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SIMONNET, Jean (1758-1827)
État civil
NOM : SIMONNET     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SIMONET
Guillaume
Jean-Guillaume
Jean-Baptiste
Date(s) : 1758-9-23  / 1827-2-6
Notes biographiques

Jean SIMONNET serait probablement bien surpris de se voir figurer dans la base Muséfrem, tant son activité de chantre d'Église a été mineure dans son itinéraire de vie – autant qu'on puisse en juger a posteriori, du moins. Pourtant elle est indubitable : en 1790, et ce depuis cinq ans, il est chantre de l'église Saint-Aignan de Bonny, paroisse viticole située sur la rive droite de la Loire, dans le diocèse d'Auxerre.

• 23 septembre 1758, Bonny-sur-Loire [Loiret] : Ce matin-là, lorsqu'accouche Marie-Anne Houard, la femme du maître tailleur d'habits Edme-Maurice Simonnet (tous deux s'étaient mariés le 8 février 1752), la surprise est de taille. Les bébés sont deux, un garçon et une fille ! Le garçon, prénommé Jean – et seulement Jean, dans son acte de baptême – reçoit pour parrain messire Jean-Guillaume-Catherine Beyney, "prestre chanoine du diocèse de Sens". C'est de lui qu'il héritera le prénom d'usage qui, ultérieurement, lui est irrégulièrement donné : Guillaume.
Quelle peut avoir été l'influence de ce parrain, à l'évidence extérieur au cercle familial, sur le devenir du jeune garçon ? On ignore tout de sa jeunesse et de sa formation, comme il est habituel lorsqu'il s'agit des chantres de paroisse qui n'ont pas fait de dossier de reconstitution de carrière en 1790-1791.

• [Avant 1785], Paris : Jean SIMONNET a résidé quelque temps à Paris, sur la paroisse Saint-Germain-L'Auxerrois, peut-être pour y suivre des études, ou pour parfaire sa formation de marchand. Il y était encore au printemps 1784 puisqu'il est obligé d'y faire publier les bans de son mariage en avril 1785.
En janvier 1785, il est revenu à Bonny : il signe au remariage d'un vigneron veuf et d'Anne Monnoyé, veuve d'Edme Simonnet.

• 14 avril 1785, Bonny-sur-Loire : Le curé Hébert célèbre le mariage du sieur Jean-Guillaume SIMONNET "commis de marchand", et de Jeanne-Hélène Courselle fille mineure du sieur Jean-Jacques COURSELLE, marchand, et de défunte Reine-Françoise Maréchal. La jeune mariée est "de cette paroisse", alors que le marié, lui, est dit "cy devant de la paroisse de St-Germain l'Auxerrois de Paris et actuellement de cette paroisse". Il y a eu trois publications de bans à Bonny, et une seule à Saint-Germain-l'Auxerrois, dispense des deux autres ayant été obtenue de l'archevêque de Paris le 11 avril. Si cette démarche a dû être menée, c'est que SIMONNET réside à Bonny depuis moins d'une année. Il est accompagné de sa mère, veuve, et… "des sieurs François METTIER, Claude Antoine GESTAT chantres", ainsi que d'un ami parisien, "Toussaint Louis Meneissier fils, bourgeois de Paris".
• 24 mai 1785 : Décédé la veille à l'âge de 70 ans, François METTIER, "huissier et chantre en cette église", est inhumé dans le cimetière en présence des sieurs Jean-Jacques COURSELLE et Jean-Guillaume SIMONNET, marchands, et du sieur Antoine GESTAT, recteur des écoles, "tous chantres en cette paroisse". On découvre ici que SIMONNET a donc épousé la fille de l'un de ses trois camarades de lutrin.
• 3 juin 1785 : Le registre paroissial mentionne pour la première fois la fonction de chantre officiellement remplie désormais par Jean-Guillaume SIMONNET. L'inhumation d'une femme de 44 ans, épouse d'un notaire royal, trouvée morte sur les bords de la Loire, se fait "en présence des sieurs Antoine GESTAT et Guillaume SIMONNET, chantres". On peut penser qu'il a pris la place de second chantre, vacante par le décès de METTIER. Vraisemblablement les deux autres chantres (son beau-père et un nouveau recruté) ne prennent pas part au casuel ni à la petite rétribution fixe versée par la fabrique.
• 20 juin 1785 : Jean-Guillaume SIMONNET, "son beau-frère", est l'un des témoins du mariage de Reine-Jeanne Courselle, sœur aînée de sa femme, avec un boulanger nommé Simon Roy. Les chantres, cette fois, ne sont pas de la fête.

