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SAUSSET, Gaspard (1757-1831)
État civil
NOM : SAUSSET     Prénom(s) : Gaspard     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SAUSSEY
SAUSSAY
Date(s) : 1757-9-20   / 1831-1-24 
Notes biographiques

Formé à la musique comme enfant de chœur à la collégiale Notre-Dame de Beaune, c'est dans cette même église qu'exerce Gaspard Sausset lorsque commence la Révolution, tout en étant "marchand", ou selon certains indices, "marchand chamoiseur".

• 20 septembre 1757, Beaune : Né le même jour, Gaspard SAUSSET est baptisé dans l'église paroissiale Saint-Pierre. Son père, lui aussi prénommé Gaspard, est "marchand à Beaune", métier également exercé par son parrain. Sa mère se nomme Jeanne Albrier. On est dans un milieu relativement aisé, bien alphabétisé, où les hommes sont dits "sieur" et les femmes "demoiselle".
 
• 15 novembre 1765, Beaune : À la suite d'un concours entre huit enfants en tout, Gaspard SAUSSET est reçu enfant de chœur à la collégiale Notre-Dame, en même temps que Pierre DESFORGES, sur lequel il a "le rang", c'est-à-dire qu'il a été classé devant lui par les chanoines. Il est dit "natif de cette ville". Le maître est alors Lazare GOOSSENS. Parmi les enfants de chœur alors présents se trouve Philibert JOROT.

• 28 mars  1767, Beaune [Côte-d'Or] : Après le mariage de Lazare GOOSSENS, qui lui a fait perdre la maîtrise collégiale, les enfants de chœur voient arriver un nouveau maître de musique, Nicolas SAVART.

• 3 février 1768, Beaune : Nicolas SAVART annonce brutalement aux chanoines de Beaune qu'il a accepté la maîtrise de Saint-Martin de Tours. Il est aussitôt remplacé à Beaune par Nicolas ROZE.

• 4 mai 1770, Beaune : Nouveau changement à la maîtrise ! Nicolas ROZE annonce au chapitre de la collégiale qu'il s'est engagé envers la cathédrale d'Angers.
• 21 octobre 1770 : Après avoir fait une fugue, SAUSSET est ré-intégré à la maîtrise par le chapitre. Peut-être cette fugue est-elle une réaction contre le nouveau maître reçu début septembre, le sieur ALOTTE.

• 5 août 1772 : "Sa voix étant en mutation depuis du temps", le chapitre décide que SAUSSET quittera la maîtrise de la collégiale Notre-Dame le 9 septembre (lendemain de la fête de Notre-Dame).

• Avril 1773, Beaune : Le chapitre collégial de Notre-Dame donne 10 livres à CAILLOT et SAUSSET "choriaux" qui ont été très utiles lors des célébrations pascales "tant en chantant les leçons de Jérémie qu’en faisant aujourd’huy les parties d’haute taille et de premier dessus aux musiques qui ont été exécutées".
• 16 août 1773, Beaune : SAUSSET "cy devant enfant de chœur" reçoit 12 livres pour avoir participé aux fêtes de l'Assomption, tout comme les violonistes DECHARGÉ, CORNU et FLAMMAND "qui firent hier leur partie à la Symphonie". Le secrétaire capitulaire ne précise pas s'il a joué d'un instrument ou bien chanté.

• 9 juillet 1776, Beaune : Témoin aux noces de son cousin germain Hugues Arcoly maître tailleur d'habits, Gaspard SAUSSET est dit "marchand chamoiseur en cette ville". On peut penser que cette spécialité en chamoiserie est l'apprentissage qu'il a choisi de faire au sortir de la maîtrise.

• 16 septembre 1784, Argilly : Dans ce village situé à 16 km à l'est de Beaune, son père, le sieur Gaspard Sausset, fermier du domaine de l'hôpital de Dijon, meurt à l'âge de 68 ans. Ses fils, les sieurs Hubert et Jean-Baptiste Sausset, sont présents le lendemain à sa sépulture. Gaspard fils n'est pas mentionné. On a peu d'information sur son statut professionnel durant cette période. Il n'est jamais mentionné dans les registres capitulaires de la collégiale, ce qui semble indiquer qu'il n'y chante pas, même aux grandes fêtes.

