Catalogue de l’œuvre d’Élisabeth Jacquet de La Guerre (1665-1729)

Élisabeth Jacquet de La Guerre est issue d'une famille de « maistres maçons » et de musiciens. Son grand-oncle Jehan Jacquet et son oncle Claude Jacquet étaient « faiseurs d'instruments de musique », son père, appelé aussi Claude, était organiste à l'église Saint-Louis-en-l'Isle à Paris. Marié avec Anne de La Touche, il a quatre enfants qui deviennent tous musiciens : Pierre et Nicolas (organistes), Anne (instrumentiste chez Mademoiselle de Guise) et Élisabeth qui joue du clavecin et chante à la cour de Louis XIV à partir de l'âge de cinq ans. Remarquée par Mme de Montespan, elle reste trois ans à ses côtés. Le 23 septembre 1684, elle épouse l'organiste Marin de La Guerre. À Paris, Élisabeth Jacquet de La Guerre donne des leçons et des concerts qui ne tardent pas à être réputés dans la capitale. Ses premières compositions sont des œuvres dramatiques, mais seul le livret des Jeux à l'honneur de la victoire est conservé. Sa première publication date de 1687 (Premier Livre de Pièces de Claveβin). Son unique tragédie en musique Céphale et Procris représentée à l'Académie Royale de Musique en 1694 n'obtient pas un grand succès, mais le prologue est repris en 1696 à Strasbourg où Sébastien de Brossard a fondé une Académie de Musique. En 1695, Brossard recopie ses quatre sonates en trio, puis deux autres pour violon seul et basse continue. Ce n'est qu'en 1707 qu'Élisabeth Jacquet de La Guerre publie ses six Sonates pour le Viollon et pour le Clavecin avec les Pièces de Clavecin qui peuvent se joüer sur le Viollon, suivies de ses deux recueils de Cantates françoises sur des sujets tirez de l'Ecriture sur des textes d'Antoine Houdar de la Motte et de trois Cantates françoises profanes. Alors que tous ses autres ouvrages étaient dédiés à Louis XIV, ce dernier est adressé à l'Électeur de Bavière, Maximilien-Emmanuel II. Le Raccommodement comique de Pierrot et de Nicole est un duo qui prit place dans La Ceinture de Vénus, pièce d'Alain-René Lesage jouée au théâtre de la foire Saint-Germain en 1715. La dernière composition d'Élisabeth Jacquet de La Guerre semble avoir été un Te Deum (perdu) donné en août 1721, dans la chapelle du Louvre, en action de grâces pour la guérison de Louis XV. Dans son Parnasse François, Titon du Tillet lui a consacré une longue notice élogieuse et son portrait est reproduit en médaillon avec la devise « Aux grands Musiciens, j'ai disputé le prix ».

Première femme à avoir composé un opéra en France, Élisabeth Jacquet de La Guerre se distingue aussi par une œuvre novatrice, notamment dans le domaine de la cantate et de la sonate, genres venus d'Italie, ainsi que dans la musique de clavecin accompagnée. Elle a su également s’imposer dans le monde musical de son époque en faisant éditer l’essentiel de son œuvre.

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