Login
Menu et informations
CHARLES, Antoine (ca 1724-1794)
État civil
NOM : CHARLES     Prénom(s) : Antoine     Sexe : M
Date(s) : 1724 ca  / 1794-3-29 
Notes biographiques

En 1790, Antoine CHARLES est chantre à Châtillon-sur-Seine, au nord de l'actuelle Côte-d'Or. Au XVIIIe siècle, cette petite ville du diocèse de Langres comporte deux paroisses importantes, Saint-Vorles et Saint-Jean. Une troisième église, Saint-Nicolas, est alors seulement succursale. Les registres paroissiaux montrent que les chantres de chacune des églises collaboraient à l'occasion de certaines cérémonies.

• [1724], où ? : Selon l'âge indiqué à son décès, Antoine CHARLES serait né en ou vers 1724. On est actuellement mal renseigné sur la première partie de sa vie.

• [Avant l'été 1761], Poinçon [Côte-d'Or] : On sait à travers une requête rédigée en 1768 qu'avant d'arriver à Châtillon-sur-Seine Antoine CHARLES avait été maître d’école "à Poinçon", c'est-à-dire très probablement Poinçon-lès-Larrey, village situé à une dizaine de km à l'ouest de Châtillon. Il prétend qu'il y "gagnoit au moins 500 livres".

• 22 août 1761, Châtillon-sur-Seine : Un traité est établi entre la municipalité et Antoine CHARLES. Pour la somme de 142 livres par an, il devient maître d'école de la petite ville et doit, se plaint-il ultérieurement, "enseigner la jeunesse gratuitement". Il devient en même temps chantre de l’église paroissiale de St-Vorles.

• 6 janvier 1762, Châtillon-sur-Seine : C'est à cette date que l'on relève la première apparition d'Antoine CHARLES dans les registres de la paroisse Saint-Vorles. Il est signataire d'un acte de baptême, sans y avoir été particulièrement mentionné. À partir de là, il est très régulièrement présent et signataire à la plupart des cérémonies de la paroisse Saint-Vorles, le plus souvent dit maître ou recteur d'école au début, parfois dit chantre et parfois sans qualificatif particulier.
• 26 avril 1762 : Le chantre de Saint-Vorles est présent à l'église et au cimetière Saint-Jean pour la sépulture de Madelaine Bourlot, 75 ans, femme de Georges ODINOT, le chantre de la paroisse Saint-Jean. Il signe après le veuf.
• 15 décembre 1762 : Antoine CHARLES revient à Saint-Jean aider son vieux collègue à l'occasion d'une sépulture. Il signe "Charles" avec paraphe et ruche, à côté de "Odinot chantre" dans le registre paroissial.

• 21 décembre 1766 : Inversement, Georges ODINOT vient renforcer le chant à Saint-Vorles lors de l'enterrement d'une jeune fille de 23 ans, fille d'un menuisier. Les deux chantres signent côte à côte.

• 12 avril 1768, Châtillon-sur-Seine : Antoine CHARLES assiste et signe à la sépulture du vieux chantre de Saint-Jean, Georges ODINOT. Peu après, ce dernier est remplacé par Simon SOULIER.
• Décembre 1768 : Ayant appris que la Ville envisageait d'utiliser le produit d'une coupe de bois pour augmenter les salaires des trois régents du collège, Antoine CHARLES rédige une requête pour être considéré comme un quatrième régent et avoir part à cette augmentation. Il s'appuie sur le fait que son contrat de 1761 le qualifie – sans doute dans un souci de distinction – de "régent d'écriture". Il se plaint également des "peines et soins qu’exige une classe composée d’environ 100 écoliers qu’il est obligé d’enseigner gratuitement".
Cette réclamation – qualifiée de "chimérique" par les officiers municipaux – nous vaut un courrier passionnant envoyé par la Ville à l'Intendant au début de janvier 1769. Il y est précisé qu'Antoine CHARLES est triplement payé comme chantre : il perçoit 12 livres des fabriciens comme chantre de la paroisse St-Vorles, et 36 livres comme chantre de l’Hôpital St-Pierre, "dont les offices ne se rencontrent presque jamais à la même heure que ceux de l’église St-Vorles". De plus il reçoit "24 livres pour enseigner le plain-chant à quatre jeunes gens", détail rarissime sur les modalités de transmission du chant au lutrin, que l'on imagine en général plutôt fondé sur l'imitation, dans un cadre d'apprentissage régi par le bénévolat.
Mieux : les officiers municipaux insistent sur l'importance du casuel obtenu de gré ou de force par le chantre. "Le Sr Curé ne marche jamais sans son chantre qui est payé aux batêmes, aux mariages et aux enterremens. Le Sr CHARLES se fait payer 30 sols par enterrement, non compris un cierge qui vaut 12, 15, 20 et quelquefois 30 sols. Pour ce qui est des batêmes et des mariages, nous savons que quand ce chantre trouve qu’on n’a pas été assez généreux à son égard, il renvoye l’argent qu’on lui a donné avec un billet. C’est ce qu’il a fait à plusieurs notables habitans".
Par ailleurs, si les édiles confirment le chiffre de "cent écoliers environ qui composent la classe du Sr CHARLES", ils précisent qu'"il y en a tout au plus dix ou douze qui ne la payent pas. Les autres lui donnent jusqu’à 10 sols par mois". Enfin, le maître a, disent-ils "beaucoup d’écoliers en ville, desquels il a 30 sols par mois". Finalement, la Ville estime "que sa place lui vaut au moins 600 livres" et dénonce la rapacité financière du maître d'école qui exige de l'argent "de ceux qu’il doit enseigner gratuitement, et qu’on l’accuse de négliger quand ils ne le payent pas".
Le portrait est à charge et mériterait sans doute d'être nuancé. Il a le grand mérite d'apporter des précisions financières rarement disponibles.

