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Loir-et-Cher

Musique et musiciens d’Église dans le département du LOIR-ET-CHER autour de 1790

Sommaire

Liste des musiciens du Loir-et-Cher

Url pérenne : http://philidor.cmbv.fr/musefrem/loir-et-cher

 

Serpent, instrument de musique

Serpent, instrument de musique présenté comme datant du XVIIIe siècle, entreposé au musée diocésain de Blois, 2 rue Anne de Bretagne (cliché Chr. Maillard pris avec l’aimable autorisation de monsieur Jean-Paul Sauvage, conservateur du musée et archiviste diocésain que nous remercions pour son accueil)

Dans le délicieux capharnaüm du musée diocésain de Blois, on peut observer un étrange instrument de musique à vent, aujourd’hui méconnu, le serpent, fait en bois et gainé de cuir. Depuis le début du XVIIe siècle, il était utilisé afin de soutenir le chant dans les églises, le son grave qu’il produisait se mêlant parfaitement aux voix graves dans le chœur. Ce serpent, daté du XVIIIe siècle, qui aurait servi à la cathédrale de Blois, est sans doute, avec quelques rares buffets d’orgues comme celui de la cathédrale Saint-Louis, l’un des derniers vestiges de la vie musicale dans les établissements ecclésiastiques à Blois et plus généralement dans le département du Loir-et-Cher avant la Révolution. 

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Présentation du département

Buffet de l’ancien orgue Clicquot

Buffet de l’ancien orgue Clicquot, donné par Louis XIV en 1703 à la cathédrale Saint-Louis de Blois (Photographie tirée du site « Orgues en France »)

C’est en février 1790 qu’apparait le nom du Loir-et-Cher parmi les départements nouvellement créés. Auparavant on lui avait donné le nom de département de Blois ou « du Blaisois » car, dès les premiers débats sur la limitation de son ressort, on vit émerger une coalition de départements limitrophes qui n’entendaient pas le laisser s’étendre le long de l’axe vital que représentait la vallée de la Loire. Cela explique la forme un peu tourmentée du Loir-et-Cher doté, selon l’expression de Georges Dupeux, d’une « taille de guêpe » au niveau du grand fleuve mais affligé d’une trop forte extension en diagonale dans la direction du nord-ouest et du sud-est vers des régions moins revendiquées, comme la Sologne pauvre et très enclavée. De ce fait, se sont retrouvées unies une grande variété de régions naturelles dotées de paysages et d’activités spécifiques, dont les liens étaient auparavant fort distendus ou inexistants : bocage dans le Perche ; vaste plaine céréalière et habitat groupé dans la Beauce appelée ici « pouilleuse » ; cultures de la vigne et maraîchage dans la vallée de la Loire et dans celle du Cher ; étangs, marais insalubres, élevage ovin ou pêche en Sologne. Ces spécificités ont été partiellement prises en compte lors de la fixation des limites des six districts (Mondoubleau, Vendôme, Blois, Mer, Romorantin, Saint-Aignan-sur-Cher) taillés au sein du département. Faute de données concernant le district de Romorantin, nous ne possédons pas d’estimation précise quant à la population totale du département en 1790 (entre 160 000 en 1713 et 210 000 habitants en 1801) mais l’armature urbaine n’est pas très puissante. La ville la plus peuplée en 1790 est Blois qui dépasse à peine 12 000 habitants, devant Vendôme (7 000 h.), et Romorantin (6 000 h.) ; une quatrième petite ville, Saint-Aignan-sur-Cher, atteint 2 000 habitants.
Le Loir-et-Cher s’étend sur pratiquement tout l’ancien diocèse de Blois, la partie septentrionale de ce dernier se trouvant dans l’actuel département d’Eure-et-Loir. De faible superficie (200 paroisses), il avait été érigé tardivement en 1697 à l’instigation de Louis XIV par amputation du vaste diocèse de Chartres. L’objectif prioritaire était alors de mieux surveiller les anciens réformés convertis depuis la révocation de l’édit de Nantes (région de Mer surtout). Quelques fragments du nouveau département proviennent d’autres diocèses : le nord de la Sologne dépendait de celui d’Orléans, alors que le sud ainsi qu’une partie de la vallée du Cher se trouvaient dans l’étendue de celui de Bourges. Enfin, quelques dizaines de communes relevaient avant 1790 des diocèses de Chartres, du Mans (région de Troo) et de Tours.

Le département du Loir-et-Cher en 1795

Le département du Loir-et-Cher en 1795 d’après Louis Marie Prudhomme, « La République française en LXXXVIII départemens », Paris, an III, 3e édition.

Une terre de passage ?

