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SAUTEREAU, Jean Jacques Pierre (1753-1816)

SAUTEREAU, Jean Jacques Pierre (1753-1816)

État civil
NOM : SAUTEREAU     Prénom(s) : Jean Jacques Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : SOTEREAU
SAUTRAU
SAUTREAU
SAUTRAUX
Date(s) : 1753-2-25   / 1816-8-16 
Notes biographiques

C'est à Rennes que Jean-Jacques-Pierre SAUTEREAU, fils d'un serpent et basson, voit le jour et fait ses premiers pas dans la musique en tant qu'enfant de chœur de la cathédrale. Si on le retrouve musicien à Eymoutiers [Haute-Vienne], il s'éteint dans sa ville natale, sans que l'on sache encore très bien s'il a exercé une autre profession après 1790.

• 25 février 1753, Rennes : Jean-Jacques-Pierre SAUTEREAU naît et est baptisé le même jour paroisse Saint-Jean. Il est le fils de Pierre Étienne SAUTEREAU, serpent et basson de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes et de Marie Bourdin, qui s'étaient mariés dans la même paroisse le 2 décembre 1751. Le parrain choisi est "vénérable et discret messire Jacques Pierre Robinois, semi-prébendé de la cathédrale de Rennes". Cela fait presque deux ans (mai 1751) que "Mrs [du chapitre] ont reçu le sieur Sautereau pour jouer du serpent et du basson dans leur église".

• 13 avril 1754, Rennes : À son baptême, sa sœur Marie Jeanne Gabrielle reçoit pour parrain Jean Michel LEMYRE, organiste de l'abbaye Saint-Georges de Rennes. Celui-ci avait déjà signé l'acte de mariage des parents : c'est visiblement un ami de la famille.
• 28 avril 1755, Rennes : Son frère Alexandre Marie, lui aussi futur musicien d'Église, voit le jour à son tour.
• [1756-1760], Rennes: Deux autres naissances connues viennent agrandir la famille Sautereau. La mère de Jacques SAUTEREAU meurt en couches lors de la naissance de Françoise-Louise en 1760.

• 2 août 1766, Rennes : Jacques SAUTEREAU et son frère Alexandre-Marie, sont reçus enfant de chœur à la cathédrale Saint-Pierre. Jacques a bientôt 13 ans et demi, et son frère plus de 11 ans, ce qui paraît tardif pour intégrer une maîtrise d'enfants de chœur où la réception se fait généralement autour de 7 à 8 ans. Le maître de la psallette est alors, et depuis 1733, le sieur JULIEN.

• 24 décembre 1772, Rennes : Le chapitre accorde 24 livres à Jacques SAUTEREAU pour ses services d'enfant de chœur, cette somme formant un acompte sur ce qu'il devra ultérieurement toucher au moment de sa sortie de la maîtrise.

• 22 mars 1773, Rennes : Jacques SAUTEREAU sort de la psallette, il a vingt ans, sa formation a duré sept ans seulement. Il reçoit 76 livres (mais il avait antérieurement reçu au moins une fois 24 livres "à valoir sur sa gratification de sortie").
Un mois plus tard, son frère, Alexandre Marie, quitte également la psallette "attendu ses infirmités", il reçoit une gratification de 150 livres. Les deux frères Sautereau sont remplacés par Bernard BÉDARD et Jacques LEFORT. Le maître de musique est alors Nicolas COLLIN DESGRAVIERS qui, à Pâques 1772, a remplacé le sieur JULIEN.

• [1776], Eymoutiers [Haute-Vienne] : Étienne-Bonaventure LAURIER, jusqu'alors musicien serpent à la collégiale Saint-Étienne, quitte Eymoutiers pour Limoges. Peut-être est-ce à cette date que SAUTEREAU le remplace. Ce serait cohérent avec son profil : il a alors 23 ans et a peut-être vicarié durant trois ans depuis sa sortie de la psallette de Rennes. Les archives de la collégiale étant réduites à des épaves, parmi lesquelles, écrit Bernard Dompnier dans l'article qu'il a consacré à LAURIER, ne se trouve aucun document relatif à la musique au XVIIIe siècle, il a été impossible de préciser la date de l'arrivée de Jacques SAUTEREAU à Eymoutiers.
C'est peu après, vers 1778, qu'à la demande du chapitre Léonard ROY de LAGRANGE arrive à Eymoutiers comme maître de musique.

• 18 décembre 1780, Rennes : Des musiciens de la cathédrale Saint-Pierre demandent la permission de faire un service pour le feu sieur SAUTEREAU serpent de la cathédrale, ''Messieurs délibérans leur ont permis de le célébrer dans leur église et arrêté que le sieur Godard, sacriste, leur fournira la cire et les ornements et ce qui sera nécessaire à cette fin''. Il s'agit là du père de Jacques SAUTEREAU.

• Été 1783, Eymoutiers : Le maître de musique Léonard ROY de LAGRANGE quitte la collégiale Saint-Étienne pour Angoulême puis pour La Rochefoucauld en Angoumois.
• 13 novembre 1783, Eymoutiers : Dans l'église paroissiale Notre-Dame, Jean-Jacques-Pierre SAUTEREAU épouse Marie Negriniac. L'acte de mariage précise qu'il est musicien, mais ne donne aucune indication quant au lieu dans lequel il officie. Au vu de la taille d'Eymoutiers, il s'agit sûrement de la collégiale. L'acte précise qu'il est "fils majeur et légitime de feu Pierre Etienne SAUTEREAUD basson de la cathédrale de  la ville de Rennes". Il est également dit "de cette paroisse", seul lieu où les bans ont été publiés, ce qui indique qu'il y demeure depuis au moins une année (et peut-être nettement plus).
L'on trouve parmi les témoins, tous d'Eymoutiers, le musicien Antoine ROUX

• 21 septembre 1784, Eymoutiers : Mort la veille, François MARCELLIN, musicien du chapitre, est inhumé près de la grande porte de l'église Saint-Étienne, en présence des sieurs Jacques "SAUTRAUX" et Antoine ROUX respectivement "serpent et organiste du dit chapitre".

