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SAVART, Nicolas (ca 1748-1841)
Autre(s) forme(s) du nom : SAVARD
SAVAR
Date(s) : 1748 ca / 1841-4-18
Selon les secrétaires capitulaires des églises où il exerce successivement, son nom s'écrit SAVART ou SAVARD. Issu de la maîtrise de Notre-Dame de Paris, Nicolas SAVART n'a aucune difficulté à obtenir des postes dans des églises importantes, collégiales (Beaune, Tours) ou cathédrales (Saint-Malo, Orléans, Troyes). Tiraillé entre musique sacrée et musique profane, il est souvent réprimandé pour avoir trop fréquenté le Concert voire la Comédie, et reste marqué d'une envie d'ailleurs (départs brusques de Beaune, de Tours, de Saint-Malo…, candidatures non suivies d'effet à Bordeaux, au Mans…). En 1790, il exerce à la cathédrale de Tournai. C'est dans cette ville que, beaucoup plus tard, il s'éteint, largement nonagénaire.
• [1748], Paris : Selon les indications livrées par le registre capitulaire de Notre-Dame de Paris lors de sa réception, Nicolas SAVART serait né en ou vers 1748 sur la paroisse Sainte-Marguerite. Il est fils de Jean Savart, marchand épicier [en 1779, au mariage de son fils], originaire de Charleville-Mézières, et de Marie-Jeanne Masson qui se sont mariés dans la même paroisse le 11 septembre 1739. Lorsqu'il décède, incontestablement très âgé, l'âge déclaré par son petit-fils le ferait naître vers 1744 (et de ce fait mourir presque centenaire). Les âges par ailleurs indiqués lors des mariages de ses enfants aboutissent à une naissance située entre 1743 et 1750 !
• 10 septembre 1756, Paris : Âgé de huit ans environ, natif de la paroisse Sainte-Marguerite de Paris, Nicolas SAVART est reçu enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame le même jour que Claude Étienne LUCE. Il succède à François GIROUST qui vient de quitter la maîtrise.
• 1er juin 1763 : Cinquième enfant de chœur, Nicolas SAVART est autorisé par le chapitre à faire chanter en musique les vêpres de la Fête-Dieu le lendemain. Ses dispositions ont donc été mises en valeur très tôt. On peut ensuite, très régulièrement, suivre sa progression dans la hiérarchie maîtrisienne, et deviner son avancée dans l'apprentissage du métier de maître de musique.
• 20 juin 1764, Paris : Quatrième enfant de chœur, il obtient la permission de faire chanter en musique la messe du lendemain, jour de la Fête-Dieu.
• 10 mai 1765, Paris : Troisième enfant de chœur de la cathédrale Notre-Dame, il est autorisé à faire chanter en musique le troisième psaume et le cantique Magnificat lors des vêpres de la fête de l'Ascension.
• 2 mai 1766, Paris : Deuxième enfant de chœur, il fera chanter en musique le troisième psaume avec le cantique magnificat lors de la prochaine fête de l'Ascension.
• 4 juin 1766 : Il obtient un congé de quinze jours pour aller se soigner à la campagne, à la suite d'une maladie sérieuse.
• 30 janvier 1767, Paris : Spé des enfants de chœur, c'est-à-dire aîné de la maîtrise, il reçoit l'autorisation de laisser repousser ses cheveux dans la perspective de sa sortie prochaine.
• 2 mars 1767, Paris : SAVART demande à sortir de la maîtrise, sans doute un peu plus tôt que prévu, afin d'aller prendre son poste de maître de musique à la collégiale de Beaune ("Belnensis"). Le chapitre lui verse la gratification de 300 livres qu'il est d'usage de verser aux enfants de chœur qui ont fait leur temps à la cathédrale Notre-Dame.
• 28 mars 1767, Beaune [Côte-d'Or] : Nicolas SAVART prend possession du poste de maître de musique, où il succède à Lazare GOOSSENS. Il a été recommandé par "un particulier" qui a écrit au chapitre beaunois. Ce dernier lui promet 1 100 livres, "quoique le chapitre soit dans l’usage de faire compter seulement la somme de mil livres au Maître de Musique, surtout les premières années de service, les regardant comme des années d’épreuve". À cela s'ajoutent 12 bichets de froment et 8 poinçons de vin. Cette somme, comme ces fournitures, sont destinées à l'entretien des enfants de chœur. On ignore combien le jeune homme peut retirer personnellement comme rémunération une fois tous les frais payés.