La région est une terre de passage, c’est peut-être la marque première de son identité, du moins le long l’axe ligérien. En septembre 1785, les époux Cradock arrivent à Blois par l’ouest et mrs Cradock ne manque pas de noter que « la grande route et les bateaux, vu de nos fenêtres, donnent une animation et une vie extraordinaire à ce paysage » [Journal de Madame Cradock, Voyage en France, 1783-1786, Paris, Perrin, 1896, p. 294]. Cette grande route n’est pas forcément confortable, comme la diariste le note auparavant, mais fort passante. Elle longe les coteaux de la Loire et permet, à la lire, d’avoir un beau panorama sur les activités liées aux vendanges qui s’effectuent à cette époque, ainsi que sur le fleuve qu’elle surplombe un peu. Par cette cette route, ainsi que par le fleuve, grâce à la présence de très nombreux bateaux et mariniers, s’exportent les productions de la région ou des régions circonvoisines : avant tout le vin blanc, jugé d’excellente qualité, qui part essentiellement vers la capitale, par voie de terre en quatre ou cinq jours, ou par voie d’eau via les canaux en passant par Orléans et Melun. Grâce à huit cents chaudières établies dans les closeries du Blésois, la région exporte également des eaux de vie donnant des liqueurs presque aussi réputées que le cognac (d’après Jacques Peuchet, Dictionnaire universel de la géographie commerçante, an VII, qui évoque la situation avant la Révolution).

Vue de Blois

Vue de Blois. Dessin aquarellé (59 x 126 cm) par H.-J. Van Blarenberghe, vers 1798 (ou 1805 ?) - Musée des Beaux-Arts, Blois.

Le reste du trafic emprunte la route de Blois à Chartres qui passe par Vendôme, localité connue pour sa ganterie estimée dans la capitale en raison d’une meilleure couture, comme celle de Blois d’ailleurs. Cette fabrication est rendue possible grâce au travail de peaux importées du Poitou et de Saintonge mais il y a aussi des productions liées à la tannerie, à la broderie. Sans doute une partie de ce qui est produit dans l’unique « manufacture de laine serge & draps » établie à Romorantin et qui est destiné à l’habillement des troupes, est-elle embarquée à Blois à destination de Paris. Le reste, ainsi que le poisson issu des zones humides, est véhiculé par charrois jusqu’à Orléans.
C’est d’abord par ces principales routes mais aussi peut-être par coche d’eau, que les musiciens parviennent dans la région ou la traversent. 

Les musiciens en poste en 1790

Au terme de notre enquête, nous avons recensé 26 musiciens et 14 enfants de chœur en poste dans neuf établissements ecclésiastiques de l’actuel département du Loir-et-Cher en 1790. Ils composent une liste qui semble chétive au regard de leurs 70 homologues de la seule ville de Cambrai dans le Nord à la même époque, paroisses non comprises…

Cet effectif faible ou moyen peut surprendre. A priori, on aurait pu penser que la présence fastueuse et continue des rois de France, de leur cour ou de grands seigneurs à partir de Charles VII et jusqu’à Henri III voire Gaston d’Orléans et Marie de Médicis (fin XVe-milieu XVIIe siècle), encore si magnifiquement décelable dans la pierre (châteaux de Blois, Chambord, Chenonceau, Cheverny…) avait également pu marquer le paysage musical de la région et laisser un héritage de premier plan. A l’exception de Jean Servin (ca 1530-1600), protestant réfugié à Genève, et d’Antoine Boesset (1586-1643) qui fit toute sa carrière à Paris au service du roi Louis XIII, tous deux natifs de Blois, on ne relève cependant pas d’autre musicien célèbre né, élevé ou ayant fait une carrière dans la région. En 1697, au moment de l’entrée solennelle du premier évêque, Mgr de Bertier, est chanté un Te Deum dans la nouvelle cathédrale de Blois. Le chroniqueur insiste sur la magnificence de la cérémonie évoquant « un concert si harmonieux, accompagné de flûtes, de théorbes, de serpens, de bassons, de hautbois, de basses, de violes, de violons, de voix ». Mais il précise peu après que de nombreux musiciens externes sont venus tout exprès des environs (Vendôme, Tours, Bourges et Orléans) afin de servir la musique composée à cette occasion par le maître de musique Gallard. C’est la preuve que la région n’a pas encore l’étoffe pour soutenir le chant au moment des cérémonies extraordinaires du catholicisme baroque. En 1790, au terme d’un siècle de règnes épiscopaux, on ne détecte pas d’indices d’une présence musicale plus dense dans les établissements ecclésiastiques de la région. A contrario, l’impression ressentie serait plutôt celle d’un certain endormissement en dehors de la cathédrale de Blois. Cette impression reste à affiner et étayer mais plusieurs indices vont en ce sens, comme la baisse des effectifs réguliers à Bourgmoyen ou à la Trinité de Vendôme, celle des revenus des collégiales de Romorantin ou Saint-Aignan, voire la dégradation du temporel de celle de Vendôme.

