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LECLERC, Léonard (1768-1823)
Autre(s) forme(s) du nom : LECLAIR
LE CLER
LE CLERC
Date(s) : 1768-10-4 / 1823-1-8
Suivant les traces de son aîné, Léonard LECLERC fait son apprentissage d'enfant de chœur au chapitre de la collégiale de Saint-Léonard-de-Noblat dans le Haut-Limousin où il devient musicien et serpent. Alors que son frère Mathieu LECLERC persévère dans la discipline musicale après la Révolution, Léonard devient cordonnier, et ne tarde pas à quitter sa ville natale pour la Marche d'où était originaire son épouse. Enfin le cordonnier finit par s'installer définitivement à Limoges.
• 4 octobre 1768, St-Léonard-de-Noblat : Plus de quinze ans après le mariage de Pierre Leclerc et Jeanne Jolibois, Léonard voit le jour. Il est le petit frère de Mathieu LECLERC, de quinze ans son aîné. Il est baptisé le lendemain. Ni son parrain ni sa marraine ne savent signer leur nom.
• [1778] : Léonard LECLERC est reçu comme enfant de chœur par le chapitre de Saint-Léonard où son frère aîné chante depuis de nombreuses années déjà.
• [1788] : Il devient chantre et serpent à la collégiale de sa ville natale.
• 1790, Saint-Léonard-de-Noblat : Léonard LECLERC exerce toujours au service du chapitre de la collégiale Saint-Léonard comme chantre et serpent et reçoit 200 livres pour ce faire, alors que son frère aîné Mathieu n'en touche que 180. Il déclare avoir douze ans de service, incluant ses années d'enfant de chœur. Un troisième homme, Pierre ROUGERIE, est aussi salarié du chapitre (170 livres et 30 livres de casuel), mais il n'est pas certain qu'il soit musicien. Enfin, le chapitre rémunère un bedeau (60 livres). Le chapitre a des enfants de chœur dont nous ignorons le nombre et les noms, et ne savons pas qui les instruisait.
• 1791 : Léonard LECLERC est âgé de 23 ans et il adresse avec les autres musiciens de la Haute-Vienne une demande de pension au district du département qui lui accorde annuellement 100 livres de traitement.
• 3 mai 1791, St-Léonard-de-Noblat : Le jeune homme épouse Louise Labussière, une jeune fille venant de Bénévent en Creuse à environ 40 km au nord de Saint-Léonard, où demeurent alors ses parents, paroisse Saint-Barthélemy. Mathieu LECLERC son frère témoigne de leur union et signe l'acte de mariage. Aucune indication n'est donnée dans l'acte sur les métiers exercés par les protagonistes.
• 18 février 1792 : Le directoire du district de Saint-Léonard enregistre la pétition de Léonard LECLERC. Il y réclame un traitement conforme à ses "longs services" de "musicien et serpent".
• 2 mars 1792 : Le district lui accorde la somme de 192 livres par forme de gratification. Au vu de son jeune âge il n'a évidemment pas droit à une pension.
• 12 -16 août 1792 : "Pétition de Léonard LECLERC musicien du cy devant chapitre de St-Léonard tendante à obtenir à titre de pension le traitement qui lui revient d'après la loi du 1er juillet".
• 19 juillet 1794, St-Léonard-de-Noblat : Lors de la naissance de son fils Mathieu, il est devenu cordonnier. Deux témoins signent l'acte de naissance, Marguerite Péliguaud, servante chez un médecin de la ville, et son frère aîné, Mathieu LECLERC, lui aussi qualifié de cordonnier.
• 13 septembre 1796, Bénévent-l'Abbaye [Creuse] : Le ménage Leclerc vit désormais dans la Creuse d'où est originaire Louise Labussière, elle met au monde André. Léonard LECLERC est cordonnier.
• 15 juillet 1798, Bénévent-l'Abbaye : Jeanne Julie naît de l'union entre le cordonnier et Louise Labussière.
• 10 avril 1801, Bénévent-l'Abbaye : La famille accueille la naissance de Catherine.
• 26 novembre 1802, Bénévent-l'Abbaye : Un petit Léonard agrandit le cercle familial, avant de décéder 18 mois plus tard, le 23 juin 1804.
• • •
• 7 juillet 1818, Limoges : Après St-Léonard-de-Noblat, puis Bénévent-L'Abbaye, nous retrouvons Léonard LECLERC et sa famille installés à Limoges. Le père de famille est toujours cordonnier. Son fils André, lui aussi devenu cordonnier, se marie avec Catherine Lemoine, fille d'un perruquier originaire de St-Junien. L'épouse et son père signent l'acte.
• 14 octobre 1818, Limoges : Seulement trois mois après le mariage d'André, un autre fils, Mathieu, cordonnier, prend pour épouse Thérèse Thomasson. Elle est fille de menuisier et signe l'acte de mariage auprès de son père, de son beau-père et de son nouvel époux.
• 24 juin 1820, Limoges : C'est au tour de sa fille Jeanne-Julie de se marier. Elle épouse Jean Auger, cordonnier, fils de tailleur et originaire de Brive-la-Gaillarde en Bas-Limousin. Ses frères André et Mathieu sont tous deux témoins. Sur l'acte, il est stipulé qu'ils ne savent pas signer, alors que la jeune fille signe parfaitement lisiblement. Cela semble surprenant d'autant que deux ans plus tôt nous retrouvions la signature de Mathieu Leclerc sur son propre acte de mariage. En revanche André avait en effet déclaré ne pas savoir signer lors de son mariage. L'acquisition de l'alphabétisation semble donc fragile à cette génération.
Lors de chacun des mariages de ses enfants, Léonard LECLERC est présent et consentant, à chaque fois qualifié de cordonnier, métier qu'ont embrassé aussi ses fils. Le destin de musicien qui semblait se dessiner pour lui lorsqu'il faisait son apprentissage d'enfant de chœur s'est définitivement refermé avec la dissolution du chapitre de Saint-Léonard.
• 8 janvier 1823, Limoges : À son décès, Léonard LECLERC est dit "veuf, âgé de 55 ans, cordonnier".
Mise à jour : 18 septembre 2018