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SILVESTRE, à Orléans (ca 1754-1805 ap.)
État civil
NOM : SILVESTRE     Sexe : M
Complément de nom : à Orléans
Autre(s) forme(s) du nom : SYLVESTRE
Date(s) : 1754 ca  / 1805 ap.
Notes biographiques

SILVESTRE chante la basse-contre à la cathédrale d'Orléans en 1790. Malgré cette certitude, et quelques documents complémentaires qui ont permis d'esquisser des fragments de son itinéraire, la biographie de ce musicien est de celles qui restent aussi insatisfaisantes qu'excitantes. Né à ou vers Chambéry, il y a peut-être été formé à la musique, avant de s'élancer sur les routes du royaume de France, où on l'aperçoit dans de grandes églises de l'ouest et du centre-ouest, Tours, Poitiers, Orléans... On aimerait vraiment en savoir plus sur cet itinérant, à commencer par son prénom, obstinément caché dans les sources consultées jusqu'alors.

• [Vers 1754], Chambéry : Le sieur SILVESTRE serait né vers 1754, en Savoie. En juin 1791 un tableau administratif lui donne 37 ans et le dit originaire de Chambéry.
 
• 5 septembre 1786, Tours : Les chanoines de la collégiale Saint-Martin retiennent à leur service cette basse-contre d'origine suisse ["helvetica"] aux appointements de 24 sols par jour (soit 438 livres / an), à compter du 30 août précédent.

• 21 juillet 1787, Tours : Le chapitre de la collégiale Saint-Martin fixe les appointements de SILVESTRE, basse-contre, à 600 livres par an.
• 9 septembre 1787, Tours : La compagnie décide de le renvoyer et la décision sera effective à partir du 25 septembre prochain. Il reçoit néanmoins une gratification de 24 livres et le 20, le secrétaire lui remet son certificat de bonne vie et mœurs.

• [vers octobre-novembre 1787], Poitiers : SILVESTRE est reçu à la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers.
 
• 24 janvier 1788, Poitiers : Le Sieur SILVESTRE, musicien de la Cathédrale, publie une annonce dans Les Affiches du Poitou dans laquelle il "offre ses services au public pour enseigner la Langue italienne". Ses origines savoyardes peuvent expliquer sa connaissance de l'italien. "Il est logé chez le sieur Tartaud, perruquier, devant les Minimes".
• 23 septembre 1788, Angers : Le chapitre de la cathédrale Saint-Maurice verse 12 livres au Sr SILVESTRE musicien basse contre de Poitiers "qui a chanté aux offices de cette église la vigile et le jour de la St Maurice". On ignore s'il est reparti ensuite pour Poitiers ou si c'est alors qu'il a poursuivi son déplacement vers Orléans, peut-être en remontant la Loire.

• [Vers fin 1788], Orléans : SILVESTRE devient basse contre à la cathédrale Sainte-Croix.

• 27 février 1789 : Le Sr SILVESTRE, "musicien de Ste Croix", publie dans la presse une annonce indiquant qu'il "enseigne avec succès la langue italienne par principes". Il promet qu'il "ne négligera rien pour qu’on puisse faire des progrès en peu de temps". Son adresse n'est pas indiquée, sans doute parce que l'indication de son emploi à la cathédrale suffit à ce qu'on puisse le contacter aisément.

1790, Orléans : SILVESTRE est toujours basse contre à la cathédrale Sainte-Croix. Il déclare vers la fin de 1790 y avoir effectué deux années de service. Il reçoit annuellement 828 livres du chapitre.
• 1er mai 1790 : Le chapitre se plaint du "nommé SILVESTRE musicien Basse Contre" à cause de ses fréquentes absences aux offices et décide de le "muleter" de la somme de quatre livres (c'est-à-dire de retenir cette somme sur son salaire) .
• Vers le 15 mai 1790, les musiciens de la cathédrale Sainte-Croix et de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans signent tous ensemble une "requête" adressée à "Nosseigneurs les Députés de l'Assemblée Nationale" pour plaider leur cause, et, au-delà, celle des maîtrises qu'il faut maintenir car elles jouent un rôle essentiel dans le développement de la musique, dont la société retire "des avantages réels". En effet, ce sont les maîtrises, écrivent-ils, qui ont "fourni les célèbres musiciens qui ont paru jusqu'à présent, soit dans la musique de nos rois, soit sur les théâtres et autres spectacles." Or, les très nombreuses maîtrises étaient alors pratiquement les seules écoles pour le chant et la musique : elles ne furent pas remplacées...
Pour la cathédrale Sainte-Croix signent Charles HÉRISSÉ, le maître de musique, CARRÉ, l'organiste puis les musiciens dans l'ordre suivant : CONSCIENCE, COMPÈRE, CHAILLOU, SILVESTRE, PRESTATLEFEBVRE, BOSSUGÉ, FOUCART, HILDEN, BEREUTHER, QUÉNEL, ADAM et SIONEST. On remarque l'absence de deux des basse-contre, ÉVIN et FAUQUET.
• 11 août 1790 : Le chapitre décide de "muleter" à nouveau le nommé SILVESTRE "musicien Basse Contre" de trois livres "pour ses fréquentes absences à l’office".
 
