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BEAUCHEMIN, Pierre (1737-1793)
État civil
NOM : BEAUCHEMIN     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BAUCHEMIN
Date(s) : 1737-1-12   / 1793-11-19 
Notes biographiques

Pierre BEAUCHEMIN appartient à une fratrie de musiciens d’origine briochine. Il semble avoir fait toute sa carrière de musicien comme haute-contre de la cathédrale de Saint-Malo où son frère François a été lui-même reçu bachelier et serpent une quinzaine d'années après lui. 

• 12 janvier 1737, Saint-Brieuc : Pierre-François BEAUCHEMIN naît sur la paroisse Saint-Michel et est baptisé le jour-même. Fils de Fleuriant Beauchemin et de Gillette Lecuyer – que le curé qualifie d'"honnêtes gens" –, le nouveau-né est donc le frère aîné de François-Paul et de Jean-Marie BEAUCHEMIN, qui tous deux deviendront musiciens. Leurs parents s'étaient mariés le 28 juin 1733 dans cette même paroisse Saint-Michel. Son acte de baptême s'orne d'une belle signature de son père tandis que le grand-père maternel, Jan Lecuyer, signe plus difficilement.

• [1744- 1754 environ] : Pierre BEAUCHEMIN a été enfant de chœur, sans doute à Saint-Brieuc. La requête collective qu'il signe en 1790 évoque le fait que les pétitionnaires ont été "attachés dès leur plus tendre enfance au service du culte public"… Plus net encore : lorsque, en octobre 1793, les administrateurs du district de Saint-Malo examinent sa carrière, ils précisent que la durée de "plus de 37 ans de service" prise en compte a été calculée "sans y comprendre dix années d’enfant de chœur". Cette formation maîtrisienne a des chances de s'être déroulée dans sa ville natale, mais ce point reste à documenter.

• [1755 ou 1756 environ], Saint-Malo : Pierre BEAUCHEMIN est reçu "bachelier du chœur" de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo, à une date que nous ignorons car les registres capitulaires antérieurs à fin 1756 n’ont pas été conservés. Son fils dit à son décès en 1793 qu'il était "domicilié de Saint-Malo depuis plus de 36 ans", ce qui confirme une arrivée antérieure à 1757.

• 24 octobre 1757, Saint-Malo : BEAUCHEMIN, haute-contre, est "licencié pour insuffisance". Il lui est "accordé deux mois pour se pourvoir". Le dépouillement des registres montre qu’il est toujours là en 1790.

• 19 mai 1759, Saint-Malo : Le chapitre consent à lui verser une avance de 50 livres.

• 28 juillet 1760, Saint-Malo : Il demande à "rentrer au chœur", peut-être après réprimande ou sanction.

• 28 juillet 1761, Saint-Malo : Pierre BEAUCHEMIN, dit "musicien" sans plus de précision, est témoin du mariage (célébré par Claude-Joseph Babin, chanoine de la cathédrale) entre Gaspard LEMAY, lui aussi "musicien", et une jeune Malouine couturière en linge, Thérèse-Françoise Surois. Il signe avec aisance l'acte de mariage.

• 24 mai 1762, Saint-Malo : Pierre BEAUCHEMIN obtient une dispense de huit jours en raison de la maladie de son père. Sans doute fait-il alors un aller-retour à Saint-Brieuc.

• 27 février 1764, Saint-Malo : Muni du consentement de sa mère, en présence de son frère François, musicien, venu de Saint-Brieuc, et d'un ami musicien, René GRENARD, le sieur Pierre François BEAUCHEMIN, "bachelier de l'église Cathédralle de St-Malo", âgé de 27 ans, épouse une jeune marchande de 18 ans, Françoise-Marie Beauveau. Leurs deux autres témoins sont un "employé" et un "commis".

• 18 janvier 1771, Saint-Malo : Le chapitre accepte de le dispenser des mâtines jusqu’à Pâques. Sa voix est, en effet, très fragile !

• 13 juillet 1772 : Après la réception de son frère François comme bachelier du chœur "et pour jouer du serpent et basson", Pierre BEAUCHEMIN est appelé BEAUCHEMIN l’aîné dans le registre capitulaire. On lui demande, ce jour, de justifier sa dispense des mâtines qui a continué à courir...

• 4 mai 1773, Saint-Malo : Pierre BEAUCHEMIN est "bachelier du chœur de la cathedralle" lorsqu'il assiste "dans l'église cathédralle et paroissiale", au mariage de son frère François-Paul, lui aussi "bachelier du chœur", jouant serpent et basson, avec une jeune marchande fripière de vingt ans, Marie-Perrine Denis.

