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Pyrénées-Atlantiques

Musique et musiciens d’Église dans le département des Pyrénées-Atlantiques autour de 1790

Sommaire

Liste des musiciens des Pyrénées-Atlantiques

Url pérenne : http://philidor.cmbv.fr/musefrem/pyrenees-atlantiques

  

Le genre pastoral à l'honneur au XVIIIe siècle en peinture comme en musique se retrouve dans l'engouement pour les chants traditionnels des bergers pyrénéens que deux illustres ténors locaux, venus à Versailles et Paris, font découvrir à la Cour et à la capitale. La chronique rapporte que Pierre de JÉLYOTTE se produisait chez Madame de Pompadour en interprétant les poèmes du Béarnais Cyprien Despourrins, et que plus tard Marie-Antoinette s'enthousiasma pour Pierre-Jean GARAT lorsqu'il entonna devant elle les airs des pasteurs basques qui avaient bercé son enfance. Il serait toutefois artificiel de réduire l'activité musicale des territoires béarnais et basques au seul charme bucolique de ces chants populaires. De nombreuses villes de l'extrême sud-ouest du royaume de France comptaient à la même époque des professionnels de la musique, attachés au service des églises. Ce sont ces musiciens, aux carrières évidemment bien plus discrètes, que l'enquête MUSÉFREM s'est appliquée à identifier.

I - Un territoire composite

• • • Le poids des particularismes locaux

• Souvent considérée comme la réunion des deux groupes ethnolinguistiques des contreforts occidentaux du massif pyrénéen que sont les Basques de l'Iparralde (partie française du Pays basque) et les Béarnais, la création du département des Pyrénées-Atlantiques répond en fait à une réalité bien plus complexe, qui résulte du rattachement tardif de certains de ces territoires à la Couronne. D'abord associée au royaume de France en 1589, lorsque Henri IV accède au trône, puis annexée par l’édit de Pau en 1620 sous le règne de son fils Louis XIII, l'ancienne principauté souveraine de Navarre ne forme plus en 1789, du moins aux yeux de Paris, qu'une petite province périphérique. Elle comprend le Béarn (autour de Pau) ainsi que la Basse-Navarre (autour de Saint-Jean-de-Pied-de-Port et de Saint-Palais) qui, elle, était de langue basque. Enclavé à l'intérieur de cette province, un morceau de Gascogne, la Soule, gravitait autour de Mauléon-Licharre le long de la vallée du Saison. On y parlait le basque tout comme dans le Labourd, sur le littoral atlantique, rattaché lui aussi à la Gascogne et placé dans l'orbite de sa capitale Bayonne, où le gascon était cependant dominant.

3 - Ouest de la chaîne des Pyrénées

Focus sur l'Ouest de la chaîne des Pyrénées - Carte du Béarn, de la Bigorre, de l'Armagnac et des pays voisins établie par G. de L'Isle en 1712 (Source gallica.bnf.fr / BnF, Cartes et plans, GE C-1262)

• Ces provinces frontières possédaient encore à la fin du XVIIIe siècle leurs propres institutions délibératives, en dépit des efforts du pouvoir central pour réduire leurs prérogatives. Elles partageaient en outre un même attachement à la conservation de leurs fors, des coutumes ancestrales leur reconnaissant certains privilèges en matière de droit et de justice. Chez les Basques, trois assemblées représentatives existent toujours à la veille de la Révolution : le Biltzar pour le Labourd, la Cour d'ordres pour la Soule et les États de Navarre pour la Basse-Navarre. Inclus dans la sénéchaussée des Lannes, avec Dax et Saint-Sever, le Labourd revendique de députer ses propres représentants à Versailles lors de la convocation des États généraux de 1789. Il obtient gain de cause et envoie une délégation de quatre membres, comme la Soule. La Basse-Navarre se distingue en revanche de ses voisins. Si elle aussi est un pays d’États, aucun de ses députés ne siège à la Constituante car elle se considère toujours comme faisant partie du royaume de Navarre et préfère attendre que « la nation française parvienne à se donner une constitution assez sage pour qu'elle [la Basse-Navarre] puisse un jour renoncer à la sienne et s’unir à la France ». La même résistance se retrouve dans le Béarn. Elle s'incarne dans les remontrances régulières que le Parlement de Pau adresse à l'égard de la politique royale, mais aussi dans un constitutionnalisme fondé sur le respect des fors dont les États du Béarn se font les gardiens et qui avaient continué à être reconnus par les différents Bourbons à leur avènement. La délégation envoyée à Versailles est chargée de continuer à défendre cette spécificité et les libertés particulières du Béarn, en tant que pays souverain.

2 - Pierre-Jean Garat

Portrait de P.-J. GARAT  par L.-L. Boilly vers 1800 (Musée Marmottan Monet)

• L'abolition des privilèges féodaux, votée le 4 août 1789, vient cependant porter un coup fatal à toutes ces institutions locales et au cadre juridique spécifique de chaque province. En une nuit, les libertés séculaires dont jouissaient les Basques et les Béarnais sont balayées, et dans les mois qui suivent, l'Assemblée nationale constituante leur impose de cohabiter au sein du département qu'elle crée dans les Pyrénées occidentales. Farouchement opposé à ce projet, qu'il compare à la Tour de Babel, le père de Pierre-Jean GARAT, député du Tiers pour le Labourd, ne réussit pas à imposer la formation d'une entité exclusivement basque qui aurait réuni les trois provinces de l'Iparralde. Au-delà de la question idiomatique, c'est avant tout la force d'un sentiment identitaire qui s'affirme à travers ces débats. Si la terminologie de « Pays basque » ne commence à se répandre qu'au XIXe siècle, on parle déjà au siècle précédent du « Pays des Basques », ou encore de la « nation basque » et même de « patrie basque ».

• Compte tenu de sa position centrale, c'est le petit bourg de Navarreins (aujourd’hui Navarrenx) qui est initialement retenu le 4 mars 1790 pour devenir le chef-lieu du département. Mais on lui préfère dès le mois d'octobre la ville de Pau qui, bien que plus à l'est, justifiait ce transfert en raison de sa taille et de son rayonnement. Trois districts se partagent le Béarn (Pau, Orthez, Oloron) et les limites du Labour, de la Basse-Navarre et de la Soule sont conservées pour créer les subdivisions basques du département (districts d'Ustaritz, de Saint-Palais et de Mauléon). À leur création, les Pyrénées-Atlantiques sont initialement appelées « Basses-Pyrénées », afin de les distinguer du département voisin des Hautes-Pyrénées, dont les sommets sont d'une altitude nettement plus élevée que les siens. Elles conserveront ce nom jusqu'en 1969, date à laquelle on choisit de remplacer l'adjectif « basses » par celui d'« atlantiques ». Ce nouveau nom offre non seulement une image plus flatteuse, mais a aussi le mérite de mettre en exergue la dimension maritime de ce territoire, conjuguée à celle de la montagne, deux composantes essentielles qui déjà à la fin de l'Ancien Régime modèlent son économie.

4 - Basses-Pyrénées

Le département des Basses-Pyrénées et ses 6 districts créés en 1790 (La République Française en 88 départements, 1793, coll. part.)

• • • Les difficultés du littoral : l'effondrement des villes portuaires

• Bordé à l'ouest par le golfe de Gascogne (qui prend localement le nom de golfe de Biscaye), le département s'étend jusqu'à la Bigorre. De l'embouchure de la Bidassoa jusqu'au Pic du Midi d'Ossau, il longe au sud la frontière espagnole ; tandis que sa limite septentrionale s'étire depuis l'estuaire de l'Adour jusqu'à l'approche du coude de ce même fleuve, dans les coteaux du Vic-Bilh. La façade maritime comprend deux ports : Bayonne, à la confluence de la Nive et de l'Adour, et Saint-Jean-de-Luz à l'embouchure de la Nivelle. Leur prospérité, acquise par le développement de la pêche à la morue et la chasse à la baleine dans les eaux canadiennes à partir du XVIe siècle, a laissé place à un long déclin. Si de nombreux armateurs basques profitent de la guerre de course qu'ils livrent aux navires marchands britanniques, notamment pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), la défaite française à l'issue de ce conflit provoque des pertes désastreuses pour les pêches bayonnaises et luziennes. La signature des traités d'Utrecht en 1713 puis surtout de Paris en 1763 imposent la prééminence de l'Angleterre en Amérique du Nord. La pêche hauturière basque s'effondre et plonge dans le marasme les deux villes portuaires et tout un arrière-pays pourvoyeur en matelots.

5 - Vue de Bayonne

Première vue de Bayonne, prise à mi-côte sur le glacis de la Citadelle peinte par J. Vernet en 1760 (Musée de la Marine)

• À cette conjoncture défavorable s'ajoutent des facteurs structurels qui entravent également les échanges commerciaux. La formation régulière de bancs de sable au niveau de l'embouchure de l'Adour pénalise les conditions de navigation dans le port de Bayonne : les grands vaisseaux ne s’y aventurent plus, et ce malgré l'élévation de nouvelles digues sous Louis XV. Devenu essentiellement un port de cabotage pour des navires français de petit et moyen tonnage, Bayonne manque le coche du commerce colonial qui permet l'essor d'autres grands ports de l’Atlantique. Le tabac, la canne à sucre et surtout le chocolat arrivent certes à Bayonne, mais les échanges internationaux se font essentiellement avec l'Espagne qui y écoule ses laines à destination des manufactures du sud de la France et y importe des produits résineux et des articles manufacturés (papier, quincaillerie). Le commerce avec l'Europe du Nord arrive loin derrière. En 1784, Bayonne devient un port franc. Les marchandises étrangères qui y transitent sont exemptées de toutes taxes douanières ce qui permet de relancer en partie l'activité portuaire.

• • • Le long des gaves et des nives : des petites villes industrieuses et des vallées agricoles

• En dehors des ports du littoral labourdin, les provinces basques de l'intérieur ne possèdent pas d'autres villes, au contraire du Béarn où plusieurs cités s'échelonnent le long des gaves – le nom gascon donné aux différentes rivières qui descendent des Pyrénées avant de rejoindre l'Adour, les nives étant des torrents alimentés par la fonte de neiges. Impropres à la navigation, les gaves ne structurent pas moins la vie économique du Béarn. Les villes qu'ils traversent développent au XVIIIe siècle avec un certain succès une industrie textile, secteur jusque-là en crise à la suite des persécutions menées contre les protestants dans ce bastion de la religion reformée. Parallèlement à la production domestique, on observe alors un début de concentration dans plusieurs pôles urbains. Grâce à l'introduction de nouveaux métiers, la fabrication se mécanise et les productions tirées de la laine et du lin se diversifient. À Oloron la majorité des habitants vit du travail de la laine et confectionne des bas, des jupes et des bérets. Plus à l'est, en remontant le gave de Pau, la bastide de Nay s’occupe surtout d’étoffes plus délicates et accueille à la fin du XVIIIe siècle une manufacture royale de bonnets à la turque (des fez) qui sont exportés en Orient. Quant à Pau, la plus grande ville du Béarn avec ses 9 000 habitants, elle s'est spécialisée dans la confection de draps, de mouchoirs et de linge de table.

• Le réseau hydrographique formé par les gaves béarnais et dans une moindre mesure par les fleuves côtiers du Pays basque dessine à travers la montagne de nombreuses vallées dont les sols et les sous-sols offrent de multiples ressources. L'exploitation des forêts pyrénéennes fournit en effet la matière première pour les chantiers navals installés à Bayonne. Les chantiers privés entrent au XVIIIe siècle en concurrence avec l'arsenal de la Marine mais favorisent l'activité d'un petit artisanat urbain (corderie, tonnellerie). Utilisé comme combustible, le bois des massifs sert à alimenter quelques forges béarnaises. Des gisements de cuivre et de plomb dans les vallées d'Ossau et d'Aspe font l'objet d'une extraction dans des petites mines locales. Comparées aux établissements situés de l'autre côté de la frontière, notamment en Biscaye où une tradition métallurgique est solidement implantée, ces petites structures industrielles restent toutefois bien médiocres.

• Dans son ensemble, l'économie des vallées demeure dominée par l'activité agropastorale. Reposant jusqu'alors sur la pratique de la vaine pâture et de l'assolement biennal, l'équilibre traditionnel entre la polyculture et l'élevage est remis en question dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par un édit royal qui autorise à élever des clôtures autour des parcelles cultivées. Le fond des vallées se couvre alors de haies et de murets pour protéger les champs du bétail. Dans les vallées béarnaises, on cultive essentiellement du lin et des céréales, en particulier du maïs qui supplante le millet et fait son entrée dans l'alimentation quotidienne des milieux populaires. On y développe également des cultures fourragères et les terrasses les mieux ensoleillées sont occupées par des cépages de qualité dans les vignobles de Jurançon et du Vic-Bilh. Le mouvement des « enclosures » se limite toutefois aux basses altitudes. Plus haut, les versants conservent leurs paysages de champs ouverts pour accueillir d'importantes transhumances d’ovins conduits dans les estives pour y être engraissés. À la même époque, le cheptel de bovins progresse considérablement, mais doit faire face à de graves épizooties, comme celle de 1774 qui fait périr 60 000 bêtes. Dans les fermes, l'élevage des porcs et des volailles connaît lui aussi un bel essor et donne à la région de nombreuses spécialités déjà reconnues (jambons de Bayonne, petit salé béarnais, cuisses d'oie confites...).

II - Les musiciens des églises béarnaises

Le territoire béarnais recouvrait deux anciens diocèses qui appartenaient jusqu'à la Révolution à la province ecclésiastique d'Auch. Au nord-ouest celui de Lescar comprenait 178 paroisses et était dirigé par Mgr de Noé qui refusa de siéger aux États généraux. Au sud-ouest, l'évêché d'Oloron en comptait 209. À sa tête, Mgr Villoutreix de Faye fut élu député du clergé pour la Soule, le diocèse d'Oloron s'étendant aussi sur une partie de cette terre basque. Sur ses marges, le Béarn englobait quelques paroisses du diocèse de Dax, aux environs d'Orthez, et d'autres de Tarbes dans le Vic-Bilh et autour de Pontacq, qui furent intégrées aux Pyrénées-Atlantiques. Le fonds révolutionnaire conservé aux Archives départementales a en grande partie brûlé lors d'un incendie en 1908, si bien qu'aucun dossier de musicien en activité dans les églises du Béarn en 1790 n'a pu y être retrouvé. Les séries G et H, bien que souvent indigentes, croisées avec les relevés effectués dans la sous-série D XIX des Archives nationales, ont néanmoins réussi à pallier cette lacune.

• • • Lescar : une cathédrale avec un solide corps de musique

6 - Cathédrale de Lescar

Portail de la cathédrale de Lescar (cl. F. Caillou, 2021)

• Comptant moins de 2 000 habitants en 1790 et écrasée du poids de sa voisine Pau, Lescar peine à être considérée comme une ville. Ce titre ne se justifie qu'en raison de l'antiquité de sa fondation par les Romains au Ier siècle après J-C, sous le nom de Beneharnum, la ville des Béarnais, avant de devenir sous le Bas-Empire siège d'un évêché. Placée sous le vocable de Notre-Dame-de-l'Assomption, la cathédrale, dont la construction avait débuté en 1120, était devenue la nécropole des rois de Navarre sous le règne de Jeanne d'Albret. Au cours des guerres de Religion, l'édifice avait subi d'importants saccages et les chanoines avaient été contraints de se réfugier en Chalosse. Ils ne reviennent à Lescar qu’en 1610 après le rétablissement du culte catholique dans la province, avant d'être à nouveau dispersés à la fin du siècle suivant au moment de la suppression du chapitre. Christian Desplat relève une augmentation considérable du budget de la compagnie au cours du XVIIIe siècle, qu’il met sur le compte d’une progression du produit décimal. Il avance qu’en 1790 ses recettes s’élevaient à 71 800 livres pour 88 500 de dépenses (C. Desplats, 1992). La France ecclésiastique pour l’année 1790 évalue quant à elle les revenus de l’évêché de Lescar à 17 000 livres, ce qui montre que le chapitre est beaucoup plus riche que l’évêque.

• Le haut chœur de la cathédrale de Lescar comprend seize chanoines assistés de huit semi-prébendés qui prenaient place dans les stalles basses. Parmi ces derniers, deux figurent avec certitude dans une liste conservée aux Archives nationales dans la sous-série D XIX, qui dresse les noms et les fonctions du personnel employé par la compagnie pour le service du culte divin en 1790. Antoine MARUQUET dit CAZENAVE est le premier mentionné. Ce prébendé, officiant comme diacre, est également le responsable des enfants de chœur du chapitre. Les documents qui le concernent ne le décrivent néanmoins jamais explicitement comme maître de psallette ou de musique. Son parcours, avant comme après son passage à Lescar, met plutôt en évidence les missions sacerdotales dont il fut chargé. Le deuxième prébendé est Étienne LASSALE, un prêtre, élevé à la cathédrale de Lescar avant de devenir chantre et qui en 1790 est aussi sous-diacre. Il cumule donc plusieurs fonctions à l'image de Bernard PISSON, un clerc tonsuré employé également comme porte-croix et sacristain et qui, lui, n’est installé à Lescar que depuis huit ans, après avoir vicarié de nombreuses années en Guyenne et en Gascogne.

• En dehors de ces trois ecclésiastiques, la musique de la cathédrale Notre-Dame se compose en 1790 de cinq chantres laïcs, tous mariés et pères de famille, mais d'âges très variés. Il est difficile d'affirmer qu’ils exerçaient d'autres fonctions que cantorales car ils n’apparaissent jamais dans les sources en tant que « musiciens » mais sont toujours simplement qualifiés de « chantres », sans qu'on connaisse la tessiture de leur voix. Jean SAINTE-MARIE, Raymond PALET et André DUHAUT dit LABORDE sont des hommes d'âge mûr, en poste depuis plus de vingt voire trente ans et qui comme souvent se reconvertissent pendant la Révolution comme instituteurs, métier qu'exerçait parfois déjà leur père. Les deux plus jeunes sont Jacques GRANET qui a 22 ans en 1790 et Jean-Pierre DUCAU qui en a 28. Celui-ci était au service des chanoines depuis son enfance. Devenu lui aussi instituteur, il continue à chanter à la cathédrale pendant près de cinquante ans après la suppression du chapitre. Son collègue plus jeune est le seul ancien chantre laïc de la cathédrale qui ne se tourne pas vers l'enseignement, puisqu'il reprend le métier de laboureur de son père.

• Si les écarts d’âge entre ces cinq hommes montrent de grandes disparités, l'enquête généalogique menée sur eux, et lorsque cela fut possible sur certains des ecclésiastiques précédents, laisse apparaître clairement des origines géographiques communes. Quand ils ne sont pas nés à Lescar, ils ont vu le jour dans des paroisses béarnaises situées à tout juste quelques kilomètres. On pourrait en conclure rapidement que l'aire de recrutement des musiciens du chapitre de Lescar était extrêmement limitée si des recherches pour les années antérieures ne venaient battre cette idée en brèche. Quelques exemples de musiciens présents à la cathédrale Notre-Dame au cours du XVIIIe siècle montrent que certains arrivaient de bien plus loin. Trois cas individuels méritent d'être cités. Tout d’abord ceux du Tourangeau Nicolas THERRIA et de Nicolas GRIMALDI, qui était probablement italien. Au siècle précédent, un autre musicien, Pierre LANCELOT, mort en 1676, venait quant à lui de Champagne, comme le rappelait sa pierre tombale (aujourd’hui disparue) ornée d’un serpent, avec une épitaphe qui mentionnait sa naissance dans la ville de Troyes.

• De la même façon, le profil des organistes auxquels les chanoines béarnais font appel corrobore l'idée que la petite ville de Lescar, bien qu'à la périphérie du royaume, parvenait à s’inviter dans les circuits empruntés par les musiciens d'Église, du moins à l'échelle régionale d'un vaste quart sud-ouest. Recruté en 1761 par le chapitre de Notre-Dame, Pierre LEGRAND avait d'abord été reçu à Tarbes puis à Bordeaux. Son fils Antoine, qui le remplace à Lescar à son décès en 1770, avait quant à lui commencé sa carrière à Saint-Sever et à Bayonne. On le retrouve ensuite à Bordeaux puis Angoulême. Après son départ, l'orgue de la cathédrale de Lescar est confié en 1782 à Jean-Baptiste BOYÉ, attesté à Bayonne quelques années plus tôt, mais qui prétend aussi en 1790 avoir servi « plusieurs [autres] cathédrales et collégiales du royaume », sans préciser lesquelles.

• Au total, ce sont sept chantres, un organiste et un prêtre chargé de la maîtrise, soit un effectif de presque une dizaine d'hommes qui composent le corps de musique de la cathédrale, un nombre somme toute important, surtout si on le met en regard de la taille de Lescar. En comparaison, les autres chapitres cathédraux des diocèses suffragants de l'archevêque d'Auch emploient bien moins de musiciens. On en compte ainsi cinq à Bazas, quatre à Tarbes, un seul à Aire-sur-l'Adour. Oloron et Bayonne nous le verrons sont moins bien pourvus également. Seul le chapitre de Dax possède une musique aussi étoffée ; mais il n'entretient pas de psallette.

• En 1790, la musique de Lescar s'enrichit des voix de quatre jeunes garçons ou adolescents dont nous ne connaissons le nom que pour trois d'entre eux : BOUTILLE, CLASSET, GUICHEMANT. Plus tôt dans le siècle, plusieurs fils de musiciens de la cathédrale avaient intégré la psallette du chapitre comme Jean-Pierre SAINTE-MARIE, Jacques-Daniel DUBARBIER, Jean THERRIA.

• • • La cathédrale d'Oloron-Sainte-Marie et ses organistes : une histoire de famille

7 - Cathédrale Sainte-Marie d'Oloron

La cathédrale Sainte-Marie d'Oloron (cl. F. Caillou 2021)

• La seconde cathédrale du Béarn, qui a souffert elle aussi des guerres de Religion, est celle du diocèse d'Oloron, qui se dresse sur la localité de Sainte-Marie. Oloron et Sainte-Marie sont encore à la fin de l'Ancien Régime deux villes distinctes et surtout rivales qui ne fusionneront que sous le Second Empire en 1858. Situées à la jonction du gave d’Ossau et du gave d’Aspe, elles bénéficient depuis longtemps de leur position d'étape sur la route du col du Somport pour commercer avec l’Aragon, et pour accueillir les soldats et les pèlerins qui empruntent aussi cette route. Forte de 5 000 habitants en 1790, c'est Oloron qui a donné son nom au diocèse. Sainte-Marie qui est donc le siège épiscopal n'en compte à la même date que 2 000. Le chapitre de la cathédrale comprenait douze chanoines ainsi que huit semi-prébendés.
Lors de sa dissolution, la compagnie n'emploie vraisemblablement qu'un seul musicien, Pierre DUBOIS dit BÉTÉRÉ, un organiste laïc, qui avait été reçu en 1777. Son recrutement vient interrompre un cycle long de plus de trois quarts de siècle, au cours duquel les membres d'une même famille s'étaient succédé à la tribune de cette cathédrale.

• Jusqu’alors les titulaires de l'orgue de Sainte-Marie avaient en effet appartenu à une dynastie de musiciens, dont le patriarche Grégoire BARTHE est évoqué dans Le Supplément à l'Encyclopédie à l'entrée « Rieux » (aujourd'hui Rieux-Volvestre), ville du Languedoc où il commença sa carrière. Cet « organiste de la cathédrale, quoique aveugle de naissance, avoit dirigé l'emplacement des cloches & l'arrangement merveilleux des petites chaînes de fil d'archal qui sont attachées à leurs battans, & vont aboutir au clavier placé au milieu de la hauteur du clocher, dont le carillon fait l'admiration des étrangers. Cet organiste, habile musicien, avoit appris son art avec des notes de bois & il l’enseigna à ses enfants avec les mêmes notes ». Arrivé à Sainte-Marie à la fin du XVIIe siècle, Grégoire BARTHE avait touché l'orgue de la cathédrale béarnaise jusqu'à son décès en 1712. Il fut alors remplacé par son fils Nicolas (1672-1748) et plus tard par l'aîné de ses petits-fils (1701-1775) qui avait reçu son prénom. C’est à celui-ci que succède en 1777 Pierre DUBOIS dit BÉTÉRÉ, précédemment évoqué.

• • • Les établissements réguliers du Béarn : quelques traces musicales discrètes

• Bien qu'à ce jour l'enquête n'ait livré aucun nom de musicien en poste dans les églises régulières au moment où survient la Révolution, la présence d'orgues dans certaines abbayes et couvents béarnais laisse supposer qu'une pratique musicale existait, ou du moins qu'elle était possible quelques années plus tôt. À Oloron, un état des charges et revenus du couvent des Ursulines, produit pour la Commission des réguliers en 1766, atteste que la communauté des sœurs dépensait 250 livres pour « l'entretien de l'église, de la sacristie, et de l'orgue, compris le luminaire ». On ne sait si cet instrument était toujours touché par quelqu'un en 1790. À une vingtaine de kilomètres plus au sud, en remontant le gave d'Aspe, l'abbaye Notre-Dame des Prémontrés de Sarrance possédait elle aussi un orgue qui fut pillé à la Révolution. Ce sanctuaire marial, haut lieu de pèlerinage, formait un calvaire où l’on montait en faisant des stations à diverses petites chapelles.

1 - Pierre de Jélyotte

Portrait de P. de JÉLYOTTE  par L. Tocqué en 1755 (Musée de l'Ermitage)

• Dans le diocèse de Lescar, Lestelle-Bétharram, à l'endroit où le gave de Pau quitte la Bigorre, abritait un sanctuaire analogue et un peu mieux connu. Sa chapelle, dédiée à Notre-Dame, renferme un orgue. Les derniers musiciens qui en furent titulaires sont Samuel René LEMEURLAY qui décède en 1784, peu de temps après son arrivée de Bretagne, puis un Toulousain, Bernard Joseph GAUBERT, qui n’y reste qu'entre 1785 et 1786. Un inventaire des revenus et charges en date du 16 octobre 1790 avance qu'une pension de 45 livres est versée à un « ancien organiste », mais son nom n'est pas précisé. Ce même document n'apporte d'ailleurs aucun élément sur les autres dépenses relatives à la musique de la chapelle, alors que plusieurs noms de chantres apparaissent dans les registres paroissiaux de Lestelle tout au long du XVIIIe siècle. Dans son article, publié en 1931 dans la Revue historique et archéologique du Béarn et du Pays basque, Henri Lassalle avait déjà relevé de nombreux chantres comme témoins d'actes de mariage ou sépulture. Les progrès de l’enquête MUSÉFREM en Gascogne et dans les Pyrénées ont permis de mieux connaître le parcours de certains d’entre eux. On voit passer par exemple à Lestelle-Bétharram Bernard PISSON et Antoine MARUQUET avant leur arrivée à la cathédrale de Lescar. Mais une seule figure émerge vraiment parmi ces noms plutôt obscurs, celle de Pierre de JÉLYOTTE qui, adolescent, intégra la psallette de ce sanctuaire dans les années 1720 et fut vraisemblablement initié à la musique par le maître de musique DE TOURNÉ ou l'organiste Jean DUBOÉ. On retrouve encore en 1745 un maître de musique nommé Pierre CHÂTEAU puis, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la psallette semble disparaître. Un inventaire du mobilier de la maison dressé le 25 octobre 1790 se contente d'évoquer les chambres des chapelains et celle de l'organiste. Il n'indique pas où étaient hébergés les enfants de chœur et leur maître, sans doute parce qu'à cette époque il n'y en avait plus.

• • • La vie musicale dans la capitale béarnaise : la ville de Pau

8 - Le Château d’Henri IV

Le Château d’Henri IV, aquarelle de J.-B. Chiche peinte en 1819 (Source gallica.bnf.fr / Archives et bibliothèques Pau Béarn Pyrénées, 240795)

• Depuis que la maison d'Albret en a fait sa capitale au XVIe siècle, Pau, que domine son château royal et qui s'est construite autour de lui, apparaît comme la première ville du Béarn. Au siècle suivant, le mouvement de la Contre-Réforme crée dans cette place forte du protestantisme de nombreuses institutions et fondations régulières chargées d'éducation ou de charité. Leurs bâtiments transforment considérablement le paysage urbain en entraînant la construction autour d'eux de nouveaux faubourgs qui accueillent une population en plein essor. En 1651, l’ordre des Cordeliers construit une chapelle à l’emplacement de l’actuelle église Saint-Jacques. L'orgue de cette chapelle disparaît pendant la Révolution, sans qu'on sache s'il était encore en bon état et si quelqu'un le touchait. À la fin de l'Ancien Régime, Pau compte près de 9 000 habitants et ses élites, en particulier les parlementaires, y développent une petite vie culturelle locale. Le long de la rue de Morlaàs (aujourd'hui rue Joffre), les hôtels particuliers de la bonne société paloise accueillent des divertissements mondains, comme chez le marquis de Jasse, dont le salon était réputé pour la musique qu'on y faisait. Deux musiciens au service de ce président du parlement de Navarre, venus de loin, appartenaient à une famille de musiciens d'Église ou furent formés comme enfants de chœur. Il s'agit du Jurassien Jean-Louis LASSERNE, dont le père et le grand-père furent actifs à Dole, et du Picard Jean-Louis-Joseph-Fidèle MEISNER, qui fréquenta la maîtrise de la collégiale de Saint-Quentin. Protégés du marquis, ces deux hommes avaient renoncé à une carrière à l'Église et s'étaient installés à Pau où ils continuèrent à donner des leçons après la Révolution. À la même époque, le collège de la cité paloise proposait aussi à ses élèves l'enseignement de plusieurs arts d'agrément. On relève ainsi dans le corps enseignant la présence de deux maîtres à danser, Alexis VOGIEN et Joseph MOREAU-DÉPRÉ, ainsi que celles d'un maître de musique allemand, Jean-Michel FURST, et d'un maître de musique vocale, un certain ROBERT.

• Quelques décennies plus tôt, c'est à Pau que l'une des premières académies de France avait vu le jour en 1718. La musique y occupait au début une place de choix, si bien qu'on y programma des concerts hebdomadaires jusqu'en 1744. Au moins deux des maîtres de musique qui dirigèrent l'orchestre au cours de ces années furent aussi occasionnellement des maîtres de chapelle. L'Académie de Pau s'offrit ainsi les services de Pierre-Nicolas CHUPIN, qui fut en poste à la cathédrale d'Albi, puis François CAREVILLE qui exerça à celle de Bazas. On retrouvait également parmi les musiciens qui prirent part à ces concerts deux chantres et un instrumentiste en poste à la cathédrale voisine de Lescar : Pierre DUBARBIER qui fut recruté comme basse-taille et un nommé LABORDE qu'on engagea comme basse-contre. Nicolas THERRIA, musicien du chapitre, jouait quant à lui du violoncelle et l'organiste de Saint-Martin de Pau, Hugues GUIGNARD DARCIN, officiait au clavecin. Décédé en 1755, ce dernier était le titulaire de l'orgue de la seule église paroissiale de la ville. Il compte parmi ses successeurs Pierre DUBOIS dit BÉTÉRÉ, qui quitta Pau en 1777 pour être reçu, on l'a vu, à la cathédrale Sainte-Marie d'Oloron. C'est ensuite Jean-Baptiste MAUROUMEC qui, à tout juste quinze ans, le remplaça. Ce fils d'un facteur d’orgues, compagnon de Dom BEDOS DE CELLES, touchait encore sans doute l'instrument en 1790. Installé à Lescar, son père, François MAUROUMEC, répara dans la seconde moitié du XVIIIe siècle de nombreux orgues dans d'autres villes béarnaises.

• • • Ailleurs dans le Béarn : un dense réseau d'orgues de paroisses et quelques chantres

Les fabriques de trois autres localités du diocèse de Lescar possédaient un orgue à la veille de la Révolution.

• Avec plus de 5 000 habitants, Monein est une petite ville à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Pau. Son église placée sous le patronage de saint Girons voit se succéder au cours du XVIIIe siècle les membres d'une même famille d'organistes également élus comme jurats : Jacques GANOSSE, puis son fils Jean-Pierre et enfin le gendre de ce dernier Jean-Baptiste BAQUIÉ. Celui-ci vit encore à Monein en 1790, mais des recherches complémentaires restent nécessaires pour affirmer qu'il y exerce toujours comme organiste.

• De taille plus modeste, Nay est une petite bourgade de 2 000 âmes à quelque vingt kilomètres au sud-est de Pau. Les claviers de l'église paroissiale Saint-Vincent sont confiés à partir de 1783 à Jean POEY, un enfant de dix ans. Son jeune âge permet aux jurats d'économiser un certain temps sur les charges allouées à l'organiste, car ils lui promettent une simple gratification, puis la perspective d'un recrutement définitif qui ne sera validé que trois ans plus tard, après une plainte du père du garçon auprès de l'Intendant de la généralité de Pau pour obliger le corps de ville à honorer ses engagements. En remontant quelques années en arrière, l'histoire de l'orgue de Nay montre que Jean POEY n'était pas un cas isolé, car l'instrument de l'église Saint-Vincent passa souvent aux mains de jeunes garçons ou de très jeunes adultes. En 1713, alors qu'il n'avait que 13 ans, François HAREL succéda à son père Jean qui venait de s'éteindre. On le voit en fonction jusqu'en 1764. Les sources restent muettes pour les années qui suivent, mais en 1770 Jean (ou Michel) DANGAIS, âgé de vingt ans, est attesté comme organiste à Nay et l'était peut-être déjà depuis plusieurs années.

• Encore un peu plus au sud, mais cette fois-ci dans la vallée d'Ossau, la paroisse de Louvie-Juzon, dont l’église Saint-Martin abritait un orgue, n'a pour autant livré aucun nom de musicien en activité au XVIIIe siècle. Offert par un chanoine de Lescar originaire de ce village, l'instrument a été installé vers 1760 par trois facteurs : Jean-Baptiste BAÏSSAC dit LABRUGUIÈRE, François AUSTRUY et François MAUROUMEC. Il est toujours en service au moment de la Révolution et accompagne le chant des cérémonies civiques qui y sont célébrées lorsque la Terreur confisque l'édifice.

En ce qui concerne les autres diocèses du Béarn, l'enquête a réussi à identifier trois autres églises paroissiales comme lieux de musique.
• À Oloron même tout d'abord, plusieurs organistes en poste à l'église Sainte-Croix ont pu être retrouvés en dépouillant les registres paroissiaux. La chronologie de leur succession comporte toutefois quelques lacunes. Au moment de la Régence, c'est Gabriel LACOMBE, un Bordelais formé semble-t-il à la collégiale de Saint-Émilion, qui tenait l'orgue. Au milieu du siècle, le titulaire est Antoine SAUZET qui vient, lui, du Languedoc. Plus tard, à la fin de l'Ancien Régime, c'est peut-être un vitrier local, Dominique SALLES (1739-1822), qui trouve un complément de revenus en touchant l'instrument de cette église. Qualifié d'organiste au moment de son décès en 1822, on ignore s'il était déjà en fonction en 1790. Plusieurs organistes du chapitre d'Oloron (les BARTHE en particulier) semblent en effet avoir par moments cumulé la tribune de l'église Sainte-Croix avec leur service à la cathédrale Sainte-Marie, et c'était peut-être le cas aussi de Pierre DUBOIS dit BÉTÉRÉ en 1790.

À cette date, dans le diocèse de Dax, deux autres villes béarnaises comptent parmi leurs habitants des organistes dont nous connaissons les noms, mais pour lesquels nous manquons de précisions quant à leur parcours.
• À Orthez, ancienne capitale du Béarn qui approche alors de 3 500 habitants, un certain Jean-Baptiste GOYHENECHE exerce ses talents à l'église Saint-Pierre en 1790, avant d'être remplacé l'année suivante par Bernard-Joseph GAUBERT. Un chantre aussi régent d’école, David BARRÈRE, y fait également entendre sa voix comme avait pu le faire avant lui son frère Pierre.
• Plus à l'ouest, Salies-de-Béarn est une ville de 5 000 habitants qui s'est développée grâce à l'exploitation et au commerce du sel. En 1790, l'organiste de l'église Saint-Vincent s'appelle Pierre LAVIOLETTE. Il est en poste depuis plusieurs décennies, mais ce qu'il devient après la Révolution reste à découvrir. Le procès-verbal d'une visite pastorale de 1739 nous apprend par ailleurs qu'un chantre était « obligé d'aller alternativement aux deux églises », c'est-à-dire Saint-Vincent et Saint-Martin, du nom des deux paroisses de Salies-de-Béarn. Ce chantre se nommait Bernard CARSUSAN. Il décéda en 1755 et les sources restent ensuite muettes sur celui qui probablement prit sa place.

III - Les musiciens des églises basques

D'une superficie plus réduite que le Béarn, le Pays basque s’étend sur la totalité du diocèse de Bayonne. Il englobe également l'archiprêtré de Navarre rattaché au diocèse de Dax et plusieurs paroisses souletines qui relèvent de celui d'Oloron. Si le protestantisme n'a guère pénétré le Pays basque à l’époque moderne, la mouvance janséniste y fait son lit et se répand au XVIIe siècle dans le clergé local. C'est à Bayonne en effet que Jansen et son disciple Jean Duvergier de Hauranne, natif de cette ville, passèrent quelques années au début du règne de Louis XIII à développer leur doctrine pour réformer l'Église. Au siècle suivant, l'évêque de Bayonne, Mgr André Dreuillet, fait partie des prélats minoritaires qui s'opposent à la bulle Unigenitus, mais ses successeurs n'auront de cesse d'éliminer les ecclésiastiques de tendance janséniste. Au moment de la Révolution, le diocèse de Bayonne est dirigé depuis cinq années par Mgr de Pavé de Villevieille.

• • • L'activité musicale de la ville de Bayonne

9 - Plan de Bayonne

Plan de la ville château et citadelle de Bayonne, établi par Touros en 1751 (Source gallica.bnf.fr / BnF, département Arsenal, MS-6439 (168))

• Avec une population qui s'élève à un peu plus de 10 000 habitants en 1790, auxquels se rajoute un millier d'autres qui vivent dans sa banlieue, Bayonne est bien la ville la plus peuplée du nouveau département des Basses-Pyrénées. Ville de commerce et de garnison, elle comprend également de nombreux étrangers amenés par la navigation et des régiments de passage qui drainent avec eux des musiciens militaires. La crise économique qu'elle traverse au XVIIIe siècle provoque cependant une baisse démographique puisqu'elle comptait 12 500 habitants en 1758. Devenue une place forte stratégique grâce aux travaux qu'y avait effectués Vauban, Bayonne affiche dans son architecture sa vocation défensive. Mais au contraire des autres villes du littoral atlantique, elle ne connaît ensuite au XVIIIe siècle que des aménagements qui se limitent à la création d'allées pour la promenade et à la construction de nouveaux quais. Ceinturés par une ligne de courtines et de bastions, la ville-haute et son bourg-neuf peinent à s'embellir et à répondre aux nouveaux principes urbanistiques en matière d'hygiène et de circulation. Ce n'est qu'en 1789 qu'un ingénieur-architecte, Luscat, propose un ambitieux projet d'alignement général des rues et de nouveaux percements. Mais ce projet sera ajourné avec l'arrivée des événements révolutionnaires.

• Cette ouverture timide et tardive de Bayonne aux Lumières fait écho à l'atonie de sa vie culturelle. Hormis quelques loges maçonniques, elle reste privée d'infrastructures telles qu'une Académie ou un « Musée » pour accueillir des concerts. Josette Pontet suggère toutefois que les élites bayonnaises étaient plus enclines aux pratiques liées à la musique qu'aux lettres, ce qu'elle attribue en partie au séjour de Marie-Anne de Neubourg dans la ville basque de 1706 à 1736 (J. Pontet, 2004). Expulsée d'Espagne par Philippe V, l'ancienne reine d'Espagne et sa suite se réfugièrent à Bayonne où cette musicienne accomplie s'entoura d'une Real Capilla, composée de plusieurs symphonistes, espagnols mais aussi français, qu'elle prêtait volontiers à la municipalité lors d’événements officiels. À travers les concerts et bals qu'elle donna, elle encouragea la diffusion de modes aristocratiques de sociabilité où la musique prenait une large place. Plus tard, la création d'une salle de spectacle, place de Gramont, en 1774, attire de façon régulière des troupes itinérantes. Drames, opéras et ballets prennent alors le pas sur le spectacle de rue et les pantomimes dans les représentations offertes au public bayonnais.

La part de ces divertissements profanes dans l'activité musicale bayonnaise ne saurait masquer les efforts déployés par les églises de la ville basque pour célébrer leurs cérémonies liturgiques avec pompe.

10 - Cathédrale de Bayonne

Chevet de la cathédrale de Bayonne (cl. C. Maillard, 2022)

• Trois églises à Bayonne ont pu être identifiées comme des lieux actifs de musique en 1790, avec en premier lieu la cathédrale Notre-Dame dont le chapitre était composé de douze chanoines et onze prébendés. Lorsque la compagnie est supprimée, on relève un modeste chœur formé de cinq hommes : Jean-Baptiste DAURANSAN, Jean D'ESPEL, Jean D'ETCHEMENDY, Michel LARRABURU et Jean-Baptiste SAINT-CRICQ. Les sources qui les concernent, qu'il s'agisse des documents tirés de la sous-série DXIX ou des registres capitulaires, ne mettent en évidence que leur fonction de chantres ; mais il apparaît que l'un d'eux au moins devait aussi être un instrumentiste. Un « état des personnes jouissant de l'exemption de service de la garde bourgeoise de la ville de Bayonne » mentionne parmi le personnel de la cathédrale qui bénéficie en 1788 de cette dérogation « quatre chantres » et un « serpend » [sic], sans livrer le nom du musicien en question. Quelques décennies plus tôt, on relève déjà dans les comptes du chapitre le nom d'un autre joueur de serpent, Laurent DEPOIX, qui appartenait à une grande famille de musiciens d'Église originaires de Picardie. Le second instrumentiste au service des chanoines bayonnais était l'organiste de la cathédrale. Au cours de l'hiver 1790, Angelo MAGNELLI succède à François LEROUX. Moins connu que son frère Giuseppe, cet Italien n'est pas le premier organiste étranger du chapitre. Si la première moitié du XVIIIe siècle est marquée pendant près de cinquante ans par la présence de Jean-François MARTRES, à partir de 1759 ceux qui occupent ensuite la place ne restent en poste que quelques années. Jusqu'à la Révolution, les chanoines reçoivent ainsi pas moins de dix organistes successifs dont deux étrangers. Charles BARBANDT, qui commença sa carrière en Allemagne et connut ensuite un certain succès à Londres, fut ainsi recruté en 1769 à Bayonne avant d'être remplacé à son décès par sa veuve, Anne CASANOVA. En 1777, c'est un Espagnol, Jean-Baptiste GAILLARDO, qui est engagé. Mécontent de lui, le chapitre s'en sépare, mais l'organiste retrouve rapidement un poste de l'autre côté de l'Adour, à la collégiale voisine de Saint-Esprit.

• À l'époque, le bourg Saint-Esprit appartient au diocèse de Dax et devient indépendant de Bayonne sous la Révolution en intégrant le département des Landes. Sa population, évaluée à quelque 5 000 habitants, comprenait pour moitié des juifs originaires du Portugal et d'Espagne qui avaient fui l'Inquisition et y introduisirent la fabrication du chocolat. En 1783, un arrêt du Conseil d'État supprime le chapitre de la collégiale Saint-Esprit, mais les huit chanoines de la compagnie restent en place jusqu'à la Révolution. Les pièces de comptabilité du chapitre sont très peu loquaces sur la musique de cette église et les délibérations de la compagnie ont disparu. Un certain BARRÈRE, décédé en 1772, avait reçu 33 livres 6 sols 8 deniers pour deux mois de service comme chantre en 1771. Plus tard, en 1810, l'acte de décès de Bertrand ESTOUP, faisant « profession de chantre d'Église domicilié à St Esprit », peut laisser penser, sans aucune certitude, qu'il soutenait déjà en 1790 les voix des chanoines de la collégiale. Les organistes qui se succèdent dans cette église sont en revanche mieux connus et on remarque que, à l'image de Jean-Baptiste GAILLARDO, tous passent à un moment donné par la cathédrale Notre-Dame. Avant l'arrivée de ce dernier, le chapitre de Saint-Esprit avait recruté un natif du bourg même, l'abbé Pierre-Martin BERRETEROT, et avant lui encore un Toulousain, Pierre-François-Raymond-Marie LAFOND.

• C'est cet organiste qu'on retrouve en 1790 au couvent des Cordeliers, le troisième lieu de musique que l'enquête a pu recenser à Bayonne. Il y exerce depuis vingt ans et semble avoir intégré la communauté comme donat (c'est à dire frère « donné »), à la suite du décès de son épouse. Auparavant, il était au service de la cathédrale, d'abord en qualité de chantre, puis de musicien surnuméraire pour les grandes occasions. Bien qu'il soit qualifié de maître de musique au moment de son mariage, les archives du chapitre qui ont été conservées ne permettent pas de confirmer l'existence d'une psallette à la cathédrale Notre-Dame. Marie-Bernadette Dufourcet souligne que les difficultés financières auxquelles les chanoines étaient confrontés leur interdisaient vraisemblablement de recevoir des enfants de chœur et d’engager les frais qu’exigeait leur entretien au sein d'une vraie psallette (2003). Sans doute Pierre-François-Raymond-Marie LAFOND doit-il son titre de maître de musique au fait qu’il donnait également des leçons privées en ville ou au collège à l'instar de François-Michel-Constant-Bernard LABERNARDIÈRE, un autre maître de musique présent à Bayonne à la même époque, qui fut engagé ensuite à la cathédrale de Rodez.

• • • Dans les autres villes et villages basques : quelques organistes et chantres de paroisses

• Situées à l'embouchure de la Nivelle, la ville de Saint-Jean-de-Luz et sa rivale Ciboure viennent s'ajouter à la liste des lieux de musique du Pays basque.
L'ancienne prospérité acquise par Saint-Jean-de-Luz au Grand Siècle n'est plus à la fin de l'Ancien Régime que le souvenir d’un âge d'or révolu. Les assauts de la mer subis par la cité corsaire ont lourdement atteint son activité et ravagé certains quartiers. En 1782, une violente tempête inonda tout le quartier de la Barre et dévasta le couvent des Ursulines qui fut reconstruit deux ans plus tard loin du rivage. La communauté des sœurs possédait encore au moment de la Révolution « un petit orgue à double soufflet » dont les claviers étaient touchés probablement par une religieuse restée anonyme. La ruine du port luzien a provoqué en outre un exode massif de ses pêcheurs. Peuplée de 13 000 habitants au début du XVIIIe siècle, la ville n'en compte plus que 3 000 en 1790, regroupés en une seule paroisse autour de son église dédiée à saint Jean-Baptiste.

11 - Orgue de Saint-Jean-de-Luz

L'orgue de l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz (cl. C. Maillard, 2022)

Resté célèbre dans l'histoire pour avoir accueilli la célébration des noces de Louis XIV avec l'Infante Marie-Thérèse d'Autriche en 1660, l'édifice se dota pour l'occasion d'un orgue construit par le facteur Gérard BRUNEL. L'histoire de cet instrument et de ses musiciens a fait l'objet d'une solide étude publiée en 2005 par Françoise Clastrier et Michel Prada à partir des registres des délibérations du corps de ville et des archives de la fabrique de l'église paroissiale (voir bibliographie). Tout au long du XVIIIe siècle, les organistes qui exercent leurs talents à l'église Saint-Jean-Baptiste sont souvent des musiciens venant de provinces éloignées. On rencontre d'abord, dès 1722, Antoine TROUBADY DESROCHES, originaire de Riom en Auvergne, puis, à partir de 1730, un Nantais, Jean DUROCHER, qui reste jusqu'à son décès en 1755. L'orgue passe ensuite brièvement entre les mains du facteur lyonnais Jean-Baptiste MICOT, l'année suivante, avant qu'un prêtre wallon, Jean-Guillaume-Joseph-François-Henry DELVAUX, ne soit recruté. 

12 - Eglise Saint-Vincent de Cibour

L'église Saint-Vincent de Cibour (cl. C. Maillard, 2022)

En 1778, Jean LARRALDE interrompt cette succession d'organistes venus d'ailleurs. Né à Saint-Jean-de-Luz, c'est toujours lui qui touche l'orgue de l'église Saint-Jean-Baptiste en 1790. Avant d'obtenir ce poste, il était en fonction à l'église Saint-Vincent de Ciboure, où il commença sa carrière en remplaçant Pierre HIRRIBARREN. On ignore si, au moment de la Révolution, il cumule les deux tribunes ou bien si un autre organiste, qui reste à découvrir, touche l'instrument de Ciboure, lequel sera détruit quelques années plus tard sous la Terreur.

• En s'éloignant du littoral du Labourd, l’activité musicale, ou du moins cantorale, des deux autres provinces basques est plus difficilement mesurable. Quelques témoignages ont toutefois pu être repérés, comme à Saint-Étienne-de-Baïgorry, où la présence de chantres semble attestée, dans les années qui précèdent la Révolution. Leur existence est connue grâce à un incident rapporté par Francisque Michel qui raconte qu'un dénommé ÇAMOKA se permit, peu de temps avant 1789, de rejoindre les autres chantres de l'église paroissiale de ce village de Basse-Navarre pour faire entendre sa voix lors d'un office, alors que son statut de cagot le lui interdisait (F. Michel, 1847). Les cagots, considérés comme les descendants lointains des lépreux, formaient une population qui vivait à la marge du reste de la société. Soumis à de nombreuses discriminations, ils entraient dans les églises par une porte qui leur était réservée et ne pouvaient se mêler aux autres fidèles. En Soule, à Barcus, des traces de musique sont mieux documentées, compte tenu de la présence, à l'église de l'Ascension, d'un orgue construit par Arnaud CHILO. Au XVIIIe siècle, cette localité du diocèse d'Oloron compte parmi ses habitants Bernard D'ERREQUE dit MARDO, une importante figure locale identifiée comme l'un des tout premiers bertuslari basques dont les poèmes ont été transcrits. Plus connu sous son nom basque, Beñat MARDO était non seulement un improvisateur et versificateur, mais également l’organiste de l'église paroissiale de Barcus. Lorsqu'il disparaît, son fils Jean le remplace. Deux noms peuvent ensuite être avancés pour tenter d’identifier le titulaire de l'orgue de cette église en 1790. S'agissait-il de Bernard VIGNAU, qui occupe la fonction en 1781, ou bien déjà de Jean BEDACARRAZBURU qui est présenté comme tel en 1793 lors de la naissance de l'un de ses enfants ? La disparation des registres paroissiaux de Barcus n'a malheureusement pas permis de trancher cette question.

• • •

Bien que très différents par le poids et la taille de la musique de leur chapitre cathédral, il apparaît finalement que les trois anciens diocèses du département des Pyrénées-Atlantiques s'équilibrent en nombre de lieux de musique. On répertorie ainsi sept églises dans celui de Lescar, cinq dans celui d'Oloron et enfin six dans celui de Bayonne où la présence de musique semble certaine ou du moins l'était encore très peu de temps avant les troubles révolutionnaires ; sans oublier trois autres églises dans le diocèse de Dax. Le cumul des musiciens actifs en 1790, en comptant les enfants de chœur, s’élève quant à lui à une trentaine, dont plus du tiers étaient des organistes. Ceux qui ont pu être identifiés répondent à un spectre de profils très variés allant du virtuose né à l'étranger au jeune garçon du pays issu ou non d'une longue lignée locale. Plus difficile à déceler, la réalité de l'activité cantorale des territoires basques et béarnais, notamment celle des paroisses, demanderait des recherches plus approfondies. Si, de toute évidence, de nombreux régents et maîtres d'écoles devaient aussi officier derrière les lutrins, le terme de « chantres » n'apparaît que rarement dans les sources. Ceux ou celles qui le croiseraient dans leurs recherches éventuelles sont évidemment invité(e)s à partager leur découverte. Nous les remercions d'avance pour leur concours.

Mathieu GAILLARD
Équipe Muséfrem
(mars 2022)
Le travail sur les musiciens de ce département a bénéficié des apports notamment de : François Caillou, Françoise Clastrier (organiste à Saint-Jean-de-Luz), Youri Carbonnier, Thomas D'Hour, Bernard Dompnier, Sylvie Granger, Sylvie Lafaye, Isabelle Langlois, Christophe Maillard, Jean-Baptiste Orpustan, Isabelle Querleux, Paula Quint, Françoise Talvard...
Mise en page et en ligne : Caroline Toublanc (CMBV).
 

>>> Si vous disposez de documents ou d’informations permettant de compléter la connaissance des musiciens anciens de ce département, vous pouvez signaler tout élément intéressant ICI. Nous vous en remercions à l’avance.

L’amélioration permanente de cette base de données bénéficiera à tous.

Les lieux de musique en 1790 dans les Pyrénées-Atlantiques 

Les lieux de musique documentés pour 1790 dans le département sont présentés par catégories d’établissements : cathédrale, collégiales, abbayes, monastères et couvents, autres établissements (par exemple d’enseignement, de charité…), paroisses (ces dernières selon l’ordre alphabétique de la localité au sein de chaque diocèse).

Diocèse de Lescar

Diocèse d'Oloron

Diocèse de Bayonne

Diocèse de Dax

 

Pour en savoir plus : indications bibliographiques

  • François LESURE, Dictionnaire musical des villes de province, Paris, Klincksieck, 1999, 367 p. [sur Bayonne, p. 61-63 et sur Pau, p. 243-246].
  • René ANCELY, Histoire du théâtre et du spectacle à Pau sous l'Ancien Régime, Pau, Imprimerie commerciale des Pyrénées, 1955, 123 p.
  • Jean ANNAT, Le clergé du diocèse de Lescar pendant la Révolution, Pau, Imprimerie commerciale des Pyrénées, 1954, 491 p.
  • Françoise CLASTRIER et Michel PRADA, Les orgues de Saint-Jean-de-Luz : des années 1630 à nos jours..., Biarritz, Atlantica, 2005, 290 p.
  • Christian DESPLAT, Pau et le Béarn au XVIIIe siècle : deux cent mille provinciaux au siècle des Lumières, Biarritz, J & D Éditions, 1992, 1362 p.
  • Christian DESPLAT, « Ces messieurs s’amusent : le devoir de spectacle des parlementaires palois au XVIIIe siècle », Revue de Pau et du Béarn, 2008, p. 71-116.
  • Bernard DOMPNIER, « Un code des « bonnes pratiques » musicales au milieu du XVIIe siècle. L’Estat des églises cathédrales et collégiales du chanoine Jean de Bordenave », dans Th. Favier et S. Hache, Réalités et fictions de la musique religieuse à l’époque moderne. Essais d’analyse des discours, Rennes, PUR, 2018, p. 217-228.
  • Marie-Bernadette DUFOURCET-HAKIM, « La musique à la cathédrale de Bayonne au temps de Bertrand d’Etchauz », Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne, 2000, p. 105-138.
  • Marie-Bernadette DUFOURCET-HAKIM, « La maîtrise de la cathédrale de Bayonne du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe siècle », B. Dompnier (dir.), Maîtrises et chapelles aux XVIIe et XVIIIe siècles, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2003, p. 167-182.
  • Michel FABRE, Petite histoire d'Oloron et de Sainte-Marie, Pau, Librairie des Pyrénées et de Gascogne, 2003, 194 p.
  • Jean GOYHENETCHE, Histoire générale du Pays basque, tome 3 : Évolution économique et sociale du XVIe au XVIIIe siècle, Bayonne, Elkarlanean, 2001, 411 p.
  • Pierre HOURMAT, Histoire de Bayonne, des origines à la Révolution française de 1789, Bayonne, Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne, 1987, 591 p.
  • Denis LABAU, Petite histoire de Lescar, tome 2 : de la Réforme au Concordat, Cressé, Éditions des régionalismes, 2012, 297 p.
  • Henri LASSALLE, « La musique à Bétharram au XVIIe et XVIIIe siècle », Revue historique et archéologique du Béarn et du Pays basque, 1931, p. 145-163.
  • Francisque MICHEL, Histoire des races maudites de la France et de l'Espagne, Paris, A. Franck, tome 1, 1847.
  • Jean-Baptiste ORPUSTAN, 1789 et les Basques : histoire, langue et littérature, Colloque de Bayonne, 30 juin - 1er juillet 1989, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, 1991, 255 p.
  • Josette PONTET (dir.), Histoire de Bayonne, Toulouse, Privat, 1991, 336 p.
  • Josette PONTET, « La vie culturelle à Bayonne au XVIIIe siècle », Lapurdum [en ligne], 9 | 2004, mis en ligne le 01 mars 2009, consulté le 29 décembre 2021.
  • Pierre SICARD, Les orgues du diocèse de Bayonne, Lescar, Oloron, Lyon, Éditions OMNI Presse, 1964, 60 p.
  • Pierre SICARD, « Les orgues de la cathédrale de Bayonne », Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne, 1974, p. 199-208.
  • Anne ZINK, Pays ou circonscriptions : les collectivités territoriales de la France du Sud-Ouest sous l'Ancien Régime, Paris, Publications de la Sorbonne, 2000, 374 p.

Bibliographie élaborée par Mathieu GAILLARD
(février 2022)

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