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VERNIER, Jean Claude (1743-1822)
État civil
NOM : VERNIER     Prénom(s) : Jean Claude     Sexe : M
Date(s) : 1743-11-27   / 1822-9-27 
Notes biographiques

Jean Claude VERNIER, fils d'un instituteur franc-comtois est formé à la psallette de la cathédrale de Dijon puis entre comme musicien dans l'armée. Il se marie à Metz en 1769 et semble ensuite servir plusieurs établissements réguliers et séculiers. En juin 1775, venant de Paris, il chante la haute-taille  pendant une quinzaine de jours à la cathédrale d'Angers, puis les chanoines de celle de Tours le recrutent après audition. Six mois plus tard, il est nommé à l'un des deux postes de "quartaire", qui recouvre des fonctions à la fois cantorales et liturgiques, et le conserve jusqu'à la suppression du chapitre en décembre 1790. Il se maintient ensuite près d'une année dans la nouvelle structure paroissiale. Il meurt retiré à Truyes, près de Tours, sous la Restauration. VERNIER appartenait à une famille de musiciens, ses frères et l'une de ses filles ont été organistes et l'un de ses fils enfant de chœur.

• 27 novembre 1743, Moissey [Jura] : Jean Claude VERNIER vient au monde dans ce petit village situé au nord de Dole, dans le diocèse de Besançon. Il est le fils de Claude-François Vernier, recteur d'école, "bourgeois" (1760), et de Jeanne-Claude Barry. Parmi ses frères et sœurs, on relève deux (futurs) organistes, Charles Henry VERNIER et Jacques-Henri VERNIER.

• 1750, Dijon : Jean-Claude VERNIER est reçu à la cathédrale Saint-Étienne en qualité d'enfant de chœur. Il y reste probablement dix ans.

• 2 janvier 1769, Metz [Moselle] : Musicien au régiment de Flandre, demeurant paroisse Saint-Martin, il épouse Marguerite Diseur dite Colson, âgée de 21 ans, fille d'un tailleur de pierres.

• 27 janvier 1772, Metz : Leur fille Anne Théodosie Marguerite vient au monde. Son parrain est un chanoine de la cathédrale Saint-Étienne où Jean-Claude VERNIER pourrait être alors en poste.

• [1775], Paris : VERNIER se trouve dans la capitale juste avant de tenter sa chance en Anjou mais on ne sait s'il est en poste quelque part. D'après sa déclaration de 1790, il évoque avoir été en fonction dans des établissements réguliers à certains moments de sa carrière.

• 2 juin 1775, Tours : Ayant pris connaissance de la lettre d'un musicien basse-taille actuellement à Angers, le chapitre charge le chanoine Ferrand de le faire venir afin qu'il se fasse entendre avec perspectives de 700 livres de revenus annuels si sa voix convient, plus un louis de frais de voyage. Le même jour, les chanoines angevins écrivent dans leur registre qu'ils accordent une attestation au sieur VERNIER, musicien, “qui étoit venu de Paris pour chanter la haute taille, qu’il l’a chantée dans cette église pdt env. 15 jours et qu’il s’en retourne pour chercher place en une autre église”…
• 9 juin 1775 : Les chanoines de Tours l'ayant entendu chanter, le reçoivent aux gages promis. Le 7 août suivant, son fils François voit le jour à Metz où il est baptisé paroisse Saint-Victor. L'acte le mentionne déjà comme "musicien de la cathédrale de Tours en Touraine".
• 4 septembre 1775 : Le chapitre le remercie et lui permet de rester en place jusqu'à Noël le temps de trouver une place. On le mentionne comme haute-taille.
• 15 décembre 1775, Tours : Les chanoines réunis per juramentum décident de nommer VERNIER quartaire à la place de Georges BARAT, qui vient de mourir. Il sera reçu et payé aux conditions qui lui ont été accordées en tant que musicien taille. On ne sait pas encore exactement ce que recouvre cette place de quartaire, apparemment considérée comme un bénéfice, mais il y en avait deux qui étaient mentionnés lors de l'évocation du chapitre général juste avant les enfants de chœur appelés les "tertiaterae".