Dans la ville de Blois, le poids musical de la cathédrale Saint-Louis

La cathédrale de Blois vue du chevet

La cathédrale de Blois vue du chevet (Photographie téléversée par TTaylor ous GNU Free Documentation License. Wikipedia, article sur la cathédrale)

La cathédrale Saint-Louis de Blois s’est installée dans l’ancienne église paroissiale Saint-Solenne, entièrement rebâtie en 1698 aux frais du roi. Au moment de l’érection du diocèse, son chapitre a été constitué par l’union des deux anciens chapitres collégiaux, celui de Saint-Sauveur (l’église se situait dans la cour du château) et celui de Saint-Jacques. Le chapitre Saint-Sauveur avait une tradition musicale ancienne et c’est à partir de son armature qu’a été mise en place la musique de la cathédrale : en 1695, un état fournit une liste de six noms avec René GALLARD comme maître de musique et des enfants de chœur). En 1783, le chapitre cathédral blésois est peuplé, selon La France ecclésiastique, de 8 dignitaires, outre un prieur-curé et seize chanoines prébendés nommés alternativement par le chapitre et par le roi (ils sont apparemment moins nombreux en 1790). Ses revenus sont tirés des deux anciennes menses (12 chanoines relèvent de celle de Saint-Sauveur et 4 de celle de Saint-Jacques, ces derniers se situant au bas de l’ordre des préséances). En 1790, le chapitre déclare 54 209 livres de revenus et 11 406 livres de charges mais le pouillé de 1760 révèle que ses revenus sont moitié moins élevés que ceux de l’évêque qui a bénéficié d’unions de menses monastiques particulièrement intéressantes après 1697, comme celle de Saint-Laumer. Le bas-chœur est constitué de 24 chapelains et de six enfants de chœur selon La France ecclésiastique. L’enquête Muséfrem a permis de préciser ces données : il y a douze musiciens dont neuf sont cachés sous la dénomination de « chapelain » : le maître de musique François BARBIER, l’organiste Léonard MATHIEU, deux chantres à la tessiture non précisée, une haute-contre, une haute-taille et une basse-contre, ainsi que deux joueurs à la fois de serpent et basson. Enfin, trois autres musiciens sont désignés sous l’appellation de « chantres-choristes ». Ceux-ci sont tous laïcs et mariés, ayant souvent une double activité. Parmi eux Claude TALBERT est à la fois secrétaire du chapitre et poncteur (pointeur, c'est-à-dire chargé de relever les absents aux offices et, le cas échéant, de leur appliquer des pénalités). Ce maître d’école a été choisi en raison de sa belle écriture qui fait de la lecture des registres capitulaires un véritable régal. Jacques THIERRY, qui poursuivra une carrière cantorale à la cathédrale jusqu’en 1832, n’est autre que le père d’Augustin Thierry, membre de l’Institut et auteur des mémorables « Récits des temps mérovingiens » (1833). Quant aux enfants de chœur, ils sont bien six, trois désignés par l‘évêque et trois par le chapitre (de ce fait, seuls ces derniers sont mentionnés dans les registres capitulaires). Pour soutenir la musique de son église, le prélat a autorisé l’affectation de certaines chapelles à la dotation des enfants de chœur (chapelle Saint-Eustache) ou de l’organiste (chapelle Saint-Sébastien aux revenus de 450 livres supprimée par décret de Mgr de Crussol en 1746) mais il se fait parfois tirer l’oreille pour respecter sa part des conventions. Les autres chapelains ont des fonctions diverses dans l’Église comme sacristain, diacre et sous-diacre d’office, etc.… Quelle que soit la nature de leurs fonctions, tous les chapelains sont constamment maintenus par les chanoines dans leur statut de dépendants (en juin 1786, on leur rappelle sèchement qu’ils n’ont droit pour leurs funérailles à « ni tenture pour eux ni estrade ni autel découvert »), pouvant être révoqués et privés de leur bénéfice au moindre écart. Dans sa politique de recrutement, le chapitre semble avancer comme un argument favorable l’octroi prochain d’une chapelle. La plupart des musiciens ne s’embarrassent pas d’une gestion compliquée d’un temporel complexe, et acceptent la mise en régie et la perception à la semaine de leurs gages. Ces derniers, globalement entre 600 et 800 livres par an, ne sont pas jugés suffisants par un bon nombre de chapelains qui « désertent » alors subitement leur bénéfice pour repartir sur le grand chemin. En 1790, neuf des douze musiciens de Saint-Louis sont venus d’autres diocèses, parfois lointains (Orléans, Tours, Rouen, Caen, Angoulême, Amiens, Noyon, Cambrai, Saint-Dié). Ce poids des allogènes est assez marqué, et semble plus important que ce qu’on peut observer dans la plupart des autres cathédrales. Parmi eux, on peut citer un cas emblématique de l’itinérance musicienne avec Antoine HILDEBRAND, recruté comme haute-taille en 1782 après une suite d’aventures peu communes vécues dès sa sortie de la psallette de la collégiale de Saint-Dié-des-Vosges: « bon musicien, et engagé comme tel dans un régiment en Espagne, avait été pris par les Algériens, [il] avait passé cinq ans en esclavage. Dégagé par le consul de Suède, parce qu'il avait servi à montrer la musique à ses enfants, il avait vu dans les affiches une place de musicien vacante à Blois; il s'était présenté, et l'avait obtenue du chapitre et de l'évêque ».On retrouve le même phénomène d’instabilité et d’itinérance chez les maîtres de musique du moins avant 1763 et l’arrivée de BARBIER. Avant lui se sont succédés des maîtres pour lesquels Blois n’est qu’un poste d’observation, d’attente, peu éloigné de Paris et de ses perspectives de carrière jugées plus prestigieuses comme en témoignent les passages d’Abel-Antoine FANTON et Jean-Baptiste François GUILLEMINOT DUGUÉ, futurs maîtres de musique de la Sainte-Chapelle et de Notre-Dame de Paris.