• 6 avril 1785, Beaune : Le sieur SAUSSET "ancien enfant d’aube de cette église" se présente à la collégiale pour chanter la haute taille. Aussitôt le chapitre décide de "le recevoir aux appointements ordinaires" et du même coup de licencier le sieur DELORI "qui chante actuellement la ditte haute taille". Le maître de musique est alors, à nouveau, Lazare GOOSSENS.

• 8 octobre 1787, Beaune : Gaspard SAUSSET et Anne-Françoise Mérandon se marient. Fille de feu Joseph Mérandon, marchand, et de  Françoise Albrier, la mariée est née à Beaune le 14 août 1762 [indication livrée par son acte de décès]. Par leurs mères, toutes deux demoiselles Albrier, les deux époux sont très proches cousins : ils ont dû obtenir un bref du pape leur accordant dispense "de consanguinité au second degré", fulminé à l'officialité le 5 octobre. Sans doute les formalités en cour de Rome ont-elles retardé les noces… La mariée est enceinte de près de sept mois. Le métier du marié n'est pas précisé dans l'acte de mariage, et aucun de ses collègues musiciens ne semble présent.
• 19 décembre 1787, Beaune : Né la veille, Jean-Baptiste, premier enfant de Gaspard SAUSSET, "musicien de la collégiale de Beaune", et d'Anne-Françoise Mérandon, est baptisé dans l'église Notre-Dame. Le parrain et la marraine sont un oncle et une tante, choisis dans chacune des lignées, le parrain du côté paternel, la marraine du côté maternel.

• Durant les années qui suivent, Gaspard SAUSSET "musicien de cette église" apparaît de temps en temps dans le registre capitulaire de Notre-Dame, comme le 17 avril 1788 où il obtient trois jours de congé "pour vacquer à ses affaires".
Le 3 octobre 1788, il demande un mois de congé "dont il a besoin pour l’arrangement de ses affaires". Les chanoines lui accordent "jusqu’à la Toussaint". Cette durée, inhabituellement longue, intrigue, d'autant que le musicien semble provisoirement quitter la ville. Le 3 novembre 1788, le chapitre prend lecture d’une lettre du sieur SAUSSET "par laquelle il prie la Cie de l’excuser s’il n’a pu se rendre pour la Toussaint suivant ses promesses, s’étant blessé au pied de manière à ne pouvoir marcher". Les chanoines "ont agréé les excuses dudit sieur".

• Jusqu'en 1790, Beaune : Gaspard SAUSSET est toujours au service de la collégiale Notre-Dame comme musicien gagiste. On peut supposer qu'il y chante toujours la haute taille comme lors de son engagement, mais sans doute joue-t-il aussi d'un instrument, peut-être du serpent et du basson.
En 1790, au chœur de Notre-Dame de Beaune, sous la direction du maître de musique ÉVRARD on trouve les chantres et musiciens suivants : Léonard BALONCHARD, Jean-Baptiste FOURCHOTTE, Philibert JOROTJean-Louis LEVESQUE, MÉRANDON et Gaspard SAUSSET. À cet effectif s'ajoutent l'ancien maître de musique, Lazare GOOSSENS, qui continue à chanter au chœur, l'organiste Jean-Nicolas MORISSET, un certain nombre "d'habitués" comme Pierre DESFORGES ainsi que d'anciens enfants de chœur ayant le statut de "chorial" et mobilisés les dimanches et fêtes comme Claude TRUCHEUR ou Jacques-François CHAMPEAUX.
 • 21 mai 1790 : Comme Jean-Louis LEVESQUE, Gaspard SAUSSET est absent au chapitre général de l’Ascension. Mais il a une excuse, que les chanoines jugent recevable : "en sa qualité de musicien il avoit été obligé de reconduire les régiments de la troupe nationale" (probablement de la Garde nationale ?). Cela confirme qu'il joue d'un instrument et renforce la probabilité qu'il s'agisse du basson.
• 1er juillet 1790 : Dans l'église paroissiale Saint-Pierre est baptisé Gaspard, né le 29 du mois dernier, fils du sieur Gaspard SAUSSET, "marchand à Beaune", et de Françoise Mérandon. Le délai entre la naissance et la cérémonie s'explique par le voyage depuis Autun, à 45 km de là, du parrain, "Mtre Gaspard Merandon, prêtre de l'Oratoire, Curé de la paroisse de St-Jean le Grand d'Autun, oncle maternel de l'enfant". Trois officiers de la Compagnie des Chasseurs de Beaune signent aussi l'acte ès-qualité. Parmi eux on reconnaît à sa signature Bernard Mallard fils, fils du chantre de Saint-Nicolas, Bernard MALLARD.
• 25 septembre 1790 : Sur la demande des sieurs JOROT et SAUSSET "musiciens de cette église", les chanoines leur accordent huit jours "pendant lequel temps ils seront tenus présents", c'est-à-dire qu'ils seront comptés comme étant présents au chœur et en toucheront donc les distributions.