• 5 juin 1777, Tours : Marguerite Diseur dite Colson a rejoint son mari à Tours. Leur fils Étienne Jean Louis est baptisé paroisse Saint-Pierre-de-Boile. Son parrain est  le maître d'écriture Étienne-Victoire Lain. Sa marraine est la femme de l'archiviste du chapitre de la cathédrale.

• 1779-1784, Tours : Leurs autres enfants sont baptisés paroisse Saint-Pierre-des-Corps. Il s'agit de Marie-Jeanne-Françoise le 5 juin 1779; Henri-Marie-Rémy le 3 février 1781; Joseph-Grégoire-Antoine le 14 janvier 1782; Marie-Françoise-Cécile le 25 mars 1783 et Frédéric-Antoine-Marie-Claude le 6 juin 1784. On relève parmi les parrains un commis du vingtième; un commis des aides; François POTET, un luthier; un horloger.

• 27 juillet 1787, Tours : "Rapport fait par m.Dolbeau sur l'avis de m.Barbet l'avocat etoit que la vente mobilaire faite par le sr Cormery au sr Vernier musicien l'ayant mis dans le cas de rentrer dans un fonds, et de lui procurer une vraie propriété, il devait alors des lods et venets au chapitre, Mrs ont deliberé que mr le receveur les percevroit et ont fait remise de moitié audit Vernier attendu sa qualité d'officier de cette Eglise".

• 14 avril 1788, Tours : "Musicien de l'Eglise de Tours", Jean-Claude VERNIER signe au mariage d'un des musiciens serpents de la collégiale Saint-Martin, Louis Nicolas Bernard ANGO.

• 9 décembre 1790, Tours : Au moment de la cessation du culte canonial, Jean Claude VERNIER est toujours chantre et quartaire à la cathédrale Saint-Gatien et perçoit 700 livres de gages annuels non compris le casuel. Il chante alors sous la direction de Sulpice Philippe LEJAY, le maître de musique mais il a connu successivement Charles Joseph TORLEZ, Jean Christophe CONTAT, Antoine MERLE.

• 1791, Tours : Jean Claude VERNIER adresse une supplique au District afin d'obtenir une pension plus importante, faisant jouer la corde sensible. "Le suppliant allarmé par de vives inquiétudes sur son sort d'après l'avis du directoire du district qui le réduit à cinquante livres de pension, ose représenter très respectueusement à Messieurs, qu'il n'a point d'autre état pour subsister, qu'étant père de famille, chargé d'une femme et trois enfants, hors d'âge de gagner leur vie, c'est l'unique ressource qui lui reste pour les élever, qu'il est tellement affligé de la vue, par la privation de son oeil droit, qu'à peine voit il à se conduire, qu'il s'est attaché à l'Eglise sur la foi des engagements contractés par les cy devant chapitres qui assuroient toutes les places à vie, qu'il étoit exempt de toute imposition quelconque, que par la nouvelle constitution, il y est assujetti, comment le pourrat-il supporter par une telle diminution". Le District propose le 1er février de lui accorder 500 livres de traitement. Le Département lui en accorde 300.

• 1er novembre 1791, Moissey : Son père, instituteur, meurt à Moissey.

• 26 janvier 1792, Tours : Jean-Claude VERNIER écrit une lettre à l'Assemblée nationale qui la transmet au comité de liquidation. Le lendemain, avec plusieurs de ses confrères, VERNIER reçoit la somme de 50 livres  à "valoir sur la gratification qui leur a été accordée pour les six derniers mois de l'année mil sept cent quatre vingt onze". Il ne figure plus ensuite dans la nouvelle organisation de la musique de la paroisse épiscopale.
• 18 juillet 1792, Tours : " Mr VERNIER cydevant s'est presenté au Bureau [de la paroisse Saint-Gatien] et a dit que son fils [Étienne Jean Louis] etoit parti pour les Isles et prioit le bureau de lui payer la somme de quinze livres pour les six mois echu de son traitt.t le 1er juillet..". Il est possible que le jeune garçon de quinze ans accompagne son oncle Joseph qui est (ou sera?) "quartier-maître au régiment de la Guadeloupe, chevalier de Saint-Louis, propriétaire à Mont-Carmel et l'Ile-Adam" (source : Généanet) et mourra en Guadeloupe en 1815.
• 20 septembre 1792, Tours : Jean-Claude VERNIER prête le serment de liberté-égalité en tant que "ci-devant musicien de Saint Gatien".
• 9 octobre 1792, Tours : Le directoire du district fixe sa pension à 700 livres par an, payable par trimestre de 175 livres. Dans le tableau récapitulatif, il est mentionné comme ci-devant musicien de Saint-Gatien. Le 16 octobre, le directoire du département valide le montant de la pension.