• 19 février 1787, Eymoutiers : SAUTEREAU basson et serpent du chapitre Saint-Étienne est témoin du mariage du musicien Antoine ROUX, qui exerce à la fois comme "musicien" à l'église paroissiale Notre-Dame et comme "organiste" à la collégiale Saint-Étienne. SAUTEREAU signe fièrement l'acte de mariage comme "aufficier du chapitre".  

• [Jusqu'en 1790] : SAUTEREAU joue toujours du serpent à la collégiale Saint-Étienne d'Eymoutiers. La rétribution annuelle qu'il reçoit du chapitre est de 90 livres auxquels s’ajoutent 30 setiers de seigle. Cela paraît très peu et indique qu'il exerçait très vraisemblablement une autre activité à côté (artisanat ? enseignement ?).

• 1791, Eymoutiers : Ainsi que le font la plupart des musiciens, Jacques SAUTEREAU adresse une demande de pension au district du département. ''Attendu le peu de fortune du chapitre qui ne pouvoit leur donner que des gages modiques et la jeunesse des exposants", l'administration départementale propose de lui accorder 60 livres de traitement annuel. On ignore si l'avis du département a été suivi par le Comité ecclésiastique, l'usage étant de n'accorder aux jeunes musiciens que des gratifications et non des pensions.
• Juin 1791 : SAUTEREAU et Antoine ROUX participent à la fondation de la Société populaire "Les Amis de la Constitution", connue ensuite sous le nom du "Club des jacobins".

• Octobre 1792, Saintes : Un tableau administratif donne la composition de la musique de la cathédrale constitutionnelle. SAUTEREAU (sans prénom indiqué) est mentionné comme basson et serpent, résidant à Saintes et bénéficiant d'un traitement de 700 livres par an. La colonne "observations" indique: "reçu à la place de son frère suivant le certificat du département du 5 octobre dernier". L'hypothèse la plus vraisemblable est que Alexandre SAUTEREAU, après un bref séjour à Saintes, aurait fait signe à son frère Jacques pour venir occuper son poste. Mais cela reste actuellement du domaine de l'hypothèse... et peu-après Jacques SAUTEREAU est à nouveau attesté en Limousin.

• Mars 1793 : Selon Léon Jouhaud (La Grande Révolution dans la petite ville…, 1938), le musicien Jacques SAUTEREAU serait le seul volontaire d'Eymoutiers à partir pour défendre la patrie. Est-il réellement parti ? Si oui, il en est revenu vivant puisqu'on le retrouve peu après à nouveau – ou toujours – en Limousin.

• Février 1795 : Jacques SAUTEREAU dépose auprès des administrateurs du district de Saint-Léonard-de-Noblat, localité située à environ 30 km au nord-ouest d'Eymoutiers, une nouvelle pétition tendant à obtenir la gratification qui lui est due en la qualité de musicien du "ci-devant chapitre d'Eymoutiers". Demeure-t-il toujours à Eymoutiers ?

• 21 nivôse an V [10 janvier 1797], Eymoutiers : Sur les dix heures du matin dans sa maison située rue Grande du pré décède Marie Negriniat, "épouse de Jacques SAUTEREAU, instituteur". Le lendemain, c'est sa belle-sœur, Marie Fillaire, épouse du citoyen Blaise Negriniat, 40 ans, qui effectue la déclaration de décès.
• 15 mai 1797, Eymoutiers : L'ancien serpent épouse en seconde noces Anne Legros, de vingt ans sa cadette (lui a 41 ans). La nouvelle activité professionnelle de l'époux n'est pas précisée sur l'acte de mariage. Parmi les témoins se mêlent différents corps de métiers, tels que gendarme, aubergiste, officier de santé.

Sa trace se perd alors à Eymoutiers. Il semble avoir quitté la ville.

• • •

• 16 août 1816, Rennes : À sept heures du soir, Jean-Jacques-Pierre SAUTEREAU décède à l'hôpital général de la ville de Rennes, d'où il est originaire. La déclaration de décès est enregistré dans les registres d'état civil rennais le 23 du même mois. Sa filiation, son âge et son lieu de naissance sont mentionnés ("fils d'Etienne SAUTEREAU et de Marie Bourdin natif de St-Jean de Rennes, âgé de 63 ans et demi") : le défunt devait être muni d'une "pièce d'identité", probablement son certificat de baptême. Rien n'est dit en revanche de son statut matrimonial, ni de son métier... que les employés de l'hôpital de Rennes ne pouvaient connaître.

Mise à jour : 30 août 2018

Sources
F-Ad17/ L 320 ; F-Ad35/ 1G 700  ; F-Ad35/ G 207 ; F-Ad87/ BMS Eymoutiers ; F-Ad87/ BMS Notre-Dame d'Eymoutiers ; F-Ad87/ L 559 ; F-Ad87/ NMD Eymoutiers ; F-AmRennes/ NMD Rennes ; F-An/ DXIX/091/776/04 ; L. Jouhaud, La Grande Révolution dans la petite ville..., 1938

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