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ROSÉ, Rose Louise et Marie Joséphine (1766-1842)

ROSÉ, Rose Louise et Marie Joséphine (1766-1842)

État civil
NOM : ROSÉ     Prénom(s) : Rose Louise et Marie Joséphine     Sexe : F
Autre(s) forme(s) du nom : ROZÉ
ROSÉE
ROSE
ROZE
Date(s) : 1766  / 1842
Notes biographiques

Parmi les religieuses quasi anonymes de l'Abbaye royale de Fontevraud émerge le nom de ROSÉ dont l’orthographe fluctue selon les documents. Il s’agit des filles de Guillaume François ROSÉ né à Paris, psalteur de la cathédrale d’Angers en 1769 puis membre du Comité de surveillance révolutionnaire en 1793 et à nouveau psalteur après le Concordat. Des deux ex-religieuses, l'aînée, prénommée Rose Louise, va avoir une action déterminante pour le renouveau de l’ordre de Fontevraud avec sa sœur Marie Joséphine, également fontevriste au prieuré de la Regrippière en pays nantais. Compte tenu de l'imbrication des parcours, les deux sœurs ont été réunies ici conformément à leur vie passée.

• 1766-1767 : Rose Louise et Marie Joséphine naissent à un an d'écart dans 2 villes différentes :
- 11 avril 1766, Soissons [Aisne] : naissance de Rose Louise future moniale de l'Ordre de Fontevraud [M&L] qui est à l'initiative de la renaissance dudit ordre à Chemillé [M&L] après le Concordat. Ses parents se sont mariés à Soissons en 1765.
- 9 avril 1767, Harelbeke [Flandres Belgique]  : naissance de Marie Joséphine qui sera fontevriste au prieuré de la Regrippière près de Nantes [Loire Atlantique] avant de rejoindre sa sœur en Anjou en 1792.

• ca1785-1792, Fontevraud [M&L] : les sœurs sont religieuses de l'Ordre de Fontevraud, l'une à l'abbaye royale, la seconde à la Regrippière. L'avenir, notamment de Rose Marie, autorise à s'interroger sur sa fonction au sein de l'abbaye. En effet, elle est fille de psalteur, enseigne la musique et fait preuve d'une autorité certaine. Ce sont des compétences qui dénotent implicitement des responsabilités. Était-elle chantre, sous-prieure ou prieure ?

• 9 Germinal An III [29 mars 1795]-16 Pluviôse An VI (6 février1798), Angers : Bien qu'insermentées, Rose Louise et Marie Joséphine ouvrent une école dans la maison paternelle La pie qui parle rue du Vollier où sont enseignées : musique, arithmétique, grammaire et lecture. L'école sera fermée pour cause d'instruction anti-républicaine par un arrêté municipal. Il est possible que leur père ait participé à cette entreprise.

• 1798-1803, Chemillé [M&L] : Après la fermeture de leur établissement Rose Marie travaille comme institutrice dans un château près de Saumur [M&L], Marie Joséphine comme institutrice à Chemillé [M&L] au château de la Sorinière.

• 1803-1827, Chemillé: En 1802, le curé de Chemillé  confie aux deux sœurs l’école paroissiale qu’il souhaite rétablir. L'entreprise est un succès. Les locaux devenus exigus elles déménagent en 1805 du quartier St Gilles pour celui de Notre Dame.
• 17 octobre 1805, Chemillé : Parallèlement à l'école, Rose Marie et Marie Joséphine regroupent autour d’elles une petite communauté dont une dizaine d'ex-religieuses profès de l'abbaye royale de Fontevraud. Elles souhaitent faire revivre la règle de l'Ordre de Fontevraud . Mgr Caprara les y autorise en leur imposant des vœux simples. Le curé Alliot les accompagne dans cette refondation. La communauté sera reconnue par l’Église comme Institut Ste Marie de Fontevraud, le 30 septembre 1824 et par Charles X le 17 janvier 1827.
Cette initiative interroge sur les fonctions de Rose Marie au sein de l'abbaye royale de Fontevraud. Les sœurs ROSÉ dont la famille est honorable ne sont pas de haute naissance. Leur recrutement est lié à une autre cause mise en valeur par les recherches de Patricia Lusseau. Rose Louise et Maride Joséphine font partie des 3,4% de filles de musiciens recrutées par l'abbaye pour leur savoir-faire. Par ailleurs, si les noms des moniales ne sont pas cités dans l'organisation les fonctions le sont. La hiérarchie de Fontevraud est stricte : prieure, sous-prieure, chantre, sous-chantre. Enfin, le règlement intérieur réécrit en 1775 récapitule les principales règles de fonctionnement des offices. Il est manuscrit, rédigé à l'attention de la prieure. Ce détail rappelle que les religieuses de chœur prient, chantent mais n'ont pas la maîtrise desdites règles. Le rôle moteur de Rose Marie ROSÉ, son charisme à regrouper des religieuses, attestent une connaissance de l'Ordre qu'elle s'avère apte à faire revivre. Sa démarche est construite et s'appuie vraisemblablement sur une expérience antérieure. Dans ces conditions, l'hypothèse qu'elle ait été au moins chantre, sous-prieure ou prieure ne peut être écartée.

• 29 septembre 1816, Chemillé : Marie Joséphine ROSÉ, religieuse pensionnaire de l'état, 49 ans, s'éteint en son domicile.
• 4 mai 1842, Chemillé : Rose Louise ROSÉ, 76 ans, décède en la maison de la Communauté des Dames de Sainte Marie de Fontevrault. Elle est dite religieuse supérieure générale.

Le parcours des sœurs ROSÉ est un des multiples témoignages de la reconversion de religieuses/religieux vers l’enseignement après la Révolution. Elles ajoutent une dimension autre à cette expérience en étant à l'origine du renouveau d'un Ordre religieux qui semblait définitivement condamné. Ce sursaut aux multiples aléas perdure jusqu’en 1956 année où les religieuses sont réunies aux Bénédictines missionnaires de Vanves.

Mise à jour : 5 octobre 2017

Sources
C. Port, Dictionnaire historique...., 1989 ; Dom Saunier, "Le chant à Fontevraud", 303, 2003 ; E. Verry, "La longue nuit de l'abbaye", 303, 2003 ; F-Ad49/ 1 L 976 ; F-Ad49/ 101 H 159 ; F-Ad49/ 101 H 17/1 ; F-Ad49/ BMS St Pierre ; F-Ad49/ BMS St Pierre d'Angers en ligne ; F.Y. Besnard, Un prêtre en révolution...2011 ; Mémoires de la Société d'agriculture d'Angers, 1919 ; P. Lusseau, L'abbaye royale de Fontevraud aux 17ème et 18ème..., 1986 ; Société des Lettres Sciences et Arts du Saumurois, 1966 ; https://DictionnairemonastiquedeFontevraud, 2017

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