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Pour citer Muséfrem
SALADE, Charlotte, dite LAVIGNE (1737-1770)
Complément de nom : dite LAVIGNE
Date(s) : 1737-10-20 / 1770-6-27
Née dans une famille de musiciens et de maîtres à danser, Charlotte SALADE dite LAVIGNE est durant un nombre d'années actuellement inconnu organiste de la paroisse Saint-Thomas à La Flèche, en Anjou. Elle meurt à 32 ans, des suites de ses secondes couches.
• 20 octobre 1737, Le Lude [Sarthe] : Dans cette petite ville des bords du Loir, dominée par son imposant château, naît Charlotte SALADE, qui est baptisée le même jour. L'acte de baptême désigne son père comme étant le sieur François SALADE de LA VIGNE, "maistre de danses" [sic], et sa mère comme étant dlle Charlotte Cossé. Ses parents se sont installés au Lude depuis environ deux ans. Son père vient de Valognes après un périple qui l'a fait passer par Dreux, où il s’est marié.
L'enfant reçoit des parrain et marraine d'un statut social manifestement supérieur à celui de ses parents : "Maistre Joseph Rousseau, Conseiller du Roy et receveur du grenier à sel de cette ville" et "Dlle Françoise de Pontoise", sur laquelle rien n'est précisé. La nouvelle-née est la petite sœur de François-Jean-Charles, né un an et demi plus tôt, qui deviendra comme leur père maître à danser et aussi maître de musique (clarinette).
• 13 octobre 1738, Beaufort [Maine-et-Loire] : Peut-être déçus par les perspectives professionnelles offertes au Lude, les parents de Charlotte font une brève tentative vers le val d’Anjou, à Beaufort, où naît leur troisième enfant.
• 1741, La Flèche [Sarthe] : Ses parents s'installent à La Flèche, à moins de 20 km de sa ville natale, toujours dans la vallée du Loir. C'est dans cette petite ville active, à la clientèle importante pour les maîtres à danser grâce au Collège jésuite, que son père fera l’essentiel de sa carrière. Charlotte a alors 4 ans : c’est donc à La Flèche qu’elle grandit et se forme, dans un milieu où musique et danse sont omniprésentes. On peut supposer qu'elle a appris la musique au sein de sa famille, en même temps que son frère. Nous ne savons rien de sa pratique musicale (chant ? violon ? clavecin ?) en dehors du fait qu'ultérieurement son bagage musical lui procure un métier par le biais de l'orgue. Avec qui a-t-elle appris à "toucher l'orgue" ?
• À une date qui reste à trouver, Charlotte SALADE dite LAVIGNE devient organiste de la paroisse Saint-Thomas à La Flèche. Elle a 21 ans lorsqu’en 1758 meurt le vieil organiste René MONDOT, qui tenait l’orgue paroissial depuis 1714 au moins. Mais il semble alors remplacé par un nommé Michel GAUTHIER, jusqu'à une date incertaine.
• 19 octobre 1762, Baugé [Maine-et-Loire] : Avec ses sœurs Marie et Madeleine, Charlotte SALADE dite LAVIGNE est présente et signe au mariage de son frère François SALADE, dit LAVIGNE, maitre de danse et de musique âgé d’environ 27 ans. Tous sont issus du sieur François SALADE, dit LAVIGNE, "maitre de danse et de musique, présent et consentant". La mariée est Françoise Gaugain, de Baugé, âgée d’environ 22 ans.
• 27 octobre 1763, La Flèche : Charlotte SALADE dite LAVIGNE est présente et signe au mariage de sa sœur Marie, 25 ans, avec André Bria, originaire d'Italie, maréchal des Logis au régiment des Carabiniers, régiment qui s'est installé dans les locaux laissés vides par le départ des Jésuites. Aucune précision n'est donnée au sujet de Charlotte : est-elle déjà organiste de Saint-Thomas ? C'est fort possible.