• À partir de juin 1785, donc, le registre paroissial de Bonny-sur-Loire continue à faire mention  – de loin en loin – de Jean, Jean-Guillaume (voire parfois Jean-Baptiste, mais la signature indique qu'il s'agit bien toujours du même individu) SIMONNET présent en tant que "chantre" à certaines cérémonies de sépulture. Il peut arriver que, exceptionnellement il y soit seul chantre (par exemple le 30 mars 1787). Le plus souvent il vient en complément du premier chantre, le recteur d'école Antoine GESTAT, et à scruter de près ces occurrences, on comprend qu'il s'agit vraisemblablement, comme cela avait déjà été le cas le 3 juin 1785, de défunts pour lesquels un casuel double a été dégagé (un armurier de 70 ans, un fils de vigneron âgé de 20 ans, un vigneron âgé de 21 ans, "décédé hier subitement étant tombé d'un arbre"…).
 Quoi qu'il en soit, la présence de Jean SIMONNET est beaucoup moins fréquente que celle d'Antoine GESTAT qui, lui, assiste à presque tous les enterrements.

• 11 juin 1786 et 28 octobre 1787, Bonny-sur-Loire : Deux fils voient le jour chez les Simonnet-Courselle, Jean Jacques Barnabé puis Louis Simon Jude. Le parrain du premier est son grand-père maternel, Jean-Jacques COURSELLE. Celui-ci décède subitement un mois et demi plus tard. Dans les actes de baptême de ses deux fils comme lors de la sépulture de son beau-père, Jean SIMONNET est régulièrement dit "marchand en cette ville".

• 15 septembre 1788, Bonny-sur-Loire : Le sieur Jean SIMONNET, "marchand en cette ville", est le premier témoin cité du côté de la mariée, dans l'acte de mariage d'Anne-Monique Gestat, fille aînée de son compagnon de lutrin, ce qui confirme les liens qui l'unissent à la famille Gestat.

1790, Bonny-sur-Loire : Toujours marchand, Jean SIMONNET continue à remplir l'office de second chantre au lutrin dominical, aux côtés d'Antoine GESTAT. Les deux hommes chantent aussi ensemble à certaines sépultures, comme le 26 juin 1790 à celle de la femme d'un vigneron "décédée d'hier subitement âgée de 44 ans". Comme on l'observait les années antérieures, le sieur Jean SIMONNET, chantre, peut parfois être mentionné seul, comme le 30 juillet 1790, mais c'est exceptionnel.
L'arrivée en octobre 1790 d'un nouveau desservant, remplaçant le curé Hébert (peut-être réfractaire), modifie les habitudes : les signatures des chantres disparaissent brutalement des actes de sépultures. Ils sont pourtant toujours là… mais lorsque l'on retrouve la signature de Jean SIMONNET au bas d'un acte, il est dit "marchand à Bonny", comme lors d'un mariage le 9 novembre 1790. Il est difficile de savoir jusqu'à quand au juste il a continué à chanter après octobre 1790.

• 12 mars 1791, Bonny-sur-Loire : Le baptême d'Hélène-Élisabeth Simonnet, née la veille, révèle que Jean SIMONNET est devenu "officier municipal de cette ville", tout en étant bien sûr toujours "marchand". Le choix de la marraine, "fille du sieur Montargis, commandant en second de la garde nationale de Bonny", ne laisse aucun doute sur l'engagement de Simonnet dans la construction du nouveau régime.

• 11 brumaire an VI (1er novembre 1797) : Une nouvelle fille naît chez les Simonnet, que le citoyen Jean SIMONNET, "marchand en cette commune", déclare vouloir nommer Louise Constance Olimpiade. À quoi ce troisième prénom pouvait-il correspondre dans la mentalité de l'ancien chantre ?

• 7 octobre 1808, 25 avril 1809 et 17 juillet 1809 : Le sieur Jean SIMONNET est devenu "directeur de la Poste aux Lettres" lorsqu'il assiste avec sa femme, aux mariages de trois de leurs enfants, très rapprochés dans le temps. Leur fils aîné Jean-Jacques-Barnabé, devenu marchand chapelier à Bonny, épouse une Parisienne, fille d'un "propriétaire". Leur fille Hélène-Élisabeth se marie avec un compagnon chapelier né à Nérondes [Cher, à 70 km au sud de Bonny], de neuf ans son aîné, qui travaille sans doute chez Jean-Jacques-Barnabé. Enfin, Louis Simon Jude (qui lors du mariage de sa sœur était dit "orloger" à Gien mais qui pour le sien propre prétend être domicilié à Bonny chez ses parents) épouse la fille d'un marchand, née à Cosne-sur-Loire mais qui semble demeurer maintenant à Bonny.

• 6 février 1827, Bonny-sur-Loire : À six heures du matin, "en sa maison, sise en cette ville" décède Jean SIMONNET. Ses deux fils, qui se déclarent maintenant l'un "propriétaire", l'autre "marchand", attribuent curieusement à leur père les prénoms de "Jean Gilbert". Ils le disent "âgé de 68 ans, né à Bonny, époux de Dame Jeanne Héleine Courcelle et fils des défunts M. Edme Maurice Simonnet et de Dame Marie Anne Houard", tout cela – à l'exception du prénom de Gilbert, jamais rencontré antérieurement –  confirmant les renseignements qui s'étaient révélés au fil de l'enquête.

Mise à jour : 2 juillet 2019

Sources
F-Ad45/ 136J 5 ; F-Ad45/ BMS Bonny-sur-Loire ; F-Ad45/ NMD Bonny-sur-Loire

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