• Mai 1791, Orléans : Après la dissolution du chapitre en novembre 1790, la musique de la cathédrale constitutionnelle est réorganisée et dotée d'un règlement qui, en particulier, règle minutieusement les tarifs de "la pointe" en fonction des types de fêtes ou d'offices. Sont également prévus "les tours pour les enterrements" assurés de semaine en semaine par des binômes fixes. "Dans une assemblée tenue chez M. l'abbé HÉRISSÉ", le règlement est amendé puis adopté et signé par 11 musiciens : QUÉNELLEPRESTAT, CHAILLOU, HILDEN, CONSCIENCEADAM, MAUGARS, BOSSUGÉ, COMPÈRE, LEFEBVRE, SILVESTRE. Cet ordre correspond-il à une hiérarchie ou est-il dû au hasard ?
• Juin 1791, Orléans : SILVESTRE figure dans un tableau des effectifs orléanais envoyé au Comité ecclésiastique créé par la Constituante. Il y est dit basse contre et ayant 828 livres de gages. Quoique âgé de 37 ans, il ne lui est compté que quatre années de service ainsi résumées : "Poithiers 1 an / Tours 1 an / Orléans 2 ans". La colonne "observations" contient cette phrase : "Le genre de voix de M. Silvestre est de ceux que le tems détruit le plus promptement, il auroit infailliblement obtenu du chapitre de Sainte Croix une retraite équivalente du traitement proposé du moment ou il auroit été hors d'état de continuer ses fonctions". Le directoire du département du Loiret lui accorde 800 livres de gratification avec un acompte de 200 livres.

• Il se pourrait que SILVESTRE se soit alors absenté quelque temps d'Orléans. On observe en effet que, contrairement aux autres musiciens de la paroisse épiscopale, il ne prête pas serment à Orléans en octobre 1792. Or, en juillet 1791, un certain Jean-Louis SILVESTRE chante à l'église paroissiale Saint-Augustin de Paris. Il y est toujours attesté en mars 1792. Mais sa tessiture n'est pas précisée et aucun autre indice n'est venu à l'appui de cette très fragile piste.

• 1805, Orléans : Les comptes de la fabrique de Sainte-Croix attestent qu'en 1805 la cathédrale post-concordataire rémunère un organiste, Louis-François MENONVILLE, qui reçoit 200 fr. par an, deux chantres, MACÉ et SILVESTRE, à 400 fr. chacun, un serpent, Jean-Benoît BARILLÉ, à 200 fr., et six enfants de chœur, qui perçoivent ensemble 84 fr. chaque année (soit 14 fr. chacun).

• Les comptes de l'exercice 1814 montrent qu'un certain M. MAUGER a remplacé SILVESTRE. Depuis quand au juste ? Son décès n'a pas été repéré dans les tables décennales orléanaises.

Mise à jour : 15 octobre 2019

Sources
F-Ad37/ G 590 ; F-Ad45/ 2 J 1979 ; F-Ad45/ 51 J 5 ; F-Ad49/ G 273  ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°33 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°35 ; F-An/ DXIX/090/755/01 ; F-An/ DXIX/090/755/15 ; F-BmOrléans/ Journal général de l'Orléanois ; F-Poitiers méd François-Mitterrand/ BP 403 Affiches du Poitou ; V. Pelletier, Essai sur la Maîtrise de la Cathédrale d'Orléans, 1862

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