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PRIMO, Louis (1763-1815)
État civil
NOM : PRIMO     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : PRIMAULT
PRIMAUT
PRIMOT
PRIMEAU
Date(s) : 1763-5-15  / 1815-12-13 
Notes biographiques

Le Tourangeau Louis PRIMO (1763-1815), basse-taille, a exercé ses talents dans plusieurs cathédrales (Saint-Malo, Le MansÉvreux, Paris, Noyon) entre le début des années 1780 et 1788. Auparavant, il a été formé à la psallette de la cathédrale de sa ville natale pendant une dizaine d'années. Assez tôt, il semble avoir été attiré par la scène : en 1787, il chante au Concert spirituel. Sa reconversion définitive dans le théâtre s'opère en 1788 : il se fait engager à la comédie de Lille, puis à celle de Dunkerque l'année suivante. C'est en cette ville qu'il épouse en 1790 Louise Élisabeth Stourme, musicienne et comédienne. Par la suite, il ne cesse de se déplacer au gré de ses engagements (Lyon, Paris, Toulouse...). Sous l'Empire, il occupe pendant quelque temps le poste de directeur du théâtre de Nîmes.

• 15 mai 1763, Tours : Louis PRIMO est baptisé paroisse Notre-Dame-de-la-Riche, fils de Louis Primo, ouvrier en soie, et de Marie Hupault (son parrain est un maître couvreur). Il a un frère, Louis François, presque un homonyme, mais né en 1752 donc qui serait majeur en 1782.

• 11 décembre 1772, Tours : "Messieurs [de la cathédrale Saint-Gatien], après avoir entendu les quatre enfants qui leur ont été presentés par mr le maitre de musique de cette Eglise, ont reçu pour enfant de chœur Jean François [sic] PRIMEAU et ont ordonné qu'il seroit reçu a la psallette et habillé a la diligence de messieurs les intendans". PRIMO débute sa formation musicale sous la direction de Charles Joseph TORLEZ.
• 19 décembre 1772, Tours : Lors de l'évocation des bénéficiers et gagistes au chapitre général, il est le dernier des pueri de la psallette, et par conséquent le dernier des dix enfants de chœur.

• 4 mai 1773, Tours : Il est le troisième des quatre pueri de la psallette (neuvième rang des enfants de chœur).

• 19 décembre 1774, Tours : Il est le premier des pueri de la psallette (septième rang).

• 19 décembre 1775, Tours : PRIMO est devenu le second des primetera de la psallette (sixième rang).

• 19 décembre 1776, Tours : Lors de l'évocation des bénéficiers et gagistes de la cathédrale Saint-Gatien au chapitre général, il est le second des primetera de la psallette (cinquième rang). Depuis quelques jours, c'est Jean Christophe CONTAT qui est le nouveau maître de musique.

• 30 avril 1777, Tours : Il est le premier des secundetera de la psallette (quatrième rang).

• 19 décembre 1778, Tours : Il est le second des tertietera de la psallette (troisième rang). Depuis six mois, c'est Antoine MERLE qui dirige la psallette en tant que maître de musique.

• 4 mai 1779, Tours : Lors de l'évocation des bénéficiers et gagistes au chapitre général, il est le second grand enfant de chœur.
• 19 décembre 1779, Tours : Louis PRIMO est devenu le premier des enfants de chœur de la psallette.

• 25 juin 1781, Tours : "Sur la proposition de Mr l'archiprêtre, Mrs ont permis à Primeau enfant de chœur de sortir dès a present de la psallette pour prendre le poste qui se presente pour lui a rennes, et lui ont ordonné mandat de cent soixante dix livres a la grande bourse sçavoir cent livres pour le tems qu'il a passé dans la psallette et soixante dix livres pour lui tenir lieu de toute espece d'habillement". On peut se demander si Jean Chrysostome LEROY n'a pas joué un rôle dans le choix de cette orientation bretonne. Cette taille qui a chanté l'année précédente à la cathédrale Saint-Gatien est alors en poste à celle de Saint-Brieuc où il deviendra bientôt le maître de musique. On observe que, si le registre capitulaire tourangeau a enregistré Rennes comme destination, le jeune homme semble avoir ensuite changé d'avis : on ne retrouve nulle trace de lui à Rennes, alors qu'on l'aperçoit peu après à Saint-Malo.

