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Danielis. // A. 3. voix. ATB. cum organo // Pro omni Tempore

Danielis. // A. 3. voix. ATB. cum organo // Pro omni Tempore [Gallica]

Le catalogue de l’œuvre de Daniel Danielis a été publié pour la première fois en 2003 chez CNRS Éditions dans la collection « Sciences de la musique » dirigée par Sylvie Bouissou (IRPMF, UMR 200) que nous remercions de son aimable autorisation pour la présente édition numérique. Depuis, de nouvelles œuvres ou sources ont été repérées ce qui nous permet d’offrir une édition revue et augmentée de ce catalogue, enrichie de treize références supplémentaires, ainsi qu’une circonstance d’exécution jusqu’ici inconnue du motet Aspice è cælis (DDa.10) à Stockholm, en 1693.

Liégeois d’origine, Daniel Danielis a mené la plus grande partie de sa carrière en Allemagne du Nord, dans le duché de Güstrow, à la cour de Gustave Adolphe de Mecklenburg. À l’âge de quarante-six ans, il arrive en France, séjourne quelques mois à Paris, se présente au concours de la Chapelle royale de Versailles où il échoue, puis s’installe en Bretagne, dans la ville de Vannes où il est nommé maître de musique de la cathédrale.
La presque totalité de l’œuvre connue de Danielis, essentiellement constituée de petits motets, est conservée à l’état de manuscrit au département de la musique de la Bibliothèque nationale de France (copie de Philidor, collection Brossard, recueil ayant appartenu au chapitre de Vannes, divers autres recueils complets ou incomplets) et dans le fonds Düben de la bibliothèque universitaire d’Uppsala en Suède (essentiellement sous formes de tablatures). Dans l’état actuel des recherches, il ne subsiste aucun manuscrit autographe et les rares éditions sont postérieures à la mort du compositeur, excepté les deux motets écrits pour les funérailles d’Eleonora de Mecklenburg, fille de Gustave Adolphe. L’absence de notoriété liée à la diffusion éditoriale n’a pourtant pas empêché l’estime exceptionnelle que lui portaient ses contemporains, ainsi qu’en témoignent les multiples copies de certains numéros, parfois arrangés, ou le soin que prit un connaisseur tel que Sébastien de Brossard de copier ou de faire copier pour sa bibliothèque un nombre appréciable de petits motets. Qu’elles soient manuscrites ou imprimées, les œuvres de Danielis appartiennent, le plus souvent, à des recueils collectifs où le nom du Liégeois côtoie aussi bien ceux de compositeurs français qu’italiens, voire allemands.

La plupart des pièces musicales destinées à la chapelle du duc Gustave Adolphe à Güstrow sont aujourd’hui perdues, ainsi que pratiquement tout le répertoire profane de Danielis, aussi bien allemand que français. Par ailleurs, sa fonction de maître de chapelle de la cathédrale Saint-Pierre de Vannes imposait à Danielis de composer messes, vêpres… dont nous n’avons aucun vestige. Nous savons aussi que, pour Gustave Adolphe, Danielis écrivit plusieurs ballets et une comédie italienne « à la manière de Dresde », et pour le collège des Jésuites de Vannes la pastorale Ménalque dont il ne subsiste que le livret. Divers inventaires allemands (Ansbach, Leipzig, Lunebourg) et français (celui de l’abbé Nicolas Roze, bibliothécaire du Conservatoire de Paris) font état de certaines de ces œuvres ou sources disparues.

Peu d’œuvres de Danielis ont connu l’édition. En France, les publications tardives dans les Meslanges de Musique Latine, Françoise et Italienne de Jean-Baptiste-Christophe Ballard de 1725 à 1727 témoignent cependant d’un renom certain du compositeur, même plusieurs dizaines d’années après sa mort. Si certaines de ces pièces imprimées existent aussi en manuscrit, d’autres nous sont parvenues uniquement grâce à la publication.

De par ses origines et sa carrière, Danielis laisse une production qui se situe au cœur du mélange des styles français et italien caractérisant notamment le petit motet. L’une des manifestations les plus tangibles de cette particularité stylistique réside dans les questions d’attribution rencontrées, souvent très complexes. Le cas du compositeur liégeois apparaît même exemplaire de ce type de problème ; la confusion des copistes, et même de l’éditeur Ballard, s’exerce tout autant du côté des Français (André Campra, François Couperin, Jacques-François Lochon...) que de celui des Italiens (Paolo Lorenzani, Giovanni Carisio, Giacomo Carissimi, Bonifazio Graziani...).

Environ la moitié des pièces recensées de Danielis possède plusieurs sources qui présentent inévitablement des variantes inhérentes aux copies manuscrites. Il en existe aussi des plus marquées qui concernent notamment la dimension, l’effectif, la tonalité ou encore le texte. Dans la plupart de ces exemples, on note que c'est toujours le recueil vannetais qui contient les versions les plus divergentes de l'ensemble des autres sources. Des connexions apparaissent entre certaines sources, ce qui sous-entend soit qu’une de ces sources a été copiée à partir de l’autre, soit que les différentes sources ont été établies à partir d’un même original perdu. Une des difficultés majeures de notre travail a été de hiérarchiser l’ensemble des sources formant l’œuvre de Danielis. Que prendre comme source de référence : la plus ancienne, la plus complète ou celle qui présente le moins d’erreurs de copie ? En ce qui concerne les motets « allemands » manuscrits, la tablature reste la source la plus fiable. Pour ce qui est des motets « français », nous avons pris en priorité le recueil Philidor comme source A puisque c’est la seule antérieure (de huit ans) à la mort de Danielis. Ce sont ensuite les sources de la collection Brossard qui nous sont apparues comme étant les plus fiables, les plus proches de ce qu’a pu être la composition originale. Le recueil de Vannes (dit « Manuscrit Le Maignan »), présentant les variantes les plus importantes avec l’ensemble des autres sources, est classé en dernier, même après (le cas échéant) les sources incomplètes . 

