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Catalogue des œuvres de Giuseppe Fedeli (1650 ap.-1745 ca.) imprimées en France

Giuseppe Fedeli, dit « Saggione », est un compositeur et instrumentiste issu d’une famille vénitienne de musiciens. Son père, Carlo Fedeli (1622-1685), était engagé à partir de 1643 comme violoniste dans la Basilique Saint-Marc et jouait aussi dans plusieurs orchestres de la ville. Il eut trois enfants musiciens : Alessandro, Antonio et Giuseppe. Ce dernier, dont on ne connaît pas la date de naissance, a entamé sa carrière comme joueur de trombone à Saint-Marc en 1679. Au tournant du siècle, il s’établit à Londres. Entre 1702 et 1710, on joue sa musique à la Hickford’s Dancing School, au Drury Lane Theatre et au Lincoln’s Inn Fields Theatre, où il accompagne aussi des cantatrices comme Johanna Maria Lindelheim, la Signora Luvicini et Maria Margherita Gallia. Parmi les œuvres de la période londonienne, on cite la pastorale The Temple of Love (1706), interprétée, entre autre, par Gallia, devenue dans l’entre-temps son épouse. En 1708, Fedeli apparaît comme joueur de contrebasse dans l’orchestre du Queen’s Theatre de Londres. À partir de 1715, il séjourne à Paris, tandis que sa femme continue de se produire en Angleterre jusqu’en 1734. Dans sa méthode pour contrebasse (1773), Michel Corrette affirme qu’on doit à Mondonville et à Fedeli l’introduction de la contrebasse dans l’orchestre de l’Académie royale de musique. En effet, ce dernier succéda à Mondonville en 1737 et occupa ce poste jusqu’en 1745.

Hormis un recueil d’airs extraits du Temple of Love publié à Londres autour de 1730 et quelques pièces parues séparément dans des volumes imprimés aux Pays-Bas, la plupart de ses œuvres a été éditée en France, sous forme de recueils monographiques ou de pièces détachées dans des anthologies de musique vocale. S’inscrivant dans la vogue récente de la production et diffusion de la musique pour violon en France, les Sonates pour violon seul op.1 voient le jour en 1715. Elles sont dédiées à Auguste II de Pologne, Électeur de Saxe, dont le compositeur demande la protection. Presque vingt ans plus tard, en 1733, Fedeli publie son second recueil de musique instrumentale, les Six sonates à deux violoncelles, violes ou bassons, qu’on peut également transposer à la quinte et interpréter avec deux violons. Selon Mary Cyr, il s’agit de l’un des premiers recueils qui désigne spécifiquement l’usage du violoncelle dans le titre, et cette spécificité est à reconduire à l’écriture musicale même, idiomatique de l’instrument. La contribution de Fedeli à l’évolution du répertoire pour violoncelle n’est pas sans rappeler l’expérience de ses compatriotes Michele Mascitti et Giovanni Antonio Guido, violonistes installés à Paris au début du XVIIIe siècle, dont l’œuvre a contribué à la définition de nouveaux genres comme la sonate ou le concerto.

Dans les années 1728-1733, Fedeli publie trois recueils d’Airs français dans le goût italien.  Chaque volume est dédié à un personnage différent : Caroline de Hesse-Rheinfels-Rotenburg (1714-1741), duchesse de Bourbon-Condé ; Maria Karolina Sobieska, duchesse de Bouillon (1697-1740) ; Victor-Amédée I, prince de Savoie-Carignan (1690-1741). Les dédicaces des recueils nous renseignent sur les liens que le compositeur avait établis avec ces membres de la noblesse française : il avait obtenu la protection de la duchesse de Bouillon et ses œuvres avaient connu l’agrément de la duchesse de Bourbon-Condé et du prince de Savoie-Carignan. Du point de vue de la musique, les trois recueils témoignent du type d’écriture, fréquent en ces années de consolidation des « goûts réunis », qui revêt les paroles françaises d’un style manifestement italien.

Les sources françaises imprimées nous ont également transmis un petit nombre d’airs italiens de Fedeli. Les concordances montrent qu’ils emploient des textes issus de livrets d’opéras vénitiens du XVIIe siècle (Legrenzi, Scarlatti) ou d’opéras représentés à Londres au début du XVIIIe siècle (Gasparini, Bononcini). Le réemploi de textes d’opéras contemporains ou plus anciens pour la composition d’airs détachés est une pratique courante, surtout en dehors du territoire italien. En France, on en trouve des exemples à la même époque chez André Campra et Jean-Baptiste Stuck. Parmi les raisons qui ont pu encourager cette pratique, on citera d’une part la difficulté, pour les compositeurs, de se procurer des textes écrits ex-novo par des poètes italiens ou italophones à l’étranger et de l’autre l’avantage d’utiliser des poèmes préalablement « formatés » pour la composition des airs.

Ce catalogue recense les œuvres de Fedeli qui ont fait l’objet d’une édition en France, publiées entre 1715 (Sonates pour violon op. 1) et 1755 ca. (un extrait du recueil collectif Le dessert des petits soupers). Il contient cinq recueils monographiques et cent œuvres, divisées en musique instrumentale et musique vocale et numérotées de façon continue. En complément de la description des sources, des informations sur les œuvres et de la transcription des textes poétiques, nous avons effectué un renvoi systématique aux sources des œuvres numérisées en ligne sur le site de la BNF-Gallica.

Barbara Nestola, mars 2014

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