• 23 mars 1782, Saint-Malo [Ille-et-Vilaine] : PRIMO, "bachelier du chœur", demande et obtient le consentement du chapitre pour se marier.
• 27 avril 1782, Cancale [Ille-et-Vilaine] : Louis PRIMO épouse Anne-Suzanne Dufour, fille de Jean Dufour et de Jeanne Ory, de la paroisse du Vivier, près de Dol-de-Bretagne (ce qui pourrait laisser supposer que Louis Primo a peut-être pu aussi chanter quelque temps à la cathédrale de Dol). L'époux est dit "mineur d'age", résidant de droit à Tours, paroisse Saint-Vincent (celle de la cathédrale) et de fait en la paroisse (unique) de Saint-Malo. Il est alors musicien de la cathédrale de cette ville.
• [Entre mai et novembre 1782] : Louis PRIMO quitte la Bretagne pour la capitale de la province du Maine. Les registres capitulaires de la cathédrale du Mans étant perdus, on ignore à quelle date au juste il y a été nommé.

• 10 décembre 1782, Le Mans [Sarthe] : Anne-Suzanne Dufour, épouse de Louis PRIMO, chantre musicien de la cathédrale Saint-Julien, meurt en couches. Lors de la sépulture, le jeune veuf est accompagné de Jean BARILLET, Antoine Firmin DURANT, André Laurent GAILLOURDET et Louis Jacques MALLET, tous musiciens de la cathédrale.

• [Vers mars 1783] : Louis PRIMO quitte Le Mans.

• 9 avril 1783, Évreux [Eure] : Louis PRIMO est reçu comme basse-taille à la cathédrale, à 12 livres de gages par semaines.
Il obtient une augmentation de 20 sol par semaine fin octobre 1784. Il complète ces revenus en portant la chape pour 5 livres par mois. À partir de janvier 1785, il touche 28 livres par trimestre pour le port de la chape.

• 21 mars 1785, Paris : Louis PRIMO est reçu parmi les machicots [musiciens] de la cathédrale Notre-Dame ; on le dit originaire du diocèse de Tours. Comme son service ne semble pas s'interrompre à Évreux, il est probable que cette nomination n'a pas été suivie d'effet.

• [Vers août 1786] , Évreux : Il semble quitter son poste à la cathédrale.
• 2 octobre 1786, Évreux : Le chapitre lui fait remettre la somme de 14 livres pour avoir porté chape pendant 6 semaines au trimestre dernier (juillet-septembre). Il a donc dû partir au mois d'août.

• 3 avril 1787, Paris : Avec son ami DUSART, musicien de la cathédrale Notre-Dame, Louis PRIMO interprète un duo de haute-contre et basse-taille de l'abbé MARC au Concert spirituel.

• 14 septembre 1787, Paris : Louis PRIMO et Pierre Joseph Élie DUSART, machicots de la cathédrale Notre-Dame, démissionnent. Appelés par Jean François LESUEUR, ils ne restent pas en poste après la démission de ce dernier.

• 17 septembre 1787, Noyon [Oise] : Les chanoines de la cathédrale annoncent que "deux musiciens venus de Paris ces jours derniers demeurent [en ville] jusqu’à l’arrivée d’un autre qui a été mandé d'Evreux", et qu'en attendant, ils seront nourris par le maître des enfants de chœur.
• 28 septembre 1787, Noyon : Le chapitre reçoit pour vicaires de chœur les sieurs DUSART, du diocèse de Cambrai, et PRIMO, de celui de Tours, avec 3 livres par jour à chacun.
• 2 octobre 1787, Noyon : Pour indemniser DUSART et PRIMO des dépenses qu’ils ont faites, "étant logés à l’auberge", leurs gages leur seront payés pour la semaine précédente.
• 22 octobre 1787, Noyon : "Vu la requête présentée par les srs Pierre Joseph Elie Dussart et Louis Primo, reçus vicaires du chœur en cette église le vingt-huit septembre dernier, MM. ont consenti qu’ils s’absentassent pour aller chanter au concert de Lille jusqu’au Dimanche de quasimodo en conservant dans cette église leurs dites places qu’ils continueront d’exercer à leur retour".

