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LEMAIRE, Jean-Baptiste Nicolas (ca 1767-1815)

LEMAIRE, Jean-Baptiste Nicolas (ca 1767-1815)

État civil
NOM : LEMAIRE     Prénom(s) : Jean-Baptiste Nicolas     Sexe : M
Date(s) : 1767 ca  / 1815-7-6 
Notes biographiques

Comme beaucoup de ses compatriotes picards, Jean-Baptiste Nicolas LEMAIRE tente sa chance dans la capitale et parvient à se placer comme haute-contre à la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1785. Il fait bientôt le choix de la tonsure, ce qui annonce une carrière bénéficiale toute tracée au sein de cette église. La Révolution le propulse sur la scène. Après avoir travaillé dans différents théâtres de Paris et de province, il obtient d'être engagé à l'Opéra, d'abord pour renforcer les chœurs dans l'opéra Trajan en 1807, puis l'année suivante à titre définitif, avec la possibilité d'interpréter de petits rôles.

• [vers 1767], sans doute dans le diocèse d'Amiens : Jean-Baptiste Nicolas LEMAIRE vient au monde (en 1807, les maîtres du chant de l'Opéra le disent âgé de 40 ans au plus).

• 13 avril 1785, Paris : Jean-Baptiste LEMAIRE est reçu comme machicot [musicien] à la cathédrale Notre-Dame. C'est un laïc originaire du diocèse d'Amiens.

• 10 septembre 1788, Paris : Toujours machicot, il reçoit la permission d'être tonsuré à la prochaine ordination et à cet effet, sera examiné par le chanoine Bremond.

• 27 septembre 1788, Paris : Jean-Baptiste LEMAIRE reçoit la première tonsure des mains de Mgr Meroudot du Bourg, évêque de Babylone.

• 1789, Paris : Il est qualifié de haute-contre de la cathédrale Notre-Dame dans le Calendrier musical universel.
• 4 septembre 1789, Paris : Sa fille Marie-Rose-Stéphanie Lemaire voit le jour. La mère (avec laquelle LEMAIRE n'est sans doute pas encore marié) se nomme Anne-Rose Dumont. Mademoiselle Lemaire deviendra artiste lyrique au Théâtre Feydeau, à Anvers, Bruxelles et Rouen.

• 1790, Paris : Jean-Baptiste LEMAIRE semble toujours en fonction à Notre-Dame au moment de la suppression du chapitre. Nous ne disposons toutefois pas d'une supplique individuelle, comme c'est également le cas pour la douzaine d'autres musiciens non bénéficiers qui sont alors en poste à la cathédrale Notre-Dame.

• 1791-1792, Paris : Il chante dans les chœurs du Théâtre italien en compagnie de HUBY et de ROUGET.

• 29-30 juillet 1807, Paris : LEMAIRE est entendu par les maîtres du chant de l'Académie impériale de Musique, qui exposent dans leur rapport que "M. Le Maire, qui a déjà été attaché à l’Opéra, se présente de nouveau. Il a une belle voix, franche et bien timbrée et d’une étendue convenable. Il est bon musicien : de plus, ayant joué en province, étant d’un Phisique présentable, il pourra se rendre utile dans les coryphées, au cas de maladie de M. Martin, chargé spécialement de cet emploi". L’opéra Trajan, ajoutent-ils, nécessite du monde, surtout après le décès de Rousseau. LEMAIRE pourrait donc s'avérer très utile. Ils proposent de l'admettre immédiatement, et comme il peut faire plus que de chanter dans les chœurs, ils estiment juste de lui proposer des appointements "raisonnables". Le rapport du  directeur de l'Académie impériale de Musique reprend ces propositions.
• 8 août 1807, Paris : Le directeur demande au préfet du palais de lui faire connaître ses intentions au sujet de LEMAIRE, qui est "vivement sollicité de partir pour Nismes". LEMAIRE est présenté comme "haute-contre très distinguée", déjà connu à l'Opéra, "et très regretté lors de son départ de l'académie, il y a quelques années". 
• 18 août 1807, Paris : Le Premier Préfet du palais Luçay arrête que LEMAIRE sera inscrit sur l'état matrice à l'emploi de haute-contre des chœurs du chant, aux appointements de 1 000 francs. 