• 28 janvier 1768, Tours : Le chapitre de Saint-Martin accepte la proposition faite par Étienne MEUNIER D'HAUDIMONT, maître de musique de l'église des Saints-Innocents à Paris, et nomme le sieur SAVART "in musices Ecclesia nostra moderatorem" [maître de musique de la collégiale]. Les chanoines cherchaient un successeur à Louis MAÎTRE qui avait fait défection au mois de novembre précédent. Cette fois, ce n'est pas comme à Beaune "un particulier" resté pour nous anonyme qui a recommandé le jeune maître, mais l'un des grands noms des maîtres parisiens (voir aussi ci-après au 4 juin 1774).
• 3 février 1768, Beaune : Nicolas SAVART annonce brutalement aux chanoines de Beaune qu'il a accepté la maîtrise de Saint-Martin de Tours "qu’on luy avoit offerte". Il est aussitôt remplacé à Beaune par Nicolas ROZE.
• 1er mars 1768, Tours : Il est reçu et installé dans le chœur comme maître de musique de la collégiale Saint-Martin, on lui verse 200 livres de frais de voyage ; on le mentionne comme "clerc du diocèse de Paris". Il est accompagné par la haute-contre BOSSUGÉ qui était également en poste à la collégiale de Beaune.
• 7 mai 1768, Tours : Ses gages sont fixés à 400 livres par an à partir du 1er mars.
• 1er juillet 1768, Tours : Il est remercié par le chapitre qui lui accorde un certificat de bonne vie et mœurs, le rembourse de 45 livres dues au titre de ses gages, plus vingt livres pour diverses dépenses effectuées pour des repas de musiciens. C’est le maître de musique de la cathédrale Saint-Gatien, Charles Joseph TORLEZ, qui viendra diriger la musique le jour de la St-Martin d’été, le 4. Le même jour, SAVART quitte la ville.
• Avril 1769, Saint-Malo : On peut fixer au printemps 1769 l’arrivée de SAVART à la cathédrale de Saint-Malo, même si le registre capitulaire 1763-1769 fait défaut, en s’appuyant sur la délibération du 26 avril 1770. Peut-être prend-il la suite de Claude-Denis DEVADRE, à moins qu'un autre maître n'ait exercé entre temps.
• 26 avril 1770, Saint-Malo : Le chapitre examine favorablement la requête de SAVART, maître de musique en poste depuis un an révolu, qui "en conséquence" demande "une barrique de vin suivant l’accord fait entre le chapitre et lui". Le secrétaire capitulaire malouin écrit systématiquement "SAVARD".
• 20 juillet 1770 : Le sieur SAVART, maître de musique, obtient cinq jours de dispense pour raison de santé. "Il sera marqué infirme".
• 27 novembre 1770 : On rappelle à SAVART ses devoirs de maître de musique : "veiller à ce que le chant sur le livre soit exécuté suivant le rite et l’usage de notre église et que le faux-bourdon soit chanté en règle tant par les musiciens que par les enfants de chœur, que dans les jours où il ne doit pas y avoir de musique soit à la main soit imprimée, il n’en fasse exécuter aucune sans permission du Président du chœur ou du chapitre et que celle qui sera donnée soit dans le genre de la musique d’église". On devine entre les lignes une méfiance envers des libertés par trop profanes parfois prises par le maître.
• 25 novembre 1771, Saint-Malo : Le Maître et les enfants de chœur comparaissent devant le chapitre. Il leur est recommandé "la sagesse et la retenue au chœur et plus d’attention à préparer les versets de l’office". Deux jours plus tard, SAVART fait l’objet d’un sérieux rappel à l’ordre. Le chapitre lui notifie ce qu’il attend précisément de lui (veiller sur les enfants de chœur, "assister et chanter plus régulièrement aux offices dans la stalle qui luy a été désignée" etc…) et notamment "qu’il ne mette point ordinairement de musique nouvelle". S'il lui arrive d'en prévoir, alors il devra avertir l'un des chanoines du jour et de l’heure des répétitions afin qu'il puisse s'y trouver. Et le maître de musique devra suivre l’avis de ce chanoine.