• 21 avril 1788, Noyon : Les chanoines de la cathédrale font savoir que PRIMO et DUSART, qui se sont rendus à Lille avec leur agrément, s'y sont fixés "pour ne plus revenir ici". On fera par conséquent "annoncer dans les papiers publics que l’on a besoin en cette Eglise d’un musicien qui ait la voix de haute contre".

• 2 mai 1789, Dunkerque : Louis-Joseph-Dominique, le fils que Louis PRIMO a eu avec Louise Élisabeth Stourme, une Parisienne native de la paroisse Saint-Sulpice, reçoit le baptême. L'acte le mentionne comme enfant légitime et déclare les parents mariés à Lille, mais l'information est démentie en marge. PRIMO est-il en poste à Saint-Éloi ? Probablement pas : il paraît plutôt exercer ses talents au spectacle de la ville. Un indice en ce sens est l'identité du parrain, Joseph GUIGUE, connu comme maître de musique au théâtre.

• 9 février 1790, Dunkerque : Louis PRIMO, musicien, se remarie, avec Louise-Élisabeth Stourme, âgée de 24 ans, fille de Nicolas Stourme et d'Élisabeth Latouche. PRIMO arrive de Paris où il demeurait en la paroisse Saint-Nicolas-des-Champs (avant mai 1789). Quatre musiciens n'ayant aucun lien avec la musique d'Église signent à ce mariage, peut-être des collègues du théâtre : François GOYER, Toussaint D'EQUES[R], Pierre Joseph DUCORPS et Antoine MARCY (ce dernier signe "Marsy Devillepré").

• 1791-1792, Lyon : Louis PRIMO est cité parmi les acteurs du "spectacle" de la ville. Une Primo y est aussi actrice : il s'agit de sa femme.

• 17 mars 1792 : Sa fille Julienne-Louise-Augustine Primo naît à Lyon.
• 12 décembre 1792, Lyon : Louis PRIMO, "artiste à Lyon", et Louise-Élisabeth Stourme, femme PRIMO, accompagnent le citoyen Jean-René ROLLOT, musicien à Lyon, "y demeurant Grande rue des ci devant feuillants", pour déclarer la naissance de fils Louis-Hubert-Denis, né la veille de la citoyenne Thérèse Renaud son épouse. Le couple PRIMO demeure dans la même rue.

• 2 août 1793, Lyon : Louis-Marie Primo, fils de Louis PRIMO, comédien [au Grand Théâtre], et de Louise Élisabeth Stourme, vient au monde. L'un des témoins, Alexis Dessaules, est aussi comédien au Grand Théâtre.

• Premier novembre 1797, Paris : Au Théâtre Feydeau, PRIMO interprète le rôle de l'huissier dans les Bons Voisins, fait historique en un acte, en prose mêlée d'ariettes de Planterre, sur une musique de Jadin. Sa performance est saluée par le Censeur dramatique.
• 29 novembre 1797, Paris : Toujours au Théâtre Feydeau, il joue Ariste dans Alphonse et Léonore, ou l'Heureux procès, opéra en un acte par Chrétien Simon Le Prévost d'Iray, musique d'Antoine Frédéric Gresnick. "M. Primo a beaucoup mieux chanté que joué le rôle d'Ariste ; il y a mis une sorte d'affectation, qui ne nous a point paru être dans le caractère du rôle. Nous avons vu avec plaisir que dans les deux scènes de ce rôle conservées aux Représentations suivantes, il avoit pris un ton beaucoup plus naturel", rapporte le Censeur dramatique.

• Premier juin 1798, Paris : Au Théâtre Feydeau, il joue Marcellin dans Jean-Baptiste, opéra en un acte en prose mêlée d'ariettes, paroles et musique de Louis Abel Beffroy de Reigny, dit le Cousin-Jacques. Le Censeur dramatique ne le distingue pas des autres interprètes qui ont tenu leur rôle "avec beaucoup de soin, d'ensemble et de vérité".

• 13 vendémiaire an VIII (5 octobre 1799), Toulouse : Louis PRIMO, artiste au Théâtre de la Liberté, fait savoir dans le Journal de Toulouse "que son épouse professe le forte-piano et la harpe ; elle espère justifier la confiance des personnes qui voudront bien la lui accorder".

