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CARTIER, Jean-Baptiste (1765-1819)
Date(s) : 1765-9-21 / 1819-11-29
Originaire de Tours, où il a été formé à la musique au sein de la puissante collégiale de Saint-Martin, Jean-Baptiste CARTIER arrive au Mans à l'âge de dix-huit ans. Il ne quittera plus cette ville, y jouant un rôle multiforme. D'abord joueur de serpent à la cathédrale, il joue ensuite de la clarinette au sein de la Garde nationale pendant plus de vingt ans. En même temps, il tient un magasin de musique qui redistribue dans la ville des nouveautés commandées à Paris.
• 21 sept 1765, Tours : Jean-Baptiste CARTIER, fils d'un maître ouvrier en soie, naît et est baptisé paroisse Saint-Hilaire.
• 23 décembre 1773, Tours : Il est admis parmi les enfants de chœur à la psallette de la collégiale Saint-Martin.
• 18 août 1779, Tours : La compagnie juge que cet enfant de chœur est apte à apprendre le serpent et ordonne à PINSON, l'un des deux serpents de la collégiale, de lui enseigner à en jouer.
• [vers 1783], Le Mans : Jean-Baptiste CARTIER est reçu serpent à la Cathédrale Saint-Julien.
• 29 novembre 1783, Tours : Musicien "joueur de cor" ["cornicius" lit-on dans le registre capitulaire] [sic], il est invité à venir se faire auditionner au chapitre de la collégiale Saint-Martin afin de succéder éventuellement à GRATIEUX, qui vient de mourir. La même invitation a été faite à Jean AVRIL, qui joue du même instrument. Vont-ils être mis en concurrence ? Le poste consiste à jouer du serpent, du basson, de la flûte et de la clarinette lors des offices mais aussi à enseigner ces quatre instruments aux enfants de chœur pour 700 livres de gages annuels.
• 27 mars 1784, Tours : Le chanoine Bizot est chargé par le chapitre de la collégiale Saint-Martin de lui écrire afin de lui proposer une place à 700 livres par an. On le mentionne comme joueur d'instrument mais rien n'est précisé quant à son poste d'alors. On ne relève aucune réponse dans le registre.
• Été 1786, Le Mans : Ayant monté un magasin de musique, CARTIER propose des leçons et passe des commandes à Paris.
• 16 juin 1789, Le Mans : Jean-Baptiste CARTIER est présent avec Jean-Baptiste FRANÇOIS au mariage de Martin Antoine ARNOULT basse-contre de la cathédrale, et d'Anne Suzanne Louise Gariou. Les deux témoins sont désignés comme "officiers du chœur de la Cathédrale".
• 1790, Le Mans : Toujours serpent à la Cathédrale Saint-Julien, Jean-Baptiste CARTIER reçoit 705 livres de gages/ an, comme tous les musiciens vicaires de la cathédrale. Sous la direction de François MARC, il exerce aux côtés des deux autres serpents Antoine-Firmin DURAND et René LEMERCIER, soutenant les chanteurs Martin-Antoine ARNOULT, Jean BARILLET, André Louis CLAUSE, Guillaume COURIOT, Jean-Baptiste FRANÇOIS et Pierre VILLETTE. Les effectifs comprennent aussi François PICHON au violoncelle, et René COINDON à l'orgue.
Jean-Baptiste CARTIER adresse une requête au directoire du district du Mans, qui rend son avis en janvier 1791, proposant de lui accorder une pension viagère de 150 livres.
• À partir du 1er janvier 1793, Le Mans : Jean-Baptiste CARTIER est rétribué 200 l / an comme musicien de la Garde Nationale (basson, clarinette), de même que André-Louis CLAUSE, Guillaume COURIOT, Jean-Baptiste FRANÇOIS, et Antoine-Firmin DURAND, tous également anciens musiciens de la cathédrale. Ils sont placés sous la direction de François PICHON.
• 14 prairial II (2 juin 1794), Le Mans : Jean-Baptiste CARTIER épouse Henriette Bellardent, marchande de mode, fille d'un menuisier, filleule du ci-devant chanoine du Mans Nepveu de La Manouillère et de sa soeur Mme du Vaugouin... Leur contrat de mariage, signé trois jours plus tôt, montre des apports de 2000 livres "tant en espèces qu’en effets mobiliers" pour lui, et de 4000 livres "tant en espèces qu’en marchandises" pour elle. Chez le notaire comme à l'église, le futur époux est accompagné d'un ami : Charles Henri VINCHON.
• Durant les années suivantes, les époux Cartier tiennent ensemble un magasin de musique et de tissus.
• 1er janvier 1808, Le Mans : La liste des musiciens de la garde nationale, dans laquelle les prénoms ne sont pas indiqués, comporte un CARTIER parmi les "2èmes clarinettes en si bémol". Au vu de la liste avec prénoms (mais sans précision d'instruments) établie 6 ans plus tard, il s'agit très vraisemblablement de Jean-Baptiste.
• 7 janvier 1814 : Jean CARTIER apparaît au 1er rang de la liste des musiciens de la Garde nationale du Mans. Il y côtoie quelques anciens enfants de choeur ou musiciens d'Église qui étaient actifs en 1790, comme Pierre Baudille FARIN ou René-Jacques LEMERCIER.
• 29 novembre 1819, Le Mans : Jean-Baptiste CARTIER, marchand, décède à 10 heures du soir, rue du Saumon. L'inventaire de la boutique révèle que les tissus, dentelles et gants de soie ont une valeur presque 9 fois supérieure à celle des instruments de musique, parmi lesquels dominent les clarinettes (59% du total de l'avoir instrumental) et les flûtes (32%).
• 27 octobre 1842, Le Mans : 23 ans après sa disparition, sa veuve Henriette Françoise Bellardent, âgée de 79 ans, marchande de mousseline, meurt à son tour à l'hôpital, où elle était entrée six semaines plus tôt. Le portier et l'infirmier qui viennent déclarer son décès savent qu'elle était "veuve de Jean CARTIER, musicien".
La musique l'a emporté sur le commerce dans la réputation post-mortem.
Mise à jour : 15 mai 2016