• 3 janvier 1772, Saint-Malo : Le maître de musique comparait à nouveau en chapitre. La Compagnie capitulaire lui reproche "d’avoir assisté fréquemment à la Comédie et à la répétition qui la précède, malgré toutes les deffenses qu’elle en a fait cy devant et luy a deffendu la récidive en pareille faute sous peine d’exclusion". On lui rappelle à nouveau ses devoirs : être assidu au chœur, s’y comporter décemment, y occuper la place qui lui est destinée... On lui demande aussi d’être régulier à donner leçons de musique aux enfants de chœur "depuis huit heures du matin jusqu’à neuf et depuis dix jusqu’à midy sans qu’il ne puisse ny à ces heures là, ny pendant les offices du jour donner des leçons en ville", précision qui laisse penser que c'était précisément le genre de choses que se permettait le musicien.
• Mars 1772 : Très certainement à la suite de ce rappel à l'ordre, SAVART a décidé de quitter Saint-Malo et a fait une demande de congé pour aller à Orléans, comme nous l’apprend la délibération du 22 avril 1772.
• 22 avril 1772, Saint-Malo : SAVART essaie de trouver un arrangement avec les chanoines malouins peut-être parce qu’il n’a pas encore la certitude d’obtenir le poste d’Orléans. "Le sieur SAVARD Maître de musique qui demanda au mois dernier son congé pour aller occuper la maîtrise d’Orléans a fait proposer à la Compagnie de rester à sa place pourvu qu’on luy accorde un congé de deux mois. Mrs lui ont refusé, le dit sieur SAVARD monté en chapitre ayant dit que néanmoins il partait samedy prochain, Mrs ont déclaré sa place vacante". Elle sera remplie par Louis-Marcel BAYART à compter de la fin mai 1772.
• 18 mai 1772, Orléans : Nicolas SAVART est admis au chœur de Sainte-Croix. Le 30 mai, "après l’execution de motets dont les objets lui ont ete fournis", il est reçu officiellement maître de musique de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans. Il succède à Jean-Claude JOSSE, parti aux lendemains des festivités de Noël.
• 3 juin 1772, Orléans : Nicolas SAVART, maître des enfants de chœur de la cathédrale Sainte-Croix, "dont les bons mérites et les suffisantes capacités nous sont connus" est mis en possession de la semi-prébende de Saint-Vrain [attribuée aux maîtres de musique de Sainte-Croix] vacante par la démission pure et simple qu'en a faite Mtre Jean-Claude JOSSE, son "précédent pacifique possesseur".
Parmi les enfants de chœur que SAVART a contribué à former durant son séjour orléanais, on peut mentionner Sulpice-Philippe LEJAY (futur maître de musique à Tours) et Claude COMPÈRE. Le maître est assisté dans sa tâche par François ADAM.
• [À une date qui reste à découvrir], Nicolas SAVART achète la Cornalière, une maison située à Saint-Denis-en-Val, "& 5 arpents de vignes ou environ & terres en dépendant". Le vendeur est le sieur Perdoux, couvreur à Orléans. Ce dernier pourrait être apparenté à François-Yves-PERDOUX qui en 1790 sera chantre à Saint-Donatien d'Orléans. Saint-Denis-en-Val est situé rive gauche de la Loire, à environ 5 km de la cathédrale. Actuellement zone péri-urbaine dédiée à l'habitat pavillonnaire et à l'activité commerciale, c'était alors un terroir agricole semé de fermes. Une "rue de la Cornaillère" existe encore, menant vers le sud-ouest de Saint-Denis, elle est bordée de quelques rares maisons anciennes subsistantes, dont une grosse ferme à l'angle de cette rue et de la route de Sandillon. En acquérant ainsi une propriété rurale aux abords de la ville, le maître de musique imite les pratiques des élites urbaines.