• 1801, Paris : L'auteur de La nouvelle lorgnette des spectacles indique que PRIMO et sa femme ont été employés par l'Opéra-Buffa, sans préciser s'ils poursuivent leur carrière ailleurs. Il qualifie le mari de "belle basse-taille" et poursuit ainsi : "Peu de chanteurs ont la voix aussi pleine et aussi flexible. Sa méthode laisse quelquefois à desirer, mais elle est du moins simple et modeste. Comme acteur il n’annonce pas assez de prétentions pour mériter une critique détaillée ; nous dirons seulement que son physique est peu théâtrale [sic] et qu'il ne soigne pas assez sa diction". L'épouse joue essentiellement des rôles de duègne.

• Novembre 1807, Nîmes : Louis PRIMO, alors artiste dramatique et directeur du Théâtre de la ville, reçoit l'appui du préfet du Gard pour le poste de directeur privilégié du quatrième arrondissement théâtral, mais le ministre de l'Intérieur lui préférera le dénommé Constant.

• 5 mars 1811, Lyon : Le Journal de Lyon et du département du Rhône rend compte de la prestation médiocre de PRIMO dans le rôle de Sancho (probablement dans le ballet-pantomime Les noces de Gamache), au Grand-Théâtre : il ne savait pas correctement son texte, qu'il a fallu lui souffler à plusieurs reprises.

• 1813, Toulouse : Louis PRIMO, mentionné comme artiste, figure dans le recensement ; il demeure avec son épouse et leur fille Louise, âgée de 9 ans au 3, place de la la Liberté. On précise qu'il réside en ville depuis deux ans.

• 13 décembre 1815, Nîmes : Louis PRIMO, artiste lyrique au théâtre de la ville, décède à l'âge de 52 ans. Il était logé en chambre garnie chez l'huissier Jean Fabre.

• Mars 1816, Niort [Deux-Sèvres] : Sa veuve est employée au théâtre de la ville. Elle "a du naturel, mais il ne faut pas qu'elle se charge des rôles qui exigent de la noblesse et de la dignité", estime le Journal général des théâtres. Une demoiselle Primo, sûrement sa fille, travaille au même endroit. "Elle est bonne musicienne ; son jeu a de l’agrément, mais elle est parfois trop maniérée".

• 22 avril 1818, Le Havre [Seine-Maritime] : Fidèle-Armand-Joseph Rousseaux, artiste, âgé de près de 44 ans, veuf de Catherine Poudroux, épouse Julienne-Louise-Augustine Primo, 26 ans, fille de Louis PRIMO. Le couple reconnaît pour légitime leur fille Joséphine-Amédée-Caroline Rousseaux, née l'année précédente à Grenoble.

Mise à jour : 14 février 2019

Sources
Chr. Declerck, Dictionnaire des musiciens... ; Constant Pierre, Histoire du Concert spirituel ; F-AD27/ G 1913 ; F-AD27/ G 1914 ; F-Ad27/ G 1913 ; F-Ad31/ 1 NUM AC 3506 ; F-Ad35/ 1 G 267 ; F-Ad35/ BMS Cancale ; F-Ad37/ 6NUM6/ 195/ 054 ; F-Ad59/ 5MI027/ R023 ; F-Ad59/ 5MI27R045 ; F-Ad60/ G 1336/1 ; F-Ad60/ G 2620 ; F-Ad72/ BMS Le Mans, Crucifix ; F-Ad72/ G 31 ; F-Ad76/ 4E 08650 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1381 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1382 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1383 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1384 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1385 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1386 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1387 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1388 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1389 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1390 ; F-Am Lyon/ NMD Lyon, St-Polycarpe ; F-Am Nîmes/ NMD Nîmes ; F-AmLyon/ 2E3 ; F-An/ LL 232/ 39/ 2 ; F-An/ LL 232/ 40 ; F. Pillet, La nouvelle lorgnette des spectacles, 1801 ; Journal de Lyon et du département du Rhône, mars 1811 ; Journal de Toulouse. L’observateur républicain, ou L’Anti-Royaliste ; Journal général des Théâtres, 1816 ; La Révolution française, 1899 ; Le Censeur dramatique, 1797 ; Le Censeur dramatique, 1798 ; Les Spectacles de Paris et de toute la France, 1792

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