• 10 novembre 1795, Tours : Jean-Claude VERNIER, "artiste musicien" demeurant section de l’arsenal, signe au mariage de sa fille Anne Théodosie Marguerite avec Charles-Martin-Jacques Rouillé, un tanneur.

• 15 septembre 1797, Tours : Il obtient un certificat de résidence auprès de la municipalité après avoir justifié qu'il a demeuré "sans interruption dans cette commune, rue Grande, maison appartenant a lui meme depuis vingt deux ans jusqu'a ce jour". On relève une rapide description physique de VERNIER à cette occasion, il était de "taille de cinq pieds un pouce, visage ovale, cheveux et sourcils chatains, yeux bleus, nez gros bouche moyenne, menton rond, front decouvert".

• 14 octobre 1798, Tours : "Conformément à la loi du 19 fructidor, le citoyen Jean Claude VERNIER ex musicien de la cathédrale de Tours, domicilié en cette commune, section de l'arsenal, s'est présenté à ladite administration municipale et a preté le serment conçu en ces termes, je jure haine a la royauté et à l'anarchie, attachement et fidélité a la republique et à la constitution de l'an trois et a signé".

• 10 novembre 1800, Tours : Son épouse s'éteint à leur domicile de la rue de la Marie, section de La Riche. Il est alors "employé à l’octroi de bienfaisance de cette ville à la barrière de Sainte Anne".

• 29 avril 1802, Tours : Il est qualifié d'artiste musicien lors du mariage de sa fille Marie-Françoise-Cécile.

• 12 juin 1805, Tours : Jean-Claude VERNIER, rentier, demeurant rue Jean Jacques Rousseau, se remarie à Marie-Victoire Jouard, lingère âgée de 27 ans, fille d'un journalier. Aucun ancien collègue de VERNIER, aucun de ses enfants n'est présent.

• 26 novembre 1811, Truyes [Indre-et-Loire] : "Pensionné", VERNIER signe comme témoin au mariage de sa nièce Anne-Marie-Élisabeth Vernier avec François-Claude Baltet, propriétaire. Cette nièce vivait en Guadeloupe où son premier mari est décédé en l'an XIV (est-ce là où son fils Étienne-Jean-Louis est parti en 1792 ?). Un des frères de Jean-Claude, Jean-François, vit alors à Bordeaux, veuf de Jeanne-Françoise Martin, morte près d'Harfleur.

• 31 juillet 1812, Truyes : Jean-Claude VERNIER déclare la naissance de leur fils Germain-Marie-François. Ce dernier mourra célibataire le 19 septembre 1848, dans la même commune, où il exerçait les fonctions d'instituteur.

• 27 septembre 1822, Truyes : Jean-Claude VERNIER meurt à deux heures du soir à son domicile; il est mentionné comme "ex musicien"; aucun membre de la famille n'est venu déclarer son décès.

Mise à jour : 9 février 2021

Sources
F-Ad17/ 2E311/ 39* ; F-Ad31/ 2E IM5389/ 2 E10320 ; F-Ad37/ 2L 803 ; F-Ad37/ 6NUM6/ 261/ 526 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/  ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 016 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 035 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 043 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 045 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 046 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 047 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 048 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 421 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 263/ 025 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 263/025 ; F-Ad37/ L 624 ; F-Ad37/ L 637 ; F-Ad39/ 3E/595 ; F-Ad49/ G 271  ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E316/ 3 ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E327/ 6 ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E327/ 7 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1384 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1385 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1386 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1387 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1388 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1389 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1390 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1391 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1392 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1393 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1394 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1395 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1396 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1397 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1398 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1400 ; F-An/ C/II/*15 ; F-An/ DXIX/090/754/01 ; F-An/ DXIX/090/756/03 ; F-An/ DXIX/090/756/11 ; F-An/ F19/1128 ; F-AnOutre-mer/ M Basse-Terre  ; F6aD37/ 6NUM8/ 263/ 026 ; Les orgues d'Indre-et-Loire…, 1997

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