Les musiciens au service des collégiales

Le château et la collégiale de Vendôme au XVIIe siècle

Le château et la collégiale de Vendôme au XVIIe siècle (Source Gallica, BNF.fr)

• • • On compte une seule collégiale qui, dans le ressort du diocèse de Blois, soit dotée de musiciens, celle de Saint-Georges à Vendôme grâce à ses 31 334 livres de revenus déclarés en 1790. Cette collégiale était forte de cinq dignitaires et de 18 chanoines prébendés à la présentation de Monsieur, frère du Roi à la fin de l’Ancien Régime. Parmi eux, le maître de musique Jean-Baptiste-Marie GUGELOT, lui aussi venu de loin puisque natif de Saint-Omer, et au préalable chantre à la cathédrale de Gand, veille sur cinq enfants de chœur mais seuls deux « chantres habitués » soutiennent encore le chant dans le bas-chœur ; tous deux sont mariés, l’un est maître d’école, l’autre maître de pension. Il n’est pas fait mention d’organiste ni d’orgues dans cette nécropole des Bourbons-Vendôme aujourd’hui disparue et dont le souvenir est matérialisé par une haie d’ifs dans un château aux ruines romantiques.

• • • La structure musicale qui se rapproche le plus de celle de Vendôme se trouve à la collégiale de Saint-Aignan-sur-Cher. Cette petite ville située à l’extrême sud du département, dans la vallée du Cher, au cœur du duché-pairie du même nom érigé par Louis XIV en faveur du duc de Beauvilliers, appartenait au

Collégiale et château de Saint-Aignan-sur-Cher

Collégiale et château de Saint-Aignan-sur-Cher (cliché Ch. Maillard)

diocèse de Bourges. La collégiale se trouve toujours aux pieds du château.
Un doyen et neuf chanoines prébendés peuplent les stalles et les revenus de cet établissement sont médiocres avec 18 305 livres en 1790. La suppression du chapitre arrive au moment où le poste de maître de psallette est vacant. Le dernier titulaire, Pierre Hilaire BUISSONNIER, issu comme ses prédécesseurs de la communauté des vicaires bacheliers qui constitue le bas-chœur, a pris rang parmi les chanoines en décembre 1789. On relève en revanche la présence d’un organiste, Claude François DELAVAUX, d’un serpent et de deux chantres laïcs qui viennent probablement chanter et jouer les dimanches et fêtes (en semaine, ils exercent leur activité professionnelle principale c’est-à-dire cordonnier ou charron), et enfin de trois enfants de chœur. A noter que même dans cette petite structure, les musiciens engagés ne sont pas forcément de la localité même : l’organiste vient d’Issoudun, à quelque 60 km au sud-est, et les deux chantres, BONROY et MICHON, sont venus de la bourgade tourangelle de Montrésor, à une vingtaine de km au sud-ouest, tous deux cousins germains et recrutés la même année.

• • • En revanche, à la collégiale Notre-Dame de Romorantin, composée de huit chanoines prébendés « tous égaux sans dignitaire » (selon le Calendrier historique de l’Orléanois), qui se situe dans le diocèse d’Orléans, on ne trouve trace dans les sources de 1790 d’aucun chantre ni maître de musique. On y rencontre en revanche deux organistes, l’un rémunéré par le chapitre et l’autre par la paroisse. Il s’agit d’un couple uni par les liens du mariage, issu de deux grandes familles de musiciens, les Rouen de Nevers et les Guillermier de Beaune en Bourgogne. Bénigne GUILLERMIER, qui est la seule représentante du sexe féminin parmi notre effectif de 1790, est en poste à la collégiale tandis que son époux, Claude ROUEN, touche les orgues de la paroisse Saint-Étienne. L’absence de tout autre personnel musical peut s’expliquer par la faiblesse des revenus, 9 262 livres en 1790 soit à peine 600 livres par chanoine ! En 1769, au terme d’un long procès, un arrêt du parlement de Paris oblige le chapitre et la paroisse à partager les réparations de l’orgue et l’entretien de l’organiste (Archives communales de Romorantin, GG81).