• 4 juin 1774 : SAVART, toujours maître de musique de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, apprend que la maîtrise de la cathédrale Saint-André de Bordeaux est vacante. Il adresse une lettre aux chanoines de Saint-André afin de demander la place. Il leur indique que, s'ils veulent s'assurer de ses "mœurs, talents et capacités", ils peuvent "écrire aux maîtres de musique de Paris, lesquels [leur] en rendront un compte exact". On a là une nouvelle trace intéressante du rôle de plaque tournante tenu par Paris, et en particulier par quelques maîtres en vue, consultés de toute la France et 'faiseurs de maîtres', dont l'abbé DUGUÉ est l'un des plus connus. Cela montre aussi que Nicolas SAVART est resté en lien étroit avec les milieux parisiens qu'il a fréquentés au cours de ses années de formation à Notre-Dame. Il précise qu'il n'a pas informé son chapitre employeur de sa démarche et demande la confidentialité. Le chapitre bordelais ne semble pas donner suite.
• 8 février 1776, Troyes : "Mr de Challemaison a été prié d'écrire au maître de musique d'Orléans que s'il passe par Troyes, on jugera de son talens et qu'information faite de sa conduite, la compagnie prendra son parti". Cette réponse fait évidemment suite à un courrier de candidature envoyé par Nicolas SAVART. Après son échec du côté de Bordeaux, celui-ci persiste donc dans son désir de quitter Orléans.
• 6 mars 1776, Troyes : Nicolas SAVART "clerc tonsuré du diocèse de Paris" est reçu à la cathédrale de Troyes comme maître de musique. Il a présenté "un certificat du chapitre d'Orléans d'où il sort ; lecture faite dudit certificat, il a eté arreté que ledit Savart etoit reçu pour diriger la musique de cette Eglise, sans cependant etre ni logé, ni nourri a la maitrise, à la charge pour lui de chanter la taille au chœur, ce pourquoi il touchera les gages et emoluments des musiciens, conformement au nouveau reglement du 15 aoust dernier, de plus il lui sera payé trois cent livres par an pour donner aux enfants les leçons de musique et d'instrumens". (NB: il existe un commis du chantre qui s'occupe des enfants de chœur du point de vue de l'apprentissage du latin et de la formation religieuse, il demeure à la maîtrise). Par ailleurs, la compagnie déclare vouloir obtenir du chapitre d'Orléans des "informations convenables sur la conduite" de son nouveau maître de musique.
• 29 mars 1776, Troyes : Nicolas SAVART se présente en chapitre et "demande l'ordinaire pour le Regina Coeli du samedy de pasques en symphonie", le chapitre l'accorde "par usage".
• 17 avril 1776, Orléans : Charles HÉRISSÉ prend possession de la semi-prébende de Maître de musique au chapitre Sainte-Croix d'Orléans, succédant à Nicolas SAVART qui "per absentiam et desertiorem" a laissé la place vacante. Le répertoire du Coutumier de l'église d'Orléans confectionné en 1779 – soit peu après les faits – affirme elliptiquement que SAVART "fut chassé pour inconduite".
• [fin 1776], Orléans : Les Affiches de l'Orléanais datées du 10 janvier 1777 annoncent que "Nicolas SAVART, ancien Maître de musique de la Cathédrale d’Orléans, & à présent Maître de Musique de la Cathédrale de Troies en Champagne", a vendu sa propriété de La Cornalière.
• 11 juin 1777, Troyes : SAVART demande et obtient un congé de huit jours "pour aller à la campagne". La plupart du temps, les congés de ce type accordés par les chapitres aux musiciens restent sans explication plus précise. Dans ce cas particulier, on a la chance d'avoir une certitude sur la motivation du congé demandé...
• 16 juin 1777, Châlons-en-Champagne [Marne] : Nicolas SAVART est présent au mariage de l'un de ses musiciens, Jean-Baptiste HURPÉ et d'Émilie COCHU (fille et sœur des facteurs et organistes, elle-même organiste), à 80 km au nord de sa ville de résidence. SAVART est dit "de la paroisse de St-Mathys [St-Sauveur] de Troyes maître de musique de la cathédrale de la ditte ville". La "campagne" où il devait se rendre est donc en réalité la fête de mariage d'un ami musicien.
• 9 juillet 1777, Villemoiron-en-Othe [Aube] : SAVART maître de musique signe au mariage de Jean Marie LE MERCIER, également musicien de la cathédrale et originaire comme lui de Paris. Le maître de Troyes a cette fois parcouru 30 km vers l'ouest.