• 8 mai 1808, Paris : Les chefs du chant de l'Opéra Adrien, PERSUIS et LEBRUN proposent à Picard, directeur, d'admettre "M. Le Maire, maintenant à Paris. Il est agé au plus de 40 ans, sa voix est belle, sa taille élevée et il est bon musicien. Ayant joué la Comédie en province, M. Le Maire peut être très utile pour des petits rôles et pour des coryphées". Ils suggèrent de lui accorder 1 200 francs d'appointements.
• 10 mai 1808, Paris : Par arrêté du directeur de l'Opéra, LEMAIRE est engagé comme artiste des chœurs haute-contre. Ses appointements s'élèvent à 1 200 francs par an. 

• 1808-1813, Paris : Jean-Baptiste LEMAIRE touche des appointements (18 francs) pour ses prestations de haute-contre à l'occasion de diverses cérémonies organisées à la cathédrale Notre-Dame en l'honneur du régime de Napoléon : les 25 décembre 1808 pour les dernières victoires en Espagne (Espinosa, Burgos, Tudela, Somo-Sierra) et la prise de Madrid, 23 juillet 1809 pour les victoires d'Enzersdorf et de Wagram, 15 août 1809 pour la Saint Napoléon, 1er décembre 1811 pour les anniversaires du sacre de Napoléon et de la bataille d'Austerlitz, 15 août 1812 à nouveau pour la Saint Napoléon, 4 octobre 1812 pour la victoire de la Moskowa, 19 septembre 1813 pour la victoire de Dresde.

• 6 juillet 1815, Paris : Jean-Baptiste Nicolas LEMAIRE, artiste de l'Opéra, décède. Le service funèbre a lieu en l'église de l'hôpital de la Charité.
• 18 septembre 1815, Paris : L'estimation de ses meubles s'élève à la somme de 1 478,80 francs. LEMAIRE demeurait au n° 13, rue Basse des Ursins dans un appartement de location en compagnie de son fils Jean-Marie-Nicolas Lemaire, imprimeur. Sa femme Anne-Rose Dumont était installée à Bruxelles, aux côtés de leur fille Marie-Rose-Stéphanie, artiste au Grand Théâtre, qui venait d'épouser Jean-Philippe Morel, artiste dramatique, plus tard directeur du théâtre d'Anvers, et de deux autres enfants mineurs, Jean-Baptiste-François et Victoire-Violette Lemaire, respectivement âgés de 20 et 19 ans. Une dernière fille, Nicole-Victoire Lemaire, artiste dramatique, séjournait alors à Dole (Jura).
LEMAIRE élevait des serins dont les chants devaient réjouir son oreille musicale. Il possédait les portraits des compositeurs Rameau, Philidor et Dalayrac et du danseur Gardel, et une bibliothèque bien garnie faisant la part belle à la littérature et à l'histoire. La présence, parmi ses bijoux, d'une petite croix émaillée surmontée d'une couronne et montée en argent, représentant des fleurs de lys et les portraits des rois Henri IV et Louis XVIII, montre qu'il voyait d'un bon œil, dans les derniers temps de sa vie, le retour des Bourbons sur le trône de France.

Mise à jour : 6 mai 2016

Sources
Calendrier Musical Universel, suite de l'Almanach Musical, année 1788 ; Calendrier musical universel ; E. Gregoir, Littérature musicale..., 1876 ; F-An/ AJ/13/84 ; F-An/ ET/V/983 ; F-An/ F19 7049 ; F-An/ LL 232/ 39/ 2 ; F-An/ LL 232/ 41 ; F-Pan/ F19 7049 ; F-Pan/ F19/7049 ; Les Spectacles de Paris et de toute la France, 1792

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