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DUBIEF, Pierre (1757-1793 ap.)
État civil
NOM : DUBIEF     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DU BIEF
Date(s) : 1757-12-6   / 1793-9 ap.
Notes biographiques

Né tout près de Mâcon, successivement enfant de chœur puis joueur de serpent et basson à la cathédrale de Mâcon, Pierre DUBIEF semblait bien enraciné. Mais la Révolution l'emporte à Paris où il vit depuis deux ans en 1793. Jusqu'à quand ?

• 6 décembre 1757, Saint-Sorlin [aujourd'hui : La Roche-Vineuse, Saône-et-Loire] : Pierre DUBIEF naît dans ce village situé à 10 km au nord-ouest de Mâcon, où ses parents s'étaient mariés le 6 novembre 1736. Sa mère, Mathie Mathia ou Mathias, a déjà donné le jour à de nombreux enfants. Son père, Claude Dubief, est meunier. Il se dira en 1791 "né sans fortune".
 
• 3 juillet 1764, Mâcon [Saône-et-Loire] : Pierre DUBIEF est reçu enfant de chœur du chapitre cathédral Saint-Vincent de Mâcon ("il est employé au service divin depuis l'âge de six ans" dit-il en novembre 1790). Le registre capitulaire le dit "fils de Claude Dubief et de Mathias Matia du faubourg de St-Laurent-lès-Mâcon", ce qui laisse penser que depuis son baptême ses parents se sont rapprochés de Mâcon, en s'installant au débouché du pont, sur la rive gauche de la Saône. On ne sait pas à la place de quel enfant de chœur il est reçu. Aucune sortie n'est enregistrée dans les semaines avoisinantes. Le maître de musique est alors Guillaume LEBLANC. Quant au maître des enfants de chœur, c'est encore Pierre-François DERAY, mais il est sur le départ et va être très peu de temps après remplacé par Nicolas FOCARD.

• Durant les années 1773 à 1776, devenu grand enfant de chœur, Pierre DUBIEF est souvent présent aux sépultures de la paroisse Saint-Vincent. Le 5 mai 1776, en compagnie de François MOREL, il est encore dit enfant de chœur. Il signe "Dubief".

• [1776], Mâcon : Sorti de la maîtrise, il devient musicien de la cathédrale. Selon ses dossiers des années 1790-1791, il n'y a eu aucune interruption dans sa carrière, il a donc dû être embauché dès sa sortie de la maîtrise, sans doute vers 1776.

• 11 décembre 1786 : À l'occasion d'une sépulture dont il est témoin en compagnie d’Augustin GRUZELIER enfant de chœur de la cathédrale, Pierre DUBIEF est dit musicien.

• 9 janvier 1787, Mâcon : En l'église cathédrale, le sieur Pierre DUBIEF, "musicien de cette église", épouse demoiselle Suzanne Guyonnet, dont le père était notaire royal à Salornay-sur-Guye et dont la mère est dite "bourgeoise demeurant à Mâcon, paroisse Saint-Pierre".

• 27 mars 1788, Mâcon : Né la veille, leur premier fils Antoine-Jean-Philibert est baptisé à Saint-Vincent. Le sieur Pierre DUBIEF est dit "musicien de cette église" et signe "pierre Dubief", en compagnie de la marraine, grand-mère paternelle de l'enfant, et du parrain, un oncle qui exerce comme "praticien" à Cluny.

1790, Mâcon : Pierre DUBIEF est musicien pour le basson et le serpent à la cathédrale, aux gages de 800 livres par an. Il déclare avoir passé 27 ans en tout au service de la cathédrale de Mâcon.
Sous la conduite du prêtre Claude GADOIS, le corps de musique de la cathédrale mêle ecclésiastiques (comme Pierre COINDARD, "distributaire et maître de chœur", Jean-Baptiste VINCENT FAURE, "distributaire et habitué", et Claude CHATENAY, ex-enfant de chœur devenu "thuriféraire") et laïcs, comme l’organiste Lazare RAMEAU, le serpent et basson Pierre DUBIEF, donc, deux basse-contre originaires de Franche-Comté, Joseph-Hyacinthe BAILLY et Jean-François-Xavier MOTET et un "musicien" Jean-Baptiste JARNAGE.

• Fin 1790 et 1791 : Comme tous ses collègues, le sieur DUBIEF, "musicien en l'église de Saint-Vincent", multiplie les démarches pour obtenir des secours. Il insiste sur le fait que la pratique du serpent "a altéré sa santé" et que ses talents ne lui sont plus désormais d'aucune utilité. Les propositions et décisions plus ou moins contradictoires se succèdent à son sujet. Les administrations locales le trouvent trop jeune pour qu'il lui soit accordé une pension et évoquent une très forte gratification (4 000 livres), équivalente à plusieurs années de son traitement antérieur, pour lui permettre de rebondir – comme on dirait aujourd'hui – et de se trouver un autre métier.

• [Vers la fin de 1791] il part pour Paris, où il est signalé en septembre 1793 comme y demeurant depuis deux ans, domicilié rue Saint-Denis puis rue Saint-André. Le fichier des cartes de sûreté de Paris le dit "musicien originaire de Mâcon", âgé de 35 ans et demi, "non armé".

C'est (actuellement) la dernière trace dont on dispose au sujet de Pierre DUBIEF.

Mise à jour : 15 mai 2021

Sources
F-Ad71/ 2 L 677 ; F-Ad71/ BMS La Roche-Vineuse ; F-Ad71/ BMS Mâcon, St-Vincent ; F-Ad71/ G 216/2 ; F-An/ DXIX/090/747/09 ; [F-An/ F7/4807]

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