Login
Menu et informations
BEDIN, Louis Claude [Antoine] (1744-1814 ap.)

BEDIN, Louis Claude [Antoine] (1744-1814 ap.)

État civil
NOM : BEDIN     Prénom(s) : Louis Claude [Antoine]     Sexe : M
Date(s) : 1744-1-6   / 1814-11-5 ap.
Notes biographiques

Louis Claude alias Louis Antoine BEDIN est chantre de la paroisse Sainte-Marguerite, à Saint-Quentin [Aisne], entre 1765 et 1791. Il était en même temps maître écrivain et a eu comme élève François Noël Babeuf, qui deviendra célèbre sous le nom de Gracchus Babeuf. En 1791, il rejoint l'équipe des chantres de la nouvelle structure paroissiale de la ville, mais cède sa place l'année suivante à la suite de son engagement dans l'armée républicaine en qualité de grenadier.

• 6 janvier 1744, Lesdins [Aisne] : Louis Claude BEDIN, fils de Noël Bedin, manouvrier, et de Marguerite Grindelet, voit le jour et est baptisé le jour même. Ce petit village se situé à moins de sept kilomètres au nord-est de la ville de Saint-Quentin.

• 5 avril 1764, Saint-Quentin : On relève pour la première fois dans le registre paroissial de Sainte-Marguerite la signature de BEDIN. Il succède au chantre Louis François TÊTU, décédé au mois de février précédent.
• 5 novembre 1764, Saint-Quentin : Louis Claude BEDIN, maître écrivain, se marie paroisse Sainte-Marguerite avec Madeleine Marguerite Mahieu, fille mineure de Pierre, maître boucher. Son frère, Quentin, manouvrier à Fontaine-Leclerc, est présent (il signe "Louis Claude Bedin"). Leur père également, qui appose sa marque.

• 1765-1778, Saint-Quentin : Huit enfants viennent au monde, tous baptisés paroisse Sainte-Marguerite, dont plusieurs ne survivent pas à leurs premiers mois. Il s'agit de Marie Marguerite Sophie (29 juillet 1765), Marguerite Louise (8 juillet 1766), Pierre Louis (17 mai 1767), Madeleine Sophie (20 septembre 1769), Marie Thérèse (9 juillet 1771), Louis Daniel (4 septembre 1772), Jeanne Claudine Charlotte (15 octobre 1774), Agathe Victoire Madeleine Josèphe (4 février 1778) dont le parrain est le chantre Pierre Mathieu SALLET. À partir de 1765, BEDIN est présenté comme chantre de la paroisse Sainte-Marguerite, puis comme maître écrivain (1774). En 1770, ses quatre premiers enfants sont déjà morts, un cinquième meurt en 1775.

• Fin des années 1760, Saint-Quentin : François Noël Babeuf, futur Gracchus Babeuf, né en 1760, battu par son père, fut "sauvé par sa belle écriture, peut-être bien apprise en réalité d'un obscur habitant de la paroisse Sainte-Marguerite à Saint-Quentin, Louis Claude Bedin, qu'on disait maître écrivain et chantre, témoin à l'acte de décès du petit Adrien Babeuf, 5 ans, en 1767. Ceci concorderait avec les souvenirs de Babeuf élevé lui-même sans secours d'aucun autre maître que de celui qui lui enseigna juste l'alphabet" [J. Foucart-Borville, 1994].

• 1783, Saint-Quentin : La transition, mystérieuse, entre les prénoms Louis Claude et Louis Antoine s'effectue progressivement cette année-là (le 25 juin 1784, un acte unique mentionne les prénoms Claude Antoine).

• 7 février 1790, Saint-Quentin : Louis Antoine BEDIN et Philippe GONDRY, chantres de la paroisse Sainte-Marguerite, signent l'acte de sépulture de Geneviève Worm dite Mouton.

• 4 janvier 1791, Saint-Quentin : Les deux mêmes signent encore au bas d'un acte de sépulture.
• 25 août 1791, Saint-Quentin : Le conseil général de la commune ayant annoncé un concours afin de pourvoir "aux Places des 4 Chantres de Convoy" conservées dans la nouvelle structure paroissiale, tous les chantres des anciennes paroisses de la ville répondent à la convocation, même si certains d'entre eux décident de ne pas se mettre sur les rangs. Ils sont entendus par une commission de onze musiciens et chantres, pour la plupart de l'ancienne collégiale. Sont nommés à l'unanimité les sieurs MINETTE, SALET et SÉNÉCHAL. Pour la place de quatrième chantre, BEDIN obtient sept voix, VILETTE six. C'est donc Louis Antoine BEDIN qui est désigné.

• 3 septembre 1792, Saint-Quentin : Le registre de délibérations de la fabrique paroissiale mentionne que BEDIN, chantre de la paroisse, "a exposé à l'assemblée la nécessité où il se trouvoit réduit de partir pour l'armée en qualité de grenadier, choisi par ses confrères, et [a] prié Messieurs de lui conserver sa place et son traitement pendant son absence pour les besoins de sa femme et de sa fille". L'assemblée accepte qu'il se fasse remplacer "par un sujet avec lequel il pourroit faire telles conventions qu'il jugeroit à propos, pour l'avantage de sa femme et pourvu que le sujet qu'il présentera pour le remplacer soit agréé par l'assemblée". 
• 6 septembre 1792 : BEDIN s'étonne que le remplaçant choisi, Jean Marie Étienne SENÉSCHAL, ne se soit pas présenté au rendez-vous fixé pour évoquer les conditions de ce remplacement. Il prie le secrétaire "de stipuler ses intérêts et ceux de sa femme", et promet d'agréer tout ce qu'il fera. Ce remplaçant n'est autre que le frère du chantre nommé en août 1791. Celui-ci intervient alors pour déclarer "que son frère ne demandoit pour remplacer Bedin que des habits, le casuel et le payement des leçons de chant, qu'il seroit [en] nécessité de recevoir". Ce nouveau chantre "surnuméraire" est admis le lendemain avec promesse d'obtenir la première place vacante, sans rémunération. Le traitement est réservé "à la subsistance de la femme et de la fille du susdit sr Bedin". Il se bornera à percevoir la part pouvant lui revenir des casuels et utilisera les habits de chœur fournis par la femme de BEDIN. Il ajoute : "Comme j'ai besoin de recevoir des leçons de plain chant, ces leçons me seront données par le sr Martin, basse contre de la paroisse, au dépens dudit Bedin ou sa femme".

• 5 novembre 1814, Saint-Quentin : Madeleine Marguerite Mayeux s'éteint à l'âge de 74 ans. Elle est présentée dans l'acte de décès comme épouse, et non veuve, de Louis Antoine BEDIN. Celui-ci n'est mort ni à Lesdins, ni, semble-t-il, à Saint-Quentin.

Mise à jour : 10 mars 2023

Sources
F-Ad02/ 5MI 1238 ; F-Ad02/ 5MI 1248 ; F-Ad02/ 5MI 1384 ; F-Ad02/ 5Mi1248 ; F-AmSaint-Quentin/ 1 P 3 ; J.Foucart-Borville, Nouveaux aperçus sur la période Picarde de Babeuf, 1994

<<<< retour <<<<