• 16 août 1783, Saint-Malo : Huit jours de congé sont accordés au sieur BEAUCHEMIN, bachelier, sans que nous puissions savoir s’il s’agit de Pierre ou de François.

• 21 mai 1784, Saint-Malo : CARFANTAN, "cy-devant enfant de chœur", est reçu "bachelier du chœur" pour un an afin d'y chanter la haute-contre. Le jeune homme vient donc en appui de Pierre BEAUCHEMIN. À la fin de l'année prévue, il reste au chœur, où il chante toujours en 1790.

• 2 octobre 1786, Saint-Malo : Les chanoines font le triste constat "que les infirmités des sieurs BEAUCHEMIN l’aisné et DEVADRE musiciens de cette église, les mettent hors d’état de rendre les mêmes services au chœur que par le passé" et que LE MOAL n'est pas capable de "faire sa partie dans la musique". Pour renforcer le chœur, deux nouveaux musiciens sont recrutés quelques jours plus tard, Julien-François COLLIAUX, de Rennes, et François-Marie GASCHER, de Meaux, recommandé par GUIGNET.

• 26 novembre 1787, Saint-Malo : Le chapitre consent un prêt de 600 livres au sieur BEAUCHEMIN, bachelier du chœur. On sait qu'il s'agit ici de Pierre puisque son frère François se porte caution.

• 9 septembre 1788 : On apprend que "BEAUCHEMIN l’aisné", c’est-à-dire Pierre, ne remplit pas ses engagements concernant le remboursement du prêt qui lui a été consenti. Le chapitre va procéder à des retenues sur ses salaires.

1790Saint-Malo : Malgré ses "infirmités", Pierre BEAUCHEMIN est toujours musicien de la cathédrale Saint-Vincent, où sous la conduite du maître de musique Louis AUBIN-THOUSÉ, il côtoie les autres bacheliers du chœur, Claude-Denis DEVADRE, le jeune Jean CARFANTAN, Julien-François COLLIAUX, Pierre DANAIS, sans oublier l'organiste Jean LEMOINE-PRÉNEUF et bien entendu son propre frère, François-Paul.
• 3 mai 1790, Saint-Malo : Lui est ses collègues musiciens adressent une pétition collective au Comité ecclésiastique.

• 19 novembre 1793, Saint-Malo : Pierre-François BEAUCHEMIN meurt à l'âge d’environ 56 ans.
Mais son décès n’est enregistré que le 3 pluviôse an II (22 janvier 1794), soit deux mois plus tard, après une délibération du Conseil Général de la commune en date du jour. Accompagné de son cousin Jean Beauchemin, secrétaire de cette commune, le fils du défunt, François-Marie, explique le fait que le décès n'ait pas été déclaré sur le champ "par l'embarras où se sont trouvés les parents dudit deffunt dans cette [sic] instant où la présence des brigands dans le voisinage causoit un certain désordre" et parce que lui-même "se trouvait alors à la tête d’un détachement au poste avancé de Châteaux-Richeux" (un gros éperon rocheux tout près de Cancale, stratégique sur la route entre la Normandie et la Bretagne). Le Conseil Général admet que ces raisons sont recevables et que la famille doit être acquittée "de la peine portée par la loi contre ceux qui ne font pas les déclarations de décès dans les 24 heures".
L'acte apporte beaucoup d'informations sur le défunt : il est dit "musicien", natif de Saint-Brieuc, âgé d’environ 56 ans, "domicilié de Saint-Malo depuis plus de 36 ans", fils de Fleurian Beauchemin et de "Gillet Lequier" sa femme, et époux de Françoise-Marie Beauveau. Il montre également une famille très engagée pour défendre la république et la servir.

•  21 pluviôse III [9 février 1795] : La citoyenne veuve Beauchemin obtient par un arrêté départemental le paiement de 477 livres restant dues à son feu mari "ci devant musicien de la paroisse de Port Malo". L'essentiel (402 livres) de cette somme correspond à "sa portion dans les fondations et obits". Le reste, 75 livres, correspond à ses "gages des six derniers mois à raison de 150# par an jusqu’à cessation du culte".

Mise à jour : 9 juin 2019

Sources
F-Ad22/ BMS St-Michel, St-Brieuc ; F-Ad35/ 1 G 266  ; F-Ad35/ 1 G 268 ; F-Ad35/ 1G 265 ; F-Ad35/ BMS Saint-Malo ; F-Ad35/ BMS St-Malo ; F-Ad35/ L 1059 ; F-Ad35/ L 1060 ; F-Ad35/ L 1067 ; F-Ad35/ NMD St-Malo ; F-An/ DXIX/053/113/15-16 ; F-An/ DXIX/053/113/17 ; F-An/ F19/1115

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