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TESSIER, Pierre, à Rennes (1754-1822)
État civil
NOM : TESSIER     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Complément de nom : à Rennes
Autre(s) forme(s) du nom : TEXIER
LETESSIER
Date(s) : 1754-1-25   / 1822-5-17 
Notes biographiques

Après avoir été apprenti et/ou ouvrier du frère Florentin GRIMONT, et avoir épousé la fille d'un facteur d'orgues, Pierre TESSIER (quoique souvent appelé TEXIER, il signe "Tessier") s'établit comme facteur d'orgues dans sa ville natale de Rennes. C'est lui qui a effectué la plupart des expertises et des transferts d'orgues au moment de la Révolution, dans la ville et dans la région alentour. Il a, brièvement, exercé des responsabilités municipales.

• 25 janvier 1754, Rennes : Fils de Pierre Texier et de Janne Ramandé son épouse, Pierre TESSIER naît sur la paroisse de Toussaints. L'acte de baptême, le lendemain, n'apporte aucune précision sur la famille. Le parrain et la marraine savent tous deux signer.

• 26 juillet 1774, Rennes : En l'église Saint-Étienne, de grand matin, on marie deux jeunes gens. Le sieur Pierre TEXIER, qui a alors vingt ans et demi, épouse la Dlle Julienne-Marie-Jacquette Le Roy, fille mineure du sieur Jean LE ROY et de feue Dlle Julienne Gautier. Il signe "pierre Tessier".
Les trois parents survivants sont présents et consentants. Les mariés ont bénéficié d'une triple dispense : de deux des trois bans, de fiançailles préalables, et d'horaire. Cette accumulation de dispenses, notamment celle – peu courante – "qui permet que la bénédiction nuptiale soit administrée de grand matin", ainsi que l'âge tendre du marié, très inférieur à l'âge habituel des hommes au mariage, tous ces indices laissaient supposer une situation d'urgence. Pour autant, aucun baptême Tessier/Leroy n'a été trouvé ni sur Toussaints ni sur St-Étienne jusqu'à fin 1774. Le jeune couple peut aussi, naturellement, avoir élu domicile ailleurs.

• 1778, Fougères : TEXIER travaille comme ouvrier aux côtés du facteur d’orgues Florentin GRIMONT à la construction du nouvel orgue de Saint-Sulpice de Fougères. L’autre ouvrier a pour nom Pierre Guillevin. L'année suivante, le premier organiste recruté pour toucher le nouvel orgue est François GRANGER.

• 23 mai 1784, Rennes : Le sieur Pierre TESSIER est dit "marchand" lorsque sa fille Sophie-Jeanne-Perrine est baptisée à Saint-Aubin. Quel genre de commerce peut-il bien faire en complément de la facture d'orgue ?
• 18 juillet 1784 : La fabrique de la paroisse Saint-Aubin décide "vu le décès du Sr LE ROY facteur d’orgues, que le Sr TESSIER, son gendre, continuera d’entretenir les orgues de cette paroisse aux mêmes conditions que le dit sieur Le Roy les entretenoit".

• 30 mars 1789, Rennes : Par une requête du 11 mai 1791, TESSIER indique qu'à la date du 30 mars 1789 il avait passé un marché avec la dame Bareau de Girac, abbesse de l’abbaye bénédictines Saint-Georges à Rennes, pour des réparations à l’orgue d'un montant de 4 284 livres. Il demande dans sa requête de 1791 le paiement du reliquat s’élevant à 1 584 livres.

 1790, Rennes : 'TEXIER', facteur d'orgue, figure dans la liste des citoyens actif éligibles établie pour la troisième assemblée primaire de 1790. Il est domicilié au Champ Dolent, c'est-à-dire au sud de la Vilaine dans un quartier dit mal odorant. Parmi les citoyens non éligibles figure un Bertrand Texier dont le lien de parenté éventuel avec le facteur demeure à éclairer.

Les années 1792 et 1793 sont intenses pour le facteur d'orgue, chargé d'expertiser les orgues mis en vente et d'assurer le transfert de certains d'entre eux.

• 8 juin 1792, Rennes : Un arrêté départemental annonce la mise en vente de l’orgue des Grands Carmes. TEXIER a été nommé expert par le Directoire du département pour expertiser cet orgue.
• En juillet 1792, TEXIER estime l’orgue de l’abbaye Saint-Georges à 1 200 livres. Il est acheté le 30 juillet 1792 pour 1 286 livres par la paroisse Saint-Sauveur.
• 21 octobre 1792 : Un marché est passé entre TEXIER facteur d’orgues et le général de la paroisse Saint-Sauveur pour le remontage, les réparations et améliorations de l’orgue de Saint-Georges acquis par la paroisse.
• 28 octobre 1792 : L'instrument des Grands Carmes ayant été acquis par la paroisse Toussaints, le citoyen Pierre TEXIER facteur d’orgues a proposé à la paroisse "de démonter et remonter l’orgue acquise…, d’y faire les réparations nécessaires et de la mettre en bon état de service moyennant une somme de deux mille livres". La fabrique tente de négocier quelques baisses de prix, mais finalement, étant donné qu’on ne connaît aucun autre facteur d’orgue à Rennes "aussi en état que l’est Pierre TEXIER" et vu "la nécessité pressante de l’établissement prompt dudit orgue", elle se résout à accepter l’offre "faite par le citoyen Pierre TEXIER pour la somme ci-devant demandée". Le facteur apparaît en position de force.

