il reçoit une avance de 72 lt et 10 jours d'absence sont accordés.

• Janvier 1789, Nantes : Le prorata du premier quartier est versé à C.F. POTIRON, soit 84 lt.
• 26 mars 1789 : POTIRON [Charles François], psalteur est rémunéré 126 livres comme il le sera pour chaque quartier jusqu'en 1790.
• 27 avril 1789 : René POTIRON, frère de Charles François, est reçu psalteur et serpent de la collégiale Notre-Dame, "pour assister à tous les offices du chœur, chantant et se servant alternativement du serpent". Il fournit et entretient son instrument. Ses gages sont de 400 lt, versés par quartier, soit 100 lt de moins que son frère.

En 1790, l’effectif musical de la collégiale Notre-Dame est constitué de l’organiste Jean François TARAIL, du maître de psallette (et chantre) Bernard BÉDOIT, des psalteurs François GAUDINEAU, Charles François POTIRON, René POTIRON -également serpentiste et du sous-diacre Jean GANCEL ex-enfant de chœur.
Trois enfants de chœur sont en formation : Pierre LAINÉ reçu en juillet 1786, Arnould Bernard BÉDOIT en avril 1789 et Pierre Joseph DUBREUIL, en décembre 1789.
• 21 juin-23 septembre 1790 : C.F. POTIRON perçoit son dernier quartier de 126 lt en juin. Ensuite, il est payé au mois le mois 42 lt jusqu'en septembre, soit moitié moins que ses précédents honoraires. Les autres musiciens connaissent une situation similaire.
• 11 novembre 1790 : Cette date marque la dernière séance du chapitre, c'est-à-dire une page blanche.

• 17 novembre 1790 : Un petit Dominique Henri René vient au monde, fils de Charles François POTIRON et de Renée Lenfant. Il est baptisé le jour même paroisse Saint-Clément et a pour parrain son oncle serpentiste René POTIRON. La marraine est une tante maternelle qui ne signe. Il ne semble pas y avoir eu d'autre enfant dans la famille.
 31 décembre 1790 : Le directoire du district de Nantes répond à la réclamation conjointe que les musiciens ont adressée portant sur le paiement de leur quartier pour la seconde partie de l'année 1790. Après délibération, le directoire décide d'accorder 84 livres à GAUDINEAU, 70 livres à POTIRON aîné [René], 84 livres à POTIRON jeune [Charles François] et 240 livres à BÉDOIT.

• 1er août 1791, Nantes : Cette date marque le dernier versement des gages des musiciens de l'Église de Nantes à l'exception de quatre d'entre eux admis à continuer leur service à la paroisse constitutionnelle Saint-Pierre. Il s'agit de LA MARRE et PICARD pour la cathédrale Saint-Pierre ainsi que GAUDINEAU et Charles François POTIRON pour la ci-devant collégiale Notre-Dame. Sont également concernés CAPPA-LESCOT, JOUBERT ainsi que le serpent Jean GILLET jusqu'à son décès puis son successeur CAMUS.

• 1er août 1792, Nantes : Le service des quatre chantres dont l'engagement avait été prolongé à la paroisse épiscopale Saint-Pierre est arrêté. Il s'agit de Vincent François LA MARRE, François GAUDINEAU, Charles François POTIRON et François PICARD.
• 3 novembre 1792 : Le Directoire reçoit une requête de GAUDINEAU et Charles François POTIRON qui réclament la révision de leur pension ou gratification. Compte tenu de son âge et de ses états de service, GAUDINEAU, 16 ans de service validés, obtient une pension de 133 lt 6d 8s quand POTIRON, 12 ans de service, bénéficie d'une gratification de 356 lt.

• 9 septembre 1793, Nantes : Renée Lenfant, femme de Charles POTIRON déclare le décès de Pierre Gaudineau. L'enfant, mort à 16 mois est le fils de François GAUDINEAU. Les musiciens sont tous deux des transfuges de Notre-Dame vers la nouvelle église Saint-Pierre. Ils font preuve de solidarité.
• 21 Frimaire an II [11 décembre 1793] : Le Citoyen François GAUDINEAU, marchand et fabricant de mouchoirs déclare la naissance de deux "enfants mâles". Est-ce par conviction ? Par opportunisme, mais ils se prénomment "Égalité" et "Liberté". Les jumeaux ne survivent qu'une quinzaine de jours. La déclaration de décès de Liberté le 24 décembre est faite par Marie Jeanne Lizé qui n'est autre que la mère des chantres René POTIRON et Charles François POTIRON.

*** Dernières années en terre angevine

• 1802-1819, Angers : Charles-François POTIRON fait partie des anciens psalteurs pensionnés de l'état que le chapitre recrute dès le Concordat signé en 1802 afin de reconstituer une musique. Sa rémunération évolue de 250 livres/an à 400 livres à la fin de son service, soit jusqu'à ses 60 ans. La terminologie fluctue : il est dit chantre puis Basse-contre et enfin psalteur.
• 28 mai 1817, Angers : Charles-François POTIRON, chantre de la cathédrale, assiste au mariage de son fils Dominique Henry René, boulanger de métier. La mariée est dite "herboriste" et signe comme tous les témoins. Tous les protagonistes sont angevins et dans le commerce excepté Charles-François.

• 14 février 1832, Angers: Charles-François POTIRON, chantre de la cathédrale de cette ville, décède en son domicile rue Saint Aubin, 2nd arrondissement. Il a 72 ans, 8 mois, 18 jours. Son frère cadet Jean Urbain déclare le décès ainsi qu'un tisserand probablement voisin puisqu'il est également domicilié rue Saint Aubin.
• 16 décembre 1832 : Quelques mois plus tard, son fils aîné, Charles Jean, célibataire et coutelier, est retrouvé "mort d'inanition" dans une carrière d'Angers. Quelle lecture donner au terme ? Est-il mort de faim ou d'accablement ? Deux adjoints de police déclarent le décès en mairie le 26. Ils font référence à Charles François POTIRON comme père et officier de la collégiale Saint-Pierre, passant sous silence son activité de chantre à la cathédrale Saint-Maurice depuis le Concordat.

Mise à jour : 22 avril 2021

Sources
F-Ad44/ BMS Nantes, St-Clément ; F-Ad44/ G 340 ; F-Ad44/ L 1046 ; F-Ad44/ L 1100 ; F-Ad44/ Q 555 ; F-Ad49/ BMS Querré ; F-Ad49/ BMS St-Pierre, Angers ; F-Ad49/ NMD Angers ; F-AdioAngers/ dossier comptes de la cathédrale 1802-1819

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