Avant propos
Ingénieur du son de formation, il était difficile de prévoir que Jean Lionnet se serait intéressé au monde musical romain du XVIIe siècle, si ce n’était le fait de posséder une solide base musicale due à la pratique du piano et de la flûte traversière depuis son jeune âge. La crise du cinéma des années 1970 l’orienta toutefois vers une nouvelle activité.
Sa collaboration avec le RISM et par conséquent le catalogage du fonds musical Chigi de la bibliothèque Vaticane, des archives et de la musique de l’église de Saint-Louis des Français lui firent découvrir la beauté de cette musique sacrée restée manuscrite, puis oubliée, lui donnant le désir de la ressusciter et de la faire entendre de nouveau.
C’est ainsi que, en prévision d’un livre sur la Chapelle Pontificale au XVIIe siècle, qu’il n’a pas eu le temps d’écrire à cause de sa mort soudaine en octobre 1998, il commença à prendre des notes sur tout ce qui intéressait la pratique musicale à Rome à cette époque-là. Il décide donc de faire pour chaque personne qu’il rencontre dans ses recherches, qu’il soit un chanteur exceptionnel ou le pharmacien qui vend le sirop pour les pueri de la chapelle musicale de Saint-Louis, une fiche biographique qui devient ce que le musicologue et ami Noel O’Regan appellera « the shoe-box files » (1).
Plus tard, devenu chercheur au CMBV, ayant à sa disposition des instruments plus modernes pour la recherche et le catalogage, il décide de mettre ces fiches sur ordinateur. Très pris par son travail au CMBV et ne trouvant pas le temps de le faire, je lui proposai de le faire moi-même sous sa supervision. Vu que le volume des fiches était très important, il décida de choisir seulement celles qui avaient un rapport étroit avec la musique. Au moment de sa mort nous étions déjà arrivés presque à la fin (Francesco Tonelli) ; les dernières fiches, à partir de la lettre T jusqu’à la lettre Z, ont été copiées par moi seule sans sa supervision.
Ces notices biographiques ne prétendent pas être complètes, ni couvrir la totalité du monde musical romain de cette période-là, ni contenir toutes les données biographiques du personnage en question. Elles sont en effet la copie exacte des fiches biographiques écrites à la main par Jean Lionnet, pendant ses recherches effectuées de 1977 à 1998 dans les archives et les bibliothèques à Rome essentiellement, puis dans un deuxième temps à Paris. Jean Lionnet s’est limité à enregistrer les données qui l’intéressaient, en rapport avec les publications qu’il préparait.
Me rappelant avec émotion et nostalgie les séances interminables pendant lesquelles Jean et ses collègues musicologues (tous de différentes nationalités, mais réunis par la langue italienne !) collationnaient leurs « shoe-box files » et l’enthousiasme avec lequel ils partageaient leurs connaissances, j’espère que cette base de données puisse atteindre le même but et laisser en même temps une trace tangible de son travail dans le champ de la recherche musicale.
Livia Lionnet Puccinelli
Prefazione
Di formazione ingegnere del suono, era difficile prevedere che Jean Lionnet si sarebbe interessato al mondo musicale romano del Seicento, se non il fatto di possedere una solida base musicale dovuta alla pratica del pianoforte e del flauto traverso fin dall’infanzia. La crisi del cinema negli anni ’70 lo orientò verso una nuova attività.
La sua collaborazione con il RISM e consenguentemente la catalogazione del fondo musicale Chigi alla biblioteca Vaticana e successivamente degli archivi e della musica di San Luigi de’Francesi gli fecero scoprire la bellezza della musica sacra manoscritta e dimenticata poi, dandogli il desiderio di risuscitarla e farla di nuovo ascoltare.
È così che, in previsione di un libro sulla Cappella Pontificia nel Seicento, che purtroppo non ha avuto il tempo di stendere a causa della sua morte improvvisa nel 1998, comincia a prendere appunti su tutto ciò che riguarda la pratica musicale a Roma in quel secolo. È in questa maniera che decide di fare per ogni personaggio che incontra nelle sue ricerche, sia esso un cantante eccezionale o il farmacista che vende lo sciroppo per i pueri della cappella di San Luigi, una scheda biografica che diventa ciò che il musicologo e amico Noel O’Regan chiamerà “the shoe-box files” (2).
Più tardi, quale ricercatore al CMBV, avendo a disposizione strumenti più moderni di ricerca e catalogazione, decise di inserire queste schede su computer. Essendo poi molto preso dal suo lavoro al CMBV e non trovando il tempo di realizzare praticamente questo progetto, mi sono proposta di farlo io stessa, sotto la sua diretta supervisione. Dato che il volume delle schede era piuttosto importante decise di scegliere solo quelle che avevano uno stretto rapporto con la musica. Al momento della sua morte eravamo già arrivati quasi alla fine (Francesco Tonelli); le ultime schede, dalla lettera T alla Z, sono stata copiate da me sola senza la sua supervisione.
Queste schede biografiche non pretendono di essere complete, né di coprire la totalità del mondo musicale romano di quel periodo e non riportano tutti i dati biografici del personaggio in questione. Esse sono infatti la copia esatta delle schede biografiche scritte a mano da Jean Lionnet durante le sue ricerche effettuate fra il 1977 e il 1998 negli archivi e nelle bilioteche soprattutto di Roma e poi in un secondo tempo di Parigi. Jean Lionnet si è limitato a registrare i dati che più l’interessavano rispetto alla pubblicazione cui essi erano finalizzati.
Ricordando con emozione e nostalgia le interminabili sedute durante le quali Jean Lionnet ed i suoi colleghi studiosi (tutti di diverse nazionalità, ma uniti dalla lingua italiana!) collazionavano le loro “shoe-box files” e l’entusiasmo con il quale si comunicavano gli uni con gli altri cio’ che sapevano, spero che questa banca dati possa servire allo stesso scopo e lasciare allo stesso tempo un segno tangibile del suo lavoro nel campo della ricerca musicale.
Livia Lionnet Puccinelli
Introduction
Plusieurs milliers de données : tel est le nombre d’informations recueillies pas Jean Lionnet pendant de longues années de recherches dans les archives et les bibliothèques romaines. Ces informations, à l’origine copiées sur des fiches en papier, sont aujourd’hui réunies dans une base de données Philidor, réalisée par Livia Lionnet, la femme de Jean. La valeur scientifique de ce legs est considérable, car il représente une vie de travail, effectué dans la plupart des cas sur des sources inédites.
Ces recherches permettent non seulement d’élargir la connaissance de la vie musicale à Rome à l’époque baroque (notamment l’activité de la Chapelle Pontificale), mais elles ouvrent encore de larges perspectives sur les riches échanges entre la ville italienne et les institutions étrangères comme l’église de Saint-Louis des Français, sur le milieu francophile lié aux grandes familles romaines (Barberini, Chigi, etc.), enfin sur les musiciens romains accueillis à Paris sous le ministère de Mazarin (L. Baroni, M. Marazzoli, L. Rossi, etc.). En ce qui concerne les dates, bien que la base renferme des informations à partir de 1519 jusqu’en 1792, le coeur des événements est constitué par les années 1570-1730.
Dix ans après la disparition de Jean Lionnet, chercheur au CMBV et reconnu dans le monde entier, cette base, publiée sur Internet en son hommage, offre à une vaste communauté scientifique un outil de travail précieux et même unique grâce à la qualité et à la quantité des informations qui sont transmises.
Méthodologie
La première phase du travail sur la base « Musiciens à Rome » a été effectuée par Livia Lionnet, qui a réalisé la saisie informatique des données et l’indexation (1995-2001). Par la suite, j’ai travaillé à la reconstitution de la bibliographie à partir des indications que Jean Lionnet avait notées dans les fiches (3). J’ai également mis à jour la présentation des informations dans les champs textuels et l’indexation, selon les normes des bases Philidor diffusées sur Internet depuis 2003. En revanche, je n’ai pas modifié les textes de Jean Lionnet, en limitant mon intervention à la composition typographique et au développement des indications abrégées.
La base « Musiciens à Rome » se compose de 2250 fiches biographiques. Les informations sont insérées dans des champs « texte » et « index ». Les champs « texte » utilisés sont au nombre de deux : le champ notes biographiques et le champ informations. Le premier contient une chronologie de la vie familiale et professionnelle des musiciens : chaque date fait l’objet d’une information, qui est donnée à la suite sur la même ligne. Toutes les informations qui ne rentrent pas dans le champ notes biographiques ont été insérées dans le champ informations. Ce dernier peut contenir des renseignements complémentaires concernant la famille du musicien, ainsi que des indications bibliographiques, ou la localisation des sources qu’il a composées, éditées, etc. Les champs « index » sont interrogeables et permettent d’effectuer des recherches par nom (musicien, mécène, dédicataire, etc.), par fonction, par oeuvre concernée, par lieu ou par institution.
Cette base réunit l’ensemble des informations issues des archives romaines collectées par Jean Lionnet. Son propos n’était pas celui de rédiger des biographies complètes de chaque musicien, mais de procéder à un dépouillement systématique des sources. Par ailleurs, dans le cas de musiciens peu ou pas connus, les données recueillies par Jean Lionnet représentent quasiment la seule source d’information disponible aujourd’hui, étant donné que pour la grande majorité de ces musiciens il n’existe pas d’article biographique dans les dictionnaires de référence (Grove, MGG…).
Bibliographie : voir fichier pdf joint.
Barbara Nestola
(1) « Les fiches des boîtes à chaussures »
(2) « Le schede della scatola da scarpe »
(3) Ces annotations sont parfois très synthétiques ou abrégées, comme c’est souvent le cas dans un travail « en cours ». Je crois avoir réussi à identifier les textes cités, mais il est possible que quelques-uns aient échappé à mon enquête. Dans le cas où un utilisateur de cette base se rendrait compte que l’un de ses travaux n’a pas été cité, je l’invite à me transmettre l’indication bibliographique, qui sera aussitôt intégrée dans le fichier « Bibliographie ».