• 8 septembre 1769, Châtillon-sur-Seine : Une enfant de trois ans, fille d'un avocat en parlement, écuyer, est inhumée au cimetière Saint-Jean, "au convoi de laquelle ont assisté Antoine CHARLES et Simon SOULIER chantres, avec nous soussignés".

• 26 et 28 juin 1773 : Antoine CHARLES, "recteur d’école", intervient pour deux sépultures paroisse Saint-Jean durant la transition entre Simon SOULIER et le recrutement d'un nouveau chantre, Joseph POILLIOT.

• 1780, Châtillon-sur-Seine : Antoine CHARLES, toujours recteur d'école et chantre de Saint-Vorles, commence à apparaître dans les registres des sépultures de l'hôpital Saint-Pierre parfois dit "chantre du dit hôpital". On remarque que le 8 mai 1782 une sépulture de cet hôpital a lieu "en présence de Me Antoine CHARLES, clerc de la paroisse"… titre qui ne lui est que très exceptionnellement donné. En réalité, on sait qu'il était chantre de l'hôpital depuis avant 1768, peut-être même depuis sa réception en 1761.

1790, Châtillon-sur-Seine : Antoine CHARLES est toujours chantre de la paroisse Saint-Vorles et chantre de l'hôpital Saint-Pierre. Tout au long de l'année 1790, il est très fréquemment mentionné dans le registre de Saint-Vorles, et systématiquement qualifié alors de "chantre de cette paroisse", ce qui est clairement son titre principal.
• 30 avril 1790 : Antoine CHARLES, "chantre de la paroisse de St Vorle de cette ville", est témoin de mariage du colonel de Grimaldi de Beuil, Colonel du Régiment "Dallemagne" demeurant à Soissons, lors de ses noces avec demoiselle Thérèse-Élisabeth Dadmirat, dont l'un des deux témoins est le sieur Jean MIEL "organiste en cette ville".
• 2 octobre 1790 : Antoine CHARLES, "chantre", remplace ponctuellement Joseph POILLIOT, le chantre de la paroisse Saint-Jean, sans doute indisponible, lors d'une sépulture à Saint-Jean.

• 1792, Châtillon-sur-Seine : Jusqu'à la laïcisation de l'état civil, Antoine CHARLES continue d'apparaître dans les registres toujours à la fois comme chantre de la paroisse Saint-Vorles et comme chantre de l'hôpital Saint-Pierre. À Saint-Vorles, il est assisté de Nicolas ROZE, second chantre de cette église. La paroisse rémunère aussi un sonneur, Vorles Baltié.

• 15 germinal an II (29 mars 1794), Châtillon-sur-Seine : Antoine CHARLES, instituteur, âgé de 70 ans, meurt  à trois heures du matin, en sa maison rue au Lait.

Mise à jour : 26 décembre 2018

Sources
F-Ad21/ BMS Hôpital de Châtillon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Jean de Châtillon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Jean et St-Vorles de Châtillon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Vorles de Châtillon en ligne ; F-Ad21/ C 1014 ; F-Ad21/ NMD Châtillon en ligne

<<<< retour <<<<