• 8 avril 1793, Rennes : Avec un potier d'étain et un administrateur du district, Pierre TESSIER expertise l’orgue du couvent des Carmélites à Rennes. Il en conclut "que sa valeur intégrale ne peut excéder la somme de 240 livres". L’instrument est adjugé le 30 avril 1793 pour 245 livres à OUDET, ci-devant violoncelliste de la cathédrale de Rennes.
• 6 juin 1793 : Un "TEXIER l'aîné" figure dans le registre de délibérations du Comité de Surveillance (ou de Salut Public) de Rennes dont Gaspard LEMAY, ci-devant maître de musique de la cathédrale de Rennes vient d’être élu président. Est-ce le facteur d'orgues ?
• 29 août 1793 : Pierre TEXIER, ici dit "organiste", toujours accompagné du potier d'étain et d'un administrateur, expertise cette fois l’orgue de l’église Saint-François du couvent franciscain des Cordeliers. Jugé "bien conditionné et en assez bon état", cet orgue est évalué au maximum à 450 livres.
• 19 septembre 1793 : Lors de la vente de l'orgue des Cordeliers, c’est TEXIER qui acquiert l’instrument, au septième feu, pour 470 livres.

• 11-12 frimaire an II : Pendant la nuit du 1er au 2 décembre 1793, un incendie éclate et ravage l'église de Toussaints. Les fabriciens certifient après coup que "le citoyen TEXIER y travaillait constamment depuis environ quinze mois" et qu'il avait reçu deux acomptes de 600 livres chacun, soit 1 200 livres.
• 29 pluviôse an II [17 février 1794] : Deux mois et demi après le sinistre, le facteur fait écrire une supplique pour réclamer les 800 livres restant dûes "pour l’exécution de mon marché" et 200 livres pour la perte de ses outils qui se trouvaient dans la tribune. Il apporte d'intéressantes précisions au sujet de ces outils : "mandrins de fer de toute taille, cizeaux, marteaux, limes, le tout d’acier très fin, rabeaux de toute espèce, scies idem, établis, valets, sergents, plusieurs accordoirs en cuivre", et il explique que "les flammes ont tout dévoré, sans que dans les décombres j’aye pu découvrir aucune trace des outils de fer". Moins aisée que la plume du texte, sa signature adopte nettement la graphie "Tessier" (et non pas "Texier", version pourtant généralement utilisée par les autres scripteurs).

• 1er ventôse an II (19 février 1794), Rennes : Le Comité révolutionnaire propose TEXIER comme "juré suppléant" "pour le juré des jugements" avec la mention "organiste".
• 20 vendémiaire an III (11 octobre 1794) : "TEXIER organiste" est l’un des notables choisis par Boursault pour siéger à l’assemblée municipale présidée par Leperdit. Il est membre de la Commission Philanthropique qui doit mettre fin aux arrestations et examiner les dossiers des détenus. Le 23 vendémiaire suivant (14 octobre 1794), il prête serment.

• 21 mars 1797, Rennes : TEXIER est officier municipal de la municipalité Jouin de l’an V. Il est donc 'fructidorisé' en septembre 1797 comme tous ses collègues et retourne ainsi à ses orgues...

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• 1819, Fougères : TESSIER est chargé de la réception du grand orgue de Saint-Léonard de Fougères construit par Louis LAIR. S'il ne construit plus d'orgues lui-même, il est toujours une référence dans le monde de l'orgue, à l'échelle régionale.

• 17 mai 1822, Rennes : À midi, porte St-Michel, décède Pierre TEXIER, âgé de 68 ans, natif de la paroisse Toussaints de Rennes et époux de dame Julienne-Marie-Jacquette Le Roy. Comme en 1784, il est dit "marchand".

Mise à jour : 7 avril 2020

Sources
F-Ad35/ L 337  ; F-Ad35/ 1Q 657 ; F-Ad35/ 1Q 831 ; F-Ad35/ 2 G 245 / 142 ; F-Ad35/ 2 G 245 / 174 ; F-Ad35/ 2G 245/204 ; F-Ad35/ 2G 245/4 ; F-Ad35/ 2G 245/6 ; F-Ad35/ L 340 ; F-Ad35/ L1467 ; F-Ad35/ [nouvelle cote à préciser] ; F-Ad44/ G 739 ; F-Am Rennes/ 1 D 1/10 ; F-Am Rennes/ BMS Rennes, St-Aubin ; F-Am Rennes/ BMS Rennes, St-Étienne ; F-Am Rennes/ BMS Rennes, Toussaints ; F-Am Rennes/ NMD Rennes ; M-Cl.Mussat, Musique et Société…, 1988 ; S.Morvézen (dir.), Orgues en Ille-et-Vilaine, 2005

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