• 13 février 1778, Troyes : Le secrétaire capitulaire qui rédige le registre écrit "j'ay été chargé de donner quelques avis de la part du chapitre au sieur SAVART maitre de musique". Les premiers mécontentements se font jour du côté du chapitre.
• 2 juillet 1778, Troyes : "Ont comparu le cloitrier, maitre de Musique et vicaires de chœur, Mrs leur ont temoigné leur mecontentement sur le peu d'exactitude de plusieurs d'entre eux a l'assistance a l'office, et le peu de decence dont ils donnoient souvent le mauvais exemple, ils les ont exorté (sic) a mieux faire a l'avenir. Le maitre de Musique a été averti que le chapitre exigeoit qu'il laissat à la maitrise les partitions de toute la Musique qu'il composeroit, ledit chapitre ayant droit a cette musique d'après les apointements qu'il donne au Maitre de Musique et toutes les avances qu'il fait a ce sujet".
• 10 février 1779, Troyes : "Mr le sindic est prié d'avertir le maitre de musique que si le chapitre apprend qu'il aille a la comedie, il le renverra sur le champ, le maitre de musique mandé au chapitre de vendredi prochain pour y recevoir le meme avis".
• 2 juillet 1779, Troyes : Tous les musiciens et vicaires de chœur sont admonestés pour manque de décence dans le chœur. Le maître de musique est retenu ensuite pour être avertir "de travailler avec plus de soin la Musique qu'il donne dans cette Eglise, que plusieurs Messieurs n'ont pas trouvé dans bien des circonstances analogue a la majesté des paroles qui en sont l'objet".
• 4 août 1779 : Nicolas SAVART est fustigé pour ses absences en compagnie de VAN ARCKEN.
• 1er septembre 1779 : Il obtient quatre jours "pour aider à Brienne".
• 29 septembre 1779 : Nicolas SAVART demande et obtient l'autorisation de se marier ; la compagnie lui accorde trois louis (72 livres) à cette occasion. Le maître de musique a donc décidé d'abandonner son statut de clerc tonsuré.
• 5 octobre 1779, Troyes : Nicolas SAVART, maître de musique de l'Église de Troyes, épouse en l'église paroissiale Saint-Jean, Marie-Anne Lamberte Picard, fille d'un maître chirurgien. Parmi les témoins se trouve Jean JOLLY, organiste, qui signe "Jolly fils".
• 6 novembre 1779 : Il obtient trois jours de congé.
• 9 novembre 1779, Charrey-sur-Seine [Côte-d'Or] :SAVARD "maître de musique" est présent et signe au mariage de Jean-Baptiste Maximin, fils de Claude Edmé JOLLY. Sont présents également : Jean JOLY ("organiste", oncle de l'époux), Jean RICHARD "facteur" demeurant aussi à Troyes, ainsi que Sébastien JULLY organiste de la collégiale de Chaumont.
• 5 mai 1780, Troyes : SAVART demande au chapitre "quelque argent dont il a le plus grand besoin". On lui prête cent écus et on retiendra dix livres par mois sur ses gages.
• 4 septembre 1780, Troyes : Onze mois après le mariage de Nicolas SAVART et Marie-Anne Lamberte-Picard, leur fils Philippe-Auguste est baptisé paroisse Saint-Sauveur. Le parrain de l'enfant, représenté à la cérémonie, est Philippe-Auguste de Rouault d'Assy, chanoine de Troyes, archidiacre de Margerie, vicaire général de l'évêque, lequel est son oncle; la marraine est Félicité Françoise-Rose de Rouault, fille de Denis, chevalier, marquis d'Assy, représentée également. Que la famille proche du prélat et un dignitaire éminent du chapitre aient bien voulu porter l'enfant sur les fonts baptismaux, même par procuration, montre le crédit dont jouit alors SAVART.
• 5 janvier 1781, Troyes : Nicolas SAVART aura 600 livres d'appointements pour apprendre la musique aux enfants de chœur ; il touchera 900 livres "pour tout ce dont il est chargé".
• Début 1783, Le Mans : "M. Savart, Maître de musique de l’Église de Troyes" est classé 3ème, derrière François MARC et Bernard JUMENTIER, au concours de composition organisé et présidé par LESUEUR à la cathédrale Saint-Julien pour y régler sa succession. Le fait qu'il s'y soit présenté pourrait indiquer que Nicolas SAVART aspire à quitter Troyes.