En tout cas le mariage est célébré par un prêtre organiste, Charles MARIGNÉ, venu de Baugé, à 18 km au sud de La Flèche, où il exerce. Le frère de la mariée est également présent aux noces : François SALADE dit LAVIGNE, alors maître à danser à Baugé, donc sans doute lié à Charles MARIGNÉ. Leur père, François SALADE dit LAVIGNE, est absent et a donné son consentement le 4 du mois, depuis Châteauroux où il est alors installé comme maître à danser. Parmi les signatures, on remarque celle du violoniste FINELLY.
• 23 mai 1768, La Flèche : Charlotte SALADE est témoin au mariage de Marianne Pautonnier, une amie de quatre ans sa cadette, petite-fille d’un musicien local, René PAUTONNIER. Le marié, Rodolphe-Frederic Haller, né dans le canton de Berne, vient d’abjurer le calvinisme deux mois plus tôt, en vue de contracter ce mariage. Il a choisi comme témoin un autre migrant de fraîche date, Jean-Baptiste Vidal, jeune commis aux aides qui vient d’arriver d’Alsace où son père est greffier dans l’armée.
• 9 novembre 1768 : Charlotte SALADE est marraine de la fille d’un journalier. Le parrain est précisément Jean-Baptiste Vidal.
• 16 janvier 1769, La Flèche : "Demoiselle Charlotte SALADE LAVIGNE organiste agée de 31 ans" épouse "le sieur Jan Baptiste Vidal commis aux Aides agé de 22 ans". Le mariage est célébré en l'église Saint-Thomas par M. du Hauthieray, ancien prêtre habitué de la paroisse, devenu curé de Château-du-Loir (ce qu'il indique dans sa signature). Le jeune marié a obtenu le consentement de ses parents, qui demeurent à Landau en Alsace, où son père est "greffier militaire". Il est sans doute assez isolé à La Flèche, où il n'est pas arrivé depuis très longtemps (mais au moins depuis sept mois, voir ci-après…). Le "beau-frère" qui lui sert de témoin, marchand à Saumur, est en réalité un beau-frère de la mariée, André "Brillant" [en fait : Bria], l'ancien carabinier d'origine italienne devenu marchand tailleur, qui a épousé Marie Salade-Lavigne à La Flèche le 27 octobre 1763 (voir ci-dessus). Parmi les témoins, on note la présence de Marie-Angélique Crespion, qui appartient à la famille des maîtres à danser CRESPION : elle est sans doute une amie de la mariée.
• 7 mars 1769 : Moins de deux mois après les noces – et neuf mois et demi après le mariage du Suisse allemand avec son amie Marianne… – l'organiste accouche d'un garçon, Jean-André, baptisé le même jour, à nouveau par le curé de Château-du-Loir, M. du Hauthieray. La jeune mère a choisi sa sœur Marie et le mari de celle-ci, André Bria, "marchand", pour être marraine et parrain de son enfant. Comme ils demeurent à Saumur, ils n'ont pu être présents à la cérémonie. Ils sont représentés par deux personnes de la paroisse, le cordonnier Joseph Brossier (déjà présent et signataire au mariage) et une "fille", Marguerite Langevin.
• 18 mai 1770, La Flèche : Le second enfant de Charlotte SALADE et de son jeune mari est une fille, Charlotte-Anne-Françoise, baptisée le jour de sa naissance. Son parrain est le sieur François Coignard, "bourgeois", et sa marraine la dlle Anne-Jeanne Delalande, "fille". Le rédacteur de l'acte précise que "le père est absent étant éloigné pour l'exercice de sa commission".
• 27 juin 1770 : Six semaines après son accouchement, Charlotte SALADE dite LAVIGNE meurt, très probablement des suites de ses couches (fièvre puerpérale). Elle est inhumée le lendemain "au grand cimetière de cette ville".
Le curé La Barre ne délègue à personne, cette fois, le soin de présider la cérémonie. Il précise que la défunte était "notre organiste", et qu'elle était âgée de 32 ans.
Mise à jour : 19 mai 2019