Examinant son dossier de carrière, et constatant qu'il a été "attaché sans interruption au chapitre" depuis sa réception comme enfant de chœur en 1765 jusqu'à la suppression du chapitre, le district de Beaune estime qu'il mérite une pension de 300 livres. Cette affirmation d'une carrière non interrompue paraît contradictoire avec sa réception comme haute-taille le 6 avril 1785 et avec son absence totale des registres capitulaires antérieurement.

• Dès 1791, Gaspard SAUSSET quitte Beaune et va s'installer à Argilly où une partie de sa famille vit toujours (voir ci-dessus au 16 septembre 1784). Le 19 octobre 1791 y meurt le petit Gaspard "âgé d'environ 16 mois", et le 30 juin 1793, y naît Reine-Félicité. Dans ces deux cas, le citoyen Gaspard SAUSSET est dit "greffier de la justice de paix du canton d'Argilly, y résidant". C'est aussi à son domicile que le 9 septembre 1793, s'éteint sa vieille tante, Philiberte Sausset, âgée de 90 ans.

• [1795], Argilly : Son ancien collègue au chœur de la collégiale de Beaune, Jean-Baptiste FOURCHOTTE, s'installe à son tour à Argilly et y devient instituteur.

• 8 frimaire an VI (28 novembre 1797), Argilly : Lorsque le décès de la petite Reine-Félicité est à son tour enregistré, son père, Gaspard SAUSSET, est alors dit "cultivateur au même lieu". Il en va de même le 17 nivôse an VII [6 janvier 1799] lors du décès d'une fille morte-née de Gaspard SAUSSET et Anne Françoise Mérandon, "cultivateurs à Argilly".
Entre temps, Gaspard Sausset est devenu officier municipal. Durant les années VI et VII (1798-1799), c'est lui qui chargé d'établir les actes d'état civil. Il fait de temps à autre appel à Jean-Baptiste FOURCHOTTE pour en être témoin.
À partir du début de l'an VIII (fin 1799), on ne voit plus son écriture ni sa signature dans le registre. Peut-être est-ce vers cette période que le couple Sausset-Mérandon quitte Argilly et regagne Beaune.

• 1er mars 1811, Beaune : Son épouse, Anne-Françoise Mérandon, meurt à leur domicile rue Voltaire. Gaspard SAUSSET est dit "propriétaire".

• 6 mai 1822, Beaune : Gaspard SAUSSET se remarie, épousant Marguerite Lhuillier, qui demeure à Beaune, où elle est née le 8 mai 1775. Son père, mort quand elle était enfant, était bourrelier. L'ancien musicien est dit "propriétaire, demeurant à Cussigny, commune de Corgoloin". Son fils aîné, Jean-Baptiste, est présent, il est "sous lieutenant en non activité demeurant à Cussigny, commune de Corgoloin, âgé de 33 ans". Cussigny est situé à environ 13 km au nord-est de Beaune.

• 24 janvier 1831, Beaune : À dix heures du soir en son domicile s'éteint Gaspard SAUSSET, "propriétaire". Il est dit "époux en secondes noces de Marguerite L'Huilier et veuf en première noces de Françoise Mérandon". Rien dans l'acte, dressé le lendemain, ne vient rappeler son ancien rôle au service du chant liturgique.

Mise à jour : 5 février 2018

Sources
Ad21/ G 2554/2 ; F-Ad21/ BMS Argilly ; F-Ad21/ BMS Argilly en ligne ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame ; F-Ad21/ BMS St-Martin de Beaune en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Pierre ; F-Ad21/ BMS St-Pierre de Beaune en ligne ; F-Ad21/ G 2551 ; F-Ad21/ G 2552 ; F-Ad21/ G 2554 ; F-Ad21/ L 1381 ; F-Ad21/ NMD Argilly en ligne ; F-Ad21/ NMD Beaune ; F-An/ DXIX/091/773/21

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