• 23 mars 1783, Troyes : Un grand concert vocal et instrumental a lieu dans la grande salle de l’hôtel de ville à cinq heures et demie du soir. Il a été annoncé quatre jours plus tôt dans la presse locale ("Journal de la ville de Troyes et de la champagne méridionale"). Il fallait acheter les billets "à M. SAVAR ou à M. Aubert Luthier".
• 2 juin 1783, Chauchigny [Aube] : Me Nicolas SAVART, Maître de musique de l'église de Troyes, est présent et signe au mariage de l'un de ses musiciens, Edme Hubert PINON, en compagnie de plusieurs autres musiciens de la cathédrale de Troyes, Jean-Baptiste Maximin JOLY l'organiste, Jean Marie LE MERCIER et Georges MAYEUR (ainsi que, peut-être un certain BONQUILLON qui reste à identifier). Le maître de musique est le procureur institué par le père du marié pour consentir au mariage. Il y a 18 km en droite ligne de Troyes à Chauchigny, soit environ trois heures et demie de marche.
• 12 octobre 1783, Troyes : : Jeanne Eugénie, fille de Nicolas SAVART et de Marie-Anne Lamberte-Picard, est baptisée également paroisse Saint-Sauveur. Son parrain est un négociant, Pierre-Denis Thomassin, et sa marraine la sœur de ce dernier.
• 5 janvier 1784, Troyes : Après avoir entendu les vicaires de chœur, les chanoines assemblés en chapitre général retiennent le maître de musique. Ils lui font "des reproches très vifs sur la maniere peu suivie dont les enfans sont enseignés, sur le peu de temps qu'il donne à ses leçons, sur son peu d'attention à les exciter au travail, et sur la musique peu travaillée et trop souvent répetée qu'il fait executer au chœur...". Le maître de musique est prié de rectifier tout cela au plus vite. Cette semonce est un avertissement, mais l'on peut penser qu'en fait le chapitre s'attende déjà au départ d'un maître de musique dont il connait à la fois le tempérament et le goût d'une musique ouverte sur la ville.
• 25 juin 1784, Troyes : Ainsi qu'il est d'usage, Nicolas SAVART demande -et obtient - "l'ordinaire" pour les fêtes de la saint-Pierre qui approchent.
• Début juillet 1783, Troyes : C'est vraisemblablement au lendemain des fêtes de la saint-Pierre - elles ont lieu au début du mois - que Nicolas SAVART, de fait, cesse de servir la Musique de la cathédrale. La période est propice puisque, le 7 juillet, une délibération capitulaire a fixé les vacances des enfants de la maîtrise au 22 du mois. C'est l'occasion de donner un congé de 20 jours au maître de musique.
• 13 août 1784, Troyes : les chanoines se soucient de la préservation des partitions leur appartenant : ils réclament à la "dame Savard" toute la musique qu'elle a fait "enlever" de la maîtrise et à l'y "faire remettre". Quelques jours après (le 18), le sieur SAVART étant "absent" il est demandé à PILON d'aller donner des leçons de musique aux enfants de chœur. La vacance du poste de maître de musique est vite connue. Le 27 août, le greffier du chapitre note que le maître de musique de Rouen a fait savoir que la place de Troyes l'intéressait. Le 1er septembre, en chapitre, il est question du traitement du sieur SAVART, et les chanoines ajoutent qu'il est libre d'emporter 'sa' musique. Toutefois, PILON et BRUNET devront vérifier la présence de "l'ancienne" musique à la maîtrise. Une semaine plus tard, l'on décide qu'un des membres du chapitre examinera la musique apportée au chapitre (depuis quand, cela n'est pas précisé) par SAVART "ainsi que la basse qu'il propose à acheter". À la mi septembre, le chapitre dit qu'il veut bien acquérir le tout pour 96 livres, mais le lendemain revient sur cette décision, la refusant (14 et 15).
• Été 1784, Tournai : "Ayant appris par la voie des papiers publics" que la maitrise de la cathédrale de Tournai était vacante et mise au concours, Nicolas SAVART, toujours maître de musique de l'Église de Troyes, s'y présente et obtient le 2 août la place à l'unanimité des chanoines après l'audition de sa composition. Le concours est révoqué. Ses gages s'élèvent à 1 000 florins "outre les autres émoluments". Un florin valant 25 sols en 1789, on peut estimer ses revenus annuels à 1 250 livres. Le chapitre de Tournai, le croyant clerc, lui propose un bénéfice. Ayant avoué "qu'il etait marié et chargé de plusieurs enfans", il obtient du chapitre "un sort fixé et assuré, tant pour le présent que pour l'avenir" composé d'importants revenus en argent et en nature (pains…). Il ne demeurera pas dans la maison de la maîtrise "à cause qu'il est marié".
• 11 février 1785, Tournai : Il demande à conduire les choraux au Concert spirituel donné en faveur des pauvres. "M.Savart, Maître de Musique de la Cathédrale de Tournai, guidé par le zèle & l'exemple des Citoyens de cette Ville, pour le soulagement de l'humanité souffrante, donna le vingt du mois de Février, au profit des pauvres malades, un Concert Spirituel, Vocal & Instrumental, dans lequel on exécuta plusieurs Motets de sa composition" lit-on dans un Essai d'Annales de la Charité ou de la bienfaisance chrétienne écrit par un certain Charles Louis Richard et publié à Paris au mois de mars suivant.
• 18 mai 1785, Tournai : On lui accorde une avance de 1 000 florins supplémentaires, qu'il devra rembourser sur une période de cinq années; il est dans la nécessité d'installer sa famille dans une maison louée et acquérir des meubles.
• 10 mars 1786, Tournai : Il conduit à nouveau les choraux au Concert spirituel.
• En 1790, Tournai : Nicolas SAVART est maître de musique de la cathédrale de Tournai où il "enseigne et régit" 18 enfants de chœur et compose régulièrement de la musique. Il continue à y exercer jusqu'en 1796 ou 1797 environ.
• 9 mai 1791, Paris : Son père, devenu veuf, s'éteint à l'Hôtel-Dieu à l'âge de 80 ans. Il est fait mention d'une succession.
• 25 novembre 1797, Tournai : Nicolas SAVART est toujours en fonction comme maître de musique de la cathédrale Notre-Dame au moment de la suppression du chapitre. On possède un état sans doute incomplet des musiciens et chantres composant la musique à cette date. Jean-Baptiste BERTRAND, Jean-Baptiste BOURLA, Toussaint BRUYANT, Michel CARLEZ, Pierre Joseph CHEREQUEFOSSE, Bernard Joseph DETOURNAY, Pierre Joseph Élie DUSART, Étienne PICARD, Arnold Joseph PIEMAN, François Joseph SCHORN, l'ancien maître de musique de la collégiale Saint-Pierre de Lille, Pierre VIGNACOURT. Le titulaire des grandes orgues est VAN CASTEEL.
• Le 30 janvier 1798, SAVART écrit au Conseil des Cinq Cents pour exposer son parcours et demander un secours. Il a manifestement déjà effectué des démarches antérieures et proteste contre le fait qu'il puisse n'y avoir "qu'un artiste chargé d'une épouse atteinte d'une maladie longue et cruelle et de plusieurs enfans encore jeunes qui seroit frustré des bienfaits que la Republique accorde avec profusion dans toutes les suppressions quelle a faites "…
• 1er juin 1803, Tournai : Nicolas SAVART, professeur de musique demeurant rue de Paris, signe au mariage de son fils Auguste, agent d'affaires, avec Léopoldine Martel, marchande.
• 28 janvier 1807, Tournai : Présenté comme "artiste", il signe au mariage de sa fille Jeanne-Eugénie avec Charles-Joseph Chapotin, un marchand natif d'Auxerre.
• • •
• 18 avril 1841, Tournai : Très âgé, Nicolas SAVART s'éteint au 9, rue du Marché aux vaches, sans doute au domicile de son petit-fils Lodowisck Savart, qui déclare le décès le lendemain. Pour lui, son grand-père était "sans profession, âgé d'environ 97 ans, né à Paris". Il sait aussi qu'il était "veuf de Marie Anne Lamberte Picard", mais ignore les noms de ses père et mère, que l'officier d'état civil laisse en blanc.
Mise à jour : 18 mars 2021