Présentation du catalogue

État 2003

L’œuvre de Danielis étant principalement formé de petits motets, son catalogue est divisé en deux parties, augmenté d’une troisième pour les œuvres d’attribution douteuse :
- I. PETITS MOTETS (DDa.1-72)
- II. AUTRES PIECES (DDa.73-75)
- III. ŒUVRES DOUTEUSES (DDa.douteux.1-4)

Les petits motets sont classés par ordre alphabétique d’incipit. Les autres œuvres (au nombre de trois seulement) sont classées par genre (plain-chant, pièces profanes). À ces notices œuvres s’ajoutent 22 notices recueils (DDa.recueil.01-22).

État 2009

- IV. ADDITIFS (DDa.add.01-13)

Les nouvelles notices recueils font suite à celles décrites en 2003 et portent les numéros DDa.recueil.23-24 (ces références figurent dans le champ « catalogue autre »).

Depuis la parution de notre catalogue papier, des œuvres et sources manuscrites provenant de quatre fonds différents, étrangers et français, ont été repérées :

. Un recueil manuscrit du fonds de la cathédrale Saint-Maurice d’Angers (voir la notice « recueil 00276 »), actuellement conservé dans les archives historiques du diocèse d’Angers, contient une nouvelle source (Dic mihi DDa.19), un arrangement de Jesu mi suavissime (DDa.34) et surtout un motet jusqu’ici inconnu de Danielis O fideles désormais catalogué DDa.add.01. Deux textes (Adoro te mea spes et Ad dulces amores… properate) sont utilisés avec une autre musique que celle de Danielis, le premier par un compositeur non identifié, le second (portant la date de 1728) par Louis Vigné, successeur de Danielis à Vannes de 1697 à 1711, puis maître de musique de la cathédrale d'Angers. La main du copiste du recueil ressemble fortement à celle de Le Maignan, copiste du recueil de Vannes.

. Un manuscrit en mains privées renferme trois motets de Carissimi et quatre de Danielis dont trois étaient jusqu’alors inconnus ; ils sont désormais catalogués DDa.add.02-04. Ce manuscrit est de la main du copiste « Z » que nous avons rencontré par ailleurs dans notre travail sur Danielis (voir Venite exultemus attribué à François Couperin). La période d’activité de ce copiste se situe entre 1691 et 1712 et montre encore une fois la proximité de l’œuvre de Danielis avec les compositeurs romains, notamment Carissimi.

. Un article de Peter Wollny (« Daniel Danielis und sein Wirken am Hof zu Güstrow », Miscellaneorum de musica concentus : Karl Heller, 2003, p. 19-23) attribue trois pièces italiennes à Danielis conservées à Uppsala (S-Uu/ Vok mus i hs 164:37-38) . L’auteur s’appuie sur la mention de l’auteur ainsi formulée « D. D. C. »  pour y lire « Daniel Danielis Capellmeister ». Ces œuvres sont numérotées DDa.add.05-07 avec la mention [attr. possible]. L’article mentionne aussi cinq motets et une pièce en italien signalées dans un inventaire de la bibliothèque d’Ansbach en Allemagne (cataloguées DDa.add.08-13).

. Enfin, un article de Lars Berglund (« Sorge-Musique för en död drottning. Om musiken vid Ulrika Eleonora den äldres begravning 1693 », Svensk tidskrift för musikforskning, Stockholm, Svenska sanfundet för musikforskning, 86 (2004), p. 27-48) fait état d’une dévouverte concernant la reprise du motet Aspice è cælis (DDa.10), traduit en suédois (Ach ! hwad hörs nu) et dont nous avons une copie, pour les funérailles de Ulrika Eleonora la jeune, reine de Suède depuis 1680 , qui mourut en juillet 1693, alors que Danielis est désormais en France. La reine fut inhumée dans la chapelle funéraire royale Riddarholmskyrkan à Stockholm, le 28 novembre suivant. Ce fut l’une des plus magnifiques cérémonies que connut le pays à cette époque. Le décor grandiose fut spécialement créé par l’architecte de la cour, Nicodemus Tessin le jeune (1654-1728). Outre l’œuvre de Danielis, d’autres pièces instrumentales et vocale, toujours en suédois (Kristus är mitt liv), fut jouée, due au Français Pierre Verdier (1627-1706), violoniste et compositeur à la cour de Stockholm.

Nous remercions vivement pour nous avoir communiqué les nouvelles sources Étienne Ferchaud, Jean-Philippe Goujon et Jean-Xavier Combarieu, lequel nous a permis de consulter et de photographier le manuscrit dont il est propriétaire.

Catherine Cessac (avec la collaboration de Sylvie Lonchampt)

Pièces jointes :

. Introduction 2003 [p. 15-45]
. Fac-similés [p. 55-81]
. O fideles miseremini mei (DDa.add.01) : F-Angers, Archives diocésaines - © Cliché Benoît Michel
. Ad jubar serenum (DDa.add.03) : F-Collection particulière - © Cliché Catherine Cessac

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