Toutes les autres collégiales situées dans les limites du futur département du Loir-et-Cher, que ce soit à Troo, à la Ferté-Imbault, à la Ferté-Avrain, à Selles-sur-Cher, sont trop petites et crottées pour financer un corps de musique, même s’il est tout de même vraisemblable que quelques voix s’y faisaient entendre. Mais elles n’ont pas laissé de trace dans les documents dépouillés.

Les musiciens au service des abbayes

L’abbaye Saint-Laumer de Blois

L’abbaye Saint-Laumer de Blois au XVIIe siècle d’après une planche gravée du Monasticon Gallicanum (Photographie téléversée par Philippesalv sous GNU Free Documentation License. Wikipedia, article sur l’abbaye)

Le monde des réguliers apparaît comme le parent pauvre du département en 1790. On n’y comptabilise, dans l’état actuel de nos connaissances, que cinq musiciens dont trois organistes et deux chantres en poste à Blois et Vendôme. La tribune d’orgues des pères cordeliers de Blois encore en activité en 1747 ne semble plus l’être à la fin de l’Ancien Régime (mais peut-être n’est-ce qu’une lacune documentaire).

• • •  A Blois, c’est l’abbaye des chanoines réguliers de Notre-Dame de Bourgmoyen qui dispose du plus « gros » effectif : deux chantres dont un exerce le métier de menuisier, et l’organiste Jacques HOUDIN, horloger connu sur la place et dont une parente épousera le célèbre magicien Jean-Eugène Robert-Houdin. À ce poste faiblement rémunéré, de nombreux organistes s’étaient auparavant succédés, dont Jean-Maurice DOBET À la même époque, c'est le facteur Jean-Baptiste ISNARD qui s'occupe de l’entretien de l'orgue. Les enfants de chœur relevés une vingtaine d’années plus tôt ne figurent plus dans les comptes de 1790, ce qui ne veut pas nécessairement dire qu’il n’y en avait plus.

• • • Il existe aussi une tribune d’orgues à l’abbaye mauriste de Saint-Laumer (devenue aujourd’hui l’église paroissiale Saint-Nicolas), occupée en 1790 par Léonard ROGER, prêtre et rejeton d’une famille de musiciens blésois.

L’abbaye de la Trinité de Vendôme au XVIIe siècle

L’abbaye de la Trinité de Vendôme au XVIIe siècle d’après une planche gravée du Monasticon Gallicanum (Photographie http://www.mauristes.org)

• • • Enfin, c’est l’abbaye mauriste de la Sainte-Trinité de Vendôme (six religieux seulement dans ce si vaste édifice…) qui offre la dernière tribune d’orgues recensée dans le département. Ces orgues sont en très mauvais état d’après l’inventaire d’avril 1790. Leur ultime titulaire s’appelle René Louis MOULINEUF, venu de La Ferté-Bernard dans le Maine. Les moines lui doivent six années de gages en 1790, « non compris la courante » soit 1 800 livres. Les registres de la paroisse de la Madeleine le montrent : il fréquente les professeurs de l’école royale militaire qui avait succédé au collège des Oratoriens en 1776. Parmi ceux-ci, le maître de musique Georges Wandelein HEROLD, qui semble avoir été en poste à l’abbaye au moment de son mariage en 1772.

Des chantres de paroisses difficilement détectables

Alors que dans le département voisin de l’Eure-et-Loir, qui partage pourtant des traits communs avec le Loir-et-Cher, des indices d’une présence cantorale ont été relevés dans plus de cinquante paroisses de campagne et que 14 chantres ont été identifiés dans les paroisses intra-muros de Chartres, nous nous trouvons face au mystère de l’absence quasi-totale de musiciens dans les 200 églises paroissiales qui se trouvent dans le ressort du département. Les recherches menées dans les comptes de fabrique conservés pour les dernières années de l’Ancien Régime, certes peu nombreux, se sont révélées décevantes : par exemple à Ménars, paroisse où se trouve pourtant la résidence de madame de Pompadour puis de son frère le marquis de Marigny, sont rémunérés un bedeau, un sacristain, un marguillier et un maître d’école entre les années 1760 et 1780, mais aucun chantre en titre (c’est sans doute le maître d’école qui assure la fonction cantorale). À Blois, le silence des sources est troublant. Seule la paroisse Saint-Honoré semble gager deux chantres, TALBERT, sans doute le futur secrétaire du chapitre cathédral, et Henri MENARD ; mais s’ils sont payés pour les années 1771-1772, ils n’apparaissent plus dans le compte de 1788-1790 et nulle autre personne ne s’est substituée à eux. À Romorantin, c’est une lacune documentaire qui nous empêche de comptabiliser les chantres de la paroisse Saint-Étienne : on ne peut savoir si ANCEAU et MENIER, pourtant mentionnés entre 1764 et 1785 sont encore en place en 1790. Il en est de même à Cour-sur-Loire avec Gabriel PILLOT. Les registres paroissiaux ne permettent pas, comme dans les départements du Nord, des Ardennes, ou de l’Yonne par exemple, de combler ces lacunes car la mention « chantre » n’y apparait jamais et on relève comme témoins de sépulture plutôt des noms de fossoyeurs ou de sonneurs. À Suèvres, gros bourg situé à 15 km à l’est de Blois, sur la rive droite de la Loire, on ne connaitra sans doute jamais les noms de ceux qui portaient, dans l’église paroissiale Saint-Lubin ces « deux surplis et deux soutannes pour les chantres, quatre rochets et quatre soutanes pour les enfants de chœur » mentionnés dans un état de 1793.

À Nouan-sur-Loire, petit village situé entre Blois et Beaugency, le curé écrit, non sans humour, en 1765 :« On chantoit autrefois des saluts quatre fois par semaine en Avent; Mr Petit les a ostés, on en chante encore aujourd'huy dans le caresme, on commence le lundy de la premiere semaine jusqu'au dimanche des rameaux inclusivement quatre fois par semaine, ils ne sont pas payés, les ôte qui voudra [sic]. On ne chante jamais matines ny les petites heures. Nous avons cependant quatre chantres qui chantent à peu près comme moy c'est a dire assez mal. » Ce constat lucide permet peut-être de toucher du doigt la réalité des chantres de paroisse dans ce département : plus nombreux qu’on pourrait le croire, ce ne sont pas des spécialistes de la musique, peut-être certains ont-ils été enfants de chœur quelques années, ou bien formés par leur propre père qui avait un peu de voix ou bien ont-ils reçu à l’école paroissiale un apprentissage rapide et succinct ?

C’est ce qui semble ressortir sans doute le plus nettement de nos sources : la présence de maîtres d’école dans de nombreuses paroisses, sans compter les maîtres d’écriture ou de pension en ville, surtout à Blois dont sont issus, comme nous l’avons vu, des chantres gagés de Saint-Louis. À Saint-Solenne, paroisse de la cathédrale, les marguilliers versent 100 livres en 1784-1785 à un certain LORRY, « grammairien » de son état « pour avoir tenu l'ecole de charité des garçons et avoir chanté les messes de fondation ». À Avaray, en face de Nouan-sur-Loire, on a conservé le règlement pour les écoles de la paroisse et on relève parmi les nombreuses charges du maître d’école qu’il « sera tenu d'assister aux services, enterremens et aux offices de l'eglise avec exactitude, le maitre montrera le plain chant à deux enfants gratis et choisira ceux dans lesquels il trouvera plus de disposition et ce hors le temps de l'ecole, le maître sera tenu de servir ou faire servir la messe par les enfans ». Finalement, trouve-t-on sans doute tous les cas de figure mais on ne saura jamais dans quelle catégorie classer Denis LEPÂTRE, chantre à Cour-sur-Loire dans les années 1760 mais qui exerce d’abord la profession de vigneron par laquelle il est mentionné dans les registres paroissiaux.

D’autres lieux de musique dans le département ?

• • • À l’abbaye mauriste de Pontlevoy, dont le collège qui en dépend a été transformé en école militaire depuis 1776, l’activité musicale est en 1790 aux mains de trois professeurs (musique instrumentale, musique vocale et instruments à vent). En 1775 le maître de musique de la cathédrale de Blois, BARBIER, s’y était rendu accompagné du serpent RAMBOUX sans doute pour solenniser un office majeur. On trouve la trace de deux musiciens d’Eglise de la « génération 1790 » passés par Pontlevoy : Pierre JAMART, futur maître de musique de la collégiale de Billom, qui, entre 1769 et 1770 « a demeuré dans notre collège tant pour apprendre a chanter que pour jouer du violon » et Jean Jacques François HERAULT, qui y séjourna cinq ans entre 1776 et 1781 comme « maître de musique au collège et à l’église de l’école militaire » avant de prendre un poste de haute-contre à la cathédrale de Châlons-en-Champagne. Existe-t-il des musiciens en titre à l’abbaye ou bien les professeurs y interviennent-ils aussi, chacun dans leur partie ? Nous ne sommes pas encore en mesure d’apporter une réponse et d’incorporer ces trois noms à notre corpus mais le cas de figure existe à l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre où l’organiste, François de Paul SÉNAL, est également maître de violon au collège militaire qui se trouve dans son enceinte.

• • •  À Blois, il s’est ouvert en 1761 une salle de spectacle « agrément dont manquait cette ville » avec un « joli théâtre », des loges, un orchestre comme le mentionne l’annonce passée dans Les Affiches de Blois par un certain Laire pour engager une troupe à venir s’y installer, promettant qu’elle « y ferait sûrement ses affaires ». Le silence des sources ultérieures semble indiquer que cette salle a rapidement périclité. Pourtant, certains Blésois issus des catégories sociales les plus éduquées jouaient d’un instrument et pouvaient participer à la vie musicale de leur cité au titre d’amateurs comme le montre le profil des musiciens recrutés dans la garde nationale en 1790. Certains d’entre eux étaient déjà actifs dans des églises comme Jacques HOUDIN mentionné comme organiste à Bourgmoyen.
Vingt ans plus tôt déjà, d’autres amateurs sont actifs sur la place de Blois, ainsi Charles MANCEL et sa fille, Marie Antoinette, qui tiennent alors les orgues des abbayes de Saint-Laumer et de Bourgmoyen. La jeune femme majeure, une fois mariée en 1770, avec un contrôleur des aides, se retire complètement (suite à un départ de Blois ou par refus de l’époux ?), obligeant son père à ne conserver qu’une des deux tribunes, celle de Saint-Laumer. MANCEL n’est jamais mentionné comme organiste dans les registres paroissiaux mais comme négociant. À Bourgmoyen, les orgues étaient passées en 1773 entre les mains d’un autre amateur, l’hôtelier DESFRAYS-BRECHEMIN. Avant cette date, c’est Jean-Maurice DOBET qui avait été l’organiste de cette abbaye. Il représente encore une autre catégorie de musicien qu’on peut identifier à Blois dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, celle des maîtres de musique établis en ville et qui vivent des leçons qu’ils donnent aux élites locales. En réalité DOBET a été l’organiste, quelques années durant, des cathédrales de Blois et d’Orléans mais il est surtout connu pour ses compositions, publiées à Paris, d’ouvrages d’apprentissage du clavecin. C’est exactement le même parcours qu’a suivi son successeur à la tribune de Saint-Louis, Léonard MATHIEU. Plus tard, DOBET était entré au service du comte de Dufort, propriétaire du château de Cheverny, situé entre Blois et Romorantin, et y avait exercé de nombreuses années le métier de précepteur des enfants de ce grand aristocrate qui fut introducteur des ambassadeurs à Versailles. À cette occasion, il avait été conduit à composer de la musique jouée par d’autres amateurs dans une salle de spectacle « délicieuse » aménagée au château et où se produisait le célébrissime haute-contre Jélyotte, hôte du comte. « Il y avait des amateurs très forts dans la province. Je fis les frais de politesse et ils s’empressèrent de me former un orchestre capable de jouer les opéras comiques les plus à la mode » écrira plus tard le comte dans ses Mémoires. Après la perte de son emploi en 1790, Antoine HILDEBRAND sera également recruté comme basse par le comte de Sallabery, autre grand aristocrate de la région blésoise, afin de chanter à ses concerts. À Romorantin, Bénigne GUILLERMIER jouait également dans les châteaux des alentours, selon Jules Brosset.

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L’enquête MUSÉFREM a permis de préciser davantage un univers musical connu dans ses grandes lignes depuis les travaux de Jules Brosset et de Madeleine et Jean-Paul Cabarat, et d’identifier des musiciens ignorés jusqu’alors. Le Loir-et-Cher n’est pas l’un des départements les plus riches en lieux de musique et en musiciens actifs à la fin de l’Ancien Régime en raison des faibles moyens financiers de ses institutions ecclésiastiques et de l’enclavement géographique d’une grande partie du territoire. L’essentiel de l’activité musicale religieuse se concentre le long des axes de communication de la Loire et du Cher et en tout premier lieu dans la ville de Blois (un peu plus de la moitié du corpus retrouvé). Elle est renforcée à l’occasion par des amateurs issus des élites urbaines éclairées qui aiment se retrouver pour partager leur pratique musicale à l’église comme dans les salons. Est-ce une spécificité locale ou l’effet d’un éclairage favorisé par des sources, qui sont, une fois n’est pas coutume, assez prolixes sur ce sujet ?

Il reste à vérifier l’absence de chantres à part entière dans la plupart des paroisses rurales du département en 1790. Dorment peut-être encore dans des archives d’autres musiciens de cette même génération 1790 que nous n’avons pas renoncé à identifier et à faire revivre sous la forme de notices biographiques. Plaise au lecteur nous aider dans ce long travail de reconnaissance...

Christophe MAILLARD,
CERHIO-UMR 6258, Université du Maine
(août 2015)
 
Le travail sur les musiciens de ce département a bénéficié des apports de, notamment : 
François Caillou, Bernard Dompnier, Mathieu Gaillard, Sylvie Granger, Maxou Heintzen, Isabelle Langlois…

Mise en page et en ligne : Sylvie Lonchampt et Agnès Delalondre (CMBV)
Cartographie : Isabelle Langlois (CHEC, Université Clermont-Auvergne)

>>> Si vous disposez de documents ou d’informations permettant de compléter la connaissance des musiciens anciens de ce département, vous pouvez signaler tout élément intéressant ICI. Nous vous en remercions à l’avance.
L’amélioration permanente de cette base de données bénéficiera à tous.

Les lieux de musique en 1790 dans le Loir-et-Cher

Les lieux de musique documentés pour 1790 dans le département sont présentés par diocèse et par catégories d’établissements : cathédrale, collégiales, abbayes, monastères et couvents, autres établissements (par exemple d’enseignement, de charité), paroisses (ces dernières selon l’ordre alphabétique des localités, dans le cadre de chacun des cinq diocèses d’Ancien Régime concernés par le département créé en 1790).

Carte des lieux de musique dans le Loir-et-Cher

Les lieux de musique d'Église documentés en 1790 dans le département du Loir-et-Cher

Diocèse de Blois

Diocèse de Bourges

Diocèse d’Orléans

Pour en savoir plus : indications bibliographiques

  • François LESURE, Dictionnaire musical des villes de province, Paris, Klincksieck, 1999, 367 p. [sur la ville de Blois p. 96-97]
  • Jules BROSSET, Le grand orgue de l’Eglise de Romorantin (avant la Révolution, église collégiale Notre-Dame), Blois, Imprimerie C. Migault & Cie, 1897.
  • Jules BROSSET, « Les orgues de l’abbaye de la Très-Sainte-Trinité de Vendôme », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 3e trimestre, 1898, p. 194-217.
  • Jules BROSSET, L’orgue et la maîtrise de l’église collégiale de Saint-Aignan-sur-Cher, Blois, C. Migault, 1900.
  • Jules BROSSET, L’Orgue de l’abbaye de Notre-Dame du Bourg-Moyen de Blois, Blois, Imprimerie C. Migault, 1905.
  • Jules BROSSET, René Moulineuf, organiste de l’abbaye de la Très-Sainte-Trinité de Vendôme (1729-1802), Blois, Blois, Imprimerie C. Migault, 1907.
  • Jules BROSSET, Jean-Baptiste Isnard, facteur des grandes orgues au XVIIIe siècle (1726-1800), Blois, 1921.
  • Madeleine et Jean-Paul CABARAT, Le chant d’une ville, la musique à Blois du XVe au XIXe siècle, Editions Notre-Dame de la Trinité, 1995, 348 p.
  • François CAILLOU, Sylvie GRANGER, Christophe MAILLARD, « Deux générations de musiciens au XVIIIe siècle : la famille Dobet de Chartres à Châteaudun, 1713-1829 », Revue historique, 2012, n° 662, p. 391-419.
  • Jean CHABIN, « Les grandes orgues de l’abbaye de la sainte-Trinité de Vendôme et leur disparition le 25 floréal an III (14 mai 1795, in Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 1991, p.56-70.
  • Claude CROUBOIS (dir.), Le Loir-et-Cher de la Préhistoire à nos jours, Saint-Jean d’Angély, Bordessoules, 1985, 430 p.
  • Christiane DELUZ (dir.), Blois, un diocèse, une histoire, histoire des chrétiens du Loir-et-Cher, Association pour le Tricentenaire du Diocèse de Blois, Editions Notre-Dame de la Trinité, 1996, 256 p.
  • Yves DENIS, Histoire de Blois et de sa région, Toulouse, Privat, 1988, 318 p.
  • FOURNIER, Essais historiques sur la ville de Blois et ses environs, 1785.
  • Jules GALLERAND, L’érection de l’évêché de Blois, R.H.E.F, n° 139, 1956, p.175-228.
  • François LEBRUN (dir.), Le diocèse de Blois a 300 ans, 1697-1997, Association pour le Tricentenaire du Diocèse de Blois, P.U.F, 1996, 95 p.
  • Abbé Charles METAIS, Vendôme pendant la Révolution, réédition, Société archéologique du Vendômois, 1989, 2 tomes, 209 et 190 p.
  • Christian POITOU, Paroisses et communes de France, Dictionnaire d’histoire administrative et démographique, Loir-et-Cher, sous la direction de Jean-Pierre Bardet et Claude Motte, C.N.R.S Editions, Paris, 1997, 591 p.
  • Jean VASSORT, Une société provinciale face à son devenir : le Vendômois au XVIIIe siècle et au XIXe siècle, Publications de la Sorbonne, 1995, 560 p.
  • P. WAGRET (dir.), Histoire de Vendôme et du Vendômois, Privat, 1984, 260 p.

Bibliographie élaborée par Christophe